« Cynologie/Hydatidose » : différence entre les versions

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L''''échinococcose''' est une [[zoonose]] provoquée par un [[Cestoda|ver plat]] [[Echinococcus|échinocoque]]. En Europe, il s'agit principalement d'''[[Echinococcus multilocularis]]'', mais il existe d'autres [[Echinococcus|échinocoques]] parasites, dans presque toutes les régions du monde.
 
==Le parasite==
Une échinococcose peut être [[Échinococcose cystique|cystique]] (causée par ''[[Echinococcus granulosus]]''), [[Hydatidose|hydatique]] (''[[Echinococcus granulosus]]''), [[Échinococcose alvéolaire|alvéolaire]] (''[[Echinococcus multilocularis|E. multilocularis]]''), ou [[Échinococcose polycystique|polycystique]] (''[[Echinococcus vogeli|E. vogeli]]'' ou ''[[Echinococcus oligarthrus|E. oligarthrus]]'').
 
Une échinococcose peut être [[Échinococcose cystique|cystique]] (causée par ''[[Echinococcus granulosus]]''), [[Hydatidose|hydatique]] (''[[Echinococcus granulosus]]''), [[Échinococcose alvéolaire|alvéolaire]] (''[[Echinococcus multilocularis|E. multilocularis]]''), ou [[Échinococcose polycystique|polycystique]] (''[[Echinococcus vogeli|E. vogeli]]'' ou ''[[Echinococcus oligarthrus|E. oligarthrus]]''). Ces deux derniers echinococcus sont plus rares et sont retrouvés essentiellement en Amérique du Sud et en Amérique centrale<ref name="McManus 2012">McManus DP, Gray DJ, Zhang W, Yang Y, [http://www.bmj.com/content/344/bmj.e3866 ''Diagnosis, treatment, and management of echinococcosis''], BMJ, 2012;344:e3866</ref>. Il existe deux autres espèces, E shiquicus et E felidis, sans rôle défini dans l'atteinte humaine.
 
l'échinocoque est avalé par l'hôte. Les animaux concernés sont essentiellement des canidés (chiens pour ''E granulosus'', renards pour ''E multilocaris'') où la larve se transforme en adulte dans le tube digestif de l'hôte, permettant la reproduction et le relargage d'oeufs par le tube digestif. L'être humain constitue le plus souvent un « hôte en impasse » ne permettant pas la reproduction du parasite. Ce dernier traverse la paroi du tube digestif avant de s'implanter dans différents organes.
 
== Contamination humaine ==
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* être propriétaire de chats qui rodent sans surveillance : OR=2.3
* manger des baies (fraises) non lavées : OR=2.2
 
L'échinocoque est insensible à la [[congélation]] à {{unité|-20|°C}}, mais il est tué par la congélation à {{unité|-80|°C}} ou par la chaleur (cuisson). Par ailleurs, il a besoin d'un minimum d'humidité pour survivre. Le séchage à l'air ou au four est donc une bonne solution pour tuer les œufs. Un lavage soigneux des plantes ou fruits issus de la cueillette est recommandé, mais probablement peu efficace.
 
Les modes de transmission d’''Echinococcus multilocularis'' restent mal connus dans leur détail : les œufs du ténia sont dispersés dans l'environnement via les crottes de carnivores contaminés (et pas l'urine): renards, chiens et chats (bien que ce dernier ne soit pas un hôte optimal pour le parasite). Manger les [[Baie (botanique)|fruits des bois]] crus poussant à ras du sol, des pissenlits, ou tout autre végétal poussant à ras du sol doit donc être évité car ces aliments sont susceptibles d'avoir été souillés par les excréments. Tel n'est pas le cas des produits végétaux poussant à plus de {{unité|30|cm}} de hauteur.
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== Signes cliniques ==
 
L'échinococcose alvéolaire est une maladie grave qui se développe lentement, essentiellement au niveau du foie, sur plus de 15 ans, et de manière asymptomatique,. Elle était autrefois souvent confondue avec [[cirrhose]] ou [[cancer]] du foie, se présentant par :une [[hépatomégalie]], des douleurs abdominales, un [[ictère]], une fièvre.
 
La forme cystique concerne essentiellement le foie et le poumon. La croissance des parasites est longue, sur plusieurs années et le patient est très souvent asymptomatique au début de l'atteinte (ne se plaint d'aucun signe. Les signes apparaissent soit en raison d'une compression d'un organe, soit en raison d'une complication, rupture ou infection. La rupture (comme une chirurgie mal faite) peut se compliquer d'une dissémination des kystes à d'autres endroits de l'organisme.
 
