« Histoire de France/La monarchie absolue » : différence entre les versions

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{{NavTitre|book={{BASEPAGENAME}}|prev=Affermissement du pouvoir royal|next=Décadence de la monarchie}}
== '''La mode sous Louis XIV''' ==
{{Histoire de France}}
{{cadre|Chapitre X<br>'''La monarchie absolue — Siècle de Louis XIV'''}}
 
;Introduction
Le règne personnel de Louis XIV est la période la plus glorieuse de la monarchie française.
 
== Louis XIV — Gouvernement intérieur ==
[[Fichier:Louis XIV of France.jpg|thumb|Louis XIV par Hyacinthe Rigaud (1659-1743) en 1701]]
;Gouvernement personnel de Louis XIV
Après la mort de Mazarin (9 mars 1661), les ministres demandèrent au jeune roi à qui ils devaient désormais s'adresser pour les affaires de l'État : « À moi », répondit Louis XIV ; et sur-le-champ, sans avertir la reine mère, il se mit au travail avec trois de ses secrétaires d'État<ref>Secrétaire d'État : employé dont les fonctions correspondaient à celles des ministres d'État actuels.</ref>.
 
Également connu sous le nom du ''Roi-Soleil'', Louis XIV renforce la [[w:monarchie|monarchie]] qui devient [[w:monarchie absolue de droit divin|monarchie absolue de droit divin]]. Le {{Date|13|avril|1655}}, le roi décrète dix-sept édits visant à renflouer les caisses de l’État. La légende raconte qu'à cette occasion, il aurait déclaré aux parlementaires réticents le célèbre mais contesté : « l’État c’est moi ! ». En fait, il ne l'a jamais déclaré. Il dit même le contraire sur son lit de mort, en 1715 : « Je m'en vais mais l'État demeurera toujours ».
 
Louis XIV se dissocie de l'État, dont il se définit lui-même comme, seulement, le premier serviteur.
[[Fichier:1694 S Nec Pluribus Impar.jpg|thumb|NEC PLURIBUS IMPAR (« supérieur à tous »), la devise du roi]]
;Monarchie de droit divin
La [[w:monarchie absolue|monarchie]] de [[w:droit divin|droit divin]] est un régime politique monarchique dans lequel le pouvoir du [[w:roi|roi]], de l'[[w:empereur|empereur]] ou de toute autre autorité, est légitimé par la volonté d'une divinité, que son élection soit naturelle ou civile, directe ou indirecte.
;Monarchie absolue
La monarchie absolue est un type de [[w:régime politique|régime politique]] dans lequel le détenteur d'une puissance attachée à sa personne, concentre en ses mains tous les pouvoirs, gouverne sans aucun contrôle.
;Ambition de Louis XIV
Louis XIV voulut dominer non seulement la France, mais l'Europe. Son orgueil ne pouvait supporter aucune rivalité : il exigea que ses ambassadeurs eussent le premier rang dans les cours étrangères, et il traita le pape et le doge de Venise avec hauteur.
 
Son ambition grandissait avec ses victoires. Après la [[w:Traité de Nimègue|paix de Nimègue]] (10 août 1678), il disgracia [[w:Colbert|Colbert]] pour suivre les conseils de [[w:Louvois|Louvois]] qui le poussait à la guerre et aux moyens violents. Aussi, pendant son règne, les années de guerre furent elles plus nombreuses que les années de paix.
;Traité de Nimègue
[[Fichier:Vrede van Nijmegen - De ondertekening van de Vrede tussen Frankrijk en Spanje door Henri Gascard (1635-1701).jpg|thumb|no_latex|La signature du traité de Nimègues, par Henri Gascard (1635-1701), XVII{{e}} siècle]]
Le traité de Nimègue fut signé dans la ville du même nom, aux Pays-Bas, le 10 août 1678, entre les Provinces-Unies (actuels Pays-Bas) et la France.
Louis XIV se débarrasse des enclaves en territoires étrangers et rend, [[w:Maastricht|Maastricht]] et la [[w:principauté d'Orange|principauté d'Orange]], [[w:Charleroi|Charleroi]], [[w:Binche|Binche]], [[w:Ath|Ath]], [[w:Audenarde|Audenarde]] et [[w:Courtrai|Courtrai]].
L'Espagne cède à la France la [[w:Franche-Comté|Franche-Comté]], les places-fortes flamandes de [[w:Cassel (Nord)|Cassel]], [[w:Bailleul (Nord)|Bailleul]], [[w:Ypres|Ypres]], [[w:Wervik|Wervick]] et [[w:Warneton (Nord)|Warneton]], ainsi que [[w:Cambrai|Cambrai]], [[w:Bouchain (Nord)|Bouchain]], [[w:Condé-sur-l'Escaut|Condé-sur-l'Escaut]], [[w:Bavay|Bavay]] et la place forte de [[w:Valenciennes|Valenciennes]], dans le [[w:Comté de Hainaut|Hainaut]].
;Chambres de réunion
Louis XIV irrita surtout l'Europe par l'établissement des chambres de réunion. Ces tribunaux, établis à Metz, à Brisach et à Besançon, avaient pour mission de rechercher et réunir à la France les territoires dépendant des Trois-Évêchés, de l’Alsace et de la Franche-Comté ; c'est ainsi que Strasbourg, avant ville libre et impériale, devint française (29 septembre 1681) à la suite d'un siège sans combat.
;Révocation de l'édit de Nantes
Pendant que Louis XIV excitait ainsi les haines des puissances étrangères, il se faisait encore des ennemis parmi ses propres sujets, en révoquant l'édit de Nantes (18 octobre 1685). Cette révocation fut précédée et suivie de mesures de rigueur. Les paysans des [[w:Cévennes|Cévennes]] se révoltèrent sous le nom de [[w:Camisards|Camisards]], et résistèrent aux dragons envoyés pour les réduire : c'est ce qu'on a appelé les dragonnades de Louis XIV.
=== Questionnaire ===
#Que fit Louis XIV à la mort de Mazarin ?
#Comment montra-t-il son ambition ? Que fit-il après la paix de Nimègue ?
#Qu'appelle-t-on chambres de réunion ?
#Qu'est-ce que la révocation de l'édit de Nantes ? Quels en furent les résultats ? Qu'est-ce que les camisards ?
 
== Louis XIV — Ses ministres ==
[[Image:Colbert1666.jpg|thumb|Jean-Baptiste Colbert par Philippe de Champaigne, 1655]]
;Les ministres
Les principaux ministres de Louis XIV furent Colbert qui dirigea à la fois les finances, l'agriculture, les travaux publics, le commerce et la marine ; Louvois, qui donna au roi une armée solide ; Vauban, célèbre architecte ; Hugues de Lionne, négociateur des traités et des alliances.
;[[w:Jean-Baptiste Colbert|Jean-Baptiste Colbert]] (29 août 1619, Reims - 6 septembre 1683)
Jean-Baptiste Colbert, fils d'un marchand de drap de Reims, entra au service de Mazarin qui le recommanda au roi avant sa mort. Louis XIV fit de Colbert son ministre des finances à la place de Fouquet, accusé de dilapidation et enfermé à Pignerol. C'était un homme d'aspect sévère et dur ; on l'appelait « l'homme de marbre ».
;Œuvre de Colbert
Le nouveau ministre commença à mettre de l'ordre dans les finances. Il améliora la répartition de l'impôt en diminuant la taille, qui ne frappait que le peuple, et en augmentant les aides<ref>Les aides : impôt établi sur certains objets de consommation comme le vin, le sel.</ref>, qui concernaient chacun. Il favorisa l'agriculture, en faisant défense de saisir le bétail et les instruments de labour, en encourageant l'élevage des bestiaux, la culture et de la vigne, le dessèchement des marais.
Le commerce et l'industrie se développèrent, les fabriques de drap, de toile, de papier se multiplièrent ; les routes furent améliorées et Riquet creusa le canal du Midi.
La marine militaire, par l'établissement de l'inscription maritime, prit une immense extension. Les lettres et les beaux-arts firent des progrès rapides. Les académies des belles-lettres, des sciences, d'architecture furent établies ; des monuments remarquable s'élevèrent comme la [[w:colonnade du Louvre|colonnade du Louvre]], l'[[w:hôtel des Invalides|hôtel des Invalides]], l'Observatoire, les châteaux de Meudon, de Marly et de Versailles.
;[[w:François Michel Le Tellier de Louvois|François Michel Le Tellier de Louvois]] (18 janvier 1641 à Paris - 16 juillet 1691)
Louvois fut le ministre de la guerre. Fils de Michel Le Tellier, secrétaire d'État, il se forma aux affaires et succéda à son père en 1677. Il opéra de nombreuses réformes dans l'armée, les imposa et força les officiers à s'occuper de leurs compagnies.
 
