« États généraux du multilinguisme dans les outre-mer/Discours/Cérémonie de clôture » : différence entre les versions

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Ces rencontres de Cayenne marquent d’abord, me semble-t-il, un aboutissement, que je tiens à saluer au nom du Gouvernement.
 
Avec Daniel Maximin, nous étions avant-hier soir à la [[Cinémathèque française]], à Paris, pour inaugurer le cycle de cinéma « Images des Outre-mer » – une très belle manifestation qui présentera jusqu’à la fin de l’année une soixantaine de films, afin de lutter contre ce que Daniel Maximin appelle le « déficit d'images ». Je crois précisément que dans tous les domaines de la culture, il s’agit bien de faire en sorte, par un effort collectif, que ce « déficit d’images » ne soit bientôt plus que le souvenir d'un anachronisme.
 
Pourquoi parler d'anachronisme ?
 
Parce que je suis fondamentalement persuadé que les Outre-mer français représentent pour la France un laboratoire unique de la diversité culturelle, par sa contribution essentielle à notre patrimoine culturel et artistique commun. Il y va de ce que le poète de Saint-Pierre-et-Miquelon, [[Eugène Nicole]], appelle “l’ignorance de notre situation au monde”.
 
Lorsque la France se revendique de la notion de diversité culturelle dans les enceintes internationales, ses représentants s'entendent souvent dire, vous me pardonnerez l'expression, qu’ils devraient commencer par « aller faire le ménage chez eux ». Ces critiques n'ont peut-être pas toujours tort.
 
Le vent de l'histoire nous aura laissé son cortège de blessures. La blessure de la traite, des oppressions de tous genres, des discriminations. Il nous aura laissé également en héritage l'attachement à la République. Aujourd'hui, la diversité culturelle est devenue une valeur : que de chemin, en effet, parcouru en quelques décennies… Pour autant les cultures ultramarines souffrent encore d'un manque de visibilité et de reconnaissance dans notre République. C'est ce « déficit » qui fait par exemple que le cinéma ultramarin sera resté longtemps à l’état de promesse. C'est ce à quoi des personnalités comme [[Euzhan Palcy]] et tant d’autres s'attellent, [[Raoul Peck]] également qui dirige la [[FEMIS]], et qui nous apporte toute la richesse de sa perspective haïtienne sur la question.
 
J'ai voulu sur tous les fronts faire des cultures ultramarines une priorité de mon action à la tête du ministère de la Culture et de la Communication. C’est dans cet esprit que j’ai lancé, voilà plus d’un an, un plan d’action pour l’Outre-mer, qui commence à porter ses fruits.
 
Remédier au déficit d'images, ce n'est pas se contenter des symboles. Ceux-ci sont importants, voire essentiels, comme la cérémonie en l'honneur d'[[Aimé Césaire]] au [[Panthéon]], auquel le président de la République a rendu hommage. Je pense également à toutes les formes de reconnaissance publique données aux artistes ultramarins, ou encore au classement du maloya au patrimoine immatériel par l'Unesco : dans le domaine de la reconnaissance, on ne fera jamais assez. Ce sont autant de marques d'attachement à l’une des composantes essentielles de nos identités culturelles.
 
Les symboles, bien sûr, ne suffisent pas.