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J'ai tenu également à ce que vos rencontres se tiennent ici, en Guyane.
Tout d'abord parce que les collectivités territoriales de Guyane - le conseil régional et son président Rodolphe Alexandre - sont fortement engagées dans un travail particulièrement nécessaire de reconnaissance des cultures dans leur diversité, en même temps que de décloisonnement des communautés. Nous avons développé des projets communs auxquels je suis particulièrement attaché, je pense à ce cœur culturel que l’ancien hôpital Jean-Martial, où je me rendrai demain avec [[w:Alain Tien-Liong|Alain Tien-Liong]], président du conseil général, et Rodolphe Alexandre, pourra représenter pour la création et la mémoire en Guyane, pour la recherche aussi, notamment dans le domaine linguistique et des traditions orales, ainsi que de la culture immatérielle. Nous allons également signer demain quatre conventions entre l’État et les collectivités territoriales guyanaises : une convention-cadre de développement culturel avec la Région, une autre entre cette dernière et le Centre national du cinéma et de l’image animée, une convention de développement culturel territorial avec [[w:Saint-Laurent-du-Maroni|Saint-Laurent-du-Maroni]], et une convention « territoire et lecture » avec [[w:Maripasoula|Maripasoula]].
 
Parmi les raisons d’organiser à Cayenne les États généraux du Multilinguisme dans les outre-mer, il y a bien sûr l’extraordinaire richesse et la complexité du patrimoine linguistique guyanais : 19 langues d'usage courant, dont 7 étrangères parmi lesquelles le portugais du Brésil, le cantonais et le mandarin, entre autres, le créole guyanais bien sûr, les quatre créoles bushinengé à base lexicale anglaise ou anglo-portugaise, le hmong, et six langues amérindiennes. Pour certaines, ce sont des langues que vous avez en partage avec nos voisins du Surinam, notamment pour les langues des [[w:Marronnage|Marrons]], et du Brésil, pour le créole guyanais parlé par les [[w:Galibi-Marwono|Galibi-Marwono]] et Karipuna[[w:Karipúna|Karipúna]], mais aussi le [[w:Wayãpi|wayampi]], le [[w:Palikur|palikur]], le [[w:Kali'na (langue)|kalina]], entre autres langues amérindiennes qui sont presque toutes transfrontalières, et que l'on retrouve jusqu'au Guyana et au Vénézuéla. Langues véhiculaires ou vernaculaires, langues en danger pour certaines, le spectre est très large, et propice aux croisements avec les perspectives linguistiques de nos voisins : les autres Guyanes et notamment le Surinam, les États caribéens, et bien sûr le Brésil, où le Premier ministre se trouve en ce moment même.
 
Ici, à Cayenne, pendant 3 jours, ce sont plus de 250 personnes venues des quatre continents qui se sont réunis. Chercheurs, enseignants, acteurs culturels, beaucoup d'entre vous œuvrent au quotidien à faire vivre ces quelque cinquante langues de France.