{| class=wikitable
|- valign=top align=center
! width="206" | Figure
! Nom et blasonnement
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|align=center | [[Fichier:Blason ville fr Chaville (Hauts-de-Seine).svg|100px]]
| '''Jean-Baptiste Colbert''' (29 août 1619, Reims † 6 septembre 1683)
''D'azur, à trois lézards d'argent posés en pal, cousu d'un chef de gueule chargé de trois étoiles d'or.''
|}
 
 
;Œuvre de Louvois
Louvois mit d'abord l'armée dans la main du roi<ref>Mettre l'armée dans la main du roi, c'est la mettre à sa disposition, de sorte qu'il ait toute autorité sur elle. Avant Louvois, les colonels achetaient leurs régiments, puis s'en considéraient comme les maîtres.</ref>, en lui réservant la nomination de tous les officiers ; désormais les grades furent accordés au mérite et non à la naissance, d'après l'ordre d'un tableau d'avancement.
 
Puis il réorganisa l'armée : il y établit une forte discipline ; il y introduit l'uniforme, la marche au pas, les revues, la baïonnette, et remplaça le mousquet par le fusil. Il créa l'administration militaire, le service des vivres, des fourrages secs, des ambulances. Il fit construire des arsenaux, des fonderies de canons, des écoles militaires, enfin l'hôtel des Invalides pour les soldats mutilés.
 
Louvois avait pourtant un caractère dur, violent ; il poussa le roi à la guerre en l'excitant à se servir des armées qu'il préparait ; il usa de rigueurs contre les protestants ; il fit dévaster cruellement les pays ennemis, principalement le Palatinat qui fut livré aux flammes par ses ordres. Il mourut en 1691.
;[[w:Sébastien Le Prestre de Vauban|Sébastien Le Prestre de Vauban]] (entre le premier et le 5 mai 1633 - 30 mars 1707)
Vauban eut plusieurs visages : ingénieur, architecte militaire, urbaniste, ingénieur hydraulicien et essayiste. Il a voulu faire de la France un pré carré, selon son expression, protégé par une ceinture de citadelles. Il n'avait pas l'ambition de construire des forteresses inexpugnables, car la stratégie consistait alors à gagner du temps en obligeant l'assaillant à immobiliser des effectifs dix fois supérieurs à ceux de l'assiégé. Aucune de ses forteresses ne fut prise, à l'exception de celle de Lille prise une fois.
Il publia ''[[s:La Dîme royale|La Dîme royale]]'' contre l'avis du roi, préconisant le remplacement de tous les impôts royaux existants par un seul impôt exigible de toute la population de la France, privilégiés compris. Vauban mourut d'une embolie pulmonaire en 1707.
 
{| class=wikitable
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! width="206" | Figure
! Nom et blasonnement
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|align=center | [[Fichier:French heraldic crowns - chevalier.svg|80px]]<br />[[Fichier:Blason fam fr Le Prestre de Vauban.svg|100px]]
| '''Sébastien Le Prestre de Vauban''' (entre le premier et le 5 mai 1633 † 30 mars 1707)
''D'azur, au chevron d'or, surmonté d'un croissant d'argent et acc. de trois trèfles du second.''
|}
 
;Œuvre de Vauban
[[Fichier:Citadelle Besançon.jpg|thumb|Vue aérienne de la [[w:Citadelle de Besançon|Citadelle de Besançon]] en [[w:Franche-Comté|Franche-Comté]]]]
Vauban fut le plus grand ingénieur de son siècle. Pendant la guerre, il prenait les villes ; pendant la paix, il les fortifiait ; aussi disait-on : « Ville assiégée par Vauban, ville prise ; ville fortifiée par Vauban, ville imprenable ». En effet, il perfectionna l'art des sièges : pour l'attaque, il imagina les parallèles, les obus ou boulets creux ; pour la défense, il inventa les contre-mines et les fortifications rasantes, qui donnaient moins de prise aux boulets ennemis. Vauban fortifia plus de trois cents places anciennes et en créa trente-trois nouvelles ; il entoura ainsi la France d'une ceinture de citadelles qui en fit une sorte de camp retranché.
;[[w:Hugues de Lionne|Hugues de Lionne]] (11 octobre 1611 - 1{{er}} septembre 1671)
De Lionne procurait au roi des alliés, négociait des traités. Après la mort de Mazarin, il devint ministre des affaires étrangères et occupa dix ans ce poste.
=== Questionnaire ===
#Quels furent les principaux ministres de Louis XIV ?
#Qui était Louvois ? Quels changements fit-il dans le corps de troupes ? Que fit-il pour créer l'organisation militaire ?
#Qui était Vauban ? Quelles réalisations lui doit-on ?
#Qui était Hugues de Lionne ?
 
== Louis XIV — Guerres de Flandre et de Hollande ==
[[Fichier:King William III by Thomas Murray.jpg|thumb|Guillaume d'Orange par Thomas Murray (1663-1735), XVIII{{e}} siècle]]
[[Fichier:Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon.jpg|thumb|Turenne par François-Séraphin Delpech (1778-1825), date inconnue]]
;Guerres de Louis XIV
Les grandes guerres de Louis XIV sont au nombre de quatre :
*la [[w:guerre de Flandre|guerre de Flandre]] ou de Dévolution<ref>Dévolution : le droit de dévolution était une coutume du Brabant, en vertu de laquelle les biens immeubles étaient dévolus aux enfants d'un premier mariage, à l'exclusion de ceux du second ; or Marie-Thérèse avait ce droit pour elle.</ref> contre l'Espagne, terminée par le [[w:traité d'Aix-la-Chapelle|traité d'Aix-la-Chapelle]] (1668) ;
*la [[w:guerre de Hollande|guerre de Hollande]] suivie de la 1<sup>ère</sup> coalition, terminée par le [[w:traité de Nimègue|traité de Nimègue]] (1678) ;
*la [[w:guerre d'Allemagne|guerre d'Allemagne]] ou de la Grande coalition, terminée par le [[w:traité de Ryswick|traité de Ryswick]] (1697) ;
*la [[w:guerre de la succession d'Espagne|guerre de la succession d'Espagne]], terminée par le [[w:traité d'Utrecht|traité d'Utrecht]] (1713).
;Guerre de Flandre
Le roi d'Espagne étant mort, en 1665, Louis XIV réclama la Flandre et la Franche-Comté au nom de la reine Marie-Thérèse dont la dot n'avait pas été payée.
 
