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Le '''système bielle-manivelle''' est un modèle de mécanisme qui doit son nom aux deux pièces qui le caractérisent. Il apparaît à l'aube de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] et constitue une [[innovation]] de rupture qui vient s'ajouter aux cinq chaînes cinématiques simples héritées des mécaniciens grecs. Sa cinématique, apparemment triviale, cache de vrais problèmes techniques : après plus d'un siècle d'existence, le moteur thermique n'a pu trouver d'alternative pour la variation de volume dans la chambre de combustion<ref>Voir [[moteur Wankel]].</ref>. D'ailleurs les constructeurs automobiles rechignent à abandonner ce '''bas moteur''' qui fonctionne et concentrent tous leurs efforts sur l'admission et l'échappement. Le système bielle-manivelle tournera donc encore un peu...
{{voir homonymes|Bielle}}
[[FichierImage:Pleuel-KäferCshaft.JPGgif|thumb|upright=01.82|BielleAnimation d'un ''système bielle-manivelle'' d'un moteur deà [[Volkswagenquatre Coccinelle]].cylindres]]
 
== Origine ==
En [[mécanique (science)|mécanique]], une '''bielle''' est une pièce reliant deux articulations d'axes mobiles dans le but de transmettre une [[Force (physique)|force]]. Elle est un des éléments constitutifs du [[système bielle-manivelle]] qui permet la transformation d'un mouvement de rotation continue en un mouvement alternatif de rotation ou de translation, et réciproquement. Sa création remonte probablement, selon l'historien [[Bertrand Gille (historien)|Bertrand Gille]], au début du {{IIe siècle}} après J.-C.
 
Le '''système bielle-manivelle''' représente sans doute la plus importante [[innovation]] du {{XVe siècle}}. La pensée technique allemande de cette époque nous a légué un manuscrit anonyme, daté aux environs de 1430, dit ''[[Croisades contre les Hussites|Anonyme de la guerre hussite]]''<ref> ''Les ingénieurs de la Renaissance'' [[Bertrand Gille (historien)|Bertrand Gille]], Thèse Histoire, Paris, 1960 ; Seuil, coll. « Points Sciences », 1978 {{ISBN|2-02-004913-9}}
Les bielles sont couramment utilisées dans les [[moteur|moteurs thermiques]] équipant les [[automobile]]s, les [[motocyclette]]s ou encore les [[Locomotive à vapeur|locomotives à vapeur]]. C'est d'ailleurs dans le domaine des [[moteur à combustion interne|moteurs à combustion interne]] qu'elles ont connu le plus fort développement. Dans le cas d'un moteur, la bielle permet la transformation du mouvement rectiligne alternatif du [[piston (mécanique)|piston]] en mouvement circulaire quasi continu du [[vilebrequin (moteur)|vilebrequin]] ou de la roue de la locomotive.
</ref>. Celui-ci comporte plusieurs dessins de moulins à bras qui constituent la première représentation figurée certaine de ce mécanisme : on y distingue parfaitement les bielles manœuvrées à bras, et les manivelles.
 
