« Histoire de France/Les Mérovingiens » : différence entre les versions

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{{cadre|Chapitre II<br>'''Les Mérovingiens'''}}
 
;Introduction
Cette dynastie occupe le trône 332 ans<ref>En y comprenant les quatre rois qui, à partir de 420, ont régné avant Clovis.</ref>, de 420 à 752 ; elle fournit 32 rois dont 21 de Neustrie.
 
== Arbre généalogique ==
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== Clovis, conquête de la Gaule ==
[[Image:Ary Scheffer - Bataille de Tolbiac 496 .jpg|thumb|''Bataille de Tolbiac en 496'', peint par [[w:Ary Scheffer|Ary Scheffer]]]]
;Avènement de Clovis
[[Image:Chlodwigs taufe.jpg|thumb|''Le baptême de Clovis'', toile du XV{{e}} siècle du [[w:Maître de Saint Gilles|Maître de Saint Gilles]]]]
[[w:Clovis|Clovis]], fils de [[w:Childéric|Childéric]] et de la reine Basine, n'avait que 15 ans lorsqu'il fut élevé sur le pavois (481). Il ne régna d'abord que sur un petit territoire ; mais, jeune et intrépide, il entraîna bientôt ses compagnons d'armes à entreprendre la conquête des autres parties de la Gaule. Le pavois était un grand bouclier sur lequel se plaçait debout le roi franc nouvellement élu. On le promenait ainsi trois fois autour du camp aux acclamations des guerriers. Ces rois étaient choisis dans la famille de [[w:Mérovée|Mérovée]] dont les membres avaient le privilège de porter de longs cheveux, d'où le nom de rois chevelus.
 
Le pavois était un grand bouclier sur lequel se plaçait debout le roi franc nouvellement élu. On le promenait ainsi trois fois autour du camp aux acclamations des guerriers. Ces rois étaient choisis dans la famille de [[w:Mérovée|Mérovée]] dont les membres avaient le privilège de porter de longs cheveux, d'où le nom de rois chevelus.
;Bataille de Soissons
Clovis attaqua d'abord [[w:Syagrius|Syagrius]], dernier chef romain, le défit à [[w:Soissons|Soissons]] (486) et s'empara du territoire que les Romains possédaient encore en Gaule. Aussi habile que vaillant, le jeune roi cherchait à se concilier les peuples en ménageant les évêques et en respectant la religion des Gaulois, comme en témoigne le fait du vase de Reims.
;Vase de Reims
Après la bataille de Soissons, l'évêque de [[w:Reims|Reims]], saint Rémi, fit demander à Clovis un vase sacré pris dans une église : « Suis-nous jusqu'à Soissons, dit le roi au messager, c'est là que le partage doit se faire ». À Soissons, Clovis demanda le vase en sus de sa part ; tous accédèrent au désir de leur jeune chef, à l'exception d'un soldat qui frappa le vase d'un coup de hache, en disant : « Tu l'aurais si le sort te le donne ». Le roi supporta cette injure en silence, prit le vase à demi brisé et le renvoya à l'évêque. Mais un an après, faisant la revue de ses troupes, il trouva les armes de l'insolent en mauvais état : « Personne, lui dit-il, n'a des armes aussi mal tenues que les tiennes », et lui arrachant sa hache, il la jeta à terre. Comme le soldat se baissait pour la ramasser, Clovis leva sa francisque et lui fendit la tête en s'écriant : « Ainsi tu as fait au vase de Soissons ! ». Cette action inspira une grande crainte à tous ses soldats.
;Bataille de [[w:Tolbiac|Tolbiac]]
[[Image:Ary Scheffer - Bataille de Tolbiac 496 .jpg|thumb|''Bataille de Tolbiac en 496'', peint par [[w:Ary Scheffer|Ary Scheffer]]]]
Quelques années après, Clovis épousa une princesse chrétienne, Clotilde, nièce de Gondebaud, roi des Burgondes (493). Ce mariage préparait et devait amener bientôt la conversion de Clovis.
 
Quelques années après, Clovis épousa une princesse chrétienne, Clotilde, nièce de Gondebaud, roi des Burgondes (493). Ce mariage préparait et devait amener bientôt la conversion de Clovis.
Les [[w:Alamans|Alamans]], qui voulaient leur part des dépouilles de la Gaule firent irruption sur les terres des Francs. Clovis accourut, rencontra l'ennemi à Tolbiac, près de [[w:Cologne|Cologne]], et le tailla en pièces ; puis il embrassa le [[w:christianisme|christianisme]] (496).
 
