« Cynologie/Maladie de Lyme » : différence entre les versions
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[[Image:Ixodes ricinus ticks.jpg|thumb|250px|Mâle (petit) et femelle de la tique ''[[Ixodes ricinus]]'', l'une des espèces qui peuvent transmettre cette maladie par leur morsure]]Elle est classée parmi les « '''[[borréliose]]s''' » parce qu'induite par des [[bactérie]]s du genre ''[[Borrelia]]'' et parmi les « '''maladies à tique''' » car transmise (exclusivement ou presque, semble-t-il) par des piqûres de [[tique]]s. C'est l'une des deux grandes formes de borréliose ([[maladies infectieuses]] bactériennes véhiculées et transmises à l’homme par les [[tique]]s ou des [[pédiculose|pou]]x) ; les autres étant les '''borrélioses tropicales'''. <br />Pour des raisons encore mal comprises, elle est en plein développement, notamment en [[Europe]], dans l'est et l'ouest des [[États-Unis]] et semble-t-il moindrement en [[Alaska]] et au [[Canada]]. Elle est devenue la plus fréquente de toutes les maladies transmises à l'Homme par des [[tique]]s dans l'hémisphère nord.
'''Prévention, précautions :''' Des vêtements clairs couvrant tout le corps. En plus de réduire la surface de peau directement accessible à la morsure de [[tique]]s<ref>[http://www.infectiologie.com/site/medias/_documents/consensus/2006-lyme-long.pdf Conférence de consensus, protection mécanique {{p.
==Synonymes==
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* En [[1910]], Arvid Afzelius (dermatologue suédois) avait noté l'apparition d'une lésion [[dermatologie|dermatologique]] en forme d'anneau, suivant parfois une piqure de tique ''Ixodes''.
* En 1883, un médecin allemand, [[Alfred Buchwald]], avait décrit (à [[Breslau]]) une autre anomalie de peau, qui semble être ce qu'on nomme aujourd'hui l'[[acrodermatite chronique atrophiante]], mais Buchwald ne l'a pas relié à une piqure de tique, et ce symptôme n'était pas présent à Lyme.
* En [[1922]], ce sont ensuite les médecins français Garin et Bujadoux qui ont décrit la maladie, à partir d'un symptôme de [[paralysie]] « ''plus ou moins grave, parfois mortelle, consécutive à la piqûre de tiques'' » (''[[Ixodes hexagonus]]'')<ref>MM. Ch. Garin et Bujadoux, ''Paralysie par les Tiques.'' in Le journal de médecine de Lyon [[1922]], 71, 765</ref>. Ces deux médecins pensaient qu'il s'agissait d'une maladie proche de celle décrite en Australie, en Colombie anglaise, en Afrique du Sud, par Nuttal<ref>Nuttal, ''« Tick paralysis »'' ; in Man and animals Parasitology, vol. VII, n° 1, may 14, 1914, {{p.
Au début des années [[1980]], une autre maladie émergente, la [[fièvre pourprée des Montagnes Rocheuses]] (maladie induite par des rickettsies transmises par des tiques) inquiétait les épidémiologistes. Willy Burgdorfer (médecin et [[entomologiste]]) se rend alors à [[Long Island]] (État de [[New York]] dans le nord-est des États-Unis) pour y étudier l'éventuelle présence de [[rickettsie]]s dans des tiques de chiens ''[[Dermacentor variabilis]]''. Il n'y trouve aucune rickettsies et se tourne donc vers d'autres espèces de tiques se nourrissant sur des animaux sauvages et qui parfois piquent l'Homme. Il a alors la surprise de trouver des spirochètes dans le tube digestif d'une autre tique ''[[Ixodes scapularis]]'' (également nommée à cette époque ''[[Ixodes dammini]]'')<ref name="Burgdorfer1">Burgdorfer W, Barbour AG, Hayes SF, Benach JL, Grunwaldt E, Davis JP. ''Lyme disease ; a tick-borne spirochetosis ?'' Science 1982;216:1317-9.</ref>.