Par ailleurs, les techniciens se sont probablement très vite rendu compte qu'il existe deux points morts qui peuvent bloquer le système, de sorte qu'ils ont rapidement associé un [[volant d'inertie]] sur l'axe en rotation, volant constitué d'une roue ou de barres en équerre munies de maillets et qui constituent l'ancêtre du [[régulateur à boules]].
== Origines ==
[[Fichier:Römische Sägemühle.svg|thumb|left|Schéma de la [[scierie de pierre de Hiérapolis]], la plus ancienne machine connue utilisant un système de bielles et [[manivelle]]s<ref name="Grewe 2009">{{article|nom1 = Grewe|prénom1 = Klaus|auteurs ouvrage = Martin Bachmann (dir.)|titre = Die Reliefdarstellung einer antiken Steinsägemaschine aus Hierapolis in Phrygien und ihre Bedeutung für die Technikgeschichte. Internationale Konferenz 13.−16. Juni 2007 in Istanbul|périodique = Bautechnik im antiken und vorantiken Kleinasien|url = http://www.freundeskreis-roemerkanal.de/Text/BAUTECHNIK%20IM%20ANTIKEN%20UND.pdf|série = Byzas|volume = 9|éditeur = Ege Yayınları/Zero Prod. Ltd.|lieu = Istanbul|année = 2009|isbn = 978-975-807-223-1|pages = 429–454 (429)|langue = de}}</ref>{{,}}<ref name="Ritti, Grewe, Kessener 2007">{{article|nom1 = Ritti|prénom1 = Tullia|nom2 = Grewe|prénom2 = Klaus|nom3 = Kessener|prénom3 = Paul|année = 2007|titre = A Relief of a Water-powered Stone Saw Mill on a Sarcophagus at Hierapolis and its Implications|périodique = Journal of Roman Archaeology| volume = 20|pages = 138–163 (161)|langue = en}}</ref>{{,}}<ref name="Grewe 2010">{{article|nom1 = Grewe|prénom1 = Klaus|titre = La máquina romana de serrar piedras. La representación en bajorrelieve de una sierra de piedras de la antigüedad, en Hierápolis de Frigia y su relevancia para la historia técnica (traducteur Miguel Ordóñez)|traducteur = Miguel Ordóñez|série = V Congreso de las Obras|périodique = Las técnicas y las construcciones de la Ingeniería Romana|url = http://www.traianvs.net/pdfs/2010_15_grewe.pdf|année = 2010|pages = 381–401|langue = es}}</ref>]]
 
Le système bielle-manivelle a permis l’apparition d’un machinisme d’un genre nouveau, d’abord de petite taille avec les machines à pédales qui libèrent la main de l’ouvrier, comme le [[Tour (outil)|tour]], la meule ou encore le [[Rouet (outil)|rouet]] (1470). L’interdiction de ce dernier, longtemps inscrite dans les règlements de [[corporation]]s, montre combien cette innovation était pertinente parce que déstabilisante. Viendront ensuite des machines de plus grande taille actionnées par les roues des [[moulin]]s, comme la scie hydraulique ([[Francesco di Giorgio Martini]]), la pompe aspirante et foulante ({{XVIe siècle}}) ou encore le marteau hydraulique qui permet de forger des pièces de grande dimension.
Le système bielle-manivelle représente sans doute la plus importante [[innovation]] du {{XVe siècle}}. La pensée technique allemande de cette époque nous a légué un manuscrit anonyme, daté des environs de 1430, dit ''[[Croisades contre les hussites|Anonyme de la guerre hussite]]''<ref>[[#GIL|Bertrand Gilles]], ''Les ingénieurs de la Renaissance''</ref>. Celui-ci comporte plusieurs dessins de moulins à bras qui constituent la première représentation figurée certaine de ce mécanisme ; on y distingue parfaitement les bielles manœuvrées à bras reliées à des manivelles.
<center>
<gallery perrow="5" widths="100" heights="120">
Image:Hausbuch Wolfegg 48v Mühle.jpg|[[Meule à grains|Moulin à grains]] (après 1480)
Image:Encyclopedie volume 3-110.png|Moulin à bras
Image:Alexandre-Gabriel Decamps 003.jpg|''Le rémouleur'' (1840) [[Alexandre-Gabriel Decamps]]
Image:Encyclopedie volume 1-087.png|Pompe aspirante et foulante
Image:Encyclopedie volume 3-116.png|Rouet à pédale
Image:Encyclopedie volume 4-232.png|Machines à couper et à polir le verre
 
