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== Charles IX — La Saint-Barthélémy ==
;Première guerre
Un des faits les plus importants de la première guerre fut la prise de Rouen (1562), où fut tué Antoine de Bourbon<ref>Antoine de Bourbon : était revenu au catholicisme ; il assiégeait Rouen avec l'armée royale.</ref>, roi de Navarre. Quelques jours après, Guise gagna encore la bataille de Dreux<ref>À la bataille de Dreux, le maréchal de Saint-André fut tué et Montmorency fait prisonnier. Guise restait seul chef du parti catholique.</ref> et fit prisonnier le prince de Condé qu'il traita avec beaucoup de générosité. Il allait enlever Orléans aux huguenots, lorsqu'il tomba sous les coups de l'assassin protestant Poltrot de Méré. La paix d'Amboise (1563) termina la guerre en accordant quelques concessions aux protestants ; puis catholiques et réformés, un instant réconciliés, allèrent ensemble reprendre le Havre aux Anglais.
;Assassinat du duc de Guise
François de Guise faisait le siège d'Orléans, lorsqu'il apprend l'arrivée de sa femme. Il monte à cheval pour aller la rejoindre. tout à coup il se sent frappé à l'épaule droite d'un coup de pistolet. « Il y avait longtemps qu'on me le gardait, ce coup-là », dit-il. Il tombe sur le cou de son cheval, essayant vainement de tirer son épée hors du fourreau. Transporté au château près de la duchesse, il expira le 24 février 1563.
;Deuxième guerre
La paix ne dura que quatre ans. Les protestants, effrayés de l'entrevue de Catherine de Médicis avec le duc d'Albe, lieutenant du roi d'Espagne aux Pays-Bas, formèrent un complot pour enlever le roi, et la guerre recommença (1567).
 
Condé fut battu à Saint-Denis, mais le connétable de Montmorency y périt. On signa alors la paix de Longjumeau qui renouvela les clauses du traité d'Amboise.
;Troisième guerre
La troisième guerre suivit de près la seconde (1568). Condé et Coligny mirent à leur tête le jeune Henri de Navarre ; mais le duc d'Anjou, frère du roi, les battit à Jarnac et à Moncontour (1569). Condé, après avoir remporté quelques cussès à la Roche-Abaille, fut tué à Jarnac.
 
Catherine offrit la paix, qui fut signée la même année à Saint-Germain. Les protestants obtinrent enfin la liberté de conscience, l'admission aux fonctions publiques et quatre places de sûreté : la Rochelle, Montauban, Cognac, la Charité. Leur chef, le jeune Henri de Béarn, devait épouser Marguerite, sœur du roi ; mais la reine mère, après avoir flatté Coligny, prit ombrage de son influence sur l'ensprit du jeune roi et voulut le faire assassiner. Le coup ayant manqué, elle conçut le dessein de faire périr les principaux chefs huguenots. Elle arracha à Charles IX son consentement et le massacre eut lieu dans la nuit de la Saint-Barthélémy, le 24 août 1572.
;La Saint-Barthélémy
[[Fichier:Massacre saint barthelemy.jpg|thumb|Le massacre de la Saint-Barthélémy, par François Dubois (1576)]]
Charles IX, après avoir résisté plusieurs heures aux obsessions de sa mère, finit par s'écrier avec peur et colère : « Tuez-les tous, du moins, afin qu'il n'y en ait pas un seul pour me le reprocher après ». Le soir même du 23 août, le roi aurait tenu une réunion avec ses conseillers (le « conseil étroit ») pour décider de la conduite à suivre. S'y trouvaient la reine mère, le duc d'Anjou, le garde des sceaux [[w:René de Birague|René de Birague]], le maréchal de [[w:Gaspard de Saulx|Tavannes]], le [[w:Albert de Gondi|baron de Retz]], et le [[w:Louis IV de Nevers|duc de Nevers]]. Il n'existe aucun document permettant d'affirmer avec certitude que la décision d'abattre les principaux chefs militaires protestants ait été prise lors de cette réunion. Vu les circonstances, le conseil décida de procéder à une « justice extraordinaire » et l'élimination des chefs protestants fut décidée. Il s'agissait de mettre hors d'état de nuire les capitaines de guerre protestants. Le conseil épargna les jeunes princes du sang, le roi de Navarre et le prince de Condé.
 
