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L’'''hydatidose''' ou '''[[:w:Echinococcose|échinococcose]] hydatique''' ou le '''kyste hydatique''' est une maladie provoquée par l'ingestion d'œufs d’Echinococcus granulosus provenant du chien, hôte définitif habituel du ténia échinocoque. Cette maladie potentiellement mortelle peut également affecter de nombreux animaux de la faune sauvage ou domestique ainsi que les humains. La contamination est beaucoup plus le fait de contacts directs avec le chien que par ingestion d'aliments souillés par ses déjections. Cependant la maladie ne sévit que dans les régions où coexistent chiens et herbivores.
 
== Cycle de l’échinocoque ==
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== Prévention de la maladie ==
Il y a plusieurs stratégies pour prévenir l’échinococcose, la plupart visent à provoquer la rupture du cycle de vie du parasite. Par exemple, l'alimentation des chiens avec des abats crus est un point clé de la dissémination de l'infection dans l'environnement des [[:w:Ferme (agriculture)|fermes]] et cette pratique est fortement déconseillée. En outre, les règles de base en matière d'hygiène telles que faire cuire complètement la nourriture et se laver vigoureusement les mains avant les repas sont utiles pour empêcher les œufs de pénétrer dans le tractus digestif de l’homme. La vermifugation réguliere des chiens de ferme avec des produits comme le praziquantel peut également tuer le ténia. Des vaccins efficaces, fabriqués selon une technologie basée sur l’ADN recombinant, sont aussi développés.
 
==Échinococcose==
L''''échinococcose''' est une zoonose provoquée par un [[:w:Cestoda|ver plat]] et peut être [[:w:hydatidose|cystique ou hydatique]] (causée par ''Echinococcus granulosus''), [[:w:Échinococcose alvéolaire|alvéolaire]] (''[[:w:Echinococcus multilocularis|E. multilocularis]]''), ou [[:w:Échinococcose polycystique|polycystique]], l'échinocoque est avalé par l'hôte. Les animaux concernés sont essentiellement des canidés (chiens pour ''E granulosus'', renards pour ''E multilocaris'') où la larve se transforme en adulte dans le tube digestif de l'hôte, permettant la reproduction et le relargage d'oeufs par le tube digestif. L'être humain constitue le plus souvent un « hôte en impasse » ne permettant pas la reproduction du parasite. Ce dernier traverse la paroi du tube digestif avant de s'implanter dans différents organes.
 
== Contamination humaine ==
[[Fichier:ASfriendly.jpg|thumb|La plupart des personnes atteintes d'échinococcose sont propriétaires d'un chien et/ou pratiquent le jardinage]]
L'homme se contamine accidentellement par contact direct (exemple : léchage par les chiens et chats, ou en les laissant manger dans nos assiettes) ou indirect (avec chien ou chat principalement, et éventuellement un renard ou autres canidés) aboutissant à l'ingestion d'œufs (microscopiques) du [[:w:parasite (médecine)|parasite]].
 
Selon les données épidémiologiques disponibles, les facteurs de risque pour l'homme sont (en ordre décroissant) :
* être propriétaire de chiens ''« qui tuent par jeu »'' : OR=18.0
* vivre dans une exploitation agricole : OR=6.4
* être propriétaire de chiens qui rodent sans surveillance : OR=6.1
* collecter du bois : OR=4.7
* être agriculteur : OR=4.7
* mâcher de l’herbe : OR=4.4
* vivre dans une habitation proche des champs : OR=3.0
* aller en forêt pour des raisons professionnelles : OR=2.8
* faire pousser des légumes (racines et feuilles) : OR=2.5
* être propriétaire de chats qui rodent sans surveillance : OR=2.3
* manger des baies (fraises) non lavées : OR=2.2
 
Les modes de transmission d’''Echinococcus multilocularis'' restent mal connus dans leur détail : les œufs du ténia sont dispersés dans l'environnement via les crottes de carnivores contaminés (et pas l'urine): renards, chiens et chats (bien que ce dernier ne soit pas un hôte optimal pour le parasite). Manger les [[:w:Baie (botanique)|fruits des bois]] crus poussant à ras du sol, des pissenlits, ou tout autre végétal poussant à ras du sol doit donc être évité car ces aliments sont susceptibles d'avoir été souillés par les excréments. Tel n'est pas le cas des produits végétaux poussant à plus de {{unité|30|cm}} de hauteur.
 
== Signes cliniques ==
[[Image:Cotton rat infected with Echinococcus multilocularis 3MG0020 lores.jpg|thumb|350px|left|Organes internes d'un rat parasité par ''Echinococcus multilocularis''. Dans ces vésicules, le parasite se reproduit pour ensuite infecter les carnivores qui avaleraient cet animal-hôte]]
[[Image:Feldmaus Microtus arvalis.jpg|thumb|350px|left|Le campagnol des champs (''Microtus arvalis'') ; l'une des espèces susceptibles en Europe d'abriter le stade intermédiaire du parasite (on parle d'''espèce-réservoir'')]]
L'échinococcose alvéolaire est une maladie grave qui se développe lentement, essentiellement au niveau du foie, et de manière asymptomatique. Elle était autrefois souvent confondue avec cirrhose ou cancer du foie, se présentant par une hépatomégalie, des douleurs abdominales, un ictère, une fièvre. La forme cystique concerne essentiellement le foie et le poumon. La croissance des parasites est longue, sur plusieurs années et l'animal est très souvent asymptomatique au début de l'atteinte (ne se plaint d'aucun signe. Les signes apparaissent soit en raison d'une compression d'un organe, soit en raison d'une complication, rupture ou infection. La rupture (comme une chirurgie mal faite) peut se compliquer d'une dissémination des kystes à d'autres endroits de l'organisme.
 