</gallery> {{message galerie}}</center>
Cependant, de plus récentes preuves d'une bielle apparaissent à la fin du {{s-|III|e}} dans la [[scierie de Hiérapolis]], ainsi que dans deux scieries du {{VIe siècle}} découvertes à [[Éphèse]] et [[Jerash]]. Leur mécanisme converti le mouvement de rotation de la roue hydraulique dans le mouvement linéaire des lames de scies. Ces scieries sont à l'heure actuelle les plus anciennes machines connues à associer une bielle à une manivelle<ref name="Grewe 2009"/>{{,}}<ref name="Ritti, Grewe, Kessener 2007"/>{{,}}<ref name="Grewe 2010"/>.
{{clr}}
 
== Machine à vapeurDescription ==
C'est, avant tout, un système mécanique de transformation de mouvement ; il est constitué de 4 pièces principales :
{{Article détaillé|Machine à vapeur|Composants d'une locomotive à vapeur}}
*la [[bielle (mécanique)|bielle]].
[[Fichier:Piston steam engine.jpg|thumb|Les roues d'une [[locomotive à vapeur]] sont mises en rotation par plusieurs bielles.]]
*la [[manivelle]] appelée aussi vilebrequin.
*l'oscillateur.
*le bâti.
 
La manivelle et l'oscillateur constituent les deux pièces d''''entrée et sortie''' du mécanisme. La transformation de mouvement concerne donc ces éléments. La manivelle (motrice ou réceptrice) est supposée tourner continuellement dans le même sens autour de son axe, alors que l'oscillateur est animé d'un mouvement alterné.
Dans le cas des [[locomotive à vapeur|locomotives à vapeur]], et plus généralement des [[machine à vapeur|machines à vapeur]], la bielle permet la transformation du mouvement alternatif rectiligne du piston — mouvement qui lui est imprimé par la vapeur successivement sur ses deux faces — en un mouvement de rotation d'une roue ou plusieurs roues.
 
La bielle est liée par deux articulations, d'un côté à la manivelle, et de l'autre à l'oscillateur qui peut être guidé dans le bâti par deux types de liaisons :
Les locomotives à vapeur sont généralement constituées de plusieurs bielles aux fonctions relativement différentes. Un bielle motrice transmet l'effort de [[traction]] de la [[crosse]] au [[maneton]] de la roue motrice tandis que des bielles d'accouplement transmettent cette force du maneton de la roue motrice aux manetons des roues accouplées afin de répartir l'effort à tous les [[essieu]]x entraînés<ref name="loco">{{Lien web|url=http://www.voisin.ch/dlok/partframes_f.html?/dlok/part0011_f.html|titre=Répertoire technique de la locomotive à vapeur|site=Dlok|consulté le=26 janvier 2010|auteur=Laurent Voisin}}</ref>.
*Liaison autorisant une translation : c'est le cas des machines à piston (pompes hydrostatiques, moteur).
*Liaison autorisant une rotation : ce cas est alors répertorié comme mécanisme à 4 barres (liées entre elles par 4 articulations). Il s'agit par exemple du système de tringlerie d'essuie-glace de véhicules automobiles. On trouve le mécanisme inverse sur les voitures à pédales pour enfants.
 
<gallery>
La [[distribution Walschaerts]] est le système de distribution le plus répandu dans les locomotives à vapeur. Dans ce cas, deux autres bielles, dénommées bielle d'excentrique et bielle de commande de tiroir, relient quant à elles le système de [[Distribution (moteur)|distribution]] au système d'entrainement des roues. Elles permettent de commander le tiroir, c'est-à-dire la valve orientant la vapeur d'un côté ou de l'autre du piston<ref name="loco" />.
Image:moteur_plan.jpg|moteur
{{clr}}
Image:tringlerie_voiture_pedales.jpg|voiture à pédales
</gallery>
 
