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Le '''deuxième principe de la thermodynamique''' (également connu sous le nom de '''deuxième loi de la thermodynamique''' ou '''principe de Carnot''') établit l'[[réversibilité thermodynamique|irréversibilité]] des phénomènes [[physique]]s, en particulier lors des échanges thermiques. C'est un principe d'évolution qui fut énoncé pour la première fois par [[Sadi Carnot (physicien)|Sadi Carnot]] en [[1824]]. Il a depuis fait l'objet de nombreuses généralisations et formulations successives par [[Émile Clapeyron|Clapeyron]] ([[1834]]), [[Rudolf Clausius|Clausius]] ([[1850]]), Lord [[William Thomson (Lord Kelvin)|Kelvin]], [[Ludwig Boltzmann]] en 1873 et [[Max Planck]] (voir [[Histoire de la thermodynamique et de la mécanique statistique]]), tout au long du {{XIXe siècle}} et au-delà.
[[Fichier:Carnot-cycle-p-V-diagram.svg|thumb|Cycle de Carnot dans le [[diagramme de Clapeyron]]. AB : détente isotherme ; BC : détente adiabatique ; CD : compression isotherme ; DA : compression adiabatique.]]
[[Fichier:Carnot-cycle-T-S-diagram.svg|thumb|Cycle de Carnot dans un diagramme température-entropie. AB : détente isotherme ; BC : détente adiabatique ; CD : compression isotherme ; DA : compression adiabatique.]]
 
Le second principe introduit la fonction d'état [[entropie]] : '''S''', usuellement assimilée à la notion de désordre qui ne peut que croître au cours d'une [[transformation thermodynamique|transformation]] réelle.
Le '''cycle de Carnot''' est un cycle [[thermodynamique]] idéal constitué de quatre processus [[réversibilité et irréversibilité en thermodynamique|réversibles]] : une détente [[isotherme]], une détente [[Adiabaticité|adiabatique]] (donc [[isentropique]] car réversible), une compression isotherme, et une compression adiabatique. C'est le cycle le plus efficace pour obtenir du [[travail (physique)|travail]] à partir de deux sources de chaleur de [[température]]s constantes ; le cycle inverse est le moyen le plus efficace de transférer de la chaleur d'une source froide à une source chaude à partir d'une source de travail. L'[[efficacité thermodynamique|efficacité]] des autres cycles et des machines réelles est comparée à celle du cycle de Carnot par le biais du [[rendement (physique)|rendement]], un nombre sans dimension compris entre 0 (efficacité nulle) et 1 (efficacité parfaite).
 
== Énoncé de la loi ==
Il fut publié par [[Sadi Carnot (physicien)|Sadi Carnot]] en [[1824]] dans son unique ouvrage ''Réflexions sur la puissance motrice du feu et sur les machines propres à développer cette puissance'' et permit d'ouvrir la voie à la formulation du [[second principe de la thermodynamique]].
 
'''Toute [[Transformation thermodynamique|transformation]] d'un [[système thermodynamique]] s'effectue avec augmentation de l'[[entropie]] globale incluant l'entropie du système et du milieu extérieur. On dit alors qu'il y a création d'entropie'''.
== Description du cycle ==
:La [[Fonction d'état, variable d'état, équation d'état|fonction d'état]] entropie : <math>S</math>, a été considérée comme une mesure du désordre.
 
<center><math>\Delta S_\mathrm{global} = S_\mathrm{cr\acute{e}ation} = \Delta S_\mathrm{syst} + \Delta S_\mathrm{ext} \geq0~</math></center>
[[Sadi Carnot (physicien)|Carnot]] cherchait à faire un cycle avec la meilleure efficacité<ref>L'efficacité thermodynamique est le rapport de ce qui est récupéré sur ce qui a été dépensé. Elle est très souvent confondue avec le rendement qui est le rapport entre l'efficacité réelle et l'efficacité théorique maximale de la machine.</ref> possible. Ainsi l'efficacité de toute machine thermodynamique peut être comparée avec l'efficacité du cycle de Carnot. Il sert de cycle de référence.
 