;Conversion de Clovis
[[Image:Chlodwigs taufe.jpg|thumb|''Le baptême de Clovis'', toile du XV{{e}} siècle du [[w:Maître de Saint Gilles|Maître de Saint Gilles]]]]
La reine Clotilde exhortait souvent Clovis à se faire chrétien, mais celui-ci ne pouvait se résoudre à laisser ses idoles. Lorsque les soldats de Clovis se rencontrèrent à Tolbiac avec les bandes germaines, le choc fut terrible ; malgré leur courage, les Francs commençaient à plier et Clovis allait être vaincu. Face à un tel péril, il lève les yeux et les mains au ciel, et s'écrie : « Dieu de Clotilde, si tu me donnes la victoire, je me ferai chrétien ! ». Après la victoire, Clovis tint sa promesse ; il fut baptisé le jour de Noël.
 
;Nouvelles victoires
La nouvelle de la conversion de Clovis fut accompagnée des félicitations du pape [[w:Anastase|Anastase]], qui lui témoigna le désir qu'il avait de trouver en lui un puissant protecteur de l'Église. Clovis obligea [[w:Gondebaud|Gondebaud]]<ref>Clovis, en attaquant les Burgondes prétendait venger les parents de Clotilde que Gondebaud avait fait périr pour s'emparer du trône.</ref>, roi des Burgondes, à lui payer tribut (500), et [[w:Alaric|Alaric]], roi des [[w:Wisigoths|Wisigoths]], fut vaincu et tué à [[w:Vouillé|Vouillé]], près de [[w:Poitiers|Poitiers]] (507).
;Mort de Clovis
Clovis mourut à [[w:Paris|Paris]], en 511, à l'âge de 45 ans.
 
=== Questionnaire ===
#Quel âge avait Clovis à son avènement ? Comment se faisait chez les Francs l'inauguration d'un nouveau roi ?
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== Les descendants de Clovis, guerres civiles ==
[[Image:Clotilde partageant le royaume entre ses fils.jpg|thumb|''Partage du royaume franc entre les quatre fils de Clovis'', ''Grandes Chroniques de saint-Denis'']]
Après sa mort, Clovis laissait quatre fils, qui se partagèrent le royaume suivant la tradition franque : [[w:Childebert|Childebert]] devint roi de Paris, [[w:Clotaire|Clotaire]] de Soissons, [[w:Clodomir|Clodomir]] d'Orléans, et [[w:Thierry|Thierry]] de Metz. Chacun d'eux avait en même temps des provinces dans le midi de la Gaule.
[[Fichier:La division de la Gaule en 511.svg|thumb|Le royaume de Clovis partagé entre ses fils après sa mort]]
;Les fils de Clovis
Clovis laissait quatre fils, qui se partagèrent le royaume : [[w:Childebert|Childebert]] devint roi de Paris, [[w:Clotaire|Clotaire]] de Soissons, [[w:Clodomir|Clodomir]] d'Orléans, et [[w:Thierry|Thierry]] de Metz. Chacun d'eux avait en même temps des provinces dans le midi de la Gaule.
;Guerre contre les Burgondes
Les fils de Clovis attaquèrent le roi des Burgondes, [[w:Sigismond|Sigismond]], fils de Gondebaud et le firent périr ; mais Clodomir d'Orléans fut tué à [[w:Vézeronce|Vézeronce]], en 524, et ses enfants, recueillis par Clotilde leur aïeule, furent bientôt massacrés par leurs oncles, Clotaire et Childebert.
 
;Meurtre des enfants de Clodomir
Clodomir étant mort, Clothaire et Childebert résolurent de faire mourir ses enfants, afin de s'emparer des États de leur frère. Ils envoyèrent donc à la reine mère un message conçu en ces termes : « Envoie-nous les enfants de notre frère, afin que nous les élevions au trône ». Clotilde, remplie de joie, envoya ses petit-fils à leurs oncles. Alors un messager fut envoyé à la reine pour lui présenter une épée nue et des ciseaux. C'était la mort ou le cloître : « Plutôt morts que tondus », s'écria la malheureuse reine égarée par la douleur. Le messager rapporta aux deux rois ce qu'il avait entendu ; aussitôt Clotaire se jeta sur les enfants et en massacra deux impitoyablement ; le troisième, Clodoald, fut sauvé par des seigneurs francs (532). Il se consacra à Dieu et mourut au monastère de Saint-Cloud.
;Conquêtes
En 534, Childebert et Clotaire envahirent de nouveau la Bourgogne, battirent Gondemar frère de Sigismond et conquirent définitivement ce pays. Pendant ce temps, Thierry de Metz s'emparait de la Thuringe, puis faisait en Auvergne une guerre d'extermination.
 