Il envoya donc en Flandre Turenne avec une importante armée qui prit Lille, [[w:Douai|Douai]], [[w:Tournai|Tournai]] et occupa le pays en deux mois ; Condé, de son côté, entra en Franche-Comté et conquit toute la province en trois semaines. Ces succès inquiétèrent la triple alliance. Louis XIV s'arrêta et signa le traité d'Aix-la-Chapelle, par lequel il rendait la Franche-Comté et gardait la Flandre.
;Condé
Louis, duc d'Enghien, ensuite prince de Condé, naquit à Paris en 1621. Il offrit son épée aux Espagnols pendant les troubles de la Fronde, mais il se racheta auprès des français. Sur ses vieux jours, il se retira à Fontainebleau où il mourut en 1686.
;[[w:Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne|Henri de La Tour d'Auvergne]]
Henri de la Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne, naquit à [[w:Sedan|Sedan]], en 1611. Dès son enfance, il eut un vif attrait par le métier des armes. Turenne se basait sur une tactique militaire réfléchie et des manœuvres prudentes. Né calviniste, il fut converti au catholicisme en 1668. Lorsqu'il mourut, en 1675, la cour lui accorda une sépulture royale à Saint-Denis, comme il avait été fait pour Duguesclin.
;Guerre de Hollande
Louis XIV, irrité contre la Hollande, qui avait arrêté ses succès dans la guerre précédente, lui déclara la guerre (1672). Elle opposa jusqu'en 1678 la France et ses alliés (Angleterre, Münster, Liège, Bavière, Suède) à la Quadruple-Alliance comprenant les Provinces-Unies, le Saint-Empire, le Brandebourg et l'Espagne. La [[w:paix de Nimègue|paix de Nimègue]] est signée le 10 août 1678 avec les Provinces-Unies. L'Espagne fait la paix, le 17 septembre. En 1679, la paix est généralisée avec l'empereur (5 février), l'électeur de Brandebourg (20 juin), le roi du Danemark (2 septembre) et la Suède (26 novembre). Le traité de Nimègue est le triomphe de Louis XIV. Néanmoins il n'a pas réussi à conquérir les Pays-Bas.
;Passage du Rhin
Les hostilités commencèrent au printemps, avec la Hollande seulement, car de Lionne avait dissous la triple alliance. Louis XIV, ayant sous ses ordres Condé, Turenne, Luxembourg, Vauban et une armée de cent mille hommes, franchit le Rhin et s'empara promptement de toutes les places hollandaises jusqu'à Amsterdam.
 
Les Hollandais offrirent la paix à des conditions très avantageuses pour la France. Cependant, Louis XIV, conseillé par Louvois, refusa, voulant la ruine du pays. Pour se défendre, les hollandais proclamèrent ''stathouder''<ref>Stathouder : titre que portait le chef de la république hollandaise lorsqu'il était investi d'un pouvoir absolu.</ref> le prince Guillaume d'Orange, adversaire implacable de Louis XIV, rompirent les digues de la mer et ensevelirent une partie du pays sous les eaux. En même temps, [[w:Guillaume III d'Angleterre|Guillaume d'Orange]] forma contre la France une grande coalition.
=== Questionnaire ===
#Quelles sont les deux premières guerres de Louis XIV ? les trois coalitions ?
#Racontez la guerre de Flandre. Quel traité la termine ? Qu'est-ce que la triple alliance ?
#Quels furent les motifs de la guerre de Hollande ?
#Comment Louis XIV agit-il à l'égard des Hollandais ? Que firent ceux-ci ?
 
== Louis XIV — Première coalition ==
;[[w:Ligue de la Gaye|Ligue de la Gaye]]
[[Fichier:Bataille de Seneffe de B.Gagneraux.JPG|thumb|Le duc d'Enghien sauvant son père, le Grand condé à la bataille de Seneffe. Détail d'une toile de Bénigne Gagneraux au Musée des Beaux-Arts de Dijon, 1786, Noël Olivier]]
Pendant que Guillaume d'Orange forçait Louis XIV à reculer devant l'inondation de la Hollande, il négociait secrètement auprès des cours étrangères et réussissait à former contre la France la ligue de la Haye où entraient l'Espagne, l'Empire, le duc de Lorraine et l'électeur de [[w:Brandebourg|Brandebourg]].
 
À cette levée de boucliers, Louis XIV oppose un plan : il laisse Condé dans le Nord, envoie Turenne sur le Rhin, et se dirige lui-même avec Vauban sur la Franche-Comté dont il s'empare en six semaines. Aux Pays-Bas, Condé gagne sur le prince d'Orange la sanglante [[w:bataille de Seneffe|bataille de Seneffe]] (1674).
;Campagnes d'Alsace
En Allemagne, Turenne, après six campagnes, prend ses quartiers d'hiver près de Saverne. Les Allemands s'étaient établis solidement en Alsace et annonçaient qu'ils allaient faire la conquête de la Lorraine. Vers la fin de novembre 1674, Turenne part secrètement, passe le col de Saverne et longe les Vosges à l'ouest jusqu'au col de Valdieu. Le 27 décembre, les ennemis apprennent qu'il est à Belfort, alors qu'ils le croyaient encore dans son camp ; le 29 décembre et le 5 janvier, les victoires de Mulhouse et de Turkheim forcent les Allemands à repasser le Rhin et Turenne peut écrire à Louis XIV : « Il n'y a plus d'Allemands en Alsace ».
;Mort de Turenne
Au printemps suivant, Turenne se trouve à [[w:Salzbach|Salzbach]], en face du célèbre Montecuculli, général des armées de l'Empire. Tout était prêt pour l'attaque, lorsqu'un boulet de canon l'emporta et la victoire avec lui (1675).
;Nouvelles victoires
Condé vint prendre le commandement de l'armée de Turenne et repoussa les Impériaux qui avaient de nouveau envahi l'Alsace ; puis il quitta la vie des camps et se retira à Chantilly. Créqui et Luxembourg, élèves de Condé, continuèrent la guerre avec succès : le premier défendit l'Alsace et s'empara de Fribourg ; le second prit Cambrai, Valenciennes, Saint-Omer et plusieurs autres places. de son côté, le duc d'Orléans, frère du roi, battait le prince d'Orange à Cassel (1677).
;Victoires navales — Traité de Nimègue
Mais les coups décisifs se portèrent sur la mer. Duquesne fut trois fois victorieux dans les eaux de Sicile, à l'île Stromboli, à Palerme et à Agosta, où périt Ruyter, célèbre amiral hollandais (1676). La Hollande se décida à traiter. La paix fut signée à [[w:Nimègue|Nimègue]] (1678). La France obtint la Franche-Comté et les grandes villes du département du Nord, que Vauban se hâta de fortifier.
;Apogée de Louis XIV
[[Fichier:P1010881 Paris I-II place des Victoire reductwk.JPG|thumb|La place des Victoires à Paris]]
Louis XIV fit frapper d’orgueilleuses médailles ; les portes de Saint-Martin et de Saint-Denis furent élevées en son honneur ; une statue lui fut érigée sur la [[w:place des Victoires|place des Victoires]], à Paris, et le corps des magistrats lui décerna le nom de Grand.
=== Questionnaire ===
#Qui forma la ligue de la Haye ? Quelles puissances en firent partie ? Quels furent les divers théâtres de la guerre ?
#Racontez la campagne d'Alsace.
#Où est mort Turenne ? En quelle année ?
#Qui remplaça Condé dans le Nord ? Quels succès remporta-t-il ? Que savez-vous de Créqui ? du duc d'Orléans ?
#Quelles victoires furent remportées sur mer ? Quel traité s'ensuivit ?
#Comment fut glorifié Louis XIV ?
 
== Louis XIV — La grande coalition ==
;[[w:Ligue d'Augsbourg|Ligue d'Augsbourg]]
Louis XIV avait irrité toutes les cours de l'Europe par son orgueil intraitable, son despotisme à l'égard du pape, la révocation de l'édit de Nantes et l'établissement des chambres de réunion. Guillaume d'Orange profita habilement de cette disposition des esprits pour organiser et grossir la ligue d'Augsbourg formée contre la France (1686). La guerre était déjà commencée sur les bords du Rhin, lorsque la révolution de 1688 porta Guillaume sur le trône d'Angleterre. Aussitôt la lutte devint générale et la France se vit obligée de faire face de tous les côtés à la fois : sur mer, dans le Palatinat, en Hollande, en Savoie et en Espagne.
[[Fichier:Paton, Battle of Barfleur.jpg|thumb|no_latex|Scène de la bataille de la Hogue par Richard Paton, XVIII{{e}} siècle]]
;[[w:Bataille de la Hougue|Bataille de la Hougue]]
Une flotte et une armée furent chargées de rétablir Jacques II sur le trône d'Angleterre ; mais Tourville, après de magnifiques succès, fut vaincu près de la [[w:Hougue|Hougue]] (1692), par des forces deux fois supérieures aux siennes.
;Défaites des Anglais
L'année suivante (1693), Tourville prit une glorieuse revanche par la victoire de Lagos, sur les côtes d'Espagne, où il enleva aux Anglais trois vaisseaux de ligne et cent vaisseaux marchands.
 
