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<noinclude>{{:L'agence_spatiale_européenne_et_l'indépendance_de_l'Europe/Sommaire}}</noinclude>
Raconter l'histoire d'[[w:Ariane (fusée)|Ariane]], c'est raconter l'histoire de l'espace français après la seconde guerre mondiale. Une histoire qui n'est « ''pas banale'' » selon Hubert Curien en 1987<ref name="AVAR">Martine Castello, « ''La grande aventure de... ARIANE'' », Librairie Larousse, 1987.</ref>. Cette histoire commence dans les sables Algériens à Colomb-Béchar en 1947, quand l'État français décide d'ouvrir un centre d'essais d'engins spéciaux, le CIEES. Ce centre appartient à l'armée. Le Général de Gaulle exige en 1961 que « ''la grandeur de la France exige sa présence dans l'espace'' »
[[Fichier:Colomb_béchar_location.svg|thumb|Position du CIEES en Algérie.]]
Près de 10 ans plus tard, l'Allemagne et la France développent ensemble un satellite de télévision, Symphonie. Devant l'absence de lanceur européen, une requête est faite aux Américains pour tenter d'acheter un lanceur. La réponse de cette requête est navrante
[[Fichier:Symphonie Musee du Bourget P1020403.JPG|thumb|Maquette du satellite Symphonie.]]
Du côté Américain, on pense que le développement du marché des satellites passe par l'abaissement des coûts de lancements. Une navette spatiale réutilisable est donc en cours de développement. Les lanceurs traditionnels sont arrêtés
[[Fichier:ColumbiaEdit.jpg|thumb|Lancement de STS-1, la toute première mission d'une navette spatiale.]]
Ariane devient un programme de plus en plus « sérieux », a tel point que la NASA envoie une lettre à l'ESA pour préciser qu'il ne faut attendre aucune aide de la part des Américains
En 1978 toujours, une idée vient à Frédéric d'Allest, un ingénieur européen travaillant sur Ariane. Un de ses collègues du CNES a été chargé de proposer les services de lancement d'Ariane à une organisation Arabe (Arabsat). Mais les Américains sont aussi sur le coup, avec la Comsat, société de droit privé. Ils se rendent vite compte que les deux camps ne sont pas à armes égales
[[Fichier:Ariane-5.jpg|thumb|Lancement d'une fusée Ariane 5]]
Frédéric d'Allest propose donc de créer une entreprise de transport spatial non gouvernementale, constituée de capitaux privés (provenant d'industriels européens impliqués dans Ariane) et de quelques capitaux publics. Les Américains continuent de traiter Ariane comme un lanceur voué à l'échec et prétentieux, possédant déjà une entreprise pour la vendre avant même son premier vol. Arianespace naît en 1980 sous forme de société anonyme au capital de 395 010 € (le capital minimum requis pour une SA est de 37 000€), l'année suivant le premier vol. Son capital est réparti entre acteurs publics ou privés notamment de la France (57,70%, avec le CNES et EADS), l'Allemagne (18,43%), l'Italie (7,17%) et la Belgique (4,20%). Fin janvier 2010, elle employait 233 personnes, et est chargée d'opérer Ariane. On trouve des ingénieurs « ''Diplômés d'une école d'ingénieurs ou d'une université française ou européenne équivalente'' »<ref>Selon http://www.arianespace.com/careers/fr_jobs/09_34_Ing%C3%A9nieur_Syst%C3%A8me.pdf</ref>, mais aussi des personnes chargées de la comptabilité, par exemple.
Le 24 décembre 1979, Ariane 1 s'élance dans le ciel de Guyane. « ''Il est exactement minuit, c'est le jour de Noël
Aujourd'hui, le coût d'un lancement d'Ariane 5 est d'environ 150 millions d'euros. Ariane est capable de transporter deux satellites, ce qui permet de diviser les coûts de lancement. Les clients payent en fonction de la masse du satellite, de l'orbite et de la période visée.
