« États généraux du multilinguisme dans les outre-mer/Discours/Cérémonie de clôture » : différence entre les versions

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Pourquoi parler d'anachronisme ?
 
Parce que je suis fondamentalement persuadé que les outre-mer français représentent pour la France un laboratoire unique de la diversité culturelle, par sa contribution essentielle à notre patrimoine culturel et artistique commun. Il y va de ce que le poète de [[w:Saint-Pierre-et-Miquelon|Saint-Pierre-et-Miquelon]], [[w:Eugène Nicole|Eugène Nicole]], appelle “l’ignorance de notre situation au monde”.
 
Lorsque la France se revendique de la notion de diversité culturelle dans les enceintes internationales, ses représentants s'entendent souvent dire, vous me pardonnerez l'expression, qu’ils devraient commencer par « aller faire le ménage chez eux ». Ces critiques n'ont peut-être pas toujours tort.
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Lors de mes déplacements en outre-mer, je n'aurais pas ménagé mes efforts, notamment pour veiller à ce que les outre-mer soient toujours pris en compte dans les initiatives de portée nationale lancées par mon ministère.
 
Dans le domaine du patrimoine, par exemple, les chantiers sont nombreux. Lorsque j’ai créé en septembre dernier le label des « [[w:Maisons des Illustres|Maisons des Illustres]] », qui met en réseau 111 lieux dans lesquels s'inscrit la mémoire des grandes figures des lettres, des sciences, de notre vie politique, sur l'ensemble des territoires français, j’ai veillé à ce que l’outre-mer soit bien sûr représenté par plusieurs sites emblématiques, comme par exemple, la maison de [[w:Félix Éboué|Félix Eboué]], ici en Guyane, ou encore celle d’Anned’[[w:Anne-Marie Javouhey|Anne-Marie Javouhey]] à [[Mana (Guyane)|Mana]]. Pourquoi pas, demain, celle d’un Grand Man prestigieux ?
 
Les enjeux patrimoniaux, ce sont aussi des projets comme celui de transformer, à Mayotte, le palais du Gouverneur en un musée de la culture et de l'histoire mahoraise, dont l’île a tant besoin. [[w:Stéphane Martin|Stéphane Martin]], le président du [[w:Musée du quai Branly|Musée du Quai Branly]], m'a beaucoup aidé à définir les grandes lignes de ce projet.
 
Mieux prendre en compte les outre-mer, pour mon ministère, c'est également soutenir les scènes du spectacle vivant. Théâtres, centres dramatiques, compagnies de danse… Tant reste à faire, notamment en matière de labellisation nationale des structures existantes et en création de nouveaux équipements. Je suis très reconnaissant du travail remarquable des directions des affaires culturelles de mon ministère, qui accompagnent au quotidien la dynamique des coopérations avec les collectivités territoriales. Les défis à relever sont parfois relativement aisés à résoudre, mais ils peuvent également impliquer des investissements plus conséquents : dans tous les cas, l'essentiel est que la coopération entre les collectivités et l'État puisse être la plus étroite possible, et que la Culture en outre-mer ne reste pas dans l'angle mort des rapports avec l'État et la métropole.
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J'ai tenu également à ce que vos rencontres se tiennent ici, en Guyane.
Tout d'abord parce que les collectivités territoriales de Guyane - le conseil régional et son président Rodolphe Alexandre - sont fortement engagées dans un travail particulièrement nécessaire de reconnaissance des cultures dans leur diversité, en même temps que de décloisonnement des communautés. Nous avons développé des projets communs auxquels je suis particulièrement attaché, je pense à ce cœur culturel que l’ancien hôpital Jean-Martial, où je me rendrai demain avec [[w:Alain Tien-Liong|Alain Tien-Liong]], président du conseil général, et Rodolphe Alexandre, pourra représenter pour la création et la mémoire en Guyane, pour la recherche aussi, notamment dans le domaine linguistique et des traditions orales, ainsi que de la culture immatérielle. Nous allons également signer demain quatre conventions entre l’État et les collectivités territoriales guyanaises : une convention-cadre de développement culturel avec la Région, une autre entre cette dernière et le Centre national du cinéma et de l’image animée, une convention de développement culturel territorial avec [[w:Saint-Laurent-du-Maroni|Saint-Laurent-du-Maroni]], et une convention « territoire et lecture » avec [[Maripasoula|Maripasoula]].
 