En même temps, les corsaires français comme Jean Bart, Forbin, Duguay-Trouin, parcouraient, avec quelques navires, les côtes de l'Angleterre et de la Hollande, et causaient de grands dommages au commerce ennemi.
;Victoires sur le continent
[[Fichier:Victory of Staffarda 1690.png|thumb|no_latex|Bataille de la Staffarde par Jean Baptiste Morret]]
Sur terre, les armées françaises soutenaient aussi leur réputation. Le Palatinat fut ravagé et incendié par ordre de Louvois ; Vauban, dans les Pays-Bas, s'empara de plusieurs places fortes ; Luxembourg s'immortalisa par les victoires de Fleurus (1690), de Steinkerque (1692), de Nerwinde (1693), qui l'élevèrent au rang des plus grands capitaines.
 
En Italie, Catinat battit le duc de Savoie à [[w:Staffarde|Staffarde]] (1690) et à la Marsaille (1693). En Espagne, Vendôme s'empara de [[w:Barcelone|Barcelone]] (1697).
;Luxembourg
Le maréchal de Luxembourg était le fils de ce comte de Montmorency-Boutteville qui fut décapité sous Richelieu pour avoir enfreint la loin contre le duel. Luxembourg rappelait Condé par ses tactiques militaires. Quoique négligent et souvent surpris, il était rarement battu ; ce qui faisait dire à Guillaume d'Orange : « Je ne pourrait donc jamais vaincre ce petit bossu ? ».
;Catinat
De même que Luxembourg rappelait Condé, Catinat rappelait Turenne.
;[[w:Paix de Ryswick|Paix de Ryswick]]
L'Europe et la France étaient épuisées. On demanda la paix ; elle fut signée à Ryswick, près de la Haye (1697). La France conserva Strasbourg et recouvra la colonie de Pondichéry ; mais l'orgueil de Louis XIV se trouva bien abaissé d'être obligé de reconnaître Guillaume d'Orange pour roi d'Angleterre. Ce qui décida Louis XIV à des concessions si grandes, c'est que le roi d'Espagne, Charles II, allait mourir, et il fallait se préparer aux luttes que sa succession devait occasionner.
;Fais contemporains
La baïonnette est inventée à Bayonne en 1670. En 1689, Pierre le Grand devient empereur de Russie.
=== Questionnaire ===
#Quelles furent les causes de la ligue d'Augsbourg ? Par qui fut-elle formée ? Quels furent les différents théâtres de la guerre ?
#Racontez la bataille de la Hogue.
#Trouville prit-il sa revanche ? Quels sont les marins les plus remarquables de ce temps ?
#Quelles furent les principales victoires de Luxembourg ? de Catinat ?
#Qui était le maréchal de Luxembourg ?
#Quelles furent les principales conditions de la paix de Ryswick ?
#Quels sont les principaux faits contemporains ?
 
== Louis XIV — Guerre de succession d'Espagne ==
[[Fichier:Philippe de France proclamé roi d'Espagne.jpg|thumb|Philippe de France proclamé roi d'Espagne, par François Pascal Simon Gérard (1770-1837), vers 1810]]
;La succession d'Espagne
En 1700, le roi d'Espagne, Charles II, mourait sans enfants. Trois puissances, la France, la Bavière et l'Autriche ambitionnaient sa succession. Le testament de Charles II appela au trône d'Espagne Philippe, duc d'Anjou. Louis XIV apprenant cette nouvelle réunit son conseil, et, après trois jours de délibération, il dit en présence de toute sa court : « Messieurs, voici le roi d'Espagne, Philippe V ».
;Troisième coalition
Cet événement souleva de nouveau les colères de l'Europe. Une coalition se forma contre la France à l'instigation de [[w:Guillaume III|Guillaume III]]<ref>Guillaume III : nom que porta Guillaume d'Orange quand il fut devenu roi d'Angleterre, en 1688.</ref>, roi d'Angleterre. Elle comprenait l'Angleterre, la Hollande, l'Empire, le Brandebourg et le Danemark (1701).
 
La longue guerre qui s'ensuivit se divise en trois périodes. Dans la première (1701-1703), la France obtient quelques succès ; dans la deuxième (1703-1709), elle est accablée par ses ennemis ; dans la troisième (1709-1713), elle se relève et obtient une paix honorable.
 
La France n'avait pas eu le temps de réparer ses pertes ; ses grands capitaines n'étaient plus : il ne restait que Catinant, Vendôme et Villars. Les coalisés, au contraire, avaient à leur tête Marlborough, homme d'État et grand capitaine de l'Angleterre, le prince Eugène, qui était au service de l'empereur, et Heinsius, grand ministre de [[w:Hollande|Hollande]].
;Première période
Louis XIV met trois armées en campagne : une aux Pays-Bas contre [[w:Marlborough|Marlborough]] ; la seconde en Italie contre le prince Eugène ; la troisième en Allemagne contre les Autrichiens.
 
En Italie, Vendôme remporte plusieurs victoires ; en Allemagne, Villars est vainqueur à Friedlingen (1702), puis à Hochstedt (1703) ; aux Pays-Bas, le maréchal Boufflers ne peut triompher des Anglais.
;Deuxième période
Bientôt la fortune se tourne contre la France. Tallard et Marsin, qui ont remplacé Villars en Allemagne, se font battre à Hochstedt par le prince Eugène et Marlborough réunis (1704). Dans le Nord, Villeroi perd toute son armée à Ramillies (1706) ; Vendôme est complètement battu à Oudenarde (1708) ; Lille est prise malgré la défense héroïque de Boufflers (1708). En Italie, la défaite de Turin (1706) se transforme en une véritable déroute. En Espagne, les Anglais prennent Gibraltar (1704), et Philippe V est chassé de la capitale.
 
Le terrible hiver de 1709 vient s'ajouter à la guerre pour plonger la France dans la misère.
;Négociations
Louis XIV s'humilia et demanda la paix. Les alliés acceptèrent, à la condition que Louis détrôna son petit-fils de ses propres mains pour mettre à sa place l'archiduc Charles, ce à quoi il répondit : « Puisqu'il faut faire la guerre, j'aime mieux la faire à mes ennemis qu'à mes enfants ! ». La lutte reprit et la France fut victorieuse à [[w:Malplaquet|Malplaquet]].
;[[w:Bataille de Malplaquet|Bataille de Malplaquet]]
[[Fichier:BattleOfMalplaquet.jpg|thumb|Carte de la bataille de Malplaquet]]
Les forces des coalisés, {{formatnum:86000}} hommes et 100 canons, surtout formés d'éléments autrichiens et néerlandais commandés conjointement par le duc de Marlborough et le prince Eugène, s'opposent à l'armée franco-bavaroise des [[w:Claude Louis Hector, duc de Villars|maréchaux Villars]] et [[w:Louis François de Boufflers|Boufflers]], forte de {{formatnum:75000}} hommes et de 80 canons. Les deux armées se mettent en position face à face, à portée de canon. Le 11 septembre à 9 h 00 du matin, [[w:Eugène de Savoie-Carignan|Eugène de Savoie]], avec l'appui du régiment prussien du [[w:Albrecht Konrad Finck von Finckenstein|comte von Finckenstein]], amorce une offensive sur l’aile gauche française. Il y a massé 83 bataillons et n’en laisse que 30 face à l’aile droite française qui, elle, en compte 70. L’idée directrice de ce plan est de forcer [[w:Claude Louis Hector, duc de Villars|Villars]] à engager ses réserves et ainsi à affaiblir son centre ; mais le maréchal français fait au contraire glisser sa première ligne, esquissant un demi-repli.
 
Sur l'autre aile les cuirassiers du [[w:Jean Guillaume Friso d'Orange|prince Jean-Guillaume d’Orange]] chargent une heure plus tard, et au prix de lourdes pertes parviennent à fixer les régiments du duc de Boufflers.
 
Marlborough et le prince Eugène redoublent leur attaque sur l'aile gauche des Français, cette fois avec l'appui du régiment du général Withers, contraignant Villars à dégarnir le centre pour les contrer. Vers 13h00, le maréchal de Villars, blessé au genou par une balle de [[w:mousquet|mousquet]], doit être évacué et confie l'intégralité du commandement au maréchal de Boufflers.
 
