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== Bibliographie ==
* Un amateur inconnu : Bernd Spitzkatz. In : Leica Fotografie, n° 3, 1969, pp. 98-105.
 
 
 
Le métier de modèle
 
Le métier de modèle attire et fait rêver de nombreuses jeunes filles mais ce rêve ne se réalise que pour un très petit nombre de postulantes, celles qui sont dotées d'une vraie beauté naturelle, d'un talent certain ou encore celles qui ont la chance de correspondre au type la mode. Dans une moindre mesure, ceci vaut également pour les jeunes hommes qui envisagent aussi cette carrière.
 
Il faut généralement plusieurs années pour qu'un jeune modèle apprenne à poser, à se maquiller, à se coiffer. Beaucoup se spécialisent pour la coiffure, la lingerie, les vêtements de sport, le visage, les mains ou les jambes. L'essentiel de cet apprentissage se réalise sur le tas, souvent au contact d'autres modèles plus expérimentés. C'est cependant en travaillant avec des photographes de talent que les modèles peuvent terminer leur formation et, le cas échéant, comprendre où se situent leurs limites.
 
Aucun visage, aucun corps n'est absolument parfait. La fraîcheur de la jeunesse est cependant indispensable dans la plupart des cas, ainsi que la qualité de l'expression du visage. Le reste est affaire d'artifice et de retouche. Les fards, poudres, fonds de teint, rouges à lèvres permettent de masquer les petits défauts et de mettre certains traits en valeur. Les perruques, nattes, rajouts ou postiches divers permettent de transformer rapidement la chevelure. La retouche des photographies, pratiquée de tous temps mais immensément facilitée par les méthodes numériques, permet d'effacer rides et/ou cicatrices, d'affiner la taille, d'allonger les jambes, etc. ou même de remplacer les jambes d'un modèle par celles d'un autre...
 
La plupart des modèles confient tout ou partie de leur carrière à une agence spécialisée. Ces officines sont souvent contestées dans les milieux de la mode ; les modèles y sont souvent considérées non pas en tant qu'êtres humains mais comme une simple marchandise, dont la valeur dépend non seulement des modèles eux-mêmes, de leurs possibilités, de leur esthétique, de leur équipement personnel, mais aussi de la demande et de la mode. Pendant un temps c'est le type « suédois » ou nordique qui est demandé, plus tard ce sont les Africaines ou les Asiatiques, et au début des années 2000 les « anorexiques ».
 
La photographie « de mode » est-elle une activité artistique ? Quand elle est pratiquée par des photographes et des modèles de talents, capables de créer entre eux l'atmosphère de complicité nécessaire pour aller au-delà d'un simple but de travail, sans aucun doute. Mais cette réussite n'est guère donnée qu'aux plus grands ; les autres n'ont pas le talent ni le génie qui pourrait les conduire à autre chose que la réalisation d'un travail plus ou moins standardisé. Dans la plupart des photos de mode, les photographes doivent mettre en valeur non pas les modèles ou leurs personnalités, mais les objets qu'ils sont chargés de faire vendre, vêtements, bijoux, sacs ou autres accessoires. Les modèles deviennent alors de simples porte-manteaux, auxquels on demande de prendre des expressions très neutres, impersonnelles, afin qu'ils ou elles ne « volent pas la vedette » aux produits montrés. Rares sont les photographes capables de réaliser, avec un tel « cahier des charges », des œuvres de valeur.
 
En Allemagne, jusqu'à la fin des années 1960, les agences de modèles tombaient sous le coup de la loi réprimant la « traite des blanches ». Si une agence offre aux modèles la possibilité d'être engagé(e)s et de se faire connaître, en échange elle ponctionne au passage de 10 à 60 % des gains.
 
L'emploi du temps des modèles les plus en vue est toujours très chargé et difficile à gérer. Chaque minute de répit est mise à profit pour le repos ou la détente, nécessaires pour garder un bon équilibre de vie. La durée de la carrière est courte, à 30 ans, tout est généralement terminé, il faut tourner la page et passer à autre chose.
 
* FLÖTER, Hubs .- Carrières devant l'objectif. In : Leica Fotografie, n° 3, 1969, pp. 90-97.