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== Louis XVI — Les états généraux ==
;Ouverture des états
Les états généraux, convoqués par Louis XVI, se réunirent à Versailles, le 5 mai 1789. Ils comptaient {{formatnum:1145}} députés : 291 du clergé, 270 de la noblesse et 584 du tiers état. Le roi y fit son entrée au milieu d'acclamations enthousiastes. Il prononça son discours d'ouverture en terminant par ces paroles : « Puisse, Messieurs, un heureux accord régner dans cette assemblée, et cette époque devenir à jamais mémorable pour le bonheur du royaume ! ».
;La question du vote
L'accord ne fut pas de longue durée. Le gouvernement n'avait préparé aucun plan pour diriger les travaux de l'assemblée ; aussi, dès la première séance, la discorde éclata lorsqu'il fallut décider si l'on voterait collectivement, comme par le passé<ref>Dans les états généraux précédents, chaque ordre siégeait à part. Pour qu'une décision fût prise, il fallait qu'elle fût votée par deux ordres : c'est ce qu'on appelait le ''vote par état''.</ref>, ou individuellement ; en d'autres termes s'il y aurait trois assemblées ou une seule.
 
Dans le premier cas, les deux ordres privilégiés en s'unissant pouvaient toujours l'emporter sur le tiers état ; tandis que dans le second, le tiers était assuré de la mjorité, puisqu'il comptait plus de la moitié des députés.
 
Après cinq semaines de discussions stériles, le tiers ne pouvant faire prévaloir le ''vote par tête'', résolut de se passer des autres ordres et se proclame à lui seul assemblée nationale (17 juin).
;Serment du Jeu de Paume
Pour répondre à cette audace, le roi fit fermer la salle des états et annoncer une ''séance royale'' pour le 23 juin ; mais les députés du tiers ne se laissèrent pas intimider ; ils se réunirent le 20 dans la salle du jeu de paume, sous la présidence de Bailly, député de Paris, en s'engagèrent par serment à ne pas se séparer avant d'avoir donné à la France une constitution<ref>Constitution : loi fondamentale qui règle la forme de gouvernement d'un État, les droits politiques des citoyens et l'organisation des pouvoirs publics.</ref>.
;Séance royale
À la séance royale du 23 juin, le roi déclara nulles les délibérations du tiers et enjoignit aux trois ordres de délibérer séparément ; puis il fit connaître ses projets pour la réforme de l'État, posa les bases d'une administration nouvelle, et sortit de la salle en ordonnant aux députés de se retirer. Les deux ordres privilégiés obéirent, mais les députés du tiers restèrent à leur place ; et quand le marquis de Deux-Brézé, grand maître des cérémonies, les invita à quitter la salle commune, Mirabeau répondit : « Allez dire à votre maître que nous sommes ici par la volonté du peuple et que nous n'en sortirons que par la force des baïonnettes ». Le roi céda ; il engagea la noblesse et le clergé à se joindre au tiers état.
;Mirabeau
Gabriel Riquetti, comte de Mirabeau, fut le plus grand orateur de la Constituante. Pendant sa jeunesse, il se fit remarquer par son intelligence, mais aussi par un naturel farouche, des passions violentes qui le conduisirent plusieurs fois à la prison et à l'exil. Rejeté par la noblesse aux élections des états généraux, il se fit élire par le tiers dont il embrassa la cause avec ardeur. Après avoir lancé la Révolution, Mirabeau s'effraya du chemin parcouru et essaya d'en arrêter la marche. Il était d'ailleurs gagné par les largesses de la cour qui lui payait secrètement ses dettes. Mais il avait trop présumé de son influence et de ses forces : dès qu'il ne fit plus le jeu des violents, il perdit sa popularité ; et mourut le 2 avril 1791, en prononçant ces paroles : « j'emporte avec moi le deuil de la monarchie ; les factieux vont s'en partager les lambeaux ».
;Assemblée nationale constituante
La réunion définitive des trois ordres eut lieu le 27 juin. L'assemblée ainsi formée prit le nom d'Assemblée nationale constituante pour montrer qu'elle représentait la nation entière et qu'elle se donnait la mission de faire une constitution. Cet événement mettait fin aux États généraux et commençait la Révolution.
;Prise de la Bastille
Les luttes de l'assemblée eurent leur contre-coup à Paris et dans les provinces. Le roi crut prudent de concentrer des troupes autour de Paris et de Versailles, et de renvoyer Necker. Aussitôt la capitale se soulève à la voix de Camille Desmoulins qui appelle le peuple aux armes ; les boutiques d'armuriers sont pillées, des piques fabriquées, les canons et les fusils de l'Hôtel des Invalides sont récupérés ; puis les insurgés se dirigent sur la Bastille qui est prise et démolie.
;La Bastille
La Bastille était une forteresse bâtie par Charles V. Elle n'était nullement redoutable, mais elle était odieuse au peuple parce qu'elle avait longtemps servi de prison d'État ; et les meneurs la dépeignaient contre le rempart de la tyrannie, où étaient détenus des milliers de victimes.
 
Le 14 juillet, une foule en armes se porte en masse vers la forteresse, qui n'est point défendue que par quelques hommes. Le gouverneur de Launay, pour éviter l'effusion du sang, parlemente et consent à abaisser le pont-levis. Mais il est massacré, au mépris de la parole donnée, et sa tête est portée en triomphe au bout d'une pique avec celle de Flesselles, prévôt de Paris. À cette nouvelle, Louis XIV s'écrie : « Mais c'est donc une révolte ! — Non, sire, répond un courtisan, c'est une révolution ». La forteresse fut démolie, et le peuple dansa sur ses ruines.
;Origine du drapeau tricolore
Le roi se sentit dès lors impuissant à réprimer ces désordres. Le 16 juillet, il se rendit à Paris au milieu d'une haie de cent mille hommes qui criaient : « Vive la nation ! ». Il promit le renvoi des troupes et le rappel de Necker ; il sanctionna l'élection de Bailly comme maire de Paris, et celle de La Fayette comme général de la garde national. Celle-ci avait pour signe de ralliement la cocarde bleue et rouge ; La Fayette y rajouta le blanc, couleur du drapeau royal, pour montrer l'union du roi avec la nation. Ce fut l'origine du drapeau national.
=== Questionnaire ===