Lorsque l'infanterie britannique commandée par le [[w:George Hamilton (1er comte des Orcades)|comte Hamilton]] passe à l'attaque sur le centre ennemi affaibli, elle emporte toute la ligne de [[w:redan|redan]]s, forçant les escadrons de cavalerie de la [[w:maison du roi|maison du roi]], commandés par Guillaume François Gibert de Lhène à affronter la cavalerie du [[w:Charles Ier de Hesse-Cassel|prince de Hesse-Cassel]]. Le [[w:Louis François de Boufflers|maréchal de Boufflers]] prend lui-même le commandement du centre français et parvient à repousser six assauts ennemis depuis les redans, sans toutefois parvenir à les reprendre à cause des tirs de couverture des fusiliers britanniques. Vers 15h00, [[w:Louis François de Boufflers|Boufflers]] réalise qu'il ne peut plus l'emporter qu'au prix d'un bain de sang et préfère ordonner le repli.
 
Les coalisés ont essuyé de telles pertes au cours de leurs assauts successifs (plus de {{formatnum:21000}} hommes) qu'ils renoncent à harasser les Français.
 
=== Questionnaire ===
#Que contenait le testament de Charles II ? Que décida Louis XIV à ce sujet ?
#Quelles puissances comprenait la troisième coalition ? Comment se subdivise-t-elle ? Quels honneurs de guerre restaient à la France ? Quels étaient les chefs de la coalition ?
#Quels furent les théâtres de la guerre pendant la première période ? Quelles furent les principales victoires ?
#Où se battirent les français pendant la deuxième période ? Quelles furent les principales défaites ? Quel fléau vint s'ajouter à la guerre ?
#Quelles conditions de paix les coalisés demandèrent-ils à Louis XIV ? Que répondit-il ?
 
== Louis XIV — Dernières années ==
;Troisième période de la guerre d'Espagne
Dès 1710, les affaires semblent prendre une meilleure tournure : Vendôme gagne la bataille de Villaviciosa, qui rend Philippe V maître de l'Espagne ; l'année suivante, l'Angleterre se retire de la coalition en gardant Gibraltar pour profit. Cependant les Impériaux continuent la lutte et le redoutable prince Eugène assiège Landrecies, dont la reddition doit lui ouvrir la Champagne et la route de Paris.
;Victoire de Denain
Villars déroba sa marche aux Impériaux, les surprend à Denain et les taille en pièces (1712).
;Traité d'Utrech
La paix fut signée à Utrecht (1713), à Rastadt et à Bade (1714). La France conserva les limites des traités de Ryswick ; mais il fallut combler le port de Dunkerque et céder aux Anglais les colonies de Terre-Neuve, d'Acadie, d'Hudson et de Saint-Christophe. Gibraltar et Minorque furent laissés aux Anglais ; les Pays-Bas, Naples et le Milanais, à l'empereur d'Allemagne.
;Malheurs de famille
En moins de quatre ans, la mort moissonna quatre générations de roi. Le grand Dauphon, son fils unique, mourut de la petite vérole en 1711 ; le duc de Bourgogne, son petit-fils, mourut en 1712 ainsi que son épouse, le duc de Bretagne, leur fils aîné, les suivit de près dans la tombe ; il ne restait plus que le duc d'Anjou, frère cadet de ce dernier, encore fut-il à deux doigts du tombeau.
;Mort de Louis XIV
[[Fichier:Koning Lodewijk XV- Child.jpg|thumb|Portrait de Louis XV (1710-1774), âgé de cinq ans, assis sur son trône en grand costume royal par Hyacinthe Rigaud (1659-1743), 1715]]
Le 9 août 1715, au retour de [[w:Château de Marly|Marly]], le roi apparaît brusquement très abattu. Le 10, il se plaint d’une douleur à la jambe gauche que son premier médecin Fagon, attribue à une [[w:sciatique|sciatique]] et pour laquelle il préconise une médecine. Les jours passent, les nuits sont agitées, le roi se nourrit de moins en moins et il paraît à tous, de plus en plus affaibli. Le 21 août, il accepte la consultation collective de quatre docteurs de la [[w:faculté de médecine de Paris|faculté de médecine de Paris]] qui confirment la sciatique alors que la fièvre mine le malade et que la pourriture de la jambe devient apparente. Le samedi 24, la situation s’aggrave : la prétendue sciatique se révèle être une [[w:gangrène|gangrène]] sénile à la jambe contre laquelle les médecins sont impuissants. Le 26, après avoir pris son dîner au lit, qu’il ne quitte plus, il fait entrer son arrière-petit-fils, le petit dauphin, le futur roi [[w:Louis XV de France|Louis XV]], âgé de 5 ans et demi. Il lui adresse un discours dont les termes diffèrent selon que l’on se rapporte au marquis de Dangeau ou à Saint-Simon. Ses derniers conseils furent de ne pas l'imiter dans son goût pour les bâtiments, de soulager la misère de ses peuples, « ce que j'ai le regret de ne pas avoir fait » et de vivre en paix avec ses voisins. Il avoua même : « J'ai trop aimé la guerre ». Sur son lit de mort, il déclare aussi : « Je m'en vais mais l'État demeurera toujours ». La journée du 30 se passe dans une somnolence quasi constante. Le samedi 31, la nuit et la journée sont détestables. Il n’a que de rares instants de connaissance. La gangrène gagne le genou et toute la cuisse. On lui donne du remède que sa belle-fille, la [[w:Anne-Louise Bénédicte de Bourbon-Condé|duchesse du Maine]], a apporté et qui est excellent pour la petite vérole.
 
Mais le lendemain, 1{{er}} septembre [[w:1715|1715]], Louis XIV meurt à 8 h 15 du matin, entouré de ses courtisans, après cette agonie de plusieurs jours. Son règne aura duré 72 ans et 100 jours (54 années de règne effectif si on retire la période de la régence de 1643 à 1661).
 
Après que sa dépouille fut exposée durant 8 jours dans le salon de Mercure, il est transporté le 9 à [[w:basilique Saint-Denis|Saint-Denis]], où il est enterré, muni des sacrements de l'Église catholique, comme se doit de l'être le « roi très chrétien<ref>Roi très chrétien : qualificatif donné au roi de France. De la même façon, les rois d'Angleterre sont les « défenseurs de la foi », ceux d'Espagne les « rois catholiques ».</ref> ».
;Faits contemporains
Saint-Pétersbourg est fondé en 1703 par Pierre le Grand, sur la Néva. En 1704, Stanislas Leckzinski est élu roi de Pologne. L'électeur de Brandebourg, Frédéric-Guillaume, prend le titre de roi de Prusse (1713).
=== Questionnaire ===
#Quelles furent les conditions du traité d'Utrech ?
#Quels princes descendants de Louis XIV moururent avant lui ?
#Dans quelles conditions meurt Louis XIV ?
#Citez quelques faits contemporains de Louis XIV.
 