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En [[1981]], Burdorgfer, dans un article de la revue Science <ref name="Burgdorfer1"/> dit suspecter l'agent infectieux ; une bactérie [[spirochète]] fréquemment trouvée dans le tube digestif et la salive de la tique ''[[Ixodes scapularis]]'' (dite « [[tique du cerf]] » en Amérique du Nord).
A. Barbour, son collègue de laboratoire parvint à cultiver ces spirochètes (dans un milieu de Kelly modifié)<ref>Barbour, A. G. 1984. ''Isolation and cultivation of Lyme disease spirochetes''. Yale J Biol Med57:521-525.</ref>. Peu après, on détecte aussi en Europe des spirochètes qui semblent similaires dans des tiques ''[[Ixodes ricinus]]'' prélevées en [[Suisse]] <ref>Barbour, A. G., W. Burgdorfer, S. F. Hayes, O. Péter, and A. Aeschlimann. 1983. ''Isolation of a cultivable spirochete from Ixodes ricinus ticks of Switzerland''. Current Microbiology 8:123- 126.</ref>{{,
chronicum migrans--a tickborne spirochetosis''. Acta Trop 40:79-83.</ref>).
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* des raisons mal comprises: diverses (augmentation du nombre et circulation accrue des rongeurs (également favorisés par l'agrainage du gibier) et/ou disparition de leurs prédateurs) ; il n'est pas exclu qu'une régression des parasites des tiques (exemple : ''[[Ixodiphagus hookeri]]'' dont le nom latin signifie « "''mangeur de tiques''" ») qui pouvaient contribuer à en contrôler les populations puissent aussi être en cause ,
* des facteurs comportementaux (ainsi en [[Israël]], les borrélioses diminuent dans la population civile, mais augmentent chez les militaires qui y sont plus exposés lors des exercices au sol (ramper sur le sol, dormir par terre sont des facteurs de risque).
==Agents, hôtes et vecteurs==
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* du début du printemps à la fin de l'automne.
Le risque de contracter la maladie de Lyme doit être prise au sérieux pour toute promenade en forêt ou zone boisée en Amérique du nord-est ou de l'ouest, en Europe centrale et de l'Ouest (dont en [[Suisse]] en [[Belgique]] et en France ; tout particulièrement en [[Alsace]] ; région qui totaliserait selon l'[[INVS]] la moitié des cas français à elle seule) ; En France, la tique ''I. ricinus'', vectrice des borrélies est présente presque partout, hors littoral méditerranéen et au-dessus de 1000/1200m <ref>B. Gilot, B. Degeilh, J. Pichot, B. Doche et C. Guiguen. (1996). Prevalence of Borrelia burgdorferi (''sensu lato'') in ''Ixodes ricinus'' (L.) populations in France, according to a phytoecological zoning of the territory. In Eur. J. Epidemiol. 395-401,
Il existe des activités à risque (une étude sérologique laisse penser que 15 % des chasseurs ont été en contact avec des borrélies. Les activités naturalistes et les promenades dans le sous-bois exposent à un risque plus élevé. La maladie de Lyme est,en tant que l'une des [[Spirochétoses (maladie professionnelle)]] considérée comme une [[maladie professionnelle]] pour certains métiers à risques tels que « forestier », [[bûcheron]], ...).
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* {{formatnum:15000}} cas annuels en moyenne aux États-Unis,
* plus de {{formatnum:50000}} cas/an '''en Europe''', où il semble exister un gradient positif d’Ouest en Est. Le taux d'incidence y varie de moins de 5 pour {{formatnum:100000}} habitants (en Irlande) à 300 à 350 en Autriche (pays qui semble le plus touché). L'incidence est globalement croissante d'ouest en est, avec néanmoins des taches de forte endémie dans des régions par ailleurs épargnées.
