« États généraux du multilinguisme dans les outre-mer/Comité de suivi des EGM-OM » : différence entre les versions

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'''Compte rendu du Comité de suivi du 13 mars 2012'''
 
 
''Présents : Michel Alessio, Adrienne Alix, Joëlle Billon-Galliot, Lise Chovino, Michel Colardelle, Véronique Fillol, Florence Gendrier, Bruno Germain, Ghislaine Glasson Deschaumes, Geneviève Goutouly-Paquin, Thibault Grouas, Hélène Hatzfeld, Clotilde Kasten, Michel Launey, Foued Laroussi,, Claude Paquin, Marie-France Patte, Perrine Poulain, Isabelle Lalaut, Odile Lescure, Isabelle Léglise, Joseph Mariani, Anne Mistler, Claire Moyse-Faurie, Valelia Muni Toke, Xavier North, Marc Nouschi, Jean Salles-Loustau, Laurella Rinçon, Joël Roch, Laurent Weil.
 
''Excusés : Emmanuel Boutterin, Bruno Dairou, Michel Dispagne, Mylène Eyquem, Axel Gauvin, Serge Hureau, Marie-Jo Lo-Thong, Ernest Marchal, Bruno Maurer, Rozenn Milin, Isabelle Nocus, Lambert-Félix Prudent, Annie Robinson, René-Teddy Tanier, Françoise Vergès, Sylvie Wharton''
 
 
'''Introduction'''
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Dans ce but, le Comité de suivi pourrait se réunir au minimum deux fois par an.
 
 
'''Présentation du wikilivre des états généraux du multilinguisme'''
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Afin de répondre aux inquiétudes des participants, la DGLFLF créera dans chaque chapitre du wikilivre un paragraphe qui fera place aux commentaires des internautes, sans intervenir directement dans les textes.
La phrase d'entête choisie pour le wikilivre est la suivante : '''''« Sache, ô néophyte ! que le savoir est plus précieux que l'ambre pur et le corail blanc. Il vaut mieux que l'or sans mélange et le diamant sans altération. Pourquoi ? Parce que le savoir est l'unique fortune que l'on peut entièrement donner sans en rien la diminuer. »'''''<ref>Amadou Hampâté Bâ, Sur les traces d'Amkoullel l'enfant peul, Babel n°452, Arles, Actes Sud, 1998, p.160-161</ref>
 
 
 
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Engager un dialogue sur l'évaluation du contrat d'objectif et de moyens de France TV, avec la direction générale, multimédia et industries culturelles (DGMIC/MCC):
DGLFLF proposition d'étude : «  état des lieux : comment les technologies de la langue peuvent contribuer au développement des langues de France? / - quelles actions envisager pour développer ces technologies et leurs applications dans les territoires d'outre-mer ? »
 
 
'''Polynésie'''
 
Le Ministre de l'éducation polynésien, Tauhiti Nena, a rencontré, ce jour, Frédéric Mitterrand ,<ref>http://www.ladepeche.pf/article/cartables-education/pour-la-promotion-des-langues-polynesiennes</ref> pour évoquer notamment la création d’une antenne de la DGLFLF en Polynésie française. Cette proposition avait été faite au cours des EGM-OM.
 
 
'''DAC Mayotte'''
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Des présentations bilingues des structures culturelles et des musées du département seront publiées en 2012.
A l'occasion de la préparation des EGM-OM, le pôle des musiques actuelles a mené une enquête auprès des radios de la bande FM pour connaître la part de diffusion des musiques créoles. Les résultats ont créé une certaine surprise, car la part des musiques créoles s'élève à seulement 5%. Une démarche va être entreprise auprès du CSA, pour rappeler aux professionnels un certain nombre de règles de droit <ref> http://www.dglflf.culture.gouv.fr/rapport/2011/Rapport_Parlement_2011.pdf L’article 20-1 de la loi du 4 aout 1994 relative à l’emploi de la langue française dispose que « les dispositions de la présente loi s’appliquent sans préjudice de la législation et de la réglementation relatives aux langues régionales de France et ne s’opposent pas à leur usage ».</ref> en la matière. Si la même situation existe dans les autres territoires d'outre-mer, il serait intéressant de mener une démarche collective pour favoriser la diffusion de la création musicale d'outre-mer.
 
 
 
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Il faut noter que les demandes de soutien se font plus pressentes suite aux EGM-OM, dans le domaine de l'édition et dans beaucoup d'autres, et la DAC craint de se trouver en difficulté pour financer ces projets. Les crédits du CNL ne sont pas sollicités pour le moment.
La DAC Guadeloupe met en place une formation au créole, pour ses personnels non-créolophones.
 
 
'''MAC Nouvelle-Calédonie'''
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L'enseignement des langues kanakes à l'école est facultatif. Après le transfert de l'enseignement secondaire au gouvernement de Nouvelle-Calédonie, le Congrès a rejeté la proposition de rendre l'enseignement des langues kanakes obligatoires. Ce sujet oppose indépendantistes et anti-indépendantistes. La question se pose de savoir quelle langue enseigner, dans quelle aire linguistique ou géographique, et comment peut être traité le cas particulier de Nouméa où se retrouvent un grand nombre d'élève issus d'aires linguistiques diverses.
 