==Exemples d'applications==
== Moteur à combustion interne ==
Pour la suite de l'étude on ne considérera que des systèmes avec oscillateurs en translation. on distinguera cependant deux grandes familles :
[[Fichier:4-Stroke-Engine.gif|thumb|left|upright=.5|La bielle transmet le mouvement du [[Piston (mécanique)|piston]] au [[Vilebrequin (moteur)|vilebrequin]].]]
*les [[moteur thermique|moteurs à piston]] (la manivelle est alors réceptrice) : la source d'énergie vient des gaz introduits dans la chambre et poussant le piston.
[[Fichier:Bielle (face).svg|thumb|upright=.6|Anatomie d'une bielle automobile.]]
*les [[pompe]]s hydrostatiques (la manivelle est alors motrice) : un couple moteur appliqué à la manivelle anime l'ensemble, le piston propulse alors le fluide contenu dans la chambre.
{{Article détaillé|Moteur à combustion interne}}
*Commande de certaines [[barrière]]s ([[péage]]s ou [[parking]]). La lisse étant l'oscillateur, l'intérêt du dispositif réside dans la commande du moteur animant le mécanisme qui tourne dans le même sens pour la levée ou la descente de la lisse. La manivelle effectue donc exactement un demi-tour pour chaque mouvement.
Dans les [[moteur à combustion interne|moteurs à combustion interne]], les bielles transforment le mouvement alternatif rectiligne des [[piston (mécanique)|pistons]] en un mouvement rotatif quasi continu du [[vilebrequin (moteur)|vilebrequin]]. La bielle comporte deux [[alésage]]s circulaires, l'un de petit [[diamètre]], appelé pied de bielle, et l'autre de grand diamètre, appelé tête de bielle.
*les [[automate]]s des vitrines des [[grands magasins]]: Toutes les pièces animées d'un mouvement alternatif sont entraînées par des [[moteur électrique|moteurs électriques]] tournant en continu. Simplicité et effet garanti.
 
== Modélisation cinématique ==
Le pied de bielle est engagé autour de l'axe du [[piston (mécanique)|piston]]. La friction entre la bielle et l'axe est réduite par l'interposition entre les deux pièces mobiles d'une bague circulaire recouverte ou constituée de métal anti-friction ([[bronze]], par exemple), ou de [[roulement mécanique|roulement]]s (à aiguilles le plus souvent).
 
[[Image:bielle manivelle graphe.svg|right|300 px]]
La tête de bielle, elle, enserre le [[maneton]] du vilebrequin. Pour permettre le montage dans le cas d'un vilebrequin assemblé, la tête est coupée en deux dans un plan diamétral perpendiculaire à l'axe général de la pièce. La partie coupée s'appelle le chapeau de bielle. Après montage, le chapeau (ou pontet) est réassemblé au reste de la bielle par des boulons.
 
{{Article connexe|Modélisation cinématique des mécanismes}}
À l'inverse, la bielle peut être d'une seule pièce si le vilebrequin est constitué de parties assemblées après montage de la bielle. L'embiellage (manivelle et bielle) n'est plus démontable. La friction entre l'ensemble bielle/chapeau et maneton est réduite par l'interposition entre les pièces mobiles de deux demi-[[:wikt:coussinet|coussinets]] en acier recouverts sur leurs faces internes de métal anti-friction (généralement métal rose ou régule), ou de roulements.
 
Le mécanisme bielle-manivelle comporte un [[nombre cyclomatique]] égal à 1, et présente une mobilité utile. Le tableau ci-dessous répertorie les principales solutions [[cinématique]]s en indiquant le type de chaque [[liaison mécanique]], les degrés d'[[hyperstatisme]] et de mobilité.
Un manque de [[lubrification]] ou un [[échauffement]] trop important peut entrainer la fonte du métal antifriction et sa disparition entre les pièces mobiles provoque un jeu engendrant cognements et chocs destructeurs ; on dit que la bielle est coulée. Pour éviter ces désagréments, têtes et pieds de bielles sont percés de petits conduits qui permettent à l'huile moteur de circuler, de lubrifier et de refroidir les faces métalliques en contact.
{{clr}}
 
