« États généraux du multilinguisme dans les outre-mer/Thématiques/La transmission des langues : la prise en compte des langues d'origine et des acquis culturels dans l'apprentissage du français ; leur place dans le système éducatif » : différence entre les versions

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*Idem à l’ISEN de Poitiers (formation des Inspecteurs de l’EN), rouage essentiel à la cohérence et à l’efficacité du dispositif.
*Signer la charte européenne des langues régionales ou minoritaires.
 
==Atelier : Multilinguisme, éveil à la diversité et intercompréhension==
*Modérateure:Véronique Fillol
*Rapporteure : Mylene Lebon-Equem
 
===Résumé===
L’éveil à la diversité linguistique et culturelle (Eveil aux langues1 en France, EOLE en Suisse…) et l’intercompréhension entre langues (parentes, proches ou non) font aujourd’hui « classiquement » partie des approches dites plurielles (l’approche interculturelle et la didactique des langues intégrée étant peut-être plus connues).
Après une définition rapide de ces approches, nous sommes partis du constat que le multilinguisme des Outre-mer était largement méconnu et le plurilinguisme des élèves largement ignoré, ou du moins pas suffisamment valorisé par l’école de tradition monolingue. Un autre constat est celui de l’insécurité linguistique et scripturale très importantes chez les élèves réunionnais, calédoniens, guadeloupéens… sans parler des résultats aux évaluations nationales.
Dans les différents « contextes » évoqués (différents départements et territoires d’Outre-mer), se posent les questions cruciales de valorisation des pratiques langagières, des compétences plurilingues et de la (des) culture(s) des élèves. Il y a d’ailleurs un paradoxe de l’école outre-mer dans le sens où elle souhaite faire des élèves plurilingues dans les langues supra-nationales en sans prendre en compte ou s’appuyer sur leurs compétences plurilingues (pour l’enseignement des langues étrangères).
La prise en compte des compétences plurilingues des élèves est par conséquent un défi pour l’école qui est émettrice et consommatrice de normes proposant des programmes scolaires qui ne « sont pas faits pour héberger les monstres » (Marcais, cité in Prudent, 1981).
Il a été par ailleurs rappelé que les approches plurielles ne sont pas en concurrence avec l’enseignement des langues dites « maternelles » ou d’origine » ou « régionales » ou « locales » ou langues d’outre-mer.
L’éveil aux langues (comme les autres approches plurielles) a (ont) comme finalitéé de Contribuer à la construction de sociétés solidaires, linguistiquement et culturellement pluralistes (Candelier). C’est une démarche caractérisée par des activités portant simultanément sur plusieurs langues de tout statut y compris sur des langues que l’école n’a pas l’intention d’enseigner. L’éveil aux langues peut ainsi contribuer à modifier les représentations tant pour les enseignants que pour les élèves des langues (et cultures) minorées, langues de la migration et du bi/plurilinguisme.
 
===Préconisations===
*S’appuyer sur les travaux de recherches, les outils, les pratiques innovantes existants : Enseignement du français avec une progression des apprentissages (approche globalisante) ; diffusion des guides de didactique adaptée dans différents espaces créolophones (Robert Chaudenson) ; mobilisation de la didactique intégrée ; didactique des contacts de langues, didactique du plurilinguisme, sociodidactique…
*L’éveil aux langues a été évalué en France mais aussi à la Réunion et en Guyane (voir biblio). Il est temps d’arrêter les évaluations et de passer à l’étape de diffusion, d’information, de formation des enseignants (du premier degré en particulier) et de création d’outils d’éveil aux langues (des Dom-Tom)
*Généraliser la formation à l’éveil aux langues notamment, et pour que les enseignants pratiquent l’éveil aux langues, il faut créer les outils (pourquoi pas éveil aux langues des outre-mer ?)
Production d’outils par un groupe de travail (enseignants expérimentés avec formation sociolinguistique et didactique), mutualisation et diffusion de ces outils (internet).
*Nécessité d’une politique linguistique (définition et mise en œuvre + pilotage local ).
 
===Bibliographie===
*ADELIN, E. et EYQUEM, M. Adaptation de la dictature du français aux situations de créolophonie. Guide du maître – La Réunion, cycle 2 (CP-CE1), OIF, Direction de l’éducation et de la formation, programme d’apprentissage du français en contexte multilingue, 2010, 150 p.
*CANDELIER, M. et DE PIETRO, J.-F. « Les approches plurielles : cadre conceptuel et méthodologique d’élaboration du cadre de référence pour les approches plurielles », Blanchet P., et Chardenet P., 2011, Guide pour la recherche en didactique des langues et des cultures. Approches contextualisées. Les Archives Contemporaines, 252-264.
*CANDELIER, M. Proposition pour un ou des module(s) pour Master Professeur des Ecoles. L’école et les langues – Développer le plurilinguisme, 2008, disponible sur : http://acedle.org/spip.php?article1028CANDELIERMichel,
*CANDELIER, M. « Approches plurielles, didactiques du plurilinguisme : le même et l’autre », Les cahiers de l’Acdele, 2008, volume 5, numéro 1, p. 65-90.
*CANDELIER, M. et alii, Cadre de référence pour les approches plurielles, CELV, 2007  http://carap.ecml.at/Portals/11/documents/C4pub2007F_20080228_FINAL.pdf
*CANDELIER, M. « Toutes les langues à l’école ! L’éveil aux langues, une approche pour la Guyane ? », in Léglise I. et Migge B., Pratiques et représentations linguistiques en Guyane, Regards croisés, IRD éditions, 2007, pp. 369-386
*CANDELIER, M. « Evlang, l’éveil aux langues, une proposition originale pour la gestion du plurilinguisme en milieu scolaire », In, Contribution au Rapport mondial de l’UNESCO, construire des Sociétés du savoir, 2003. Http//pluriliangues.univ-lemans.fr/
*CANDELIER, M. L’éveil aux langues à l’école primaire. Evlang : bilan d’une innovation européenne, Bruxelles, De Boeck – Duculot, 2003.
*CHAUDENSON, R. « Compte rendu », in FATTIER, D. (coord.), Études créoles, Vers une didactique du français en milieu créolophone, Actes du colloque du Cap-Vert, Vol. XXVIII, Paris : L’Harmattan, p. 227-242.