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Les appareils numériques ont révolutionné la photographie infrarouge en fournissant aux amateurs et aux professionnels les moyens d'obtenir des effets spéciaux de façon relativement simple. Il se trouve que les capteurs CCD ou CMOS utilisés dans les appareils numériques sont naturellement sensibles au proche infrarouge ; ils présentent donc une sensibilité chromatique très différente de celle de l’œil humain moyen. Pour éviter que ce rayonnement vienne perturber l'enregistrement des images en provoquant l'apparition d'un « rendu » des valeurs et des couleurs non conforme à la vision humaine, les constructeurs munissent leurs capteurs d'un filtre de coupure passe-haut laissant passer la lumière visible mais arrêtant l'infrarouge. La sensibilité chromatique des capteurs est ainsi « bridée » pour « coller » au plus près à celle de la vision humaine.
 
== Photographie infrarouge et thermographie ==
 
Ces deux domaines souvent confondus à tort diffèrent entre eux de façon radicale.
 
Dans le cas de la '''photographie infrarouge''', on utilise la lumière réfléchie par le sujet, qui doit donc être éclairé par une source extérieure telle que le soleil, une lampe, une bougie, un flash, etc. Les éléments de notre entourage, personnes, animaux, végétaux, objets divers, ne sont pas assez chauds, loin de là, pour émettre des flux lumineux significatifs dans le domaine du proche infrarouge. De ce fait, photographier un paysage nocturne en infrarouge, même lorsque la Lune est pleine, est absolument impossible.
 
Dans le cas de la '''thermographie''', au contraire, on utilise les rayonnements émis par les éléments de la scène dont on souhaite obtenir des images. Les longueurs d'onde sont alors beaucoup plus grandes ; si l'on admet que la température externe du corps humain est voisine de 300K, cela signifie que nous émettons tous un [[rayonnement thermique]] dont le maximum se situe, d'après la loi de Wien, aux environs de 9 000 à 10 000 nm...
 
== Extension du domaine de sensibilité et « glissement des couleurs » ==
 
Les principes de base établis à l'apogée de la photographie argentique restent inchangés lors du passage aux techniques numériques.
 
=== Photographie en noir et blanc ===
 
Dans le cas des films infrarouge noir et blanc, le domaine de sensibilité est seulement étendu par rapport à celui d'un film panchromatique traditionnel. En plus de la sensibilité habituelle au bleu, au vert et au rouge, ces films réagissent ''en plus'' au proche infrarouge, jusque vers 820 - 900 nm. Pour diminuer leur sensibilité à la lumière visible et donc augmenter plus au moins les effets relatifs du rayonnement infrarouge il faut donc utiliser des [[filtres optiques]] capables d'arrêter tout ou partie des rayonnements rouge, vert et bleu. L'effet est bien sûr maximal lorsque l'on utilise un filtre de coupure passe-bas arrêtant entièrement les radiations visibles et laissant passer uniquement l'infrarouge.
 
Avec un capteur numérique dont la sensibilité est étendue comme celle des films noir et blanc, les techniques de filtrage restent exactement les mêmes, à ceci près que si l'image a été enregistrées en couleurs, des modifications restent possibles par voie informatique.
 
=== Photographie en couleurs ===
 
Le caractère trichrome de la vision humaine, reposant sur trois zones de sensibilité au rouge, au vert et au bleu ne permet pas d'ajouter un quatrième élément qui correspondrait à l'infrarouge, il faut donc sacrifier une des zones du spectre visible pour en ajouter une autre, invisible, mais qui sera traduite par une fausse couleur pour que nous puissions l'observer. Le choix de cette fausse couleur est théoriquement arbitraire mais
 
Le tableau ci-dessous montre comment s'opère le « glissement des couleurs ».
 
Le violet et le bleu sont délibérément sacrifiés, il faut se rappeler que le film infrarouge couleur est destiné à la photographie aérienne et que ces couleurs de faible longueur d'onde sont responsables de la plus grande partie de la diffusion et du voile atmosphérique ; c'est bien pourquoi on les élimine de façon quasi systématique en utilisant des filtres jaunes, orangés, voire rouge, pour les prises de vues en noir et blanc. On fait de même en photographie numérique, lorsque l'on transforme une image couleurs en image noir et blanc grâce à la technique du mélange de couches, qui donne des résultats très différents de ceux que l'on peut obtenir en se contentant d'une simple désaturation.
 
Dans le même esprit, le passage du vert au rouge se fait de façon relativement progressive, tandis que le passage du rouge à l'infrarouge est beaucoup plus brutal, nécessité de la détection oblige.
 
 
{| border="0" cellpadding="0" cellspacing="20" align=center
|-
|
|'''Couleur réelle'''
|'''Couleur rendue'''
|-
| width="100px" align="center"|violet
| width="100px" bgcolor="660099"|
| width="100px" bgcolor="000000"|
| width="100px" align="center"|noir
|-
| align="center"|bleu
| bgcolor="0000FF"|
| bgcolor="000000"|
| align="center"|noir|
|-
| align="center"|vert
| bgcolor="00FF00"|
| bgcolor="0000FF"|
| align="center"|bleu
|-
| align="center"|jaune
| bgcolor="FFFF00"|
| bgcolor="0088CC"|
| align="center"|bleu-vert
|-
| align="center"|orangé
| bgcolor="FF7700"|
| bgcolor="00CC88"|
| align="center"|vert-bleu
|-
| align="center"|rouge
| bgcolor="FF0000"|
| bgcolor="00FF00"|
| align="center"|vert
|-
| align="center"|rouge extrême
| bgcolor="770000"|
| bgcolor="FFFF00"|
| align="center"|jaune
|-
| align="center"|infrarouge
| bgcolor="000000"|
| bgcolor="FF0000"|
| align="center"|rouge
|-
|}
 
Le principe du glissement des couleurs reste vrai en numérique
 
== Techniques argentiques ==
 
{{En travaux}}
 
 
== Techniques numériques ==