Ces clients sont ce que l'on appelle des opérateurs satellites, des entreprises comme Eutelsat (société anonyme Française au capital de 218 603 713€) qui vendent la capacité d'émettre des données depuis leurs satellites
Les clients ont différentes voies pour financer le lancement ; ils en utilisent en général plusieurs. La première solution, probablement la plus simple, consiste à emprunter de l'argent à une banque. La deuxième solution peut être l'apport de capitaux propres par les actionnaires pour financer le lancement. Il est aussi possible d'émettre une obligation envers une entreprise. Enfin, la méthode la plus employée pour les opérateurs étrangers se nomme le crédit-export. L'objectif c'est qu'un État, par exemple l'État français, aide les industries de son pays à gagner des contrats à l'étranger. Le client emprunte une certaine somme d'argent à une banque, et l'État se porte garant du client
Ariane est construite par des sous-traitants, comme Astrium (filiale d'EADS) ou Thales Alenia Space. Chaque sous-traitant fabrique une partie du lanceurs (le moteur Vulcain, les étages d'accélération à poudre, etc...). L'argent qui est reçu des clients est utilisé pour acheter le lanceur, mais aussi pour rétribuer les salariés d'Arianespace ou pour payer les consommations intermédiaires. Les morceaux d'Ariane sont amenés par bateau en Guyane et assemblés verticalement au CSG (acronyme pour Centre Spatial Guyanais).
[[Fichier:Atlas V on the pad.jpg|thumb|Une fusée Atlas V sur son pas de tir.]]
Ces dernières années, entre 20 et 25 lancements de satellites commerciaux sont effectués chaque années. Arianespace lance 50% d'entre eux
La crise économique n'a pas encore frappé Arianespace. Pour juger de l'impact de la crise, il faut évaluer la capacité à trouver des clients. Ces clients sont les opérateurs satellites, or, le nombre de personnes qui utilisent le téléphone portable ou la télévision continue à augmenter. Ce sont des marchés qui continuent à croître, à grandir, le marché est solide. Mais les clients ont plus de mal a trouver du financement
Arianespace compte faire 6 à 8 lancements d'Ariane 5 en 2010, quelques lancements de Soyouz et un Vega dès la fin de l'année. Le tout représente un chiffre d'affaires de plus d'un milliard d'euros
[[Fichier:évolution lancements satellites commerciaux.png|thumb||Évolution du nombre de lancements de satellites commerciaux entre 1992 et 2003. Source
Le tableau ci-dessus montre le nombre d'opérateurs de satellites, le nombre de satellites commerciaux et les revenus générés par l'activité spatiale en 1996 dans 3 régions. On peut tirer de rapides conclusions
On constate une augmentation très marquée entre 1994 et 2000, puis une baisse importante entre 2000 et 2001. Cette évolution est associée à la bulle internet, bulle spéculative qui a « explosé » en mars 2000. Pendant l'inflation de cette bulle, plusieurs satellites de télécommunications avaient étés lancés en orbite basse et 33 satellites en orbite géostationnaire. Aujourd'hui, le marché reprend, grâce aux demandes de renouvellement et à un marché de télévision par satellites en pleine croissance sur tous les continents.
[[Fichier:Nbre-satellites-Ariane.png|thumb|Origine des satellites de plus de 100 kg lancés par Ariane entre 1979 et 2009]]
Ariane 5 est actuellement capable de lancer deux satellites, un de 3 tonnes, l'autre de 6 tonnes. Pour agrandir son offre, le lanceur russe Soyouz sera tiré en 2010 depuis la Guyane française. Pour la première fois, ce mythique lanceur sortira de la Russie
Pourquoi vouloir à tout prix lancer Soyouz depuis la Guyane ? La raison est simple. Plus la base de lancement est proche de l'équateur, plus le lanceur peut profiter de la rotation terrestre, plus il peut aller vite, et plus la charge qu'il peut placer en orbite est grande. Or le centre spatial Guyanais est situé à 2° de latitude nord, contre 45,6° nord pour le cosmodrome de Baïkonour d'où sont habituellement lancés les Soyouz. Un gain de puissance important va donc être possible.
Enfin, pour couvrir le marché des petits satellites d'une à deux tonnes, l'agence spatiale italienne a développé avec l'ESA le petit lanceur VEGA d'une trentaine de mètres. Ces petits satellites sont principalement des satellites scientifiques, qui ont des missions et surtout des orbites bien précises, sur lesquelles Ariane 5 ou Soyouz ne sont pas adaptées
Début 2011, Arianespace pourra répondre à toutes les demandes. Un satellite de trois tonnes pourra être lancé soit par Soyouz soit par Ariane 5 (en lancement double), un petit satellite par VEGA, un « gros » satellite par Ariane 5. Seule Arianespace sera en mesure de le faire.
[[Fichier:budget ESA 2010.png|thumb|Budget de l'ESA en 2010. Source
Le diagramme circulaire ci-contre représente la répartition du budget 2010 de l'ESA. Le développement des lanceurs récupère 15,1% du budget total, soit 566,6 millions d'euros.
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