« États généraux du multilinguisme dans les outre-mer/Comité de suivi des EGM-OM » : différence entre les versions

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'''Introduction'''
 
[[w:Xavier North|Xavier North]] présente la [http://www.dglf.culture.gouv.fr/Actualites/Outre-mer_2011/Declaration_EGM-OM2.pdf « Déclaration de Cayenne »], document publié en janvier 2012, à l'issue des EGM-OM. L'ensemble des recommandations issues des ateliers et des débats conduits à l'occasion des EGM-OM y sont consignés.
 
Il s'agit d'un document de référence sur lequel pourront s'appuyer les travaux du « Comité de suivi », pour accompagner, collecter et diffuser régulièrement les informations concernant les applications concrètes des recommandations des EGM-OM dans les territoires.
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'''Présentation du wikilivre des états généraux du multilinguisme'''
 
La [[w:Délégation générale à la langue française et aux langues de France |DGLFLF]] a souhaité que l'élaboration et la publication des actes des EGM-OM fassent l'objet d'un travail collectif d'écriture, en partenariat avec [[w:Wikimedia|wikimédia]] France. Cette initiative originale contribue à la mise en œuvre concrète d'une recommandation des EGM-OM :
 
''« Mettre en place une action stratégique appuyée ou coordonnée par le ministère de la culture et de la communication en faveur du développement des pratiques d'écriture en langues de France sur [[w:Wikipédia|Wikipédia]], notamment à l'école, et encourager l'émergence de communautés de contributeurs sur les [[w:Territoire d'outre-mer en France|territoires d'outre-mer]]. »''
 
Certains participants expriment leurs craintes vis à vis d'un outil qui fonctionne sur une autorégulation. Ils évoquent un risque de transformation ou de déformation des propos institutionnels et des contenus issus des ateliers.
 
La DGLFLF considère qu'il est souhaitable d'enrichir collectivement les documents qu'elle a mis en ligne, par l'ajout de liens, de traductions, de bibliographies, etc, eux-mêmes destinés à renforcer la présence de contenus concernant les langues et cultures d'outre-mer sur Wikipédia. En effet, cet outil permet très facilement des déclinaisons plurilingues des pages [[w:Wikibooks|wikibooks]].
 
Wikimédia France et la DGLFLF sont à la disposition de ceux qui le souhaitent pour organiser des formations en présentiel ou à distance pour les participants au « Comité suivi », et des ateliers de sensibilisation et d'écriture dans tous les territoires.
Afin de répondre aux inquiétudes des participants, la DGLFLF créera dans chaque chapitre du wikilivre un paragraphe qui fera place aux commentaires des internautes, sans intervenir directement dans les textes.
La phrase d'entête choisie pour le wikilivre est la suivante : '''''« Sache, ô néophyte ! que le savoir est plus précieux que l'ambre pur et le corail blanc. Il vaut mieux que l'or sans mélange et le diamant sans altération. Pourquoi ? Parce que le savoir est l'unique fortune que l'on peut entièrement donner sans en rien la diminuer. »'''''<ref>[[w:Amadou Hampâté Bâ|Amadou Hampâté Bâ]], Sur les traces d'Amkoullel l'enfant peul, Babel n°452, Arles, Actes Sud, 1998, p.160-161</ref>
 
 
'''Adrienne Alix'''
 
Les associations wikimedia d'[[w:Amérique du sudSud|Amérique du Sud]] ont créé récemment une liste de discussion sur les langues natives d'Amérique du sud, l'éducation et l'équipent numérique.
 
A l'issue des EGM-OM, des personnes de la communauté [[w:Hmong|hmong]] de [[w:Guyane|Guyane]] ont manifesté le souhait de créer des dictionnaires sur wikipédia.
 
Pour introduire des langues d'outre-mer sur wikipédia, il faut qu'un groupe informel de locuteurs se constitue sur un incubateur, où sont présentes des dizaines de petites pousses de wikipédia. Pour le moment, seul le créole guadeloupéen est présent sur wikipédia. A partir du moment où une communauté produit des articles régulièrement, et de qualité, le « comité international des langues » de Wikimédia accorde un nom de domaine avec le préfixe de la langue concernée. Le rôle de Wikimédia France est d'accompagner ceux qui le souhaitent, où qu'ils soient, dans leurs projets.
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Cette première phase d'enquête a été conduite de Paris, essentiellement par courriel et par téléphone, ce qui donne lieu à une certaine insatisfaction du point de vue de la recherche et des acteurs concernés. La deuxième étape serait donc d'entrer en matière sur le terrain, d'affiner la réflexion dans une association des chercheurs et des partenaires (bibliothèques, centres d'archives, musées). Il ne s'agit pas d'une réflexion sur les langues en tant que patrimoine immatériel, mais sur les pratiques sociales et culturelles, et la façon dont le patrimoine se pense, ou ne se pense pas dans les langues d'outre-mer.
 
