« États généraux du multilinguisme dans les outre-mer/Thématiques/Le rôle des langues dans la construction d'une identité commune » : différence entre les versions

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Il s’agissait ici de réfléchir à la coexistence harmonieuse des langues, à la circulation des idées, au passage d’une langue à l’autre, et de penser le commun comme désir de vivre ensemble, de partager et de transmettre la diversité des richesses d’un territoire.
 
==IntroductionTable-ronde==
 
===Introduction===
 
:''Avant d’inviter les intervenants à prendre place sur l’estrade, nous allons commencer en image, aujourd’hui, car c’est Françoise Vergès qui va introduire cette thématique sur le rôle des langues dans la construction d’une identité commune. Françoise Vergès n’a pas pu se libérer pour être présente parmi nous, elle a donc enregistré un message. Certains d’entre vous savent peut-être qu’elle s’est rendue en [[w:Guyane|Guyane]] récemment, dans le cadre du rapport qu’elle a remis à la ministre de l’outre-mer sur les expositions coloniales, rapport qui contient des préconisations sur la collecte en Guyane du patrimoine oral, en commençant par les langues amérindiennes et en ayant le projet de s’élargir à d’autres langues. Et je dois vous dire qu’elle a pris connaissance avec beaucoup d’intérêt de l’étude action qui a été lancée par la [http://www.guyane.culture.gouv.fr/ direction des affaires culturelles de Guyane], sur la faisabilité d’un pôle linguistique en Guyane. Donc nous espérons que ces ruisseaux qui viennent de part et d’autre, pourront à un moment construire un fleuve commun, surtout en Guyane, un fleuve, ça doit être possible ! ''
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:''Je vais maintenant demander à Florence Pizzorni et à Daniel Maximin de nous rejoindre sur l’estrade. Florence Pizzorni est chercheur et travaille au Mucem à Marseille, et Daniel Maximin est le commissaire de cette année des outre-mer.''
 
===Expert 2 : [http://www.flickr.com/people/florence_pizzorni/ Florence Pizzorni] ([[w:Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée|Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée]])===
[[File:Florence Pizzorni.png|thumb|Florence Pizzorni]]
 
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:''Merci beaucoup Florence. Daniel Maximin, tu l’as compris, Daniel, le rôle difficile qu’on a confié à la personne qui conclut ces tables rondes plénières, c’est de donner le point de vue d’une institution dans laquelle il travaille, sur la thématique de la plénière.''
 
===Représentant de l'institution : [[w:Daniel Maximin|Daniel Maximin]] (Commissariat de l'année de l'outre-mer)===
[[File:Daniel Maximin.png|thumb|Daniel Maximin]]
 
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Merci
 
==Restitution des ateliers==
==Vos réactions sur cette table ronde==
===Collecter, présenter, partager : pratiques linguistiques et de traduction dans les institutions patrimoniales===
 
*Modérateur : Michel Alessio (Délégation générale à la langue française et aux langues de France)
 
