« Cynologie/Maladie de Lyme » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
Vivarés (discussion | contributions)
Comte0 (discussion | contributions)
→‎Traitement médicamenteux : ajout de titres dans les refs
Ligne 275 :
=== Traitement médicamenteux ===
'''Principes de base'''
<br />L'objectif d'un traitement antibiotique est l'éradication complète des Borrelia, quelle que soit leur localisation, selon la 16ème conférence de consensus en thérapeutique anti-infectieuse <ref name="Borréliose">{{lien web [|url=http://www.infectiologie.com/site/medias/_documents/consensus/2006-lyme-long.pdf] |titre=Borréliose de Lyme : démarches diagnostiques, thérapeutiques et préventives}}</ref>. Il est à noter que le traitement s'accompagne dans de nombreux cas d'une recrudescence provisoire des symptômes, appelée réaction de type Jarisch Herxheimer<ref>{{lien web [|url=http://www.francelymencbi.frnlm.nih.gov/articlesscientifiquespubmed/9610974?ordinalpos=4&itool=EntrezSystem2.html]PEntrez.Pubmed.Pubmed_ResultsPanel.Pubmed_DefaultReportPanel.Pubmed_RVDocSum|titre=Lyme disease complicated by the Jarisch-Herxheimer reaction. |lang=en}}</ref name="BURRASCANO_en">{{,}}<ref>{{lien web [|url=http://www.ilads.org/files/burrascano_0905.pdf] |titre=Diagnostic Hints and Treatment for Lyme and Other Tick Borne Illnesses}}</ref>{{,}}<ref name="BURRASCANO_fr">{{lien web [|url=http://www.eclipx.ch/lyme/documents/GUIDELINES_BURRASCANO_FRENCH_2005.pdf] |titre=Conseils pour le diagnostic et protocole de traitement de la maladie de Lyme et des autres maladies transmises par les tiques}}</ref>.
 
La grande majorité des infections soignées au premier stade sont guéries par les antibiotiques recommandés ; la [[pénicilline]] ou les [[cyclines (antibiotiques)|cyclines]] constituent à l'heure actuelle le seul traitement de la maladie de Lyme. En phase primaire (généralement repérée suite à un érythème migrant, l'[[amoxicilline]], la [[doxycycline]] ou le [[cefuroxime axetil]] doivent être prescrits durant 14 à 21 jours, au plus tôt (dans les 72 heures si possible) pour un meilleur résultat.
 
Les [[céphalosporine]]s de troisième génération ou la [[doxycycline]], du [[ceftriaxone]] sont indiqués au stade secondaire ou tertiaire pour une durée d'au moins 28 jours et jusqu'à 6 semaines selon certains auteurs<ref>Steere AC, Coburn J, Glickstein L. ''The emergence of Lyme disease''. J Clin Invest 2004;113:1093--101.</ref>{{,}}<ref>Wormser GP, Dattwyler RJ, Shapiro ED, et al. ''The clinical assessment, treatment, and prevention of Lyme disease, human granulocytic anaplasmosis, and babesiosis : clinical practice guidelines by the Infectious Diseases Society of America''. Clin Infect Dis 2006;43:1089--134.</ref>, voire plus pour une infection ancienne de plus d'un an<ref> [http:name="BURRASCANO_en"//www.ilads.org/files/burrascano_0905.pdf]</ref> {{,}}<ref> [http:name="BURRASCANO_fr"//www.eclipx.ch/lyme/documents/GUIDELINES_BURRASCANO_FRENCH_2005.pdf]</ref>.
<br />La voie [[intraveineuse]] est obligatoire en cas de [[méningite]] ou d'[[encéphalite]] ; l'antibiotique est alors délivré par un [[cathéter veineux ventral périphérique]] ([[PICC]] pour les anglophones).
 
Ligne 285 :
<br />Parfois les médicaments semblent peu actifs ; une hypothèse<ref>Voir page 6 de la [http://www.lymepa.org/html/dr__j__burrascano_april_24__20_5.html Présentation, par le Dr Burrascano] (avril 2004, consulté 2010§02/21)</ref> est que les médicaments seraient aussi plus ou moins actif selon la forme de la bactérie qu'ils rencontrent (Péniciline, céphalosporines, primaxin, Vanco seraient efficaces contre le spirochète normal, alors que tétracyclines et érythromycine seraient efficaces contre La [[forme-L]] ([[spiroplaste]]), et que peut-être le Flagyl (metronidazole) ou le tinidazole ou le Rifampin pourraient éventuellement agir contre la forme cystique. Les patients concernées par un traitement inefficace ou victimes d'autres manifestations graves de la maladie de Lyme seront traités selon leur condition clinique, sous le contrôle d'un spécialiste des maladies infectieuses (ou infectiologue).
 