Il s'agirait d'engager avec la [[w:Direction des affaires culturelles océan Indien|DAC océan Indien]] et le [[http://www.ipapic.eu/ GIS IPAPIC]] une réflexion plus spécifique sur les bibliothèques, les langues et la traduction.
En [[w:Guadeloupe|Guadeloupe]] également, plusieurs personnes ont fait savoir qu'elles souhaitaient développer une réflexion collective sur la question des langues et du patrimoine, et sur les solutions pratiques à apporter.
Une discussion sera engagée avec les DAC et la DGLFLF pour envisager un accompagnement financier et institutionnel permettant la poursuite de l'enquête, et des journées d'études fin 2012 début 2013.
 
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*Engager un dialogue avec l'Éducation nationale sur la nécessité d'adapter pour les outre-mer le code de l'éducation, en y inscrivant, au-delà du créole, les autres langues maternelles
*faire des propositions concrètes dans le cadre du programme « Histoire des arts »
*Proposition d'accueillir une antenne de la DGLFLF en [[w:Polynésie française|Polynésie française]]
*Réaliser le bilan des initiatives de bilinguisme français + une langue de France parlée outre-mer, à l'école maternelle, primaire, et au collège. Les textes règlementaires qui existent depuis 2000/2003 devraient permettre, pour certaines langues, quasiment un enseignement bilingue de la maternelle au collège.
 
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*Cartels et matériel de communication traduits dans les musées relevant de la tutelle du MCC
*Médiations en langues de France, dans les musées et les « villes et pays d'art et d'histoire »
*Proposition reprise par le Ministre, issue du rapport de Françoise Vergès [[w:Françoise Vergès|Françoise Vergès]] sur la mémoire des expositions coloniales : Créer un réseau pour la collecte des traditions orales (corpus sonores, vidéos, etc.) en s'intéressant d'abord à un territoire ([[w:Awala -Yalimapo|Awala-Yalimapo]] et [[w:Saint -Laurent-du-Maroni|Saint-Laurent du Maroni]]), avec Thomas Mozard (anthropologie sociale et d'ethnologie, présent à Awala -Yalimapo) et d’autres en Guyane. Élaborer un programme sur un an, comportant une évaluation régulière et des réajustements à la fin de l’année. Un thème spécifique pourrait être choisi (ex : plantes médicinales ). Le service civique [[w:service civique|service civique]], interrogé dans le cadre du rapport, avait donné son accord pour soutenir ce travail.
 
 
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'''Polynésie française'''
 
Le Ministre de l'éducation polynésien, [[w:Tauhiti Nena|Tauhiti Nena]], a rencontré, ce jour, [[w:Frédéric Mitterrand|Frédéric Mitterrand]] ,<ref>http://www.ladepeche.pf/article/cartables-education/pour-la-promotion-des-langues-polynesiennes</ref> pour évoquer notamment la création d’une antenne de la DGLFLF en Polynésie française. Cette proposition avait été faite au cours des EGM-OM.
 
 
'''DAC [[w:Mayotte|Mayotte]]'''
 
Les EGM-OM ont contribué à une réelle prise de conscience, par le vice-recteur, de ce qu'il était possible d'engager rapidement à Mayotte, pour passer de l'expérimentation sur le multilinguisme à l'école à une généralisation de l'introduction des langues maternelles.
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A l'occasion de « La nuit des musées »<ref>http://www.nuitdesmusees.culture.fr/</ref>, le Conseil général a pris l'initiative d'organiser dans ses musées des visites en créole. Il serait intéressant de proposer à la directrice des musées de France une généralisation de cette initiative. De son côté, le Conseil régional considère plutôt le créole comme la langue de l'enclavement...
Les « [[w:Villes et pays d'art et d'histoire|Villes d'art et d'histoire]] »<ref>http://www.vpah.culture.fr/</ref> de [[w:Saint-Denis (La Réunion)|Saint-Denis]] et [[w:Saint-Paul (La Réunion)|Saint-Paul]] proposent des conférenciers et des visites thématiques en langue créole.
Des présentations bilingues des structures culturelles et des musées du département seront publiées en 2012.
A l'occasion de la préparation des EGM-OM, le pôle des musiques actuelles a mené une enquête auprès des radios de la bande FM pour connaître la part de diffusion des musiques créoles. Les résultats ont créé une certaine surprise, car la part des musiques créoles s'élève à seulement 5%. Une démarche va être entreprise auprès du [[w:Conseil supérieur de l'audiovisuel (France)|CSA]], pour rappeler aux professionnels un certain nombre de règles de droit <ref> http://www.dglflf.culture.gouv.fr/rapport/2011/Rapport_Parlement_2011.pdf L’article 20-1 de la loi du 4 aout 1994 relative à l’emploi de la langue française dispose que « les dispositions de la présente loi s’appliquent sans préjudice de la législation et de la réglementation relatives aux langues régionales de France et ne s’opposent pas à leur usage ».</ref> en la matière. Si la même situation existe dans les autres territoires d'outre-mer, il serait intéressant de mener une démarche collective pour favoriser la diffusion de la création musicale d'outre-mer.
 