{| class="wikitable"
== Conception et procédé de fabrication ==
! Exemple
[[Fichier:Piston and Conn-rod for NISSAN VQ35DE by HKS 01.jpg|thumb|Ensemble bielle et piston d'un moteur thermique automobile.]]
! Liaison O 1/2
! Liaison A 2/3
! Liaison B 3/4
! Liaison C 4/1
! Mobilité Mc
! Hyperstatisme
-Ms
|-----
| Moteur pompe classique
| Pivot (5)
| Pivot (5)
| Pivot glissant (4)
| Pivot glissant (4)
| 1
| 1
|-bgcolor="#EFEFEF"
| Piston de section oblongue
| Pivot (5)
| Pivot (5)
| Pivot glissant (4)
| Glissière (5)
| 1
| 2
|-----
| Machine vapeur
(bielles très longues)
| Pivot (5)
| Pivot (5)
| Pivot (5)
| Pivot glissant (4)
| 1
| 2
|-bgcolor="#EFEFEF"
| Piston de forme ovalisée ou jeu
| Pivot (5)
| Pivot (5)
| Pivot glissant (4)
| Linéaire annulaire (3)
| 1
| 0
|-----
| autre combinaison admissible
| Pivot (5)
| Pivot glissant (4)
| Rotule(3)
| Pivot glissant(3)
| 2
| 0
|-bgcolor="#EFEFEF"
| -
| -
| -
| -
| -
| -
| -
|}
 
==Équations horaires==
La bielle se doit d'être à la fois la plus légère possible pour diminuer les effets de [[balourd]] sur les axes mais également la plus longue possible pour que le [[système bielle-manivelle|mécanisme bielle-manivelle]] observe un mouvement suffisamment régulier.
Le système bielle manivelle est un [[mécanisme plan]]. Dans le plan (x, y) du schéma suivant, on peut représenter en vraie grandeur les déplacements de chaque pièce. La géométrie dépend :
* du rayon R=OA de la manivelle ;
* de la longueur L=AB de la bielle ;
* et de la distance entre le point O et la droite de déplacement du point B.
 
=== Piston dans l'axe ===
Comme elle agit en transmetteur d'effort, la bielle est soumise à des sollicitations de traction et de compression (le plus souvent de compression). Sa longueur est ainsi limitée par des considérations de résistance au [[flambage]] tandis que sa section est la plus élancée possible pour obtenir un grand [[Moment de force (mécanique)|moment d'inertie]].
Schéma plan du système bielle manivelle avec piston dans l'axe :
[[Image:bielle manivelle.jpg]]
 
<br>[[Animation procédurale]] du système bielle-manivelle avec piston dans l'axe, selon le schéma plan ci-dessus :<br>
Évidemment, chaque bielle est un compromis entre légèreté, longueur et résistance. La conception d'une bielle se fait ainsi en même temps que le développement du [[Piston (mécanique)|piston]] pour permettre une longueur maximale de la bielle sans sacrifier la solidité du piston.
:Les déplacements des deux pistons sont calculés avec l'équation horaire h(t) ci-dessous, pour L≈R et L=3R, valeurs utilisées dans les courbes ''Lois du mouvement'' dans la section '''Valeurs particulières''' ci-après.
[[Image:TRUE piston2 ANI.gif|centre|Animation bielle manivelle avec piston dans l'axe pour L≈R(rouge) et L=3R(vert)|frame]]<br>
 
Pour cette configuration le point B est sur l'axe (O, y).
La bielle est généralement une pièce [[Forge (métallurgie)|forgée]], mais elle peut également être usinée dans la masse. Une matrice emboutit la bielle avec ses œilletons sous-dimensionnés. Les œilletons sont usinés, la tête de bielle est alors coupée avec l'aide d'une [[guillotine]] pour permettre la fixation sur le vilebrequin. Les coussinets sont ensuite fixés.
{{clr}}
 
On peut repérer la position du mécanisme par la position angulaire ''θ'' de la manivelle. Cet angle est une fonction du temps. La position de B est alors définie par sa hauteur h(t)=OB.
== Notes et références ==
{{Références|colonnes=1}}
 