Dans le cas d'une transformation [[réversibilité thermodynamique|réversible]], la création d'entropie est nulle.
Le cycle est composé de quatre processus (deux [[isotherme]]s et deux adiabatiques réversibles) :
 
''Remarques''
* 1 : Compression adiabatique réversible
* 2 : Détente isotherme
* 3 : Détente adiabatique réversible
* 4 : Compression isotherme
 
* L'entropie d'un système [[système thermodynamique|isolé]] ne peut qu'augmenter ou rester constante puisqu'il n'y a pas d'échange de [[Transfert thermique|chaleur]] avec le milieu extérieur.
Le [[deuxième principe de la thermodynamique]] permet d'établir pour une transformation réversible (car le fluide est à la température de la source) l'égalité de [[Rudolf Clausius|Clausius]]-[[Sadi Carnot (physicien)|Carnot]] :
* L'entropie d'un système peut diminuer mais cela signifie que l'entropie du milieu extérieur augmente de façon plus importante ; le bilan entropique étant positif, ou nul si la transformation est réversible.
* L'expression « degré de désordre du système » introduite par Boltzmann peut se révéler ambigüe et subjective. En effet on peut aussi définir l'entropie comme une mesure de l'homogénéité du système considéré. L'entropie d'un système thermique est maximale quand la température est identique en tout point. De même, si on verse un liquide colorant dans un verre d'eau, l'entropie du système coloré sera maximale quand, suite au mélange, la couleur du contenu sera devenue uniforme. Tout système isolé, siège d'une agitation aléatoire, tend spontanément à s'homogénéiser de manière irréversible ce qui intuitivement semble contraire à une augmentation du désordre.
 
'''Le second principe est un principe d'évolution qui stipule que toute transformation réelle s'effectue avec création d'entropie.'''
<math>\frac{Q_f}{T_f}+\frac{Q_c}{T_c}=0</math>
 
=== Notion de [[réversibilité thermodynamique|réversibilité]] ===
avec:
 
Une transformation réversible est une transformation [[quasistatique]] susceptible d'être inversée à la suite d'une modification progressive des contraintes extérieures, en permettant au système de retrouver les états antérieurs successifs. En fait cela revient à passer le film de la transformation à l'envers ! Si ce film paraît absurde c'est que la transformation n'est pas réversible. En réalité, toutes les transformations réelles sont irréversibles.
* <math>Q_f</math> transfert thermique avec la source froide (compté négativement).
Une transformation réversible représente en effet, le cas limite d'une transformation réelle, conduite d'une manière infiniment lente, constituée d'une suite d'états d'équilibre infiniment voisins et caractérisée par des phénomènes dissipatifs nuls. C'est donc un modèle idéal de transformation.
* <math>Q_c</math> transfert thermique avec la source chaude (compté positivement).
* <math>T_f</math> température absolue de la source froide.
* <math>T_c</math> température absolue de la source chaude.
 
On peut recenser plusieurs causes d'irréversibilité (liste non exhaustive) :
== L'efficacité de Carnot ==
[[File:Carncyklus.png|thumb|Cycle de Carnot moteur d'un gaz parfait dans le diagramme de Clapeyron. 1-2 : '''isotherme''' réversible ; 2-3 : '''adiabatique''' réversible ; 3-4 : '''isotherme''' réversible ; 4-1 : '''adiabatique''' réversible. ''W'' est le travail total reçu par le système au cours d'un cycle et est représenté géométriquement par l'aire du cycle.]]
 
* inhomogénéité (source de diffusion) : densité moléculaire, température, pression,...
De nombreux systèmes thermodynamiques ont une efficacité définie à partir de celui du Cycle de Carnot, qui est un cycle purement théorique. En notant ''A'' l'aire géométrique de la transformation dans le diagramme de Clapeyron, c'est-à-dire l'opposé du travail ''W'' reçu par le système décrivant le cycle, on a :
* phénomène dissipatif : frottements fluides et solides
* réorganisation spontanée de la matière : réaction chimique.
 
=== Formulations du second principe ===
<math>A = - W = A_{1,2} + A_{2,3} + A_{3,4} + A_{4,1}</math> et <math>Q_c =</math> transfert thermique avec la source chaude, toutes les deux définies positives.
 