Parmi les raisons d’organiser à Cayenne les États généraux du Multilinguisme dans les outre-mer, il y a bien sûr l’extraordinaire richesse et la complexité du patrimoine linguistique guyanais : 19 langues d'usage courant, dont 7 étrangères parmi lesquelles le portugais du Brésil, le cantonais et le mandarin, entre autres, le créole guyanais bien sûr, les quatre créoles bushinengé à base lexicale anglaise ou anglo-portugaise, le hmong, et six langues amérindiennes. Pour certaines, ce sont des langues que vous avez en partage avec nos voisins du Surinam, notamment pour les langues des Marrons, et du Brésil, pour le créole guyanais parlé par les Galibi-Marwono et Karipuna, mais aussi le wayampi, le palikur, le kalina, entre autres langues amérindiennes qui sont presque toutes transfrontalières, et que l'on retrouve jusqu'au Guyana et au Vénézuéla. Langues véhiculaires ou vernaculaires, langues en danger pour certaines, le spectre est très large, et propice aux croisements avec les perspectives linguistiques de nos voisins : les autres Guyanes et notamment le Surinam, les États caribéens, et bien sûr le Brésil, où le Premier ministre se trouve en ce moment même.
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Ici, à Cayenne, pendant 3 jours, ce sont plus de 250 personnes venues des quatre continents qui se sont réunis. Chercheurs, enseignants, acteurs culturels, beaucoup d'entre vous œuvrent au quotidien à faire vivre ces quelque cinquante langues de France.
 
Venus des Antilles, de la Réunion, de Mayotte, de la Nouvelle-Calédonie - qui détient le record de la diversité linguistique des outre-mer français, avec la mosaïque des quelque quarante [[w:Langues kanak|langues kanaks]] que l'[[w:Académie des langues kanak|Académie des langues kanak]] contribue à mettre en valeur par son travail remarquable, avec l’Agencel’[[w:Agence pour le développement de la culture kanak|Agence pour le développement de la culture kanak]], avec le [[w:Centre culturel Tjibaou|Centre culturel Tjibaou]] - de Wallis-et-Futuna, de Polynésie.
 
Je tiens à saluer très chaleureusement la Délégation générale à la langue française et aux langues de France, M. Xavier North et ses équipes, pour leur engagement remarquable, pour leur travail patiemment construit, bien en amont, par des réunions préparatoires, en Nouvelle-Calédonie, à la Réunion, aux Antilles, et bien sûr ici même, avec la complicité et le dévouement de mon ami Michel Colardelle, le Directeur des affaires culturelles de Guyane, et de son équipe, qui mènent ici en Guyane une action essentielle – et je crois que les représentants des collectivités territoriales n'en disconviendront pas. Rassembler des chercheurs, des linguistes, des responsables d’associations culturelles, des enseignants, des traducteurs ou des artistes, venus de trois océans pour dialoguer avec leurs homologues guyanais, n’était pas un mince défi. Ce dernier a pu également être relevé grâce au concours que leur ont apporté la région Guyane, le CNES, le Fonds social européen et - puisque cette soirée est retransmise en direct par la télévision – la chaîne [[w:Outre-Mer 1re|Guyane Première]], et je voudrais que nous leur témoignions ce soir notre reconnaissance.
 
Je voudrais également remercier Florence Gendrier, Michel Alessio et Valelia Muni Toke, non seulement pour leur travail acharné auprès de Xavier North, mais aussi pour leur coordination du très beau numéro de Culture et Recherche, revue de mon ministère, pour un numéro qui rappelle, et je crois sans présomption, les meilleures heures du [[w:Le Courrier de l'Unesco|Courrier de l'Unesco]].
 
Dans des pays où, à l’exception de Saint-Pierre-et-Miquelon, la langue française n’est pas la langue maternelle de la majorité de la population, les vieux clivages entre jacobins et girondins n'ont plus guère de sens. Les outre-mer montrent à la métropole qu’il y a bien d'autres manières de concevoir et de vivre cette polyphonie dont [[w:Édouard Glissant|Édouard Glissant]], récemment disparu, nous aura notamment montré le chemin. Conforter la coexistence des langues ultramarines avec la langue française, dans des politiques spécifiques, cela a été l'objectif de vos rencontres. Il y va également de la qualité de l'apprentissage du français.
 