* h(t) = OB = OH + HB = R.sinθ + L.cos(arcsin(R.cosθ/L)) = R.sinθ + sqrt(L<sup>2</sup>-R<sup>2</sup>cos<sup>2</sup>θ).
== Annexes ==
:avec ''θ'' = ''θ''(t) = ω.t (par exemple).
{{Autres projets|commons=Category:Connecting rods}}
 
Par dérivation on obtient alors la vitesse puis l'accélération (expressions non triviales).
=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage | id = GIL | langue = fr | prénom1 = | nom1 = | auteur = Bertrand Gille | titre = Les ingénieurs de la Renaissance | sous-titre = | numéro d'édition = | éditeur = | lieu = | année = | pages totales = | passage = | lire en ligne = }}, Thèse Histoire, Paris, 1960. Seuil, coll. « Points Sciences » 1978.
 
On peut aussi repérer la position angulaire de la manivelle ''θ'' en fonction de la position du piston (OB) avec la formule suivante:
=== Articles connexes ===
* [[Vilebrequin (moteur)|Vilebrequin]]
* [[Piston (mécanique)]]
* [[Système bielle-manivelle]]
 
* ''θ'' = arcsin((R²+OB²-L²)/(2.R.OB))
{{Palette Groupe motopropulseur}}
 
{{Portail|automobile|génie mécanique}}
 
'''Remarques sur la géométrie''': Pour que le système puisse faire un tour, il faut que la bielle soit au moins plus longue que la manivelle (arcsin ayant des arguments inférieurs ou égaux à 1). Notez aussi que le milieu de course du piston ne correspond pas à ''θ''=0.
 
 
'''Valeurs particulières:'''
*''θ''=90°: OB = R + L : c'est la position la plus haute de B, appelée '''point mort haut''' parce que sa vitesse s'annule pour changer de signe.
*''θ''=270°: OB = L - R : par opposition il s'agit du '''point mort bas'''. La distance séparant les deux points morts et valant 2R est naturellement appelée course du piston.
 
Pour un système bielle-manivelle avec piston dans l'axe, on constate donc:
* R vaut la moitié de la course du piston.
* La longueur de bielle n'a pas d'incidence sur la course. Elle contribue cependant à la symétrie du mouvement: si L est très grand devant R, celui-ci devient sinusoïdal.
 
[[Image:bielle maniv 50x150.jpg|thumb|Lois du mouvement pour L=3R|500 px]]
[[Image:bielle maniv 50x55.jpg|thumb|Lois du mouvement pour L≈R|500px]]
Les courbes ci-contre obtenues à partir de l'équation horaire, donnent sur une période, la comparaison de deux configurations (avec R/L différents):
 
Avec L=3R, le mouvement aux alentours du point mort bas s'apparente à un mouvement uniformément varié. Les accélérations peuvent être très violentes si la longueur de bielle est trop faible. À l'autre extrême, une contrainte d'encombrement, mais aussi de résistance au [[flambage]] (ou flambement) limite la longueur de bielle. Au technicien de trouver le bon compromis.
 
Voici quelques exemples de valeurs pratiquées dans le cas des moteurs thermiques:
* Moteur de scooter {{unité|50|cm}}³ : R=20 et L=80=4R (mm)
* Moteur de modélisme {{unité|6|cm}}³ : R=10 et L=35=3,5R
 
La fonction n'étant pas bijective (sur une période) et suffisamment complexe il ne sera pas donné d'expression de la rotation en fonction de la translation de B. On peut cependant considérer, que pour un moteur la vitesse de sortie est une rotation continue à vitesse constante. Pour arriver à cette fin, un volant d'inertie est monté sur l'arbre. Les vibrations engendrées par l'irrégularité du mouvement pourraient endommager l'ensemble du système.
 
=== Piston « désaxé »===
Lorsque le point B est décalé, la [[symétrie]] du dispositif n'est plus respectée.
 