Le second principe introduit la [[Fonction d'état, variable d'état, équation d'état|fonction d'état]] extensive <math>S</math>, appelée '''[[entropie]]'''. La variation d'entropie d'un système, lors d'une transformation quelconque, peut être décrite comme la somme d'un terme d'échange et d'un terme de création :
Donc pour chaque processus, en supposant que le fluide décrivant le cycle est un gaz parfait avec <math>\gamma = \frac{C_P}{C_V}</math> et en notant <math>T_1 = T_2 = T_c, T_3 = T_4 = T_f</math> respectivement les températures des sources chaude et froide :
 
<center><math>\Delta S_\mathrm{syst} = \Delta S_\mathrm{\acute{e}change} + S_\mathrm{cr\acute{e}ation}~</math></center>
* 1-2 :
** <math>Q_c = Q_{1,2} = A_{1,2} = p_2 V_2 \ln\left(\frac{V_2}{V_1}\right)</math>
** <math>\Delta U_{1,2} = 0</math> car isotherme
 
* Le terme de création, toujours positif ou nul, impose le sens de l'évolution de la transformation, <math> S_\mathrm{cr\acute{e}ation}\geq0~</math> ; l'égalité n'a lieu que pour une transformation [[réversibilité thermodynamique|réversible]].
* 2-3 :
* Le terme d'échange dans le cas d'un [[système thermodynamique|système fermé]] échangeant la quantité de [[Transfert thermique|chaleur]] '''Q''' avec le milieu extérieur à la température '''T''' est égal à <math>\Delta S_\mathrm{\acute{e}change}=\frac{Q}{T}~</math>.
** <math>Q_{2,3} = 0 = A_{2,3} + \Delta U_{2,3}</math>
** d'où : <math>A_{2,3} = - \Delta U_{2,3} = - \frac{nR}{\gamma -1}\,(T_3 - T_2) = - \frac{nR}{\gamma -1}\,(T_f - T_c)</math>
 
Une autre formulation est possible comme nous l'avons vu précédemment, en considérant l'entropie du système et l'entropie du milieu extérieur. Cette formulation est totalement compatible avec la précédente.
* 3-4 :
** <math>Q_f = Q_{3,4} = A_{3,4} = p_4 V_4 \ln\left(\frac{V_4}{V_3}\right)</math>
** <math>\Delta U_{3,4} = 0</math> car isotherme
 
<center><math>\Delta S_\text{global} = S_\mathrm{cr\acute{e}ation} = \Delta S_\text{syst} + \Delta S_\text{ext}~</math></center>
* 4-1 :
** <math>Q_{4,1} = 0 = A_{4,1} + \Delta U_{4,1}</math>
** d'où : <math>A_{4,1} = - \Delta U_{4,1} = - \frac{nR}{\gamma -1}\,(T_1 - T_4) = - \frac{nR}{\gamma -1}\,(T_c - T_f)</math>
 
En effet
Donc, en tenant compte de <math>p_2\,V_2 = n\,R\,T_c</math>, on a :
 
<math>\Delta S_\mathrm{\acute{e}change}</math> correspond à l'entropie échangée par le système avec le milieu extérieur. Si l'on se place du côté du milieu extérieur le signe s'inverse d'après la [[Règle des signes (thermodynamique)|règle des signes]] et donc :
* <math>A_{tot} = nRT_c \ln\left(\frac{V_2}{V_1}\right) + nRT_f \ln\left( \frac{V_4}{V_3} \right) </math>
* <math>Q_c = nRT_c \ln\left(\frac{V_2}{V_1}\right)</math>
 
<center><math>\Delta S_\text{ext} = - \Delta S_\mathrm{\acute{e}change}~</math></center>
<math>\eta = \frac{A_{tot}}{Q_c}=\frac{nRT_c \ln\left(\frac{V_2}{V_1}\right) + nRT_f \ln\left(\frac{V_4}{V_3}\right)}{nRT_c \ln\left(\frac{V_2}{V_1}\right)} = 1 + \frac{T_f}{T_c} \frac{\ln\left(\frac{V_4}{V_3}\right)}{\ln\left(\frac{V_2}{V_1}\right)} = 1 - \frac{T_f}{T_c} \frac{\ln\left(\frac{V_4}{V_3}\right)}{\ln\left(\frac{V_1}{V_2}\right)}</math>
 