== Les grands hommes du règne de Louis XIV ==
;Siècle de Louis XIV
Louis XIV s'entoura d'artistes qui élevèrent et décorèrent les monuments de son règne ; sa cour de Versailles offrit une grande splendeur.
;Les ministres de Louis XIV
Dans son effort pour rendre la France prospère, Louis XIV s'entoura de ministres habiles, qui furent Colbert (1619-1683), Louvois (1641-1691), Vauban (1633-1707), Hugues de Lionne (1611-1671).
;Les généraux de Louis XIV
L'armée de Louis XIV fut commandée par Condé (1622-1686), Turenne (1611-1675), Vauban (1633-1707), Luxembourg (1628-1695), Catinat (1637-1712), Vendôme et Villars.
;Les marins de Louis XIV
Auprès de ces généraux prenaient place des marins comme Duquesne, Tourville, Duguay-Trouin, Jean-Bart, Jacques Cassard.
;Les grands écrivains — Première période
Au point de vue littéraire, le XVII{{e}} siècle se divise en deux parties : la première s'étend jusqu'au moment où Louis XIV prend en main le pouvoir ; la seconde comprend le règne personnel de ce prince. Pendant la première période, Richelieu avait fondé l'Académie française qui a exercé une grande influence sur la littérature du pays.
*Descartes (1596-1650) avait publié son ''[[s:Discours de la Méthode|Discours de la Méthode]]'' ;
*Pascal (1623-1662) avait écrit ses ''Provinciales et ses ''Pensées'' ;
*Corneille (1606-1684) publiait ses principaux chefs-d'œuvre : ''le Cid'', ''Horace'', ''Cinna'', ''Polyeucte''.
{{Boîte déroulante|titre=Extrait du ''Cid''|contenu=
<blockquote>
'''Don Diègue'''
<br>Rodrigue, enfin le ciel permet que je te voie !
<br>
'''Don Rodrigue'''
<br>Hélas !
<br>
'''Don Diègue'''
<br>Ne mêle point de soupirs à ma joie ;
<br>Laisse-moi prendre haleine afin de te louer.
<br>Ma valeur n’a point lieu de te désavouer ;
<br>Tu l’as bien imitée, et ton illustre audace
<br>Fait bien revivre en toi les héros de ma race ;
<br>C’est d’eux que tu descends, c’est de moi que tu viens ;
<br>Ton premier coup d’épée égale tous les miens ;
<br>Et d’une belle ardeur ta jeunesse animée
<br>Par cette grande épreuve atteint ma renommée.
<br>Appui de ma vieillesse, et comble de mon heur,
<br>Touche ces cheveux blancs à qui tu rends honneur ;
<br>Viens baiser cette joue, et reconnais la place
<br>Où fut empreint l’affront que ton courage efface.
<br>
'''Don Rodrigue'''
<br>L’honneur vous en est dû ; je ne pouvais pas moins
<br>Étant sorti de vous et nourri par vos soins.
<br>Je m’en tiens trop heureux, et mon âme est ravie
<br>Que mon coup d’essai plaise à qui je dois la vie ;
<br>Mais parmi vos plaisirs ne soyez point jaloux
<br>Si je m’ose à mon tour satisfaire après vous.
<br>Souffrez qu’en liberté mon désespoir éclate ;
<br>Assez et trop longtemps votre discours le flatte.
<br>Je ne me repens point de vous avoir servi ;
<br>Mais rendez-moi le bien que ce coup m’a ravi.
<br>Mon bras pour vous venger, armé contre ma flamme,
<br>Par ce coup glorieux m’a privé de mon âme.
<br>Ne me dites plus rien ; pour vous j’ai tout perdu :
<br>Ce que je vous devais, je vous l’ai bien rendu.
<br>
'''Don Diègue'''
<br>Porte, porte plus haut le fruit de ta victoire :
<br>Je t’ai donné la vie, et tu me rends ma gloire ;
<br>Et d’autant que l’honneur m’est plus cher que le jour,
<br>D’autant plus maintenant je te dois de retour.
<br>Mais d’un cœur magnanime éloigne ces faiblesses ;
<br>Nous n’avons qu’un honneur, il est tant de maîtresses !
<br>L’amour n’est qu’un plaisir, l’honneur est un devoir.
 
'''Don Rodrigue'''
<br>Ah ! que me dites-vous ?
 
'''Don Diègue'''
<br>Ce que tu dois savoir.
 
</blockquote>
— Corneille, ''[[s:Le Cid|Le Cid]]'', acte III, scène 4 : Don Diègue, don Rodrigue
}}
;Seconde période littéraire
Louis le Grand, parvenu au pouvoir, encouragea l'effort artistique. Citons :
*Molière (1622-1673), qui raille avec génie les vices et travers de la société dans des comédies immortelles, qui ont cependant été parfois censurées à l'époque pour les vives critiques qu'il adressait à l'Église catholique, religion d'État : ''L'Avare'', ''Le malade imaginaire'', ''Les femmes savantes'', ''Tartufe'', ''Don Juan'', ''Le misanthrope'', ''Le bourgeois gentilhomme'' ;
{{Boîte déroulante|titre=Extrait du ''Bourgeois gentilhomme''|contenu=
<blockquote>
<center>''Monsieur Jourdain, Deux Laquais, Maître de musique, Maître à danser, Violons, Musiciens et Danseurs.''</center>
 
'''Monsieur Jourdain'''<br>
Hé bien, Messieurs ? Qu’est-ce ? me ferez-vous voir votre petite drôlerie ?
 
'''Maître à danser'''<br>
Comment ? quelle petite drôlerie ?
 
'''Monsieur Jourdain'''<br>
Eh la… comment appelez-vous cela ? Votre prologue ou dialogue de chansons et de danse.
 
'''Maître à danser'''<br>
Ah ! ah !
 
'''Maître de musique'''<br>
Vous nous y voyez préparés.
 
'''Monsieur Jourdain'''<br>
Je vous ai fait un peu attendre, mais c’est que je me fais habiller aujourd’hui comme les gens de qualité ; et mon tailleur m’a envoyé des bas de soie que j’ai pensé ne mettre jamais.
 
'''Maître de musique'''<br>
Nous ne sommes ici que pour attendre votre loisir.
 
'''Monsieur Jourdain'''<br>
Je vous prie tous deux de ne vous point en aller, qu’on ne m’ait apporté mon habit, afin que vous me puissiez voir.
 
'''Maître à danser'''<br>
Tout ce qu’il vous plaira.
 
'''Monsieur Jourdain'''<br>
Vous me verrez équipé comme il faut, depuis les pieds jusqu’à la tête.
 
'''Maître de musique'''<br>
Nous n’en doutons point.
 
'''Monsieur Jourdain'''<br>
Je me suis fait faire cette indienne-ci.
 
'''Maître à danser'''<br>
Elle est fort belle.
 
'''Monsieur Jourdain'''<br>
Mon tailleur m’a dit que les gens de qualité étaient comme cela le matin.
 
'''Maître de musique'''<br>
Cela vous sied à merveille.
 
'''Monsieur Jourdain'''<br>
Laquais ! holà, mes deux laquais !
 
'''Premier laquais'''<br>
Que voulez-vous, Monsieur ?
 
'''Monsieur Jourdain'''<br>
Rien. C’est pour voir si vous m’entendez bien. (''Aux deux maîtres.'') Que dites-vous de mes livrées ?
 
'''Maître à danser'''<br>
Elles sont magnifiques.
 
'''Monsieur Jourdain'''. ''Il entr’ouvre sa robe, et fait voir un haut-de-chausses étroit de velours rouge, et une camisole de velours vert, dont il est vêtu.''<br>
Voici encore un petit déshabillé pour faire le matin mes exercices.
 
'''Maître de musique'''<br>
Il est galant.
 
'''Monsieur Jourdain'''<br>
Laquais !
 
'''Premier laquais'''<br>
Monsieur.
 
'''Monsieur Jourdain'''<br>
L’autre laquais !
 
'''Second laquais'''<br>
Monsieur.
 
'''Monsieur Jourdain'''<br>
Tenez ma robe. Me trouvez-vous bien comme cela ?
 
'''Maître à danser'''<br>
Fort bien. On ne peut pas mieux.
 
'''Monsieur Jourdain'''<br>
Voyons un peu votre affaire.
 
'''Maître de musique'''<br>
Je voudrais bien auparavant vous faire entendre un air qu’il vient de composer pour la sérénade que vous m’avez demandée. C’est un de mes écoliers, qui a pour ces sortes de choses un talent admirable.
 
'''Monsieur Jourdain'''<br>
Oui, mais il ne fallait pas faire faire cela par un écolier, et vous n’étiez pas trop bon vous-même pour cette besogne-là.
 
'''Maître de musique'''<br>
Il ne faut pas, Monsieur, que le nom d’écolier vous abuse. Ces sortes d’écoliers en savent autant que les plus grands maîtres, et l’air est aussi beau qu’il s’en puisse faire. Écoutez seulement.
 
'''Monsieur Jourdain'''<br>
Donnez-moi ma robe pour mieux entendre… Attendez, je crois que je serai mieux sans robe… Non ; redonnez-la-moi, cela ira mieux.
 
'''Musicien''', ''chantant'' :<br>
''Je languis nuit et jour, et mon mal est extrême,''<br>
''Depuis qu’à vos rigueurs vos beaux yeux m’ont soumis ;''<br>
''Si vous traitez ainsi, belle Iris, qui vous aime,''<br>
''Hélas ! que pourriez-vous faire à vos ennemis ?''
 
'''Monsieur Jourdain'''<br>
Cette chanson me semble un peu lugubre, elle endort, et je voudrais que vous la pussiez un peu ragaillardir par-ci, par-là.
 