Vous vous êtes penchés, pendant ces trois jours, sur tous les domaines où vous partagez la même conviction : l’équilibre des langues doit faire l’objet d’une démarche volontariste, pour une transformation du regard, pour une transformation pragmatique aussi. Cette conviction, je la partage pleinement avec vous.
 
Dans le domaine de l'emploi des langues dans la vie sociale, vous avez abordé des problématiques telles que l'accès au soin pour les citoyens non francophones, ou encore la promotion de son usage écrit, afin de lutter contre la relégation au seul cercle privé qui, comme [[w:Mona Ozouf|Mona Ozouf]] l'aura montré pour le breton dans ''[[w:Composition française|Composition française]]'', peut pour une langue revenir « à terme à la condamner à mort ».
 
Vous avez également débattu sur ce que les linguistes et les pédagogues appellent l’« équipement » des langues : leur outillage linguistique, les grammaires, les dictionnaires, les lexiques, la production d'outils didactiques… Là aussi, et malgré la variété des situations, vos échanges ont dû être particulièrement précieux – surtout dans un domaine où parfois le symbolique ou le politique peut l’emporter sur l’efficient : je pense aux graphies des créoles antillais. Je pense à ce que me confiait le ministre de la Culture du [[w:Cap-Vert|Cap-Vert]] il y a quelques semaines : là-bas aussi, de l'autre côté de l'Atlantique, on se bat pour des graphies, et de même que nous avons le créole des « îles à sucre » et celui des « îles sans sucre », les Capverdiens ont le créole des îles sous le vent et celui des îles au vent. Dans ces domaines techniques, il est parfois bon de se souvenir que dans nos singularités, nous ne sommes jamais seuls, pour pouvoir garder le cap de la transmission.
 
Transmission à l'école et en dehors de l'école : c’est l’un des autres domaines que vous avez abordé pendant ces trois jours. C’est là que se joue l'éveil à la diversité et à sa compréhension. À l’heure où nous commémorons le dixième anniversaire de la [[w:Déclaration universelle de l'Unesco sur la diversité culturelle|Déclaration de l’Unesco sur la diversité culturelle]], je partage avec Mme [[w:Irina Bokova|Irina Bokova]], sa directrice générale, une conviction : la diversité culturelle, c'est aussi et surtout une affaire de compétences. S'éveiller à la diversité des points de vue, être capable, dès le plus jeune âge, de comprendre que les langues constituent autant de filets différents jetés sur le monde : c'est cela, la compétence à la diversité. Je pense aux situations de bilinguisme en Polynésie française, dans les échanges au quotidien, à la radio, à la télévision, au plurilinguisme profondément ancré dans les cultures kanakes… La coexistence de ces langues de France que sont les langues ultramarines avec le Français constitue sur ce point un formidable vivier de compétences pédagogiques et d'ouverture au monde sur lequel il nous faut agir collectivement, et dont la métropole a beaucoup à apprendre. Lorsqu’on dit que la diversité est une richesse à exploiter, le parallèle avec les ressources naturelles et la biodiversité me laisse parfois perplexe : pour autant, je crois qu'avec cette notion de compétence, on appréhende beaucoup mieux ce dont il peut s'agir.
 
Vous avez également abordé le rôle que peuvent jouer les outils numériques. Bon nombre des 12 territoires et collectivités d'Outre-mer sont aujourd’hui connectés. C’est une chance considérable pour la vivacité des langues ultramarines, que ce soit par l’utilisation des réseaux sociaux, des supports vidéos, etc. C’est aussi une chance pour tous ceux qui contribuent à l'étude des langues, et qui luttent notamment à la sauvegarde de celles d'entre elles qui sont les plus menacées – je pense au formidable travail que fait l'association [[w:Sorosoro|Sorosoro]], et que vous connaissez probablement tous, tant le succès de sa base de données audiovisuelles est une contribution très importante au travail souvent invisible des linguistes – en dehors des milieux spécialisés. Je pense également aux outils collaboratifs proposés notamment par la Délégation générale à la langue française et aux langues de France, au « Corpus de la parole » : là aussi, les pistes à explorer sont nombreuses.
 
