« États généraux du multilinguisme dans les outre-mer/Discours/Cérémonie de clôture » : différence entre les versions

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Pourquoi parler d'anachronisme ?
 
Parce que je suis fondamentalement persuadé que les Outre-mer français représentent pour la France un laboratoire unique de la diversité culturelle, par sa contribution essentielle à notre patrimoine culturel et artistique commun. Il y va de ce que le poète de Saint-Pierre-et-Miquelon, [[w:Eugène Nicole|Eugène Nicole]], appelle “l’ignorance de notre situation au monde”.
 
Lorsque la France se revendique de la notion de diversité culturelle dans les enceintes internationales, ses représentants s'entendent souvent dire, vous me pardonnerez l'expression, qu’ils devraient commencer par « aller faire le ménage chez eux ». Ces critiques n'ont peut-être pas toujours tort.
 
Le vent de l'histoire nous aura laissé son cortège de blessures. La blessure de la traite, des oppressions de tous genres, des discriminations. Il nous aura laissé également en héritage l'attachement à la République. Aujourd'hui, la diversité culturelle est devenue une valeur : que de chemin, en effet, parcouru en quelques décennies… Pour autant les cultures ultramarines souffrent encore d'un manque de visibilité et de reconnaissance dans notre République. C'est ce « déficit » qui fait par exemple que le cinéma ultramarin sera resté longtemps à l’état de promesse. C'est ce à quoi des personnalités comme [[w:Euzhan Palcy|Euzhan Palcy]] et tant d’autres s'attellent, [[w:Raoul Peck|Raoul Peck]] également qui dirige la [[w:FEMIS|FEMIS]], et qui nous apporte toute la richesse de sa perspective haïtienne sur la question.
 
J'ai voulu sur tous les fronts faire des cultures ultramarines une priorité de mon action à la tête du ministère de la Culture et de la Communication. C’est dans cet esprit que j’ai lancé, voilà plus d’un an, un plan d’action pour l’Outre-mer, qui commence à porter ses fruits.
 
Remédier au déficit d'images, ce n'est pas se contenter des symboles. Ceux-ci sont importants, voire essentiels, comme la cérémonie en l'honneur d'[[w:Aimé Césaire|Aimé Césaire]] au [[w:Panthéon|Panthéon]], auquel le président de la République a rendu hommage. Je pense également à toutes les formes de reconnaissance publique données aux artistes ultramarins, ou encore au classement du [[w:maloya|maloya]] au [[w:patrimoine immatériel|patrimoine immatériel]] par l'[[w:Unesco|Unesco]] : dans le domaine de la reconnaissance, on ne fera jamais assez. Ce sont autant de marques d'attachement à l’une des composantes essentielles de nos identités culturelles.
 
Les symboles, bien sûr, ne suffisent pas.
Lors de mes déplacements en Outre-mer, je n'aurais pas ménagé mes efforts, notamment pour veiller à ce que les Outre-mer soient toujours pris en compte dans les initiatives de portée nationale lancées par mon ministère.
 
Dans le domaine du patrimoine, par exemple, les chantiers sont nombreux. Lorsque j’ai créé en septembre dernier le label des « [[w:Maisons des Illustres|Maisons des Illustres]] », qui met en réseau 111 lieux dans lesquels s'inscrit la mémoire des grandes figures des lettres, des sciences, de notre vie politique, sur l'ensemble des territoires français, j’ai veillé à ce que l’Outre-mer soit bien sûr représenté par plusieurs sites emblématiques, comme par exemple, la maison de Félix Eboué, ici en Guyane, ou encore celle d’Anne-Marie Javouhey à Mana. Pourquoi pas, demain, celle d’un Grand Man prestigieux ?
 
Les enjeux patrimoniaux, ce sont aussi des projets comme celui de transformer, à Mayotte, le palais du Gouverneur en un musée de la culture et de l'histoire mahoraise, dont l’île a tant besoin. Stéphane Martin, le président du Musée du Quai Branly, m'a beaucoup aidé à définir les grandes lignes de ce projet.