Je parle de l’atelier « collecter, présenter, partager : pratiques linguistiques et de traduction dans les institutions patrimoniales ». Par institutions patrimoniales, on entend musées, bibliothèques et centres d’archives. Je rends hommage à l’esprit de synthèse de [http://www.transeuropeennes.eu/fr/auteurs/51 Ghislaine Glasson Deschaumes] qui a très rapidement ramassé les idées émises au cours de l’atelier, lequel s’est inscrit dans la suite de l’enquête « pratiques linguistiques et de traduction dans les institutions patrimoniales d’outre-mer » réalisée en amont des EGM et dont les résultats seront formalisés début 2012.
L’atelier a porté sur les pratiques linguistiques notamment au stade de la collecte et de la constitution des fonds, de la présentation de l’offre au public, de la prise en compte des acteurs locaux. Il a rappelé la nécessité d’envisager le patrimoine dans sa diversité comme une question du présent et de ne pas le dissocier des enjeux de création artistique.
La situation connaît quelques limites au déploiement du plurilinguisme. Les dimensions linguistiques et de traduction sont insuffisamment prises en compte dans les musées, centres d’archives et bibliothèques. Les métropolitains qui s’installent dans les territoires d’outre-mer font souvent preuve de peu d’intérêt pour le patrimoine local. Un certain monolinguisme prédomine dans les institutions patrimoniales et, avec lui, des méthodes de catégorisation des savoirs et de description des réalités, si bien ou si mal que la présentation des patrimoines des populations ultramarines est souvent esthétisée, construite de l’extérieur sans prendre en compte les savoirs de ces populations sur elles-mêmes ni valoriser le récit qu’elles font d’elles-mêmes. Les professionnels se trouvent donc souvent démunis lorsqu’ils veulent prendre en compte la diversité des langues sur un territoire donné.
Il y a, en même temps, des potentiels. Il existe une authentique réflexion des professionnels des musées, bibliothèques et centres d’archives sur la nécessité d’ouvrir leurs institutions aux langues parlées sur les territoires où ils exercent. Des dynamiques positives émergent, notamment dans les coopérations transfrontalières avec la création de réseaux régionaux ne passant pas nécessairement par la métropole. On a donné l’exemple du réseau des musées amazoniens.
Les recommandations de l’atelier sont une invitation aux états généraux à être plus rebelles et imaginatifs, sont aussi une invite à agir à différents niveaux. Au niveau des institutions patrimoniales, d’abord il faut placer l’homme dans le présent au cœur des processus patrimoniaux. Pas les objets. La prise en compte du multilinguisme est un projet de société.
Les institutions patrimoniales d’outre-mer ne peuvent ignorer la pluralité des langues. Elles sont invitées à utiliser l’ensemble des moyens à leur disposition, les moyens traditionnels comme les nouveaux.
Les langues au musée, c’est la parole et pas seulement l’écrit. C’est sous cet angle vivant qu’il faut faire de la langue un objet patrimonial au musée, non pas en la muséifiant, mais en l’incarnant, en lui donnant voix.
Il faut ouvrir des espaces plurilingues dans les institutions patrimoniales pour donner accès au patrimoine pour tous.
Les populations locales doivent être associées à l’enrichissement et à la connaissance des collections et des fonds comme au développement de la mémoire locale à travers, par exemple, la collecte d’archives orales dans toutes les langues.
Le plurilinguisme dans les institutions patrimoniales suppose un effort pour rendre les fonds et collections accessibles aux populations locales et pas seulement aux touristes.
Au niveau des populations locales, précisément maintenant au niveau des citoyens, les habitants d’un territoire sont pleinement légitimes à faire patrimoine et doivent être valorisés comme acteurs des processus de patrimonialisation pour construire par eux-mêmes le savoir sur eux-mêmes. Très important. Détenteurs d’archives, ils ont aussi un rôle de conservation et de transmission.
Les métropolitains présents sur un territoire ultramarin sont invités à faire la démarche d’aller vers les langues et patrimoines locaux.
Au niveau des pouvoirs publics, ministère de la culture maintenant, il est recommandé de valoriser davantage les patrimoines d’outre-mer et de développer, dans les formations patrimoniales, au niveau général, cette dimension. De valoriser les acteurs patrimoniaux locaux dans leurs rôles pour constituer des collections de valeur nationale et universelle à partir d’un ancrage local. Adapter les modes de classement et de catégorisation des savoirs aux langues et cultures d’outre-mer, favoriser et appuyer la mise en réseau des institutions patrimoniales qui souhaitent travailler au niveau local et régional.
Enfin, au niveau des collectivités territoriales, il s’agirait d’orienter leur politique patrimoniale vers la prise en compte de la diversité des langues et des patrimoines d’outre-mer non pas seulement pour sauvegarder les langues, mais pour faire société, pour construire le commun. Donc former des fonctionnaires territoriaux œuvrant dans les institutions patrimoniales aux langues locales et aux processus de traduction. Favoriser les mécanismes de participation des populations locales aux processus de patrimonialisation. Favoriser, par conséquent, l’émergence de musées, bibliothèques et centres d’archives plurilingues.
 