* '''En [[France]]''', l'incidence moyenne était à la fin des années 1980 estimée à 16,5 cas pour {{formatnum:100000}} (Source : réseau de médecins sentinelles Dournon et coll.1989), avec des chiffres cités de 20 à 50 cas pour {{formatnum:100000}} habitants (ex. : en France, 40 cas pour {{formatnum:100000}} hbts ont été relevés vers 1990 dans le [[Berry]]-Sud<ref>F. CHRISTIANN, P. RAYET, 0. PATEY AND C. LAFAIX. (1996) Epidemiology of Lyme Disease in France - Lyme Borreliosis in the region of Berry Sud - A six year retrospective. In Europ. J. Epidemiol.,
* '''En [[Belgique]],''' on décrit plus de 500 nouveaux cas de borréliose caractérisée chaque année (Godfroid et al., 1995).
* '''En [[Suisse]]''' francophone, de 1996 à 1997, on estimait que neuf personnes étaient malades pour {{formatnum:100000}} personnes dans le canton du Valais, et de 95 personnes sur {{formatnum:100000}} pour le canton de Neuchâtel.<ref>Nahimana I, Gern L, Peter O, Praz G, Moosmann Y, Francioli P. Epidemiology of Lyme borreliosis in Frenchspeaking Switzerland. Schweiz Med Wochenschr 2000; 130:1456-61</ref> En 1991 la séroprévalence était de 3,9 à 6% de la population suisse (pour les IgG)<ref>Fahrer H, van der Linden SM, Sauvain MJ, Gern L, Zhioua E,Aeschlimann A.The prevalence and incidence of clinical and asymptomatic Lyme borreliosis in a population at risk. J Infect Dis 1991 ;163:305-10.</ref>. <br />Au début des années 1990, 10,7% des donneurs de sang présentaient des anticorps de type IgG et 4,1% présentaient des anticorps de type IgA.5 et chez les forestiers cette séroprévalence peut s’élever à 35% (avec seulement 3,5% présentant des symptômes cliniques dans les 10 ans suivants)<ref>Zhioua E, Gern L, Aeschlimann A, Sauvain MJ,Van der LS, Fahrer H. Longitudinal study of Lyme borreliosis in a high risk population in Switzerland. Parasite 1998;5:383-6.</ref>. <br /> En Suisse toujours, à la fin du XXème siècle, 209 à 285 cas d’érythème migrant étaient annuellement signalés à l’[[Office fédéral de la santé publique]] (OFSP), mais la déclaration obligatoire a été à cette époque supprimée.
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=== Stade 1 (ou ''« primaire »'') <br />- Infection initiale cutanée, localisée autour du point de morsure, avec possible stade primo-secondaire de début de diffusion systémique ===
Quand l'infection n'est pas totalement [[asymptomatique]], le signe le plus classique et précoce d'un début d'infection est une éruption inflammatoire cutanée (érythème), qui apparaît de 3 à 32 jours après la morsure d'une tique, et qui prend la forme d'une tache circulaire à ovale, rougeâtre de 1 ou 2 cm (grandissant parfois ensuite jusqu'à plus de 10 cm de diamètre). Cette tache est parfois chaude (Cf. [[inflammation]]), mais souvent indolore et non prurigineuse (pas de démangeaisons). Elle s'étend de façon [[wikt:centrifuge|centrifuge]], en pouvant parfois migrer pour former un anneau, qui entoure la tache centrale qui reste centrée sur le point de la piqûre de la tique (''érythème migrant'' ou ''EM'') <ref>Fauci, Anthony S. (2008). Harrison's Principles of Internal Medicine: Editors, Anthony S. Fauci ... [Et Al.]. McGraw-Hill Medical Publishing
En Europe où la maladie est plus souvent due à ''B. afzelii ''ou'' B. garinii'', l'inflammation est à ce stade généralement moins intense qu'en Amérique du Nord, et la croissance (migration) de l'érythème y est souvent plus lente. De même, selon la littérature, les patients ont souvent moins de symptômes systémiques<ref>Strle F, Nadelman RB, Cimperman J, Nowakowski J, Picken RN, Schwartz I, et al. Comparison of culture-confirmed erythema migrans caused by Borrelia burgdorferi sensu stricto in New York State and by Borrelia afzelii in Slovenia. Ann Intern Med. 1999;130:32-6. [PMID: 9890847]</ref>.
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