La Symptomatologie est atypique chez 1/3 environ des animaux, avec douleurs abdominales isolées chez 1/3 environ des sujets, le dernier tiers présentant une association de symptômes : douleurs abdominales (90 % des cas), hépatomégalie (61 %), altération modérée de l’état général (48 %), ictère, subictère ou prurit (41 %). Il existe une corrélation entre symptômes et invasion des lésions. La mortalité de la forme cystique est comprise entre 2 et 4%. Celle de la forme alvéolaire est beaucoup plus importante si elle n'est pas traitée correctement avec une diminution de l'espérance de vie.
 
==traitement==
Le seul traitement curatif existant peut être une intervention [[:w:chirurgie|chirurgicale]] avec une éventuelle [[:w:greffe (médecine)|greffe]] du foie, mais la maladie reste gravissime pour le contaminé. L'albendazole est le seul traitement oral disponible pour cette maladie. Il ne fait que ralentir la progression du parasite, sans le tuer.
 
== Prévention ==
L'échinocoque est insensible à la congélation à {{unité|-20|°C}}, mais il est tué par la congélation à {{unité|-80|°C}} ou par la chaleur (cuisson). Par ailleurs, il a besoin d'un minimum d'humidité pour survivre. Le séchage à l'air ou au four est donc une bonne solution pour tuer les œufs. Un lavage soigneux des plantes ou fruits issus de la cueillette est recommandé, mais probablement peu efficace.
 
Ce sont principalement des rongeurs, qui semblent être le [[:w:Espèce-réservoir|réservoir]] du parasite, mais chiens et chats sont, avec les renards, et d'autres canidés. Constatant la présence importante de renards, chiens, chats dans certaines villes, on s'est intéressé au cycles urbains de la faune vectrice de E. multilocularis (renard en particulier).
 
== Épidémiologie ==
Le diagnostic semble se faire plus précocément ce qui pourrait expliquer que statistiquement, le nombre de formes strictement hépatiques a tendance à augmenter et le nombre des formes métastatiques à diminuer. Il existe, à échelle régionale, de fortes variations locales de prévalences et de charge parasitaire, selon l’altitude, l'écologie du paysage et, au sein des paysages, selon le « ''grain écopaysager'' » qui caractérise la structure et l’hétérogénéité éco-paysagère, variations confirmées dans d’autres régions du monde.
 
Le risque d'atteinte semble lié à
* la probabilité pour le renard de consommer des hôtes intermédiaires,
* la vitesse de décomposition des fèces
* la survie des œufs d’échinocoques (Cf. humidité et condition du sol qui varie selon l’hydromorphie, le [[:w:Drainage (agricole)|drainage]], pâturage, jachères, zones fréquentées par l’homme, etc.
*La durée de vie des fèces et des œufs : ce facteur reste à étudier in situ. Elle doit varier selon le milieu et des conditions climatiques (activité des coprophages, vers de terre, etc). On s’intéresse aux œufs présents dans les fèces, mais on mesure mal la quantité excrétée par les canidés, félins et d’autres animaux, et on ne sait pas combien d’entre eux survivent ni combien de temps aux attaques [[:w:virus|virales]], [[:w:champignons|fongiques]] et bactériennes ou à l’ingestion par des animaux coprophages et détritivores dans l’environnement réel.
 
Les œufs d’échinocoques ne sont pas mobiles dans l’Environnement. Les rongeurs prairiaux ne se déplacent que sur des distances inférieures à quelques centaines de mètres au plus, et généralement moins de quelques dizaines de mètres. Chiens, chats et renards pour se contaminer doivent donc venir manger un campagnol contaminé, ou se déplacer dans un site où un renard (ou autre carnivore) contaminé a déféqué. Le comportement du renard est lui-même modifié par la fréquentation humaine, des chiens et/ou par la chasse qu’on lui donne, ainsi que par diverses modifications anthropiques du paysage, ce qui peut modifier la répartition et localisation de ses fèces dans l’environnement, et sa consommation d’hôtes intermédiaires contaminés.
 
Les déplacements des rongeurs comme de leurs prédateurs sont également influencés par les lisières artificielles fixes imposées par l’homme au paysage, qu’on sait propices aux rongeurs réservoir intermédiaire. L’étude des terrains de chasse et des lieux de défécation communs à plusieurs renards, ou à des renards et chiens et chats, présente un intérêt éco-épidémiologique. Ici encore, des marqueurs microsatellites détectables dans les fèces permettraient de mieux mesurer la dispersion de fèces de renards peu ou très contaminées, et aiderait à comprendre comment le parasite se disperse dans le paysage. Cette méthode a déjà été utilisée pour compter des blaireaux.
 
[[Catégorie:Cynologie (livre)]]