Il s'ensuit
Nous avons également les formules de Laplace pour les processus isentropiques (donc ici les adiabatiques réversibles) :
 
<center><math>\Delta S_\mathrm{syst} = - \Delta S_\mathrm{ext} + S_\mathrm{cr\acute{e}ation}~</math></center>
<math> T\,V^{\gamma -1} = Constante</math> d'où :
 
D'où
* 4-1 : <math>T_f V_4 ^{\gamma -1} = T_c V_1 ^{\gamma -1}</math>
* 2-3 : <math>T_f V_3 ^{\gamma -1} = T_c V_2 ^{\gamma -1}</math>
 
<center><math> S_\mathrm{cr\acute{e}ation} = \Delta S_\mathrm{syst} + \Delta S_\mathrm{ext}~</math></center>
Et donc le rapport : <math>\frac{T_f V_4 ^{\gamma -1}}{T_f V_3 ^{\gamma -1} } = \frac{T_c V_1 ^{\gamma -1}}{T_c V_2 ^{\gamma -1}}</math> donc : <math>\frac{V_4}{V_3} = \frac{V_1}{V_2}</math> et finalement <math>\ln\left(\frac{V_4}{V_3}\right) = \ln\left(\frac{V_1}{V_2}\right)</math>
 
La variation d'entropie globale correspond à l'entropie créée et est égale à la somme des variations d'entropie du système et du milieu extérieur. Elle est toujours positive dans le cas des transformations réelles [[réversibilité thermodynamique|irréversibles]]. En revanche dans le cas idéal des transformations réversibles elle est nulle.
En incorporant ceci dans l'équation de l'efficacité on obtient :
 
Considérons une transformation effectuée soit de façon réversible soit de façon irréversible, à la température <math>T</math>. L'entropie étant une [[Fonction d'état, variable d'état, équation d'état|fonction d'état]] sa variation sera la même pour les deux chemins envisagés. En revanche la chaleur dépendra du chemin suivi car elle n'est pas une fonction d'état.
<center><math>\eta = 1 - \frac{T_f}{T_c}</math></center>
 
* '''Transformation réversible:'''<center><math>\Delta S_\mathrm{syst} = \Delta S_\mathrm{\acute{e}change} = \frac{Q(\mathrm{r\acute{e}v})}{T}~</math> puisque l'entropie créée est nulle.
On voit donc qu'il est impossible d'obtenir une efficacité de 100%, même pour le cycle de Carnot moteur entièrement réversible, sauf pour le cas théorique <math>T_f= 0\ \textrm{K}</math>
* '''Transformation irréversible:'''<center><math>\Delta S_\mathrm{syst} = \Delta S_\mathrm{\acute{e}change} + S_\mathrm{cr\acute{e}ation}~</math></center><center><math>\Delta S_\mathrm{syst} = \frac{Q(\mathrm{irr\acute{e}v})}{T} + S_\mathrm{cr\acute{e}ation}~</math></center>
 
Il s'ensuit que <math>\Delta S_\mathrm{syst} > \frac{Q(\mathrm{irr\acute{e}v})}{T}</math> puisque l'entropie créée est positive.
== Notes et références ==
<references />
 
L'expression ainsi obtenue a été formulée par Clausius. On l'appelle encore inégalité de Clausius. C'est une autre façon d'exprimer le second principe.
== Articles connexes ==
 
''Conséquence sur le transfert thermique :''
* [[Sadi Carnot (physicien)|Sadi Carnot (1796-1832)]]
 
Intuitivement on sait que la chaleur passe d'un corps chaud à un corps plus froid. Le second principe permet de le démontrer.
== Liens externes ==
Considérons un système isolé constitué de deux sous-systèmes, '''syst1''' et '''syst2''' dont les températures respectives '''T1''' et '''T2''' sont différentes.
{{autres projets
|commons=Category:Carnot cycle
}}
* [http://www.univ-lemans.fr/enseignements/physique/02/thermo/carnot.html Le cycle de Carnot]
* ''Réflexions sur la puissance motrice du feu'', de Sadi Carnot (1824), extrait en ligne et commenté sur le site [http://www.bibnum.education.fr/Physique/R%C3%A9flexions-sur-la-puissance-motrice-du-feu-et-sur-les-machines-propres-%C3%A0-d%C3%A9velopper-cette-puissance BibNum].
 
