« Histoire de France/La Révolution » : différence entre les versions

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;Nuit du 4 août
L'exemple de Paris, où l'on promène des têtes coupées, donne le signal aux provinces qui veulent, elles aussi, faire leur 14 juillet : les châteaux et les couvents sont pillés et brûlés. L'assemblée fait alors, pour mettre fin à ces excès, supprimer les privilèges lors d'une séance de nuit. C'est le vicomte de Noailles qui propose la suppression de tous les ''droits féodaux'' ; le clergé suit l'exemple de la noblesse et renonce à la dîme ; le tiers vote l'abolition des ''privilèges'' des villes et des provinces ; la nation est unifiée et l'ancien régime aboli. On croit la révolution terminée et l'assemblée lève la séance en proclamant Louis XVI « restaurateur de la liberté française ».
;JournéeJournées des 5 et 6 octobre
Malgré le fameux vote du 4 août, les désordres ne faisaient que s'accroître. Des meneurs excitaient la population contre le roi et contre la reine. Le 5 octobre, sept à huit mille femmes, conduits par Maillard, marchent sur Versailles, envahissent l'assemblée, pénètrent dans le château en criant : « Du pain ! du pain ! À Paris ! À Paris ! ». La Fayette parvient à contenir cette multitude, mais il décide Louis XVI à lui donner satisfaction en allant résider à Paris avec sa famille. Le roi part aussitôt, escorté par une populace qui porte au bout des piques les têtes des gardes du corps. L'assemblée suit le roi et va s'installer dans la capitale.
;Les clubs — l'émigration
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Le plus influent des clubs de Paris était celui des Jacobins, dirigé par Robespierre ; venait ensuite celui des Cordeliers où se réunissaient les sans-culottes<ref>Sans-culottes : jacobins exaltés, ainsi appelés parce que, les premiers, ils substituèrent le pantalon à la culotte courte qui était l'ancien costume français. Ils remplacèrent de même l'habit long par la veste ronde ou carmagnole.</ref> les plus exaltés, avec Danton et Marat ; enfin celui plus modéré des Feuillants, présidé par La Fayette et Bailly.
 
Les journaux n'étaient pas moins puissants que les clubs. L'''Ami du peuple'' de Marat, le ''père Duchêne'' d'Hébert, défendaient la suppression de l'aristocratie<ref>Aristocrates : les grands, les nobles. Terme péjoratif, dans le langage de l'époque.</ref>
;Fête de la Fédération
Pour rassurer les esprits et consolider l'œuvre qu'elle édifiait, l'Assemblée décida qu'une grande fête civique serait célébrée à Paris, le 14 juillet 1790, jour anniversaire de la prise de la Bastille. On prépara le Champ de Mars pour cette cérémonie où soixante mille députés des communtes et de l'armée vinrent prêter serment à la Constitution que l'Assemblée allait bientôt achever.
 
L'éêque d'Autun, Talleyrand, célébra la messe sur l'autel de la patrie, entouré de prêtres en aubes blanches et ceintures tricolores. Le roi, assis sur un trône, ayant à ses côtés la reine et le dauphin, fut obligé de présider cette fête révolutionnaire et de prêter serment à la Constitution avant son achèvement. Cette solennité toutefois ne réconcilia pas les partis.
;Fuite du roi
La révolution devenait chaque jour plus menaçante. Necker, pour sauver sa vie, avait dû fuir à Genève (septembre 1790). Mirabeau, qui avait essayé trop tard de sauver la royauté, était mort le 2 avril 1791 ; l'émigration était générale : cent quatre-vingts membres modérés de l'Assemblée avaient passé la frontière, laissant le roi à la merci des Jacobins. Louis XVI décida lui aussi de fuir. Le 21 juin 1791, à 11 heures du soir, il s'échappa de Paris avec toute la famille royale, pour aller rejoindre à Montmédy, l'armée de Bouillé<ref>Bouillé ''(marquis de)'' : général en chef de l'armée de la Meuse.</ref>, sur laquelle il pouvait compter. Il était sur le point d'arriver à son but lorsqu'il fut reconnu et arrêté à Varennes. On le ramena à Paris où il fut gardé à vue et suspendu de ses pouvoirs jusqu'à l'achèvement de la Constitution.
=== Questionnaire ===