===Traduire pour exister ? Le point de vue des auteurs, des traducteurs et des éditeurs===
 
*Florent Charbonnier ([http://www.caraibeditions.fr/index.php Caraïbéditions] Guadeloupe)
 
J’ai animé l’atelier « Traduire pour exister. Le point de vue des auteurs, des traducteurs et des éditeurs ». Comme vous pourrez le constater, il y a différentes préconisations et constats qui ont déjà été faits dans d’autres ateliers.
Mais nous sommes tombés d’accord sur le fait qu’il y avait une nécessité absolue de mettre en place une politique linguistique qui donne naissance à une structure centralisatrice, c’est très important, dans chaque département, notamment.
Nous avons étudié ce qui devait être fait en amont et en aval de la mise en place de cette structure de défense de la langue et des intérêts de la langue. Cette structure pourrait être mixte, dépendre de l’État notamment et d’une collectivité territoriale.
Au sein de cette structure, il y aurait un pôle traduction, et c’est ce qui nous intéresse ici particulièrement, un pôle observation et cette structure servirait également d’interface entre les différentes administrations et collectivités telles que les [[w:Direction régionale des Affaires culturelles|directions des affaires culturelles]], les [[w:Institut universitaire de formation des maîtres|instituts universitaires de formation des maîtres]], les universités, les [[w:Conseil régional (France)|conseils régionaux]], [[w:Conseil général (France)|généraux]], le [[w:Centre national du Livre|centre national du livre]], etc. donc la mission proprement dite d’une telle structure pour laquelle on n’a pas réussi à se mettre d’accord sur le nom, aurait en charge la formation des traducteurs et des professeurs.
Beaucoup ont insisté sur la formation des traducteurs. Différentes hypothèses ont été émises, donc il y a quelque chose à creuser, mais il est vrai qu’il est nécessaire que tout un chacun ne puisse pas s’autoproclamer traducteur.
Cette structure aurait aussi en charge une charte des traducteurs au sens large du terme, un transfert des compétences, aurait aussi à sa charge une uniformisation des langues, notamment au niveau de la graphie ou autre.
Nous avons bien sûr déterminé en quoi cette structure, sur quels choix et quels types de supports elle pourrait œuvrer et, comme on a pu le voir dans d’autres ateliers, les supports appréhendés seraient bien évidemment le livre, l’audio, mais aussi des doublages de journaux télévisés ou de films, des bandes magnétiques dans les musées en créole de façon systématique comme on peut l’avoir dans certains musées en diverses langues ou autres.
On a également déterminé ce que pourraient être les cibles sur lesquelles travaillerait cette structure, les cibles étant les personnes vers qui se serait tourné l’essentiel du travail de structure. Il y aurait les enfants bien évidemment, les élèves, les visiteurs des départements en question, les immigrés ou autres. Et il a été fait référence à plusieurs reprises à la fameuse [[w:Charte de la langue française|loi 101]] au [[w:Québec|Québec]] qui permet notamment un double affichage français anglais, partout, dans le métro, dans le train, dans les administrations ou autres.
Tout cela contribuerait au développement des thématiques dans différents domaines. Bien sûr pédagogiques, cela va de soi, les manuels, les dictionnaires et autres ; culturels, démonstration artistique ; le domaine scientifique aussi qui a été largement appréhendé, le domaine signalétique et administratif concernerait aussi tous les supports administratifs dont tout un chacun peut avoir besoin à la poste, à l’hôpital ou dans les administrations.
Et il y a à noter que la traduction devrait se faire dans les deux sens, il y a de l’intraduction et de l’extraduction et il est bon de rappeler que pour qu’une langue survive, notamment une langue régionale, il faut qu’elle puisse vivre et se développer et se faire connaître et être pratiquée non seulement à l’intérieur de ses frontières propres, mais aussi à l’extérieur de celles-ci.
Et enfin, on a parlé des écueils qui pouvaient naître d’une telle structure puisqu’elle existe déjà notamment en Alsace et on a pu étudier très rapidement ce que pouvaient être les écueils d’une telle structure.
 