La chaleur échangée par '''syst1''' est '''Q1''' et celle échangée par '''syst2''' est '''Q2'''. Comme le système est isolé la chaleur échangée avec le milieu extérieur est nulle, donc '''Q1 + Q2 = 0 '''. D'où '''Q2 = - Q1'''.
{{Cycles thermodynamiques}}
 
Appliquons le second principe
{{Portail|physique}}
 
'''S<sub>créée</sub> = ΔS<sub>syst</sub> + ΔS<sub>ext</sub> > 0'''
[[Catégorie:Cycle thermodynamique|Carnot]]
 
or ΔS<sub>syst</sub> = ΔS<sub>syst1</sub> + ΔS<sub>syst2</sub> et ΔS<sub>ext</sub> = 0 puisque le système est isolé.
[[ar:دورة كارنو]]
 
[[bg:Цикъл на Карно]]
Il s'ensuit :
[[bs:Carnotov ciklus]]
 
[[ca:Cicle de Carnot]]
S<sub>créée</sub> = ΔS<sub>syst1</sub> + ΔS<sub>syst2</sub>
[[ckb:سووڕی کارنۆ]]
 
[[cs:Carnotův cyklus]]
ΔS<sub>syst1</sub> = Q1/T1
[[de:Carnot-Kreisprozess]]
 
[[en:Carnot cycle]]
ΔS<sub>syst2</sub> = Q2/T2 = -Q1/T2
[[eo:Ciklo de Carnot]]
 
[[es:Ciclo de Carnot]]
Donc S<sub>créée</sub> = Q1/T1 - Q1/T2
[[et:Carnot' tsükkel]]
 
[[eu:Carnoten zikloa]]
'''S<sub>créée</sub> = Q1 (1/T1 - 1/T2) '''
[[fa:چرخه کارنو]]
 
[[fi:Carnot'n kierto]]
Comme la transformation est irréversible :
[[gl:Ciclo de Carnot]]
 
[[he:מנוע קרנו]]
'''S<sub>créée</sub> = Q1 (1/T1 - 1/T2) > 0'''
[[hr:Carnotov ciklus]]
 
[[hu:Carnot-körfolyamat]]
Si T1 est supérieure à T2, il faut que Q1 soit négative pour que le bilan entropique soit positif. D'après la [[règle des signes (thermodynamique)|règle des signes]], cela signifie que le '''syst1''' fournit la chaleur au '''syst2''' qui la reçoit et donc que '''la chaleur passe du chaud au froid.'''
[[it:Ciclo di Carnot]]
 
[[ja:カルノーサイクル]]
En toute rigueur, la température ne change pas brutalement entre les deux sous-systèmes car au voisinage de la frontière, la température varie progressivement entre T1 et T2. On dit qu'il y a un [[gradient]] de température ; phénomène intimement lié à la notion d'irréversibilité. Néanmoins ce phénomène ne s'oppose pas à la démonstration précédente démontrant le sens du transit de chaleur. Si les températures T1 et T2 sont très proches l'une de l'autre, on peut considérer que la transformation se rapproche d'une transformation réversible (petit déséquilibre de la variable température) et l'on constate alors que S<sub>créée</sub> tend vers zéro.
[[lt:Karno ciklas]]
 
[[nl:Carnot-proces]]
''Conséquence sur le travail utile fourni par un système'' :
[[pl:Cykl Carnota]]
 
[[pt:Ciclo de Carnot]]
Le [[Travail d'une force|travail]] ainsi que la [[Transfert thermique|chaleur]] ne sont pas des [[Fonction d'état, variable d'état, équation d'état|fonctions d'état]] et leur valeur dépend de la nature de la transformation affectant le système.
[[ru:Цикл Карно]]
 