Vous vous êtes également penchés sur la place des langues ultramarines dans la vie culturelle et dans les médias. Notre patrimoine linguistique, à l’évidence, trouve son meilleur avocat dans sa mise en valeur par la création. Je pense aux passerelles multiples qui ne demandent qu’à être encore plus développées entre le spectacle vivant et le patrimoine immatériel – qu’il s’agisse du théâtre caribéen, du deba[[w:Déba|Déba]] de Mayotte, du [[w:Maloya|maloya]] à La Réunion. J'ai eu le plaisir de recevoir il y a un an [[w:Salem Tradition|Christine Salem et ses musiciens]] à mon ministère pour l’édition 2010 de la [[w:Fête de la Musique|Fête de la Musique]], à l'occasion de l'inscription du maloya sur la liste du patrimoine immatériel. Je pense aussi à tout le talent qui est investi dans l'organisation de festivals comme Transamazoniennes, qui fait tant, en Guyane, pour la renaissance des cultures bushinengé et amérindiennes. Je pense aux traditions orales, aux contes de l'enfance, à l'art oratoire tahitien… Les exemples abondent de cette extraordinaire richesse verbale, orale, onirique, sur laquelle il faut veiller, pour la préserver, pour la mettre au mieux en valeur, sans la dénaturer.
 
Dans le domaine du cinéma que j’ai brièvement évoqué, la baisse considérable des coûts rend la production et la réalisation beaucoup plus accessible qu'il y a trente ou quarante ans, où seuls quelques fous géniaux se jetaient à l'eau. Aujourd'hui, c'est toute une nouvelle génération de jeunes cinéastes qui émerge dans les outre-mer : à nous, les pouvoirs publics, collectivités territoriales et État, de les soutenir pour que leur œuvre puisse connaître une diffusion à la mesure de leur talent, et atteindre les publics les plus variés, en métropole, dans les autres outre-mer. À cet égard, je compte bien faire adopter par le Parlement la taxe spéciale additionnelle pour l’outre-mer qui permettra d’accompagner cette vitalité retrouvée. Dans ce nouveau cinéma, la visibilité des langues ultramarines a à coup sûr toute sa place.
 
La promotion des langues ultramarines, c'est aussi évidemment la télévision. J'ai veillé à ce que figurent bien, dans le contrat d'objectif et de moyens de [[w:France Télévisions|France Télévisions]] pour la période 2011-2015, des objectifs ambitieux et évaluables pour les [[w:Outre-Mer 1re|Outre-mer Premières]]. Comme vous le savez, le passage à la [[w:Télévision numérique terrestre|TNT]] a permis d’enrichir largement l’offre de télévision en outre-mer ; les citoyens ultramarins disposent désormais de 8 à 10 chaînes gratuites. Les chaînes locales, qui diffusent notamment en langue vernaculaire, sont diffusées sur la TNT, avec par conséquent une bien meilleure qualité de son et d'image. Mon ministère et celui de l'Outreoutre-mer ont mis en place un dispositif spécifique pour accompagner ces chaînes lorsqu'elles rencontrent des difficultés financières nouvelles, qui peuvent être dues notamment aux coûts de diffusion parfois plus importants en numérique, comme c'est le cas par exemple aux Antilles. Cela est également favorable à la mise en valeur de notre diversité linguistique.
 
Dans tous les domaines du multilinguisme ultramarin, vous avez fourni, durant trois jours, un travail considérable, dont je tiens tout d’abord à vous remercier chaleureusement. J’examinerai avec une attention toute particulière le relevé de conclusions auquel ont abouti ces États généraux, et dont une synthèse vient de nous être présentée. Je voudrais saluer d'abord le nombre et la qualité des recommandations produites dans les ateliers et en séance plénière. Ils témoignent à la fois d'un long travail de préparation « en amont », et d’un engagement que vous partagez dans l’ensemble des outre-mer. L’idée de ces rencontres était précisément de produire cette mise en perspective inédite, entre des pays si différents qui ont le multilinguisme en partage.
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En matière de langues régionales, il faut le rappeler, l'article 75-1 de la Constitution, adopté en 2008, a introduit, par son inscription au Titre XII consacré aux collectivités territoriales, un principe de responsabilité partagée entre ces dernières et l'État. C'est tout un espace de concertation et de collaboration inédites qui s'ouvre, et qui doit prospérer. Nous avons déjà engagé un dialogue fructueux avec plusieurs régions de l'Hexagone autour de projets de développement linguistique. Il va sans dire que l'outre-mer se prête par excellence à ce type d’approche. Ces États généraux doivent être un point de départ, et je sais que vous attendez du concret, des annonces précises, et qui seront suivies d’effet.
 
