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== Le directoire — Campagne d'Italie ==
;Constitution de l'an III
La constitution de l'an III confiait le pouvoir législatif à deux assemblées élues pour trois ans : le conseil des Anciens et le conseil des Cinq-Cents, et le pouvoir exécutif à un directoire composé de cinq membres, renouvelable tous les ans par cinquième. Les premiers directeurs élus furent : Barras, Carnot, Rewbel, Letourneur, Laréveillère-Lépeaux.
 
Le conseil des Anciens, sorte de Sénat, était composé de 250 membres mariés ou veufs, âgés de quarante ans au moins. Ils approuvaient ou rejetaient les lois proposées par les Cinq-Cents et nommaient les directeurs.
;Politique intérieure du Directoire
Au moment où le Directoire prit le pouvoir, la situation était difficile : les révolutionnaires voulaient recommencer la terreur ; les royalistes commençaient à se montrer et prétendaient rétablir la monarchie ; les finances étaient ruinées et la coalition, quoique réduite par les traités de 1795, était encore redoutable.
;Coup d'État du 18 fructidor
Les élections de 1797 ayant été favorables aux royalistes, ceux-ci dominèrent dans les deux Conseils et firent entrer Barthélémy, un des leurs, au Directoire. Les autres directeurs organisèrent alors un coup d'État avec l'aide d'Augereau rappelé d'Italie. Le 18 fructidor an V, Barthélémy et les principaux députés royalistes, avec des journalistes, furent arrêtés et déportés à Cayenne ; les journaux modérés furent supprimés et les lois révolutionnaires remises en vigueur.
 
Deux autres coups d'État (22 floréal an VI et 30 prairial an VII) vinrent encore fausser les rouages de la constitution. Enfin un quatrième, celui du 18 brumaire, détruisit la constitution elle-même, comme on le verra plus loin.
;Guerre contre l'Autriche — Plan de Carnot
La première coalition, redevenue partielle, ne comptait guère plus que l'Autriche, le nord de l'Italie et l'Angleterre. Carnot qui avait repris, comme sous la Convention, la conduite des opérations militaires, conçut le projet de lancer trois armées sur Vienne afin de frapper l'Autriche au cœur. La première, commandée par Jourdan, devait suivre la vallée du Mein ; la seconde, sous les ordres de Moreau, descendrait le Danube, et la troisième, celle d'Italie, confiée à Bonaparte, suivrait la vallée du Pô.
;Opérations en Allemagne
Le plan échoua en Allemagne. Jourdan fut obligé de se replier sur le Rhin. Moreau, malgré quelques victoires, dut faire de même ; il opéra alors une grande retraite, mais la campagne était perdue. Il n'en fut pas de même en Italie, où Bonaparte attira à lui toutes les armées autrichiennes et les défit toutes.
;Le général Bonaparte
Napoléon Bonaparte naquit à Ajaccio (Corse) le 15 août 1769. Son père obtint pour lui une bourse à l'école militaire de Brienne. Il passa plus tard à celle de Paris, d'où il sortit avec le grade de lieutenant dans un régiment d'artillerie.
Nous l'avons déjà vu paraître dans deux circonstances : au siège de Toulon, où son artillerie amena la reddition de la place, et le 13 vendémiaire, où, à la tête des troupes de la Convention, il mitrailla les royalistes devant
l'église Saint-Roche, à Paris. Barras, qui l'avait apprécié ce jour-là, le fit nommer général en chef de l'armée d'Italie. Il avait alors 26 ans.
 
Le 27 mars 1796, Bonaparte rejoignit son armée à Savone, au pied des Alpes. Il y fut accueilli froidement par les officiers et par les soldats à cause de sa jeunesse ; mais cette impression dura peu. « Soldats, leur disait-il, vous êtes mal nourris et presque nus ; le gouvernement vous doit beaucoup, mais il ne peut rien pour vous... Je vais vous conduire dans les plus riches plaines du monde ; vous y trouverez honneur, gloire et richesse. Soldats d'Italie, manqueriez-vous de courage ! ».
;Campagne d'italie
À peine arrivé, Bonaparte tourne les Alpes par le col de Cadibone, sépare violemment les Piémontais des Autrichiens à Montenotte, bat les Autrichiens à Dégo et écrase l'armée piémontaise à Millésimo et à Mondovi. Le Piémont demande la paix et cède à la France la Savoie et le comté de Nice au traité de Cherasco (avril 1796).
 
Bonaparte marche alors contre le général autrichien Beaulieu, le bat à Lodi, puis le rejette dans le Tyrol et met le siège devant Mantoue. Il impose une lourde contribution de guerre à la Lombardie, aux ducs de Parme et de Modène ; puis il envoie des millions au Directoire. Les Autrichiens reviennent à la charge, commandés par Wurmser et Alvinzy. Bonaparte bat le premier à Castiglione et à Bassano ; le second au pont d'Arcole (novembre 1796) et à Rivoli (janvier 1797). Mantoue capitule le 2 février.
;Marche sur Vienne
Après avoir repoussé de toutes parts ses ennemis, Bonaparte prend l'offensive à son tour. Il bat l'archiduc Charles, le poursuit vivement et arrive bientôt aux portes de Vienne. L'Autriche signe les préliminaires de la paix à Léoben (avril 1797). La république de Venise s'étant soulevée est occupée par les troupes de Napoléon. Les États romains sont pillés, et par le traité de Tolentino, doit donner plusieurs œuvres d'art de valeur à la Convention.
;Traité de Campo-Formiio
Le traité de Campo-Formio, signé le 17 octobre 1797, met fin à la première coalition. La France garde la Belgique et la rive gauche du Rhin. La Lombardie est érigée en république cisalpine et le territoire de Gênes en république ligurienne. Venise était donnée à l'Autriche.
=== Questionnaire ===