[[sk:Carnotov cyklus]]
Considérons une transformation effectuée soit de façon réversible soit de façon irréversible à la température '''T'''. La variation d'entropie sera la même car l'entropie est une fonction d'état. En revanche, '''W(rév)≠ W(irrév) et Q(rév)≠ Q(irrév)'''.
[[sl:Carnotova krožna sprememba]]
 
[[sr:Карноов циклус]]
ΔS(syst) = Q(rév)/T
[[tr:Carnot çevrimi]]
 
[[uk:Цикл Карно]]
ΔS(syst) > Q(irrév)/T
[[zh:卡诺循环]]
 
Donc Q(rév) > Q(irrév)
 
Appliquons maintenant le [[premier principe]]
 
ΔU = W(rév)+ Q(rév) = W(irrév) + Q(irrév)
 
Il en résulte que : W(rév)< W(irrév)
 
Or pour un système moteur fournissant du travail, le travail est compté négativement d'après la [[règle des signes (thermodynamique)|règle des signes]] choisie en thermodynamique. Ce qui est important c'est la valeur absolue du travail utile. D'où:
 
'''|W(rév)| > |W(irrév)|'''
 
'''Le travail utile fourni par un système moteur est plus important si la transformation est réversible'''.
 
Les frottements étant la principale cause d'irréversibilité on comprend pourquoi on essaye de les minimiser par la lubrification.
 
== Historique de la loi ==
[[Image:Sadi Carnot.jpeg|right|thumb|200px|[[Sadi Carnot (physicien)|Sadi Carnot]] ([[1796]]–[[1832]])]]
L'origine de la deuxième loi de la thermodynamique remonte à [[1824]] et est due au [[physicien]] [[français]] [[Sadi Carnot (physicien)|Sadi Carnot]], fils de [[Lazare Nicolas Marguerite Carnot|Lazare Carnot]]. C'est lui qui, dans le traité ''Réflexions sur la puissance motrice du feu et sur les machines propres à développer cette puissance'' (Sadi Carnot utilisait le terme de machine à feu pour désigner les [[Machine thermique|machines thermiques]]), fut le premier à établir que l'[[efficacité thermodynamique]] d'une telle machine dépendait de la différence de température entre la source chaude et la source froide. Bien qu'utilisant le concept dépassé du [[Théorie du calorique|calorique]] qui considérait que la chaleur, par analogie avec un fluide, était une substance matérielle qui ne pouvait qu'être soit ajoutée, soit enlevée, soit transférée d'un corps à un autre, il réussit, par une [[expérience de pensée]], à proposer le principe suivant : l'efficacité maximale <math>\eta</math> d'un [[moteur]] ditherme fonctionnant selon le [[cycle de Carnot]] avec une source chaude de température <math>T_H</math> (hot) et une source froide de température <math>T_C</math> (cold) vaut :
<center><math> \eta = 1 - \frac{T_C}{T_H} </math></center>
 
[[Image:Carnot heat engine 2.svg|thumb|200px]]
Cette expression de l'efficacité de Carnot correspond au fonctionnement cyclique et [[réversible]] d'une machine ditherme. Au cours du cycle, la source chaude à la température ''T<sub>H</sub>'' fournit la quantité de chaleur ''Q<sub>H</sub>'' au système moteur. Celui-ci fournit un travail ''W'' et restitue une quantité de chaleur ''Q<sub>C</sub>'' à la source froide de température ''T<sub>C</sub>'' ( voir figure ).
 
Comme le fonctionnement est cyclique, l'état final est identique à l'état initial et l'[[énergie interne]] ''U'' du système reste constante car c'est une [[Fonction d'état]], d'où ''ΔU = 0 ''.
 
