« États généraux du multilinguisme dans les outre-mer/Thématiques/Le plurilinguisme, une ressource à exploiter » : différence entre les versions

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Les langues peuvent être aussi des ressources pour mieux réussir à l’école. Je pense au dispositif des intervenants en langue maternelle. Ça peut aussi être des ressources pour développer des compétences bilingues, comme dans le cas des classes bilingues.
 
*L'apprentissage. :
 
Une étude a été réalisée à [[w:Sinnamary|Sinnamary]] en Guyane et les résultats ont montré que les groupes d’élèves qui étaient les plus plurilingues et qui osaient exploiter leur plurilinguisme, réussissaient mieux les tâches scolaires qui leur étaient demandées. Ce cas se situe dans le cadre des mathématiques et on voit que les enfants parlant en créole donnent des exemples en créole sur l’activité mathématiques. On a aussi eu des exemples en éducation physique et sportive, en grammaire en français où les enfants qui travaillaient sur la notion de l’adjectif allaient chercher dans leurs propres compétences et dans leur propre langue, des exemples qui leur permettaient de mieux aller vers le français et la grammaire du français ou vers le langage en général.
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Je vais terminer avec non pas des propositions mais des pistes à explorer, justement, pour aller vers une perspective plurilingue et multilingue en abordant quelques thèmes qui me paraissent importants, qui ont d’ailleurs été évoqués dans pendant ces états généraux.
 
*La traduction :
 
Il y a une demande dans ce domaine. On a besoin de traduire si on veut informer sur la santé, on a besoin de traduire pour informer dans n’importe quel domaine. Donc il y a une demande de traduction qui existe, mais on peut se demander s’il y a suffisamment de formation aux métiers de la traduction dans les langues minoritaires et on pourrait peut-être envisager d’ouvrir des parcours dans ces domaines-là.
Souvent, en tout cas de l’expérience que j’en ai en Guyane, des locuteurs sont sollicités pour faire des traductions, pour des services de l’État par exemple, mais sans rémunération. En quelque sorte, il travaille pour la communauté. À ma connaissance, un traducteur en anglais, en espagnol ou dans n’importe quelle autre langue, est payé pour le faire, c’est un métier, donc je pense qu’il faudrait envisager des choses dans ce domaine.
 
*La médiation :
 
Il y a un grand nombre d'actions qui sont menées dans ce domaine, beaucoup d’initiatives, mais encore une fois, on pourrait peut-être aller un peu plus loin et intégrer de manière plus organisée dans la formation aux métiers de la médiation la dimension plurilingue, mais faisons attention car il faut avoir, dans ce domaine, une réflexion sur la manière dont le fait d’avoir des médiateurs peut influencer les rôles des participants dans les interactions. Je pense notamment aux relations de pouvoir et de savoir.
Je vais vous en donner un exemple dans les interactions hospitalières. Lorsqu’un médecin fait une consultation, c’est lui qui a le savoir, c’est lui qui a le pouvoir et c’est lui qui mène l’interaction. Si on met un médiateur dans cette situation-là, le médiateur est détenteur d’un savoir que le médecin n’a plus. Ça peut poser des problèmes, ça peut créer des tensions. Ces questions doivent aussi être évoquées dans les formations et elles doivent être évoquées si on met en place des médiateurs dans quelque domaine que ce soit de la vie sociale.
 
*l’enseignement des langues étrangères :
 
On pourrait envisager d’avoir une réflexion un peu plus poussée sur l’enseignement des langues étrangères qui soit un enseignement des langues étrangères organisé en fonction des contextes et des enjeux territoriaux, pas uniquement en se basant sur la valeur marchande internationale de certaines langues. Peut-être une carte des langues qui tienne plus compte de l’environnement géographique plus ou moins proche, des enjeux économiques propres au territoire, des relations que les collectivités entretiennent de manière privilégiée avec certains pays de la zone.
 
*L'éducation :
 
à l’école, sur des approches qui nous semblent vraiment intéressantes à développer et qui ont été évoquées dans ces états généraux, comme les approches plurielles avec l’éveil aux langues et au langage, l’intercompréhension entre langues voisines, d’abord tout simplement pour que les élèves se sentent mieux dans leur identité plurilingue, parce que c’est un premier pas vers le vivre ensemble et je vais en donner deux petits exemples avec les films.