Les tests montrant toujours une persistance d'anticorps pendant encore de longs mois, comme pour toute maladie déclenchant la fabrication d'anticorps, il n'est pas conseillé de pratiquer de nouvelle sérologie<ref>[http: name="Borréliose"//www.infectiologie.com/site/medias/_documents/consensus/2006-lyme-long.pdf]</ref>.
 
En cas de réapparition de symptômes, tout patient doit être suivi et faire éventuellement l'objet d'un nouveau traitement.
Ligne 294 :
<br />L'infection semble se poursuivre à bas bruit au point d'échapper aux tests sérologiques. La même année une autre étude (randomisée, en double aveugle)<ref>Luft BJ; Dattwyler RJ; 1996 ; ''Azithromycin compared with amoxicillin in the treatment of erythema migrans'' A double-blind, randomized, controlled trial. Annals of Internal Medicine, 124(9):785-91</ref> concluait à de fréquents échecs de l'antibiothérapie, les auteurs ajoutant, que « ''Cinquante-sept pour cent des patients qui avaient une rechute étaient séronégatifs au moment de la rechute''». Le Dr Burrascano estime que 55 % des malades chroniques sont séronégatifs <ref>Voir page 9 de la [http://www.lymepa.org/html/dr__j__burrascano_april_24__20_8.html présentation du Dr Burrascano] (Consulté 2010/02/21)</ref>. Toujours en 1996, une autre étude<ref>Bayer ME; Zhang L; Bayer MH. ; 1996 ; ''Borrelia burgdorferi DNA in the urine of treated patients with Lyme disease chronic symptoms. A PCR study of 97 cases.'' ; Infection, 24 No.5</ref> a porté sur 97 patients testés après un traitement antibiotique pour un érythème migrant : dans 74,2 % des cas, la PCR détectait encore dans leur urine des traces de l'ADN de B. burgdorferi, en dépit d'un traitement qui avait duré au moins 3 semaines et jusqu'à 2 mois, par voie orale ou intraveineuse. Chez 4 de ces patients, les résultats de PCR ont d'abord été négatifs (après le traitement) pour redevenir positifs 4 à 6 semaines plus tard. Tous ces patients continuaient à ressentir des symptômes similaires à ceux de la maladie de Lyme, souvent aggravés. Les auteurs ont noté que la plupart des patients de cette étude après quelques mois sans antibiotiques ont à nouveau développé des symptômes neurologiques et d'arthrite, avec une intensité croissante, de sorte que le traitement a été repris. "
En 1998, une étude de 4 malades continuant à éprouver des douleurs articulaires après une antibiothérapie démontrait la présence de borrélies dans leurs membranes synoviales alors qu'on ne les détectait plus par PCR ; ni dans le liquide synovial, ni dans les urines de ces patients <ref>Priem S; Burmester MG ; Krause A. 1998 ''Detection of Borrelia burgdorferi by polymerase chain reaction in synovial membrane, but not in synovial fluid from patients with persisting Lyme arthritis after antibiotic therapy'' ; Annals of the Rheumatic Diseases, 57(2):118-21 </ref>.
Certains patients, bien qu'ayant suivi leur traitement antibiotique continuent à manifester une fatigue sévère, des douleurs, des troubles du sommeil et des difficultés cognitives. Un débat existe sur l'opportunité ou non dans ce cas de poursuivre un traitement antibiotique (qui comporte des effets secondaires). De plus, il est à noter que le traitement s'accompagne dans de nombreux cas provisoirement d'une recrudescence des symptômes, appelée réaction de type Jarisch Herxheimer<ref>{{lien [web |url=http://www.francelyme.fr/articlesscientifiques.html]</ref>,<ref> [http://www.ilads.org/files/burrascano_0905.pdf]</ref>,<ref>|titre=France Lyme [http://www.eclipx.ch/lyme/documents/GUIDELINES_BURRASCANO_FRENCH_2005.pdf]• Articles scientifiques}}</ref>. Ils peuvent ne régresser que très lentement, voire chez certains patients perdurer durablement, ou encore par cycles avec des rechutes (dont les symptômes sont améliorés par les antibiotiques) <ref name="GuidelineSuisse2006"/> ; la maladie pourrait également être réactivée à l'occasion de stress ou baisse de l'immunité.
Chez les malades traités en phase II ou III, des [[troubles du sommeil]] et des difficultés cognitives persistent souvent malgré et après le traitement antibiotique.