===Le rôle indispensable des médias audiovisuels dans la construction d’une identité commune===
[[Catégorie:États généraux du multilinguisme dans les outre-mer]]
 
*Rapporteur : [http://www.rfi.fr/taxonomy/emission/85 Yvan Amar] ([[w:Radio France internationale|radio France internationale]])
 
Je vais vous parler du « rôle indispensable des médias audiovisuels dans la construction d’une identité commune » puisque c’était le titre officiel de cet atelier et qu’on recommande d’être bref, je vais essayer de l'être, sinon vif comme l’éclair parce que j’en serais bien incapable au bout de deux jours d’états généraux, du moins bref comme l’éclair, éclairant comme l’éclair, je n’ose y songer, mais on peut toujours rêver.
==Vos compléments d'informations et commentaires==
En tout cas, dans cet atelier, qu’a-t-on remarqué ? Que la plupart des gens, pour ne pas dire l’unanimité, a souligné une très forte sous représentation des langues de l’outre-mer dans les médias. Et quand je dis sous représentation, 95% de l’atelier a tourné autour des problèmes des créoles et, par défaut, on pouvait presque en conclure que les autres langues que les créoles, les autres langues d’outre-mer étaient pratiquement absentes de tous les médias.
Bien sûr il y a un certain nombre d’exceptions à cette règle qui ont été soulignées avec beaucoup de bonheur, notamment une radio qui s’appelle [http://www.wmaker.net/radioudl973/Un-peu-d-info-sur-la-radio-UDL_a9.html UDL] à [[w:Saint-Laurent-du-Maroni|Saint-Laurent du Maroni]] et qui, en corollaire, donne un aspect très positif sur l’expression et l’exposition qu’elle donne à des langues, le [[w:Ndjuka (langue)|ndjuka]] au départ et le [[w:Saramaka (langue)|saramaka]] par la suite, ce qui en fait une sorte d’espace à la fois d’identité et de visibilité qui est visiblement extrêmement apprécié.
Donc, sous représentation des langues.
Ensuite, ce qui a été également unanimement souligné, c’est une grosse sous représentation des outre-mer eux-mêmes dans les médias nationaux. Comme si ces médias parlaient beaucoup plus du quotidien de la métropole que du quotidien de sa périphérie, d’une certaine façon, et qu’on ne parlait des outre-mer que quand ça se passait mal, c’est-à-dire quand il y a des catastrophes naturelles ou des épidémies. En gros, on en parle pour [[w:Chikungunya|Chikungunya]] ou pour les cyclones, ce qui n’est pas la meilleure façon d’en parler.
En troisième lieu, on a vu que les problématiques dominantes étaient celles des créoles et on a relevé, d’une certaine façon, ce que j’appellerai un effet pervers d’une plus grande visibilité des créoles. Les créoles étant totalement absents des médias avant 1981, c’est-à-dire à l’époque du monopole. Après 1981, il y a eu un espèce d’appel d’air explosif qui a fait que les créoles se sont répandus sur un certain nombre de médias privés associatifs ou commerciaux, surtout associatifs, ça a eu comme contrecoup que les services publics ont pris cette demande en compte et que le créole a commencé à avoir une certaine visibilité dans le service public que ce soit de la radio ou de la télévision, en continuant bien sûr à s’exprimer sur des médias privés. Mais ce qui a été relevé aussi, c’est que ces médias qu’ils soient privés ou publics, mais surtout privés, donnent une libre parole à la fois à des journalistes amateurs ou professionnels et c’est vrai que très souvent il s’agit de bénévoles, et donnent aussi la parole aux auditeurs. Ce qui fait que circule sur ces médias un créole, quelles qu’en soient ses origines, qui n’est pas toujours maîtrisé et dont on regrette de temps en temps que, justement, il ne soit plus très réglé. Et, qu’on le veuille ou non, l’exposition du créole sur les médias donne une image d’une certaine normalisation, ou disons normation, du créole. Laquelle ?
Eh bien, ça va amener un certain nombre de recommandations assez simples.
D’abord, comment faire pour qu’il y ait une plus grande visibilité des outre-mer en général sur les médias, notamment les médias nationaux et notamment le service public ? Deuxièmement, comment faire pour qu’il y ait une plus grande visibilité des langues d’outre-mer sur ces mêmes médias ? Troisièmement, comment, je ne dirais pas défendre le créole, mais comment faire pour que les gens qui dirigent ces radios et les gens qui ont la parole sur ces radios et donc donnent la parole aux autres, aient une maîtrise suffisante à la fois de leur métier et de leur idiome pour pouvoir faire écouter un créole qui soit conforme à un certain nombre de normes ?
Donc il serait bon d’alimenter un fond de formation des journalistes, des animateurs, des gens de média, dans leur langue. Puisque par exemple, on a beaucoup regretté qu’à propos d’une radio très connue à la Réunion, qui est [http://www.freedom.fr/ Radio Freedom], il semble que les animateurs de Radio Freedom, selon les intervenants il y avait deux versions. Soit ils s’expriment totalement en français et ils donnent la parole en créole aux gens qui veulent la prendre, mais eux parlent en français. Soit, de façon très minoritaire, disait quelqu’un d’autre, ils parlent en créole. La plupart du temps, c’est en français. Comment faire pour que, justement, ils puissent distribuer la parole en créole, à ce moment-là, s’ils étaient mieux formés et s’il y avait plus de structures de formation des journalistes, ça serait préférable.
Et dernière recommandation, les gens aimeraient beaucoup, en tout cas ceux qui ont participé à cet atelier, qu’il y ait un fond de subventions pour des reportages et des documentaires sur la vie culturelle ou la vie en général des outre-mer.
 