==Comportement statique==
L'objet de l'étude concerne ici le comportement statique du mécanisme, à savoir la détermination de la relation éventuelle entre l'effort appliqué au piston et le couple récupéré sur la manivelle (dans le cas d'une machine thermique par exemple).
 
=== Méthode statique===
Pour chaque position, le mécanisme considéré à l'arrêt est en équilibre sous l'ensemble des efforts extérieurs. Cette démarche est appelée quasi-statique puisqu'elle s'appuie sur le paradoxe de mouvement arrêté. C'est le principe de calcul adopté par les logiciels de simulation en mécanique, qui donnent l'évolution des efforts sur le mécanisme en équilibre tout en progressant. Cela revient à une hypothèse d'inertie nulle.
 
Pour cette étude les conventions sur les efforts extérieurs sont les suivantes :
* Force appliquée sur et dans l'axe du piston. F supposée connue.
* Couple sur la manivelle (dans l'axe de la manivelle) C=f(F)?
 
Le problème [[statique du solide|statique]] étant plan, il peut être résolu graphiquement ou à l'aide de torseurs; dans tous les cas, il faudra opérer l'isolement de plusieurs systèmes mécaniques. La solution la plus courte étant:
* équilibre de la bielle qui transmet l'action du piston vers la manivelle, ce qui nous renseigne sur la direction des actions transmises dans les articulations en A et B.
* équilibre du piston sous 3 actions (glissière 2D, articulation, et F ext), qui donne l'intensité des actions transmises dans les articulations en A et B.
* équilibre de la manivelle sous 3 actions (2 articulations et un couple), qui donne la valeur du couple.
 
L'étude F=f(C) peut être menée de même. On sera cependant obligé d'inverser les deux dernières étapes.
 
=== Méthode énergétique ===
En considérant que le système est de rendement 1, que la manivelle tourne à vitesse constante, et que les inerties sont négligeables, on établit une relation simplifiée donnant C en fonction de F, à partir de l'égalité des puissances consommée et fournie (produits F.V et C.ω) :
 
:<math>C = F. R \cos\theta \left(1 + \frac{R\sin\theta}{\sqrt{L^2-R^2\cos^2\theta}}\right)</math>
 
Lorsque L est suffisamment grand, le terme sous forme de fraction ne s'annulant pas, on retrouve deux points particuliers ou le couple est nul: il s'agit des points morts haut et bas pour lesquels l'action de F est donc totalement inefficace sur l'avancée de la manivelle ; en effet, il est difficile d'arracher un vélo lorsque la pédale est placée au-dessus de l'axe du pédalier; l'efficacité est au contraire maximale lorsque la manivelle est à l'horizontale.
 
===Le piston===
[[Image:bielle manivelle tech.jpg|right|300 px|Efforts répartis sur la chemise]]L'étude détaillée du piston montre que les actions mécaniques doivent avoir un moment nul en B. Cela implique une géométrie bien adaptée pour éviter l'[[arc-boutement]] de celui-ci dans la chemise, ce qui provoque les ''serrages du moteur''. C'est pourquoi l'articulation B doit se trouver à l'''intérieur'' du piston, autrement dit, la surface de contact piston/chemise doit être en vis-à-vis de l'axe de piston. Par exemple si la [[liaison pivot glissant]] avec le bâti est réalisée comme sur le schéma cinématique montré plus haut, (cependant juste cinématiquement), le piston tend à se pencher et peut se coincer comme un tiroir de commode.
 