Quelques années après, Childebert et Clotaire dirigeaient une expédition infructueuse contre les Wisigoths d'Espagne. Au retour, le roi Childebert et la reine [[w:Ultrogothe|Ultrogothe]] fondaient, en passant, l'[[w:Hôtel-Dieu|Hôtel-Dieu]] de Lyon.
 
;Clotaire I{{er}}, seul roi
Après la mort de Thierry et de Childebert, Clotaire fut seul maître du royaume (558). Son fils [[w:Chramme|Chramme]] s'étant révolté fut vaincu, et Clotaire eut la barbarie de faire brûler ce fils coupable, ainsi que sa femme et ses enfants, dans une chaumière de Bretagne où ce malheureux prince s'était réfugié avec sa famille.
 
Clotaire mourut bientôt après (561), en s'écriant, :dit-on, « QuelleHélas ! Quel est donc lace puissanceRoi du Roi des cieuxCiel qui fait mourir ainsi les plus grandspuissants roisRois de la Terre ?!<ref>Grégoire de Tours, ''Histoires'', livre IV, 21</ref> ». Il avait eu pour épouse [[w:Radegonde|Radegonde]], quiprincesse donnathuringienne àaujourd'hui unecanonisée courpour demi-barbareavoir fondé l'exempleabbaye Sainte-Croix de toutes les vertusPoitiers.
 
;Les quatre fils de Clotaire
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[[Fichier:La division de la Gaule en 511.svg|thumb|Le royaume de Clovis partagé entre ses fils après sa mort]].
Image:Le royaume des Francs en 561.svg|Le royaume des Francs en 561 après sa division en sous-royaumes.
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À la mort de Clotaire, ses fils se partagèrent de nouveau la monarchie franque : [[w:Caribert|Caribert]] eut Paris, [[w:Gontran|Gontran]] la Bourgogne, [[w:Chilpéric|Chilpéric]] la Neustrie et [[w:Sigibert|Sigibert]] l'Austrasie. Les deux premiers moururent sans laisser d'héritiers<ref>Le traité d'[[w:Andelot|Andelot]] (587) stipulait qu'à la mort de Gontran, la Bourgogne serait réunie au royaume d'Austrasie. Le même traité établissait la possession viagère des fiefs.</ref>, et alors la Gaule ne forma plus que deux royaumes : la Neustrie à l'ouest et l'Austrasie à l'est.
 
;Lutte entre la [[w:Neustrie|Neustrie]] et l'[[w:Austrasie|Austrasie]]
La Neustrie était peuplée de Gallo-Romains dont les mœurs s'étaient adoucies au contact de la société romaine ; l'Austrasie, où les Francs dominaient, avaient mieux conservé les mœurs barbares et les coutumes de la [[w:Germanie|Germanie]]. Cette diversité amena entre les deux peuples une rivalité sanglante qui dura plus d'un siècle et finit par le triomphe de l'Austrasie. Deux femmes célèbres par leurs crimes, commencèrent cette lute et l'excitèrent longtemps : [[w:Frédégonde|Frédégonde]], femme de Chilpéric, et Brunehaut, femme de Sigebert.
 
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Brunehaut était une reine aux passions violentes ; mais elle était bien supérieure à sa rivale par les qualités de l'esprit. Elle laissa aux peuples des Gaules un tel souvenir de génie et de grandeur que tout ce qui paraissait puissant et durable prenait le nom de cette reine ; les voies romaines de la Flandre, de l'Artois, de la Belgique s'appelaient encore, au XIII{{e}} siècle chaussées de Brunehaut.
 
;Clotaire II
Le fils de Chilpéric et de Frédégonde, Clotaire II, régna d'abord en Neustrie. En 613, il fit périr Brunehaut et réunit toute la Gaule sous son autorité.
;Dagobert I{{er}}
Dagobert, fils de Clotaire II, lui succéda, en 628, et régna avec gloire : il fit refleurir l'ordre et la justice dans son royaume ; les Alamans et les Saxons furent vaincus, et il força le duc de Bretagne à reconnaître son autorité.
 
Dagobert eut d'habiles ministres : Pépin de Landen, souche des Carolingiens, qui gouvernait l'Austrasie ; [[w:saint Éloi|saint Éloi]], d'abord orfèvre, puis évêque de Noyon, et saint Ouen, évêque de Rouen. Il avait fait construire la basilique de Saint-Denis où il fut inhumé.
 
=== Questionnaire ===
#Comment finit le royaume des Burgondes ? Qui est-ce qui s'empara de la Thuringe ?