« Philosophie/Une brève introduction/Le mot « philosophie » et ses usages » : différence entre les versions

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Cela nous permettra de mettre en place quelques éléments historiques (développés dans le [[../Origine de la philosophie|chapitre IV]]) et d'esquisser une première description de ce qu'est l'activité philosophique (objet des deux chapitres suivants).
 
== Origine duLe mot « Philosophie » ==
 
=== Son origine ===
 
Le mot « philosophie » est un mot d'origine grecque : il vient directement de φιλοσοφία (''philosophia''). Il se décompose en ''philo''- (verbe ''philein'' : ''aimer'', ''chercher'') d'une part, et, d'autre part, -''sophie'' (nom ''sophia'' : ''connaissance'', ''savoir'', ''sagesse''). Littéralement, la philosophie est l'amour de la sagesse ou du savoir.
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Platon a analysé ce sens d'amour/recherche, c'est-à-dire de [[Philosophie/Désir|désir]], en en faisant le mobile de l'activité même de philosopher (cet érotisme de la philosophie est ainsi le sujet du ''[[s:Le Banquet (Platon)|Banquet]]''). En ce sens, Platon est le véritable inventeur de la philosophie, puisqu'il est le premier à en fournir une définition et une théorisation approfondie. Pour Platon, le désir naturel nous excite à la recherche de la beauté, et, en premier lieu, la beauté qui se trouve dans les choses sensibles, en particulier dans les beaux corps. Mais ce désir est finalement déçu par l'inconsistance de ses objets : celle-ci lui fait sentir la vacuité du devenir et l'impossibilité d'y trouver une satisfaction complète. Nous sommes alors portés à désirer des biens d'un autre ordre, des biens véritables, véritables objets de nos désirs, dont le monde sensible n'est qu'un reflet ou une manière d'être. Bien après Platon, [[s:Auteur:Baruch Spinoza|Spinoza]] a écrit à ce sujet, dans son ''[[s:Traité de la réforme de l'entendement|Traité de la réforme de l'entendement]]'' (§1.) :
:« Quand l'expérience m'eut appris que tous les événements ordinaires de la vie sont vains et futiles, voyant que tout ce qui était pour moi cause ou objet de crainte ne contenait rien de bon ni de mauvais en soi, mais dans la seule mesure où l'âme en était émue, je me décidai en fin de compte à rechercher s'il n'existait pas un bien véritable et qui pût se communiquer, quelque chose enfin dont la découverte et l'acquisition me procurerait pour l'éternité la jouissance d'une joie suprême et incessante. »
 
=== Ce qu'il nous apprend ===
 
On voit que l'origine du mot « philosophie » nous en apprend déjà beaucoup, même si nous ne pouvons pas, pour le moment, en tirer de conclusions définitives. Essayons d'ordonner un peu les idées que nous avons rencontrées :