==Recommandations==
* Favoriser la présence dans les médias locaux et nationaux de la réalité linguistique de l’outre-mer, dans toute sa diversité.
* Accorder une place plus importante et régulière à l’actualité et à la connaissance de l’outre-mer sur les médias nationaux.
* Former des journalistes et des animateurs à exercer les métiers du [[w:Journalisme|journalisme]] dans les langues de l’outre-mer.
* Créer un fonds pour la création de reportages et documentaires radio et télévision, dans les langues d’outre-mer.
* Créer des journaux télévisés et radiophoniques en langue régionale (diffusion précédant le journal en français), avec des rédactions différentes de celle du français (ne plus traduire les sujets du français, mais construire de vrais sujets en langue régionale).
* Encourager à la réalisation, la production, et la diffusion (en particulier par le sous-titrage en français) de films en langue régionale.
* Placer l’homme dans le présent, au cœur des processus patrimoniaux.
* Faire de la langue un objet patrimonial au musée, non pas en la muséifiant, mais en l’incarnant. Les langues au musée, c’est la parole, pas seulement l’écrit.
* Ouvrir des espaces plurilingues dans les institutions patrimoniales (bibliothèques, musées, archives) pour donner accès au patrimoine et favoriser l’émergence de musées, bibliothèques, centres d’archives plurilingues.
* Associer les populations concernées à l’enrichissement et à la connaissance des collections et des fonds, comme au développement de la mémoire locale (collecte d’archives orales dans toutes les langues). Détenteurs d’archives, ils ont aussi un rôle de conservation et de transmission :
** collecte et constitution des fonds ;
** présentation et accessibilité au public ;
** actions de médiation et événements.
* Le plurilinguisme dans les institutions patrimoniales suppose un effort pour rendre les fonds et collections accessibles aux populations locales, et pas seulement aux touristes.
* Valoriser davantage les patrimoines d’outre-mer et développer cette dimension dans les formations patrimoniales au niveau national, ainsi qu’une sensibilisation aux langues d’outre-mer.
* Valoriser les acteurs patrimoniaux locaux dans leur rôle pour constituer des collections de valeur nationale et universelle à partir d’un ancrage local.
* Former les fonctionnaires territoriaux œuvrant dans les institutions patrimoniales aux langues locales et aux processus de traduction.
* Adapter les modes de classement et de catégorisation des savoirs aux langues et cultures d’outre-mer.
* Favoriser et appuyer la mise en réseau des institutions patrimoniales qui souhaitent travailler aux niveaux local et régional (coopérations sud-sud, transfrontalières, etc.).
* Former les personnels détachés en outre-mer pour une meilleure approche et connaissance des territoires.
* Orienter les politiques patrimoniales des collectivités territoriales vers la prise en compte de la diversité des langues et des patrimoines d’outre-mer, non pas seulement pour sauvegarder les langues, mais pour faire société, pour construire le commun.
* Favoriser la circulation des savoirs, des œuvres, des imaginaires, sur le territoire national, dans les langues d’outre-mer par l’intermédiaire de l’Agence nationale de promotion des cultures ultramarines.