 
'''Véronique Fillol'''
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Le passage au socle commun donne lieu a des débats stériles sur la place des langues kanakes, et la nécessité de leur enseignement. L'enseignement des cultures est devenu obligatoire, ce qui a pour effet de passer les langues à la trappe ! Les langues ne sont pas inscrites dans une dynamique de construction de la société, ou dans le cadre d'une réelle éducation plurilingue.
Pour la première fois, à partir de cette année, le vice-recteur est placé sous la double tutelle de l'Éducation nationale et du gouvernement de Nouvelle-Calédonie.
 
 
'''Claire Moyse-Faurie'''
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Il faut également répondre à une forte demande de documentation sur les langues : dictionnaires et grammaires. En effet, ce n'est pas parce qu'on est locuteur qu'on peut enseigner sa langue.
Le programme « Lire et écrire à Wallis » n'a pas eu le soutien espéré du fonds Pacifique, et les raisons de ce refus n'ont pas été données au porteur de projet. C'est regrettable, car cette expérimentation sur les deux langues de Wallis rendait le projet plus simple et modélisable dans d'autres contextes.
 
 
'''Valelia Muni Toke'''
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La recherche de fonds pour des projets de recherche/action en outre-mer se heurte à une thématique dominante des appels à projets (Fonds Pacifique, Appel à projet du Ministère de l'outre-mer) qui est la question environnementale.
Cette situation montre bien d'une part, que les questions linguistiques ne sont pas prioritairement prises en compte, et d'autre part, que la compréhension des problématiques environnementales ne passe pas par une compréhension des langues et des cultures locales, ce qui est fort regrettable, car aucun effort de sensibilisation ou d'association des populations concernées n'est envisagé.
 
 
'''Jean Salles-Loustau'''
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Sans la volonté des collectivités territoriales et des gouvernements locaux, il n'y a pas de possibilité de développer l'enseignement des langues. En Nouvelle-Calédonie, les élus eux-mêmes ne font pas confiance à leur langue pour communiquer.
L'école n'est pas le conservatoire du patrimoine linguistique ! On n'enseigne pas à l'école la langue de la maison, mais il faut clarifier, déterminer le rapport entre la langue de la maison et la langue de l'école.
 
 
'''Foued Laroussi'''
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modules sur le plurilinguisme pour sensibiliser les maîtres à la diversité linguistique et au plurilinguisme.
tenant compte du fait qu'un locuteur natif n'est pas par définition connaisseur de sa propre langue, il faut présenter des modules de description linguistique des langues locales, et mettre des ressources à la disposition des maîtres et des élèves.
 
 
'''Michel Launey'''
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une supplique adressée à l'ensemble des personnes présentes : abolir de notre pratique habituelle la seule idée d'enseigner la langue, mais décliner la présence des langues en milieu scolaire selon un certain nombre de paramètres qui sont : l'âge des élèves, leur langue maternelle (qui leur permet de faire des ponts avec la langue de scolarisation), c'est un autre programme et d'autres argumentaires que l'enseignement au sens strict.
Commencer à l'école maternelle par des activités en langue maternelle qui soutiennent l'apprentissage du langage. La maternelle est le lieu où il y a le moins de résistances institutionnelles et au bout d'un an d'un tel programme, les résistances des parents, qui sont nourries de l'idéologie du monolinguisme, sautent à partir du moment où on constate que les enfants sont plus heureux et progressent plus rapidement dans l'ensemble des enseignements.
 
 
'''Odile Lescure'''
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Il faut également apporter des réponses concrètes aux questions aigües des populations sur ce qui est diffusé de leur langue sur internet.
 
 
'''Isabelle Léglise'''
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Cette restitution était significative car il est indispensable de maintenir vivante la question des langues dans l'espace public. Au delà des préconisations concrètes attendues par l'institution pour la mise en œuvre du pôle linguistique, l'étude soulève le fait que la question du plurilinguisme ne fait pas consensus en Guyane. Il faut donc porter cette question, dont les locuteurs eux-mêmes sont les porteurs, dans l'espace public, et proposer pour cela des modalités concrètes d'animation de la parole publique. Le débat a bien été entendu par les personnes mobilisées dans le cadre de l'étude/action et des EGM-OM comme un processus de construction d'une politique linguistique.
En Guyane et en Nouvelle-Calédonie, par exemple, la population est très jeune. Elle est concernée par la question du plurilinguisme et c'est pour elle et avec elle qu'il faut maintenir la valeur vivante des langues en positionnement ce débat en 2012.
 
 
'''Xavier North'''
 
On voit bien que c'est cette dynamique de débat qui a eu un effet d'ébranlement, et qui donne lieu aujourd'hui à des projets dans les territoires. Il faut donc travailler aujourd'hui sur les conséquences concrètes de ces rencontres.
 
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'''Thibault Grouas'''
 
Une étude sera conduite par la DGLFLF sur les technologies de la langue. Elle comportera un état des lieux des corpus écrits et sonores existant en langues de France, et sur les infrastructures et le tissu économique lié à ces technologies en outre-mer. Un deuxième volet portera sur les projets à mettre en œuvre en regard de l'état des lieux.