Application du [[premier principe]] :
 
<center><math>\Delta U = Q_H + Q_C + W = 0~</math></center>
 
Donc
 
<center><math>W = -( Q_H + Q_C )~</math></center>
 
 
Toujours pour cette évolution cyclique réversible l'application du second principe donne :
 
<center><math>\Delta S_\mathrm{syst} + \Delta S_\mathrm{ext} = 0~</math></center>
 
 
d'où <math>\frac{Q_H}{T_H} + \frac{Q_C}{T_C} = 0~</math> et <math>\frac{Q_C}{Q_H} = - \frac{T_C}{T_H}~</math></center>
 
L'efficacité du moteur correspond au rapport du travail fourni (en valeur absolue) sur la chaleur qu'il a reçue de la source chaude
 
<center><math>\eta = \frac{|W|}{Q_H} = \frac{|-( Q_H + Q_C )|}{Q_H} = 1 + \frac{Q_C}{Q_H}</math></center>
 
d'où :
 
<center><math>\eta = 1 - \frac{T_C}{T_H}</math></center>
 
Le [[cycle de Carnot]] étant réversible, l'efficacité obtenue est l'efficacité maximale théorique pour un moteur fonctionnant entre ces deux températures. Elle n'est jamais atteinte dans un cycle réel. Dans le cas d'une machine à vapeur d'eau, l'efficacité théorique maximale calculée pour ''T<sub>H</sub>'' = 373 K et ''T<sub>C</sub>'' = 298 K , serait égale à η = 0,2.
 
On retrouve également l'un des énoncés historiques du second principe de la thermodynamique en envisageant le cas où ''T<sub>H</sub> = T<sub>C</sub>''. Dans ce cas, l'efficacité est nulle et le moteur ne fournit donc aucun travail. Ceci constitue l'énoncé de Thomson du second principe<ref>J.P. Pérez, ''Thermodynamique. Fondements et applications. Masson, Paris, 1993. pp. 105-106</ref> :
 
{{citation bloc|Un système en contact avec une seule source ne peut, au cours d'un cycle, que recevoir du travail et fournir de la chaleur.|[[William Thomson]], 1852}}
 
== Autres interprétations et conséquences du second principe ==
=== Transfert d'extensité ===
 
Une autre interprétation, plus « physique » du second principe peut être formulée. En effet, imaginons un cylindre creux fermé hermétiquement aux deux extrémités. Imaginons aussi un piston libre de se déplacer dans ce cylindre. Si l'on déplace le piston vers la gauche, la partie gauche voit sa pression augmenter et son volume diminuer et, vice-versa, la partie droite voit sa pression chuter et son volume augmenter. Si l'on relâche le piston, il va spontanément se déplacer vers la droite, vers sa position d'équilibre initiale. Le déplacement se fait donc de la partie à haute pression, qui voit son volume augmenter, vers la partie à basse pression qui voit son volume chuter. Si l'on se souvient que la [[grandeur intensive]] est ici la pression et que la [[grandeur extensive]] est ici le volume, cet exemple illustre l'énoncé suivant correspondant à une autre formulation du second principe :
 
'''L'énergie s'écoule toujours de la haute intensité vers la basse intensité par un transfert d'extensité.'''
 
Dans ce cas : <math>\delta W = - p\mathrm dV</math>
Si l'on met en contact deux objets à potentiels électrostatiques différents, l'énergie ira du plus haut potentiel (grandeur intensive) vers le plus bas par un transfert de charges (grandeur extensive) : <math>\mathrm dE = v\mathrm dq</math>.
 
De même, si l'on met en contact deux sources à températures différentes, la chaleur s'écoulera de la source à haute température vers celle à basse température par transfert d'entropie. L'entropie est donc l'extensité associée à la forme énergétique appelée chaleur : <math>\delta Q = T\mathrm dS</math>.
 
=== Second principe et chaos ===
 
{{Article détaillé|Formule de Boltzmann|entropie}}
 
[[Ludwig Boltzmann|Boltzmann]] a étudié le second principe sous son aspect ''microscopique'' ce qui a révolutionné la physique, mettant fin aux espoirs de [[Pierre-Simon de Laplace|Laplace]] fondés sur un [[déterminisme]] intégral.
 
Dans la statistique de Maxwell-Boltzmann, on raisonne en effet sur un grand nombre de particules indiscernables, indépendantes et identiques. Dans ce cas, l'entropie d'un macro-état '''Ω''' est défini (de façon statistique) par la formule de Boltzmann : <math>S = k_b\ln\Omega</math>.
 