'''Maître de musique'''<br>
Il faut, Monsieur, que l’air soit accommodé aux paroles.
 
'''Monsieur Jourdain'''<br>
On m’en apprit un tout à fait joli, il y a quelque temps. Attendez… Là… comment est-ce qu’il dit ?
 
'''Maître à danser'''<br>
Par ma foi ! je ne sais.
 
'''Monsieur Jourdain'''<br>
Il y a du mouton dedans.
 
'''Maître à danser'''<br>
Du mouton ?
 
'''Monsieur Jourdain'''<br>
Oui. Ah !<br>
<br>
(''Monsieur Jourdain chante'')<br>
<br>
''Je croyais Janneton''<br>
''Aussi douce que belle,''<br>
''Je croyais Janneton''<br>
''Plus douce qu’un mouton :''<br>
''Hélas ! hélas ! elle est cent fois,''<br>
''Mille fois plus cruelle,''<br>
''Que n’est le tigre aux bois.''<br>
<br>
N’est-il pas joli ?
 
'''Maître de musique'''<br>
Le plus joli du monde.
 
'''Maître à danser'''<br>
Et vous le chantez bien.
 
'''Monsieur Jourdain'''<br>
C’est sans avoir appris la musique.
 
'''Maître de musique'''<br>
Vous devriez l’apprendre, Monsieur, comme vous faites la danse. Ce sont deux arts qui ont une étroite liaison ensemble.
 
'''Maître à danser'''<br>
Et qui ouvrent l’esprit d’un homme aux belles choses.
 
'''Monsieur Jourdain'''<br>
Est-ce que les gens de qualité apprennent aussi la musique ?
 
'''Maître de musique'''<br>
Oui, Monsieur.
 
'''Monsieur Jourdain'''<br>
Je l’apprendrai donc. Mais je ne sais quel temps je pourrai prendre ; car, outre le Maître d’armes qui me montre, j’ai arrêté encore un Maître de philosophie, qui doit commencer ce matin.
</blockquote>
— Molière, ''[[s:Le Bourgeois gentilhomme (Imprimerie nationale)|Le Bourgeois gentilhomme]]'', acte I, scène II
}}
*La Fontaine (1621-1695), qui, dans ses fables, fait parler des bêtes, et donne de sages leçons par leur exemple ;
{{Boîte déroulante|titre=''La cigale et la fourmi''|contenu=
La cigale, ayant chanté<br>
Tout l'été,<br>
Se trouva fort dépourvue<br>
Quand la bise fut venue.<br>
Pas un seul petit morceau<br>
De mouche ou de vermisseau<br>
Elle alla crier famine<br>
Chez la fourmi sa voisine,<br>
La priant de lui prêter<br>
Quelque grain pour subsister<br>
Jusqu'à la saison nouvelle<br>
« Je vous paierai, lui dit-elle,<br>
Avant l’août, foi d'animal,<br>
Intérêt et principal. »<br>
La fourmi n'est pas prêteuse ;<br>
C'est là son moindre défaut.<br>
« Que faisiez-vous au temps chaud ?<br>
Dit-elle à cette emprunteuse.<br>
Nuit et jour à tout venant<br>
Je chantais, ne vous déplaise.<br>
— Vous chantiez ? j'en suis fort aise.<br>
Eh bien : dansez maintenant. »<br>
}}
*Racine (1639-1699), qui a laissé les tragédies d’''Andromaque'', de ''Britannicus'', de ''Phèdre'', d’''Esther'' et d'''Athalie'', et la comédie des ''Plaideurs'' ;
{{Boîte déroulante|titre=Extrait d'''Andromaque''|contenu=
<blockquote>
'''Oreste'''<br>
 
Oui, puisque je retrouve un ami si fidèle,<br>
 
Ma fortune va prendre une face nouvelle ;<br>
 
Et déjà son courroux semble s'être adouci<br>
 
Depuis qu'elle a pris soin de nous rejoindre ici.<br>
 
Qui l'eût dit, qu'un rivage à mes vœux si funeste<br>
 
Présenterait d'abord Pylade aux yeux d'Oreste ?<br>
 
Qu'après plus de six mois que je t'avais perdu,<br>
 
A la cour de Pyrrhus tu me serais rendu ?<br>
 
'''Pylade'''<br>
 
J'en rends grâces au ciel qui, m'arrêtant sans cesse,<br>
 
Semblait m'avoir fermé le chemin de la Grèce,<br>
 
Depuis le jour fatal que la fureur des eaux<br>
 
Presque aux yeux de l'Epire écarta nos vaisseaux.<br>
 
Combien, dans cet exil, ai-je souffert d'alarmes !<br>
 
Combien à vos malheurs ai-je donné de larmes,<br>
 
Craignant toujours pour vous quelque nouveau danger<br>
 
Que ma triste amitié ne pouvait partager !<br>
 
Surtout je redoutais cette mélancolie<br>
 
Où j'ai vu si longtemps votre âme ensevelie.<br>
 
Je craignais que le ciel, par un cruel secours,<br>
 
Ne vous offrît la mort que vous cherchiez toujours.<br>
 
Mais je vous vois, Seigneur ; et si j'ose le dire,<br>
 
Un destin plus heureux vous conduit en Epire :<br>
 
Le pompeux appareil qui suit ici vos pas<br>
 
N'est point d'un malheureux qui cherche le trépas.
</blockquote>
— Racine, ''[[s:Andromaque|Andromaque]], acte I, scène 1
}}
*Boileau (1636-1711), qui écrivait l'''Art poétique'', où il donne de précieux conseils aux écrivains ;
*Bossuet (1636-1704), qui composa plusieurs ouvrages d'histoire et de philosophie ;
*Rochefoucauld, qui écrivit des ''Maximes'' ;
*la Bruyère, qui écrivit des ''Caractères'' ;
*Madame de Sévigné, qui écrivit des ''Lettres''.
;Les grands artistes
Louis XIV eut aussi des artistes. Dans la peinture, les noms les plus illustres sont ceux de Nicolas Poussin, Lesueur, Lebrun, Mignard, Claude Lorrain. Dans la sculpture, Puget, Girardon, Coysevox, les deux Couston. Dans l'architecture, Mansard, l'architecte du château de Versailles ; Perrault, l'auteur de la colonnade du Louvre ; Le Notre, dessinateur des résidences royales. Enfin, les graveurs Callot et Nanteuil, et le musicien Lulli.
;La cour de Versailles
Louis XIV avait fait construire le château de Versailles, où se tenait la cour. On y donnait des fêtes splendides : les plus grands seigneurs de France et de l'étranger, les personnages les plus illustres dans la guerre, les lettres et les arts, s'y pressaient pour obtenir les faveurs du roi.
;Le château de Versailles
Situé à [[w:Versailles|Versailles]], il fut la résidence des rois de France [[w:Louis XIV de France|Louis XIV]], [[w:Louis XV de France|Louis XV]] et [[w:Louis XVI de France|Louis XVI]]. Le roi et la cour y résidèrent de façon permanente du 6 mai [[w:1682|1682]] au 6 octobre [[w:1789|1789]], à l'exception des quelques années de la [[w:Régence|Régence]].
 
Situés au sud-ouest de Paris, dans la ville de [[w:Versailles|Versailles]] en [[w:France|France]], ce château et son domaine visaient à glorifier la [[w:monarchie|monarchie]] française.
 
Le château est constitué d'une succession d'éléments ayant une harmonie architecturale. Il s'étale sur {{formatnum:63154}} m² répartis en {{formatnum:2300}} pièces (dont {{formatnum:1000}} pièces de musée).
 
Le [[w:Parc de Versailles|parc du château de Versailles]] s'étend sur 715 ha (contre 8 000 avant la Révolution française, soit dix fois plus), dont 93 ha de jardins. Il comprend de nombreux éléments, dont le [[w:Petit Trianon|Petit]] et le [[w:Grand Trianon|Grand Trianon]], le [[w:hameau de la Reine|hameau de la Reine]], le Grand et le Petit Canal, une ménagerie, une [[w:Orangerie du château de Versailles|orangerie]] et la [[w:pièce d'eau des Suisses|pièce d'eau des Suisses]].
 