Dans les années 1990, des groupes de patients et certains médecins ont observé qu'une phase "chronique" de la maladie, parfois appelée post-Lyme, pouvait être responsable d'une gamme de symptômes encore médicalement inexpliqués, mais objectivement constatés après la fin des manifestations attendues de la maladie.
<br />Il n'y a pas de consensus sur l'attitude à observer : 4 études basées sur des essais contrôlés (randomized controlled trials) de longue durée de traitements antibiotiques prolongés dans des cas de symptômes persistants, deux n'y ont trouvé aucun avantage <ref>Klempner MS, Hu LT, Evans J, et al ; ''Two controlled trials of antibiotic treatment in patients with persistent symptoms and a history of Lyme disease'' ; journal N. Engl. J. Med. ; volume=345, issue=2, pages 85–92 ; juillet 2001 ; pmid=11450676 ; DOI= ; ([http://content.nejm.org/cgi/pmidlookup?view=short&pmid=11450676&promo=ONFLNS19 Voir])</ref>{{,}}<ref>Kaplan RF, Trevino RP, Johnson GM, ''et al'' ; ''Cognitive function in post-treatment Lyme disease: do additional antibiotics help ?'' ; journal=Neurology ; Vol 60, issue=12, pages=1916–22, juin 2003 ; PMID:12821733 ([http://www.neurology.org/cgi/pmidlookup?view=long&pmid=12821733 Télécharger])</ref> et les deux autres ont conclu à des avantages incompatibles avec leurs effets secondaires importants ou avec les risques induits par un traitement antibiotique prolongé <ref>Fallon BA, Keilp JG, Corbera KM, Petkova E, Britton CB, Dwyer E, Slavov I, Cheng J, Dobkin J, Nelson DR, Sackeim HA ''A randomized, placebo-controlled trial of repeated IV antibiotic therapy for Lyme encephalopathy'' ; Journal : Neurology |vol 70, issue=13, pages 992–1003 ; mars 2008 ; PMID:17928580 ; DOI:10.1212/01.WNL.0000284604.61160.2d [http://neurology.org/cgi/content/abstract/70/13/992 Télécharger]</ref>{{,}}<ref>{{lien [web |url=http://www.medpagetoday.com/InfectiousDisease/GeneralInfectiousDisease/6946 Medpage]|titre=Extra Antibiotics Provide Only Transient Improvement in Lyme Encephalopathy}}</ref>{{,}}<ref> Plusieurs groupes d'experts dont l'[[Infectious Diseases Society of America]] et l'Académie américaine de Neurologie ([[American Academy of Neurology]]) ont trouvé qu'il existait pas de preuves scientifiquement argumentées en faveur d'un traitement antibiotique prolongé contre les ''Borrelia'' dans ce type de cas.</ref>{{,}}<ref>Feder HM, Johnson BJ, O'Connell S, ''et al'' ; ''A critical appraisal of "chronic Lyme disease"'' ; Journal N. Engl. J. Med. ; vol 357, 14 ; pages=1422–30 ; octobre 2007 PLID:17914043 ; DOI:10.1056/NEJMra072023</ref>{{,}}<ref>[http://www.idsociety.org/lymediseasefacts.htm Infectious Diseases Society of America : Questions fréquentes à propos de la maladie de Lyme (en Anglais)], Consulté 2008 06 24</ref>, mais d'autres estiment qu'une antibiothérapie longue est nécessaire dans ces cas <ref> Stricker RB ; ''Counterpoint: long-term antibiotic therapy improves persistent symptoms associated with Lyme disease'' ; Journal ''Clinical infectious diseases'', publication officielle de l'Infectious Diseases Society of America ; vol 45, pages 149 à 157 ; juillet 2007 ; PMID:17578772; DOI:10.1086/518853</ref>.
 
'''Que dit le modèle animal ?'''
Ligne 306 :
'''Nouvelle approche'''
<br />La bactérie suit apparemment un cycle au cours duquel il y a une phase d'activité et une autre de "dormance". Durant cette dernière, les antibiotiques ne sont pas efficaces. Les patients traités ont ainsi les signes d'une guérison alors que l'infection est encore présente.
C'est pourquoi le Dr Burrascano, de l'International Lyme and Associated Diseases Society, préconise un traitement pendant une longue période, allant de 4 à 6 semaines pour une infection récente à 4 à 6 mois pour une infection ancienne supérieure à un an. Ceci permet d'encadrer au moins un cycle entier et donc une période d'activité des bactéries. Il est nécessaire d'avoir au moins un à deux cycles sans symptômes avant d'arrêter le traitement antibiotique. Il est également vivement conseillé d'avoir une alimentation équilibrée et un entretien physique thérapeutique <ref> [http:name="BURRASCANO_en" //www.ilads.org/files/burrascano_0905.pdf]</ref>{{,}} <ref>refname="BURRASCANO_fr" [http://www.eclipx.ch/lyme/documents/GUIDELINES_BURRASCANO_FRENCH_2005.pdf]</ref>.
 
== Prévention, précautions ==