 
'''DAC Guadeloupe'''
 
Des visites en créole sont déjà organisées sur les sites « Villes d'art et d'histoire » et dans le cadre de « La nuit des musées », le [[w:Musée Saint-John Perse|musée Saint-John Perse]] de [[w:Pointe-à-Pitre|Pointe-à-Pitre]] organise des animations de conte et des visites en créole.
Une réflexion est en cours pour penser les cartels des musées en créole. On voit se développer en Guadeloupe une signalétique bilingue à laquelle la DAC a contribué dans le secteur hospitalier, à travers la convention « Culture à l'hôpital ».
Suite aux EGM-OM, la DAC a pris l'initiative de publier des synthèses en créole sur son site internet. A terme, il s'agira de proposer des informations institutionnelles dans les deux langues.
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'''MAC [[w:Nouvelle-Calédonie|Nouvelle-Calédonie]]'''
 
L’AcadémieL’[[w:Académie des langues kanak|Académie des Langues Kanak (ALK)]] est issue des [[w:Accord de Nouméa|accords de Nouméa]] (1998). Elle a été créée en janvier 2007, par une délibération du Congrès de Nouvelle-Calédonie. Il existe 28 [[w:Langues kanak|langues kanakes]], ce qui signifie à la fois une grande richesse et une certaine complexité. L'hymne calédonien comprend un couplet en [[w:Nengone|nengone]] qui est la langue de l'[[w:Maré|île de Maré]]. Certains spectacles en tribu sont joués dans les langues locales. Le [[w:Centre culturel Tjibaou|Centre Tjibaou]] traduit les programmes de ses activités.
Dans les domaines de la presse et de la télévision, deux projets de chaînes privées sont en cours, en [[w:Province Nord (Nouvelle-Calédonie)|Province Nord]] et en [[w:Province Sud (Nouvelle-Calédonie)|Province Sud]]. Ces projets sont fortement soutenus par des fonds publics. Le CSA a demandé la fusion des deux chaînes. L'ALK publie régulièrement dans « Les nouvelles calédoniennes » des poèmes et des contes en langues kanakes.
 
L'enseignement des langues kanakes à l'école est facultatif. Après le transfert de l'enseignement secondaire au gouvernement de Nouvelle-Calédonie, le Congrès a rejeté la proposition de rendre l'enseignement des langues kanakes obligatoires. Ce sujet oppose indépendantistes et anti-indépendantistes. La question se pose de savoir quelle langue enseigner, dans quelle aire linguistique ou géographique, et comment peut être traité le cas particulier de Nouméa où se retrouvent un grand nombre d'élève issus d'aires linguistiques diverses.
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Aucune progression n'a été observée dans l'enseignement entre 2006 et 2012. Le débat politique n'est pas suffisamment pédagogique et didactique et il bloque toute avancée concrète.
Le passage au socle commun donne lieu a des débats stériles sur la place des langues kanakes, et la nécessité de leur enseignement. L'enseignement des cultures est devenu obligatoire, ce qui a pour effet de passer les langues à la trappe ! Les langues ne sont pas inscrites dans une dynamique de construction de la société, ou dans le cadre d'une réelle éducation plurilingue.
Pour la première fois, à partir de cette année, le vice-recteur est placé sous la double tutelle de l'[[w:Ministère de l'Éducation nationale|Éducation nationale]] et du gouvernement de Nouvelle-Calédonie.
 
 
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Il serait utile d'étudier les conditions de mise à disposition des corpus oraux pour l'Éducation nationale. Le Centre Tjibaou prévoit une mise en ligne progressive de ses corpus, en fonction des autorisations des locuteurs.
Il faut également répondre à une forte demande de documentation sur les langues : dictionnaires et grammaires. En effet, ce n'est pas parce qu'on est locuteur qu'on peut enseigner sa langue.
Le programme « Lire et écrire à Wallis » n'a pas eu le soutien espéré du fonds Pacifique, et les raisons de ce refus n'ont pas été données au porteur de projet. C'est regrettable, car cette expérimentation sur les deux langues de [[w:Wallis-et-Futuna|Wallis et Futuna]] rendait le projet plus simple et modélisable dans d'autres contextes.
 
 
'''Valelia Muni Toke'''
 
La recherche de fonds pour des projets de recherche/action en outre-mer se heurte à une thématique dominante des appels à projets ([/http://www.ambafrance-nz.org/Fonds-Pacifique-Lancement-de-l|Fonds Pacifique], Appel à projet du [[w:Ministère de l'Outre-Mer|Ministère de l'outre-mer]]) qui est la question environnementale.
Cette situation montre bien d'une part, que les questions linguistiques ne sont pas prioritairement prises en compte, et d'autre part, que la compréhension des problématiques environnementales ne passe pas par une compréhension des langues et des cultures locales, ce qui est fort regrettable, car aucun effort de sensibilisation ou d'association des populations concernées n'est envisagé.