Les idées que vous avez débattues, dont beaucoup relèvent d’un cadre interministériel, m’ont paru d'une grande pertinence, et j'ai bien entendu votre message ; il ne restera pas sans suite. Je ferai part à mes collègues du Gouvernement, parmi les mesures susceptibles d'être prises, de celles qui intéressent directement leur domaine d'intervention. Je me réjouis, à cet égard, de voir que de nombreux agents de l'Éducation nationale, à tous les niveaux de l'Administration, ont pris une part active aux « États généraux ». Je vous prie, Madame le Recteur, de les en remercier. Nous œuvrons dans le même sens : une collaboration avec les services de la Culture est indispensable à toute avancée sur la voie que nous traçons ensemble. Une demande est remontée très fortement au cours des ateliers de ces États généraux : celle d’adapter pour les outre-mer le Code de l’Éducation, en y inscrivant au-delà du créole, les langues maternelles. Cela ne relève pas de ma compétence directe, mais je comprends cette demande, qu’en tant que ministre de la Culture et de la Communication, je me dois de relayer. J’en ferai part à mon collègue [[w:Luc Chatel|Luc Chatel]], qui, je le sais, est sensible à ces questions, de façon à ce que nous trouvions le moyen, peut-être dans le cadre d’une convention expérimentale entre le ministère de l’Éducation nationale et la Culture, par exemple en Guyane, de faire progresser la prise en considération de ces langues dans l’enseignement public.
 
Enfin, comment ne pas souhaiter que l’histoire des arts réserve une place accrue aux monuments et aux expressions artistiques propres aux territoires ultramarins concernés ? Est-on bien sûr que les élèves, tous les élèves, quelle qu’en soit l’origine, sont initiés aux grandes dates de l’histoire de leur territoire ?
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Dans mon propre champ de compétences, plusieurs mesures peuvent d'ores et déjà être envisagées. Je veux qu'elles se réalisent concrètement. Vous avez notamment insisté sur le fait que les langues d'outre-mer devaient davantage s'afficher dans les lieux publics. C'est la question de leur visibilité, de leur « socialisation ».
 
C’est pourquoi je demande d’ores et déjà aux musées relevant de la tutelle du ministère de la Culture de prévoir désormais des cartels et une signalisation qui informent le public dans la ou les langue(s) régionale(s) en usage dans le territoire d'implantation, et de prévoir des visites de conférenciers dans cette ou ces langue(s). Il me semble que les villes ayant le [[w:Villes et pays d'art et d'histoire|label « ville d’art et d’histoire »]] pourraient en faire autant, comme c’est déjà le cas à Saint-Laurent-du-Maroni.
 
Dans le champ du spectacle vivant, des dispositifs spécifiques pourraient être mis en place pour aider les pratiques d’amateurs ayant recours aux langues de l’outre-mer et à leur traduction en français. Les théâtres publics devraient être incités à se doter de mécanismes de sur-titrage pour faciliter la compréhension du public allophone. Et j’ai l’intention de demander à l’Institut français et à la future agence des outre-mer de se concerter pour favoriser la circulation dans les pays tiers des spectacles produits dans vos territoires. J’inscrirai dans le cahier des charges des établissements que je subventionne l’obligation de coproduire et de programmer des spectacles dans les langues de l’outre-mer.
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Parier pour la polyphonie, c'est prendre le risque du divers. Je veux le prendre avec vous.
 
C’est [[w:Joseph Zobel|Joseph Zobel]], l’auteur de [[w:Rue Cases-Nègres|La Rue Case-Nègres]], qui écrivait dans un poème dédié à Aimé Césaire : “j’écoute l’oxygène de ton verbe”.
 
Je vous remercie.