La Symptomatologie est atypique chez 1/3 environ des patients, avec douleurs abdominales isolées chez 1/3 environ des patients, le dernier tiers présentant une association de symptômes : douleurs abdominales (90 % des cas), hépatomégalie (61 %), altération modérée de l’état général (48 %), ictère, subictère ou prurit (41 %). On a montré une corrélation entre symptômes et invasion des lésions (p>0,01)<ref name=ObsUeFr/>.
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[[Image:Feldmaus Microtus arvalis.jpg|thumb|350px|left|Le campagnol des champs (''[[Microtus arvalis]]'') ; l'une des espèces susceptibles en Europe d'abriter le stade intermédiaire du parasite (on parle d'''[[espèce-réservoir]]'')]]
 
la mortalité de la forme cystique est comprise entre 2 et 4%<ref name="McManus 2012"/>. Celle de la forme alvéolaire est beaucoup plus importante si elle n'est pas traitée correctement avec une diminution de l'espérance de vie pouvant atteindre 20 ans<ref>Torgerson PR, Schweiger A, Deplazes P et al. [http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0168827808002274 ''Alveolar echinococcosis: from a deadly disease to a well-controlled infection. Relative survival and economic analysis in Switzerland over the last 35 years''], J Hepatol, 2008;49:72-7</ref>.
 
==traitement==
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== Prévention ==
 
L'échinocoque est insensible à la [[congélation]] à {{unité|-20|°C}}, mais il est tué par la congélation à {{unité|-80|°C}} ou par la chaleur (cuisson). Par ailleurs, il a besoin d'un minimum d'humidité pour survivre. Le séchage à l'air ou au four est donc une bonne solution pour tuer les œufs. Un lavage soigneux des plantes ou fruits issus de la cueillette est recommandé, mais probablement peu efficace.
Le parasite résiste à la congélation à -20°C mais est tué par la chaleur.
 
== Zones à risque ==
 
''[[Echinococcus granulosus]]'' est présent dans le monde entier. ''[[Echinococcus multilocaris]]'' n'est présent que dans l'hémisphère Nord<ref>Eckert J, Deplazes P, [http://cmr.asm.org/content/17/1/107 ''Biological, epidemiological, and clinical aspects of echinococcosis, a zoonosis of increasing concern''], Clin Microbiol Rev, 2004;17:107-35</ref>.
 
===En Europe et en France===
Dans les années 80 en Europe, les zones touchées étaient presque toutes des zones de moyenne montagne, avec couverture de neige plusieurs mois par an, dont certaines étaient très favorables à la pullulation de rongeurs prairiaux (Campagnol des champs et campagnols terrestres). En France, les études de terrain et cartes de cas<ref>[http://www.oncfs.gouv.fr/recherch/reseaux/lettresagir/Lettre_SAGIR_149.pdf Carte des cas humains de 1982 à 2001, en France, publiée parle réseau [[SAGIR]]/[[ONCFS]], lettre n°149, p 5 sur 12]</ref>{{,}}<ref>[http://www.urcam.org/fileadmin/FRANCHE-COMTE/eurechinoreg/AboutEchino_f.html Site de référence europée (en 3 langues), avec nombreuses cartes]</ref>(sachant qu'une personne peut déclarer la maladie dans une région, mais l'avoir acquise dans une autre) montrent que les zones où la prévalence est la plus élevée sont la [[Franche-Comté]], la [[Lorraine]], les [[Alpes]], le [[Massif central]], et les [[Massif ardennais|Ardennes]]. On rapporte cependant quelques cas hors de ces régions.
 
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== Épidémiologie ==
 
La maladie atteint 2 à 3 millions de personnes de par le monde, la plupart étant de type cystique<ref name="McManus 2012"/>. le coût annuel de la maladie est proche de 200 millions de dollars<ref>Budke CM, Deplazes P, Torgerson PR, [http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16494758 ''Global socioeconomic impact of cystic echinococcosis''], Emerg Infect Dis, 2006;12:296-303</ref>.
Au début des années 80s, un ''observatoire de l'échinococcose alvéolaire'' <ref name=ObsUeFr>[http://www.infectiologie.com/site/medias/JNI/JNI07/COL/COL6%E2%80%9303-piarroux.pdf observatoire de l'échinococcose alvéolaire]</ref> a été mis en place, basé sur l'enregistrement des cas humains d'échinococcose alvéolaire, dans un registre (Registre ''FrancEchino'', créé en 1997, en même temps que le réseau européen de surveillance ''Eurechinoreg'', avec étude rétrospective pour la période précédant 1997)<ref name=ObsUeFr/>. Ce registre a notamment mis en évidence un ratio hommes/femmes d'environ 1 (0,96 ; stable), ainsi qu'un âge médian au diagnostic de 59 ans (stable) avec comme âges extrêmes : 12 et 89 ans, avec très peu de cas déclarés avant 20-30 ans, pour 339 cas diagnostiqués ou suspectés de 1982 à 2005, dont 222 certains avec une moyenne relativement stable de 14 cas incidents/an<ref name=ObsUeFr/>.
 