'''Ω''' correspond au nombre de [[micro-état (physique statistique)|micro-états]] différents observables dans un macro-état donné.
 
=== Les cycles de Poincaré ===
 
{{Article détaillé|Théorème de récurrence}}
 
Le célèbre mathématicien [[Henri Poincaré]] démontra en 1890 un théorème extrêmement général, dont l'énoncé physique est : « Tout système macroscopique repasse une infinité de fois aussi près que l'on veut de son état initial. ».
Ce « théorème de récurrence » fut opposé au second principe, car il implique que toute évolution macroscopique est réversible.
Pour contrer ce théorème apparemment inattaquable, Boltzmann calcula le temps nécessaire à 100 cm<sup>3</sup> de gaz pour revenir à son état initial. Il trouva <math>10^{(10^{10})}</math> années !!! Autant dire que, si le problème des cycles de Poincaré subsiste, il n'est pas d'une urgence brûlante (voir dans le même ordre d'idée, l'exemple du jeu de 52 cartes, désordonné dans l'article "[[entropie]]").
 
=== La boîte de Maxwell ===
 
Soit une boîte circulaire plate, horizontale, séparée par un diamètre en 2 compartiments égaux, et contenant N palets blancs et N palets noirs, de même rayon r, glissant sans frottements sur ce fond. Ouvrir le diamètre d'une grandeur supérieure à 2r, pour permettre le passage des pions. Secouer, puis immobiliser la boîte : il est assez intuitif que l'état le plus souvent réalisé est celui pour lequel il y aura N/2 palets blancs et N/2 palets noirs dans le compartiment 1 ; ceci avec d'immenses fluctuations, d'autant plus grandes en valeur absolue que la boîte sera grande et que N sera grand : ces fluctuations croissent comme <math>\sqrt{N}</math>. Mais plus N est grand, plus ces fluctuations seront négligeables devant N et la répartition se rapprochera de N/2 pour chaque couleur de palet dans chaque compartiment. On remarque ici un autre aspect du second principe qui montre que l'évolution spontanée d'un système va toujours vers l'homogénéité.
 
== Appréciations philosophiques ==
 
Dans [[Identité et réalité]] ([[1908]]), le philosophe des sciences [[Émile Meyerson]] propose une analyse du deuxième principe de la thermodynamique.
 
== Références ==
 
<references/>
 
== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
{{wikiversité|Introduction à la thermodynamique/Deuxième principe de la Thermodynamique|le deuxième principe de la thermodynamique}}
* [[Thermodynamique]]
* [[Histoire de la thermodynamique et de la physique statistique]]
* [[Entropie]]
* [[Formule de Boltzmann]]
* [[Théorème H]]
* Les conséquences du deuxième principe sur l'[[irréversibilité]]
* Formules de thermodynamiques induites par les [[transformation de Legendre|transformations de Legendre]] sur les [[Fonction caractéristique (thermodynamique)|fonctions caractéristiques]]
* L'introduction des fonctions [[exergie]], alias [[fonctions de Gouy]], comme [[Potentiels thermodynamiques]]
* Le [[premier principe de la thermodynamique]] et le [[troisième principe de la thermodynamique]]
* [[Calculs de l'entropie d'un corps pur]]
* [[Processus spontané]]
 
=== Bibliographie ===
* [[Émile Meyerson]] : ''[[Identité et réalité]]'' ([[1908]])
* [[Henri Poincaré]] : ''Science et méthode''
* [[Henri Poincaré]] : ''Sur le problème des trois corps et les équations de la dynamique.''
* [[Erwin Schrödinger]] : ''Qu'est-ce que la vie ?'' (''What is Life?'')
* [[Richard Feynman]] : ''Le caractère de loi physique'' (''The Character of Physical Law'')
* [[Ilya Prigogine]] et [[Isabelle Stengers]] : ''La nouvelle alliance''
* [[Gilles Cohen-Tannoudji]] : ''Les constantes universelles''
 
{{Principes de la thermodynamique}}
 
{{Portail physique}}
 
[[Catégorie:Principe de la thermodynamique]]
 
[[ar:القانون الثاني للديناميكا الحرارية]]
[[be:Другі закон тэрмадынамікі]]
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