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== Guerres de la première coalition ==
;Résumé
Les guerres de la République et de l'Empire, qui ont ensanglanté l'Europe pendant plus de vingt ans, se subdivisent en ''sept coalitions''. La première, qui est la plus importante et la plus longue, commence au 20 avril 1792, et se termine au traité de Campo-Formio, signé le 17 octobre 1797. Elle peut se diviser en trois parties :
#du commencement à la mort de Louis XVI (année 1792), la coalition contre la France n'est que partielle ; elle comprend l'Autriche, la Prusse et la Sardaigne.
#du 21 janvier 1793 aux traités de Bâle (années 1793, 1794 et 1795), la coalition devient ''générale'' : toute l'Europe est contre la France.
#à partir des traités de Bâle (années 1796 et 1797), la coalition redevient ''partielle'' : elle ne comprend plus que la Sardaigne, l'Autriche et l'Angleterre.
;Campagne de 1792
La première partie commença par des revers et se termina par des succès. L'invasion du territoire, la prise de Longwy et de Verdun provoquèrent les insurrections du 10 août et les massacres de septembre. Mais le 20 septembre, l'ennemi fut arrêté à Valmy, dans les défilés de l'Argonne.
;Campagne de 1793
La campagne de 1793, comme la précédente, débute par des revers et se termine par des victoires. Dumouriez, mal secondé par des volontaires indisciplinés, fut battu à Nerwinde (18 mars). On l'accusa de trahison, et la Convention envoya quatre commissaires pour l'arrêter dans son camp ; mais Dumouriez les prévint et les livra lui-même en otages aux ennemis. Il essaya ensuite d'entraîner son armée contre la Convention ; n'ayant pu y réussir, il passa à l'étranger avec le duc de Chartres<ref>Le duc de Chartres, fils de Philippe-Égalité, sera plus tard Louis-Philippe I{{er}}.</ref>.
 
La défaite de Nerwinde fit perdre à la France la Belgique, et la Flandre fut envahie. Sur le Rhin, Beauharnais rendait Mayence aux Prussiens pendant que les Espagnols occupaient le Roussillon et que l’insurrection éclatait de toute part, à l'intérieur : la Vendée était sous les armes, Lyon s'était soulevé contre l Convention, Toulon avait livré ses forts aux Anglais.
;Succès
Dans cette extrémité la Convention redoubla d'énergie : elle ordonna une levée de {{formatnum:300000}} hommes, puis une levée en masse ; Carnot organisa onze armées, embrigada les volontaires dans les anciennes troupes et envoya {{formatnum:1200000}} hommes sur les frontières menacées. Aussi, à partir de septembre 1793, les armées françaises prirent l'offensive et triomphèrent partout. Dans le Nord, les victoires de Hondschoote et de Wattignies libéraient la Flandre ; Hoche et Pichegru chassaient les Prussiens de l'Alsace envahie ; les Vendéens étaient battus au Mans et à Savenay ; Lyon était repris le 10 octobre, et Toulon en décembre, grâce au général d'artillerie Bonaparte.
;Guerre de la Vendée
L'insurrection de la Vendée fut avant tout une guerre religieuse. Quand les Vendéens virent leurs églises fermées, ils se révoltèrent et refusèrent de se soumettre aux jacobins.
 
Leurs principaux chefs furent Cathelineau, surnommé le « saint de l'Anjou », Charette, d'Elbée, Bonchamp, Lescure, Larochejacquelein, qui haranguait ses hommes en leur disant : « Si j'avance, suivez-moi ; si je recule, tuez-moi ; si je tombe, vengez-moi ». Ces hommes commandaient des troupes de paysans en sabots, armés à la hâte de fusils de chasse, de pieux, de faux et de fourches. Ces soldats improvisés allaient au combat avec une image du Sacré-Cœur, et chargeaient les bleus<ref>Bleus : soldats de la Convention, ainsi nommés par les Vendéens à cause de la couleur de leur uniforme.</ref>.
 
Les Vendéens remportèrent d'abord des victoires à Cholet, Thouars, Châtillon, Saumur, Torfou. Après la mort du généralissime Cathelineau, ils manquèrent d'unité dans le commandement et ils furent battus au Mans, puis exterminés à Savenay.
;Siège de Lyon
Les Lyonnais ne subissaient qu'en frémissant la tyrannie des jacobins de Paris. À la nouvelle de la proscription des girondins, ils se soulevèrent, guillotinent Chalier, émissaire de Robespierre, et établissent une municipalité moédérée. Mais bientôt Dubois-Cancé vient faire le siège de la ville avec soixante mille hommes parmi lesquels un grand nombre de volontaires recrutés en Auvergne par Couthon et Javogues.
 
Les Lyonnais, commandés par les comtes de Précy et de Virieu, se défendent vaillamment ; mais bloqués et sans secours, ils sont obligés de se rendre après deux mois de siège et de bombardement. La Convention décréta que la ville serait détruite et que sur son emplacement serait élevé un monument portant cette inscription : « Lyon fit la guerre à la liberté, Lyon n'est plus ». Couthon et Collot d'Herbois vinrent faire exécuter le décret ; ils employèrent la mine contre les édifices et la mitraille contre les habitants ; les plus beaux quartiers furent détruits et des milliers de muscadins<ref>Muscadins : terme par lequel les jacobins désignaient les élégants, les bourgeois.</ref> ensanglantèrent la plaine des Brotteaux. Ce qui restait de la ville s'appela Commune affranchie.
;Campagne de 1794
En 1794, la lutte continue et les victoires se succèdent. Dans le Nord, Jourdan est vainqueur à Fleurus, le 26 juin, puis il s'empare des villes du Rhin ; Pichegru envahit la Hollande, s'empare avec sa cavalerie de la flotte engagée dans les glaces, et établit la République bastave. Vers les Pyrénées, les Espagnols sont chassés du Roussillon ; Moncey et Pérignon pénètrent en Espagne ; aux Alpes, Schérer est vainqueur à Loano.
 
Sur mer, la France fut moins heureuse. Les Anglais s'emparèrent des colonies et battirent, en face de Brest, l'amiral Villaret-Joyeuse qui protégeait l'arrivée d'un convoi de blé.
;Traités de Bâle
Tant de succès rompirent la coalition. La Prusse, la Hollande et l'Espagne renoncèrent à la lutte par les traités de Bâle et de la Haye (1795) qui assuraient à la France la rive gauche du Rhin, une partie de la Hollande et de l'île Saint-Domingue.
=== Questionnaire ===