AuEn France, au début des années 80s, un ''observatoire de l'échinococcose alvéolaire'' <ref name=ObsUeFr>[http://www.infectiologie.com/site/medias/JNI/JNI07/COL/COL6%E2%80%9303-piarroux.pdf observatoire de l'échinococcose alvéolaire]</ref> a été mis en place, basé sur l'enregistrement des cas humains d'échinococcose alvéolaire, dans un registre (Registre ''FrancEchino'', créé en 1997, en même temps que le réseau européen de surveillance ''Eurechinoreg'', avec étude rétrospective pour la période précédant 1997)<ref name=ObsUeFr/>. Ce registre a notamment mis en évidence un ratio hommes/femmes d'environ 1 (0,96 ; stable), ainsi qu'un âge médian au diagnostic de 59 ans (stable) avec comme âges extrêmes : 12 et 89 ans, avec très peu de cas déclarés avant 20-30 ans, pour 339 cas diagnostiqués ou suspectés de 1982 à 2005, dont 222 certains avec une moyenne relativement stable de 14 cas incidents/an<ref name=ObsUeFr/>.
 
Le diagnostic semble se faire plus précocément ce qui pourrait expliquer que le statistiquement, le nombre de formes strictement hépatiques a tendance à augmenter et le nombre des formes métastatiques à diminuer<ref name=ObsUeFr/>. <br />Sur une plus longue période ({{1er}} janvier 1982 au 31 décembre 2009), ce sont Quatre cent dix-sept cas d’EA qui ont été recensés par FrancEchino avec 8 à 29 cas par an, selon les années. L’incidence annuelle moyenne est de 0,26 cas par million d'habitants (de 0,16 à 0,56 selon les années). Sur ce pas de temps, le ratio homme/femme est de 1,00 et l’âge médian au diagnostic est de 60 ans (de 12 à 89). Au moment du diagnostic, 73 % des patients étaient symptomatiques (douleurs abdominales + signes de [[cholestase]] en général),avec atteinte primitive hépatique dans 97 % des cas, et métastases extra-hépatiques dans 8 % des cas.
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=== Liens externes ===
 
* [http://www.msafranchecomte.fr/files/msafranchecomte/msafranchecomte_1080314371937_ECHINO_2.pdf Informations sur le site de la Franche Comté]
* [http://www.cerfe.com/media/pdf/Guislain2006-PhD.pdf Thèse : ''Une maladie émergente ; l’échinococcose alvéolaire''] (par Marie-Hélène Guislain, Université de Franche Comté, France, 2006, 163 pages)
* [http://www.sante.gouv.fr Site du ministère français de la santé] (voir dossiers par ordre alphabétique, Z, Zoonoses)
* [http://lbe.univ-fcomte.fr/whoswhof/CV/giraudop.html Laboratoire de Biologie Environnementale Besançon-Montbéliard] (INRA/ Université de Franche Comté)
=== Bibliographie===
* Bresson-Hadni, S., J.J. Laplante, D. Lenys, P. Rohmer, B. Gottstein, P. Jacquier, P. Mercet, J.P. Meyer, J.P. Miguet and D.A. Vuitton. 1994. ''Seroepidemiological screening of Echinococcus multilocularis infection in a European area endemic for Alveolar echinococcosis''. Am. J. Trop. Med. Hyg. 51: 837-846.
* Deplazes, P., D. Hegglin, S. Gloor and T. Romig. 2004. ''Wilderness in the city: the urbanization of Echinococcus multilocularis''. Trends in Parasitology 20: 77-84.
* Giraudoux, P., F. Raoul, K. Bardonnet, P. Vuillaume, F.P. Tourneux, F. Cliquet, P. Delattre and D.A. Vuitton. 2001. ''Alveolar echinococcosis: characteristics of a possible emergence ad new perspectives in epidemiosurveillance''. Medecine et maladies infectieuses 31: 247-256.
* Grenouillet, F., J. Knapp, L. Millon, V. Raton, C. Richou, M. Piarroux, R. Piarroux, G. Mantion, D. Vuitton and S. Bresson-Hadni. 2010. ''L’échinococcose alvéolaire humaine en France en 2010''. Bull. Epidemiol. Hebd. Hors-Série, 14 septembre: 24-25.
* Lucius, R. and B. Bilger. 1995. ''Echinococcus multilocularis: increased awareness or spreading of a parasite?'' Parasitology today 11: 430-434.
* Pleydell, D.R.J., Y.R. Yang, F.M. Danson, F. Raoul, P.S. Craig, D.P. McManus, D.A. Vuitton, Q. Wang and P. Giraudoux. 2008. Landscape Composition and Spatial Prediction of Alveolar Echinococcosis in Southern Ningxia, China. Plos Neglected Tropical Diseases 2.
* Viel, J.F., P. Giraudoux, V. Abrial and S. Bresson-Hadni. 1999. ''Water vole (Arvicola terrestris scherman) density as risk factor for human alveolar echinococcosis''. Am. J. Trop. Med. Hyg. 61: 559-565.
* Vuitton, D., S. Bresson-Hadni, M. Liance, J.P. Meyer, P. Giraudoux and D. Lenys. 1990. ''L'échinococcose alvéolaire humaine : hasard épidémiologique ou fatalité immunologique ?'' Gastroentérologie clinique et biologique 14: 124-130.
 
=== Notes et références ===