[[Fichier:Versailles Plan Jean Delagrive.jpg|thumb|center|900px|Plan du château de Versailles par Jean Delagrive, 1746]]
=== Questionnaire ===
#Quels furent les principaux ministres de Louis XIV ? ses généraux ? ses marins ?
#Quels sont les écrivains remarquables de la première période ? de la seconde ?
#Indiquez les principales œuvres de Racine?
#Quels furent les grands artistes de ce règne ?
#Quel aspect avait la cour du roi ?
 
== La mode sous Louis XIV ==
 
Dans le petit peuple, notamment dans les campagnes, le costume évolue très peu au cours des siècles. Pour mieux connaître les costumes populaires français à l’époque de Louis XIV, on peut observer des tableaux des frères Le Nain et de Jean Michelin.
Ligne 99 ⟶ 689 :
Au troisième acte du '''Bourgeois Gentilhomme''' (1669), Monsieur Jourdain s’est revêtu de l’habit à la dernière mode que vient de lui apporter son tailleur. En le voyant, sa servante Nicole est prise d’un tel fou-rire qu’elle est incapable de reprendre son calme, malgré les menaces de son maître. C’est la plus belle scène du fou-rire du théâtre français.
 
== Question de récapitulation ==
== '''Pour en savoir plus sur le même thème''' ==
=== Première partie ===
#Que savez-vous sur Louis XIV ?
#Qui était Colbert ?
#Que fit-il pour la marine ?
#Comment Louvois s'illustra-t-il ?
#Que fit la Hollande pour sauver son indépendance ?
#Quelles victoires remporta Condé ?
#Quelle fut la plus belle campagne de Turenne ?
=== Deuxième partie ===
#Quelles furent les causes de la seconde coalition ?
#Quelles victoires navales remportèrent Duquesne et Tourville ?
#Que savez-vous de la révocation de l'édit de Nantes ?
#Quels traités ont terminé chaque guerre ?
#Rappelez les conditions des traités d'Utrecht et de Rastadt.
#Quels furent les grands écrivains du siècle de Louis XIV ?
#Nommez les peintres et les architectes les plus célèbres.
=== Troisième partie ===
#Que savez-vous sur Luxembourg ? Catinat ? Villars ? sur les chambres de réunion ? les Camisards ? l'hôtel des Invalides ? le titre de stathouder ?
#Qu'est-ce que le droit de dévolution ? les digues de Hollande ? la cour du roi ?
 
== Tableau synoptique des premières guerres de Louis XIV ==
 
{| class="wikitable" border="1"
| '''Guerre de Flandre'''<br>(1667-1668)
| ''Cause :''
*à la mort de Philippe IV, Louis XIV réclame le Brabant, la Flandre et la Franche-Comté en vertu du droit de dévolution.
''Préparatifs :''
*Hugues de Lionne s'assure des alliés, ou obtient la neutralité des voisins.
''Opérations militaires :''
*en Flandre : Charleroi, Tournay, Douai, Lille tombent au pouvoir de Turenne ;
*en Franche-Comté : Condé s'empare de la Franche-Comté en trois semaines.
|-{{ligne grise}}
| '''Guerre de Hollande'''<br>(1672)
| ''Causes :''
*dans la guerre précédente, les Hollandais avaient arrêté Louis XIV par la triple alliance. Ils ruinaient le commerce français par des taxes douanières très élevées, ce qui mécontentait les commerçants.
''Préparatifs :''
*Hugues de Lionne réussit à dissoudre la triple alliance.
''Opérations militaires :''
*en Hollande : Louis XIV franchit le Rhin et s'empare de la Hollande.
''Négociations :''
*les Hollandais demandent la paix ; ils offrent leurs places sur le Rhin et la rive gauche du cours inférieur de la Meuse. Louis XIV refuse.
''Résultats :''
*Guillaume d'Orange est nommé ''stathouder'' ; il ensevelit son pays sous les eaux et forme la 1<sup>ère</sup> coalition.
|-----
| '''Première coalition'''<br>(1673-1678)
| ''Coalisés :'' Hollande, Empire, Espagne, Lorraine, Brandebourg.<br>
''Opérations militaires :''
*aux Pays-Bas : Louis XIV prend Maastricht ; Condé est victorieux à Senet ;
*dans l'est : Louis XIV aidé de Vauban s'empare de la Franche-Comté ;
*sur le Rhin : les Allemands pénètrent en Alsace ; Turenne à Turkheime leur fait repasser le Rhin ;
*Turenne est tué à Salzbach (1675). Condé qui le remplace délivre l'Alsace envahie ;
*sur mer : Duquesne est vainqueur de Ruytier près de Stromboli, d'Agosta et de Palerme.
''Résultats :''
*le traité de Nimègue donne à la France la Franche-Comté et plusieurs villes de Flandre.
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== Tableau synoptique des deux dernières coalitions, sous Louis XIV ==
 
{| class="wikitable" border="1"
| '''Grande coalition'''<br>(1686-1697)
| ''Causes :''
*chambres de réunion, révocation de l'édit de Nantes, despotisme de Louis XIV.
''Coalisés :''
*la ligue d'Augsbourg est formée de tous les princes de l'Europe.
''Opérations militaires :''
*sur mer : Tourville bat plusieurs fois les flottes anglaise (1690) ; il est vaincu à la Hogue (1692), prend sa revanche à Lagos (1693). Duguay-Trouin, Forbin, Jean-Bart remportent de brillants succès ;
*aux Pays-Bas : Luxembourg est vainqueur des Hollandais et des Allemands à Fleurus (1690), à Steinkerque (1692), à Nerwinde (1693) ;
*en Espagne : Vendôme s'empare de Barcelone ;
*en Italie : Catinat bat Victor-Amédée et les Espagnols à Staffarde (1690) et à la Marsaille (1693).
''Résultats :''
*la paix de Ryswick (1697) assure à la France Strasbourg et Pondichéry. Guillaume est reconnu roi d'Angleterre.
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| '''Guerre de succession d'Espagne ou troisième coalition'''<br>(1701-1713)
| ''Causes :''
*testament de Charles II en faveur du duc d'Anjou ; opposition de l'Europe.
''Coalisés :''
*la ligue de la Haye (1701) comprend l'Angleterre, la Hollande, l'Empire, le Brandebourg, le Danemark.
''1{{ère}} période, succès (1701-1704) :''
*en Italie : Vendôme est vainqueur dans le Milanais ;
*en Allemagne, Villars bat les Impériaux à Friedlingen (1702) et à Hoschstedt (1703) ; Tallard est vainqueur à Spire.
''2{{e}} période, revers (1704-1710) :''
*en Allemagne : Tallard et Marsin sont battus à Hochstedt (1704) par Eugène et Marlborough ;
*en Italie : Marsin et la Feuillade sont vaincus à Turin (1706) par Eugène ;
*en Espagne : Berwick triomphe à Almanza (1707) ;
*sur le Rhin : Villars bat plusieurs fois les Impériaux (1707) ;
*en Belgique : Vendôme est battu à Oudenarde (1708) par Eugène et Marlborough ; Lille est perdu malgré Boufflers ; Villars perd à Malplaquet (1709).
''Négociations :''
*Louis XIV demande la paix, mais les conditions demandées par ses ennemis ne lui conviennent pas ; il refuse et la guerre recommence.
''3{{e}} période, succès (1710-1712) :''
*en Espagne : Vendôme est vainqueur à Villaviciosa (1710). L'Angleterre se retire de la coalition ;
*au Nord : Villars attaque Eugène à Denain (1712), le bat et s'empare de plusieurs places.
''Résultats :''
*par le traité d'Utrecht (1713), Philippe V est reconnu roi d'Espagne et des colonies ; mais il cède les Pays-Bas, le Milanais, Naples et la Sardaigne à l'empereur, Gibraltar et Minorque à l'Angleterre, la Sicile au duc de Savoie ;
*la France perd Terre-Neuve, l'Acadie, la baie d'Hudson.
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== Notes ==
On peut consulter: '''Vêtements''' (pourquoi s'habille-t-on?); '''Textiles''' ; '''Fils et tissus'''; '''Costumes''' (leur évolution au cours des siècles)
<references/>
 
[[Catégorie:MinilivresHistoire de France (livre)]]
[[Catégorie:Histoire]]