Débutée dans la soirée, la tuerie qui visait uniquement les chefs protestants s'étendit à tous les protestants de Paris, sans considération d'âge, de sexe ou de rang social. La tuerie parisienne dure plusieurs jours, malgré les tentatives du roi pour la faire arrêter. Enfermés dans une ville quadrillée par la milice bourgeoise, les protestants ont peu de chance de s'en sortir. Leurs maisons sont pillées et leurs cadavres dénudés et jetés dans la Seine. Certains parviennent à se réfugier chez des proches mais les maisons des catholiques tenus en suspicion sont également fouillées. Ceux qui manifestent leur hostilité au massacre prennent le risque de se faire assassiner. Le massacre touche également les étrangers et notamment les Italiens.
 
La reine mère se concerte aussitôt avec Henri de Guise ; en quelques heures, les milices sont prêtes, au milieu de la nuit, la cloche de Saint-Germain se met en branle, et les protestants sont massacrés aux cris de : « Mort aux huguenots ! ». L'amiral de Coligny et les principaux chefs du parti, qui s'étaient rendus à la cour, à l'occasion du mariage de la princesse, périssent assassinés. Henri de Navarre ne dut la vie qu'à une abjuration<ref>Abjuration : renonciation à la religion professée auparavant.</ref> feinte. Averties par des témoins, des courriers de commerçants, encouragées par des agitateurs comme le comte de Montsoreau dans le val de Loire, les villes de province déclenchèrent leurs propres massacres. Le [[w:25 août|25 août]], la tuerie atteint [[w:Orléans|Orléans]] (où elle aurait fait un millier de victimes) et [[w:Meaux|Meaux]] ; le [[w:26 août|26]], [[w:La Charité-sur-Loire|La Charité-sur-Loire]] ; le 28 et 29, à [[w:Angers|Angers]] et [[w:Saumur|Saumur]] ; le [[w:31 août|31 août]], à [[w:Lyon|Lyon]] ; le [[w:11 septembre|11 septembre]], à [[w:Bourges|Bourges]] ; le [[w:3 octobre|3 octobre]], à [[w:Bordeaux|Bordeaux]] ; le 4 octobre à [[w:Troyes|Troyes]], [[w:Rouen|Rouen]], [[w:Toulouse|Toulouse]] ; le 5 octobre, à [[w:Albi|Albi]], [[w:Gaillac|Gaillac]] ; [[w:Bourges|Bourges]], [[w:Romans-sur-Isère|Romans]], [[w:Valence (Drôme)|Valence]], [[w:Orange (Vaucluse)|Orange]], furent aussi touchées. On manque de sources pour reconstituer la violence dans d'autres villes.
 
Au début du XVII{{e}} siècle, faute de sources, les historiens sont encore partagés sur le rôle exact de la couronne. Ils retiennent que seuls les chefs militaires du clan protestant étaient visés par l'ordre royal. Dès le matin du 24 août, Charles IX avait ordonné l'arrêt des tueries mais dépassé par le zèle et la fureur du peuple, il n'avait pu les empêcher.
 
Au total, le nombre de morts est estimé à {{formatnum:3000}} à Paris, et de {{formatnum:5000}} à {{formatnum:10000}} dans toute la France, voire {{formatnum:30000}}.
;Quatrième guerre
Les huguenots s'armèrent plus furieux que jamais et s'enfermèrent dans leurs places fortes. L'armée royale, après quelques tentatives de siège, se retira, et l'on signa le traité de la Rochelle (1573), qui accordait aux protestants de la Rochelle, Nîmes et Montauban pour place de sûreté.
 
Le parti des politiques, qui avait à sa tête l'Hôpital et le duc d'Alençon, prêcha la modération. Charles IX expira le 30 mai 1574, après avoir endossé la responsabilité de l'assassinat des chefs protestants.
<blockquote>
[J'ai voulu] prévenir l'exécution d'une malheureuse et détestable conspiration faite par ledit l'amiral de Coligny, chef et auteur d'icelle et sesdits adhérents et complices en la personne dudit seigneur roi et contre son État, la reine sa mère, MM. ses frères, le roi de Navarre, princes et seigneurs étant près d'eux.
</blockquote>
;Événement contemporain
En 1571, don Juan d'Autriche remporte la victoire navale de Lépante sur les Turcs.
=== Questionnaire ===