==Cinématique==
{{boîte déroulante|align=left|titre=Démonstration|
contenu=
<math>x = - r \cdot cos \alpha \pm l\,(1 - cos \beta)</math><br />
<math>x = - r \cdot cos \alpha \pm l\,\lbrack 1 - \sqrt{1 - (\lambda \cdot sin \alpha)^2} \rbrack</math><br />
par développement en série :<br />
<math>x = - r \cdot cos \alpha \pm \frac{\lambda}{2}\,r \cdot sin^2 \alpha \pm \ldots</math><br />
en négligeant les ternes suivants :<br />
<math>x = - r \left( cos \alpha \pm \frac{\lambda}{2}\,sin^2 \alpha \right)</math>
}}
 
<math>s = r\,(1 - cos \varphi) + \frac{\lambda}{2}\,r\,sin^2 \varphi</math>
 
<math>v = \omega\,r\,sin \varphi\,(1 + \lambda\,cos \varphi)</math>
 
<math>a = \omega^2\,r\,(cos \varphi + \lambda\,cos 2\varphi)</math>
 
<math>\lambda = \frac{r}{l} = \frac{1}{4} \ldots \frac{1}{6}</math><br />
 
<math>\varphi = \omega\,t = 2\,\pi\,n\,t</math>
 
(<math>\lambda</math> est le rapport de bielle, <math>\omega</math> = const.)
 
==Cinématique bielle-manivelle==
<math>L</math>, la longueur de la bielle<br />
<math>C</math>, la course<br />
<math>K = \frac{L}{C}</math>, rapport bielle/course
 
Déplacement du piston :
<math>y = \frac{C}{2} (1 + cos \alpha^\prime) + C \frac{sin^2 \alpha^\prime}{8 K}</math>
 
<math>K = \frac{L}{2\,r}</math>
 
Déplacement du piston (moteur désaxé) :
<math>y = y^\prime + \frac{r\,d}{2\,K} \left\lbrack \frac{d}{2\,(2\,K+1)} - sin \alpha \right\rbrack</math><br />
<math>y^\prime = (1 - cos \alpha)\,r + \frac{r\,sin^2 \alpha}{4\,K}\,</math>
 
==Notes==
[[Image:Palmercarpenter.jpg|150px|right]]
<references />
 
==Liens externes==
 
*[http://perso.orange.fr/LoranEngineDev/Help_File_EEngine.htm Calcul des efforts dynamiques internes et externes d'un moteur à combustion interne]
 
*[http://www.univ-lemans.fr/enseignements/physique/02/meca/bielle.html Visualisation du système bielle-manivelle]
*[[File:Halfrotate400.gif|thumb|Calculer la cylindrée, la nouvelle mise en page]]
*[http://www.mecamedia.info/index/flash_biellemanivellev3 Autre visualisation du système bielle-manivelle]
 
{{Portail technologies}}
 
[[Catégorie:Dispositif mécanique]]
[[Catégorie:Organe d'un moteur à explosion]]
[[Catégorie:Construction mécanique]]
[[Catégorie:Machine]]
[[Catégorie:Moteur à explosion]]
[[Catégorie:Dispositif mécanique]]
 
[[it:Meccanismo biella-manovella]]
[[bg:Мотовилка (машинен елемент)]]
[[de:Schubkurbel]]
[[bo:སྦྲེལ་མདའ​།]]
[[caen:BielaCrankshaft]]
[[cs:Ojnice]]
[[da:Plejlstang]]
[[de:Pleuel]]
[[en:Connecting rod]]
[[es:Biela]]
[[et:Keps]]
[[fa:شاتون]]
[[fi:Kiertokanki]]
[[gl:Biela]]
[[id:Batang piston]]
[[io:Bielo]]
[[it:Biella (meccanica)]]
[[ja:コネクティングロッド]]
[[ka:ბარბაცა]]
[[ko:연결봉]]
[[lb:Bielle]]
[[my:ကော်နက်တင်း ရော့ဒ်]]
[[nl:Drijfstang]]
[[no:Råde (motordel)]]
[[pl:Korbowód]]
[[pt:Biela]]
[[ro:Bielă]]
[[ru:Шатун (деталь)]]
[[sk:Ojnica]]
[[sl:Ojnica]]
[[sv:Vevstake]]
[[tr:Biyel kolu]]