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== La chevalerie, expédition des chevaliers ==
;La chevalerie
La [[w:chevalerie|chevalerie]] était une association, à la fois religieuse et militaire, dont les membres s'engageaient d'une manière solennelle à protéger les voyageurs, les veuves, les orphelins et les clercs. Les nobles seuls, et seulement après de longues épreuves, pouvaient y être admis.
;Réception du chevalier
[[Image:AdoubementLancelot.jpg|thumb|''Adoubement de [[w:Lancelot du Lac|Lancelot]]'', enluminure du XV{{e}} siècle]]
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Le jeune homme qui devait être reçu chevalier jeûnait tout un jour et passait toute une nuit en prières : c'était la veillée d'armes. Au jour marqué, il s'avançait vers l'autel, l'épée suspendue au cou, la faisait bénir par le prêtre ; puis il allait s'agenouiller devant son seigneur, s'engageait à protéger les pauvres, les opprimés, à combattre loyalement et à se garder de toute injustice. Alors ses parrains lui mettaient la cotte de mailles<ref>Cotte de mailles : tunique faite de petits anneaux de fer entrelacés.</ref>, les brassards, les gantelets, et lui chaussaient les éperons dorés, signe de la dignité du chevalier. Le seigneur lui attachait le glaive et lui donnait l'accolade<ref>Donner l'accolade : embrasser.</ref>. Puis il le frappait trois fois sur l'épaule du plat de son épée en disant : « Je te fais chevalier au nom du père, du fils, et du saint-esprit, de saint Michel et de saint Georges ; sois preux, hardi et loyal » : c'est l'adoubement. Un écuyer amenait le cheval de bataille<ref>Le cheval de bataille était appelé destrier ou palefroi.</ref> sur lequel le nouveau chevalier caracolait sur la place publique en brandissant son épée. Le plus ordinairement un tournoi terminait la cérémonie.
;Les [[w:tournois|tournois]]
[[Image:Codex Manesse (Herzog) von Anhalt.jpg|thumb|Tournoi à l’épée, 1320]]
Les tournois étaient des joutes militaires dans lesquelles les plus valeureux chevaliers, armés de toutes pièces<ref>Armé de toutes pièces : revêtu d'une armure complète. Les pièces principales de l'armure étaient le heaume, casque ou cimier, la cuirasse ou haubert, la cotte de mailles, le bouclier ou écu.</ref>, rivalisaient de force et d'adresse, se préparant par là aux luttes du champ de bataille. C'étaient les exercices militaires de l'époque.
 
Ces fêtes militaires étaient fort brillantes au moyen-âge : autour de la [[w:lice|lice]]<ref>Lice : place réservée pour le combat.</ref>, s'élevaient, pour les invités, des estrades ornées de tapis et de bannières ; les tentes et pavillons des chevaliers et de leur suite couvraient la campagne voisine. On ne luttait qu'avec des armes émoussées<ref>Armes émoussées : non aiguës ou non tranchantes.</ref>. Sitôt que les juges du tournoi avaient donné le signal, les combattants s'élançaient l'un contre l'autre, et le plus fort désarçonnait<ref>Désarçonner : faire quitter l'arçon ou la selle. Un cavalier est désarçonné quand il tombe de cheval.</ref> son adversaire. Celui qui demeurait seul debout ou à qui personne n'osait plus disputer l'honneur de la journée était proclamé vainqueur. Des hérauts[[w:héraut|héraut]]s d'armes<ref>Héraut d'armes : officier qui présidait aux exercices du tournoi. On dirait aujourd'hui commissaire.</ref> le conduisaient à la reine du tournoi<ref>Reine du tournoi : châtelaine qui présidait la fête.</ref>, de qui il recevait le prix. Le soir, un même festin réunissait les vainqueurs et les vaincus.
;Entreprises des chevaliers
Pendant que Henri I{{er}} et Philippe I{{er}} passaient obscurément leur vie sur le trône, les seigneurs français, contenus par la Trêve de Dieu, portaient leur ardeur guerrière hors du royaume et se distinguaient partout par de brillants exploits. Leurs principales expéditions furent celles de Portugal, de Sicile, d'Angleterre et de Terre-Sainte.
;Fondation du royaume de Portugal
Henri de Bourgogne, après avoir rendu de grands services au roi de Castille, Alphonse VI, devint son gendre et reçut de lui le territoire situé entre le Minho et le Mondégo (1094). Son fils Alphonse agrandit ses domaines en faisant la guerre aux musulmans, alors appelés les « infidèles », puis il prit le titre de roi et fut le véritable fondateur du royaume de Portugal (1139).
;Les Normands en [[w:Sicile|Sicile]]
L'Italie méridionale était le théâtre d'une guerre presque continuelle entre les Grecs et les Sarrasins. Quelques pèlerins normands se mêlèrent à ces querelles et remportèrent des succès (1016). Peu après, les fils de Tancrède de Hauteville passent en Italie. Robert Guiscard, l'un d'eux, s'empare du compté de Pouille ; son frère Roger descend en Sicile et en chasse les Sarrasins (1074) ; Roger II réunit toutes les conquêtes de Normands en Italie, et fonde le royaume des Deux-Siciles (1128).
Le chevalier normand Tancrède avait douze fils qui furent autant de héros. Un jour, avec 700 cavaliers et 500 fantassins, ils se virent en face de {{formatnum:6000}} Grecs. Le héraut d'armes de l'ennemi vint leur proposer de se rendre ; mais un Normand étendit à terre, tué d'un coup de poing, le cheval du messager. Les {{formatnum:60000}} Grecs furent taillés en pièces.
;Conquête de l'Angleterre
Le duc de Normandie, Guillaume, qui croyait avoir des droits à la couronne d'Angleterre, se mit à la tête d'une nombreuse armée d'aventuriers, traversa la Manche, vainquit et tua Harold, le roi national, à la célèbre [[w:bataille d'Hastings|bataille d'Hastings]], se fit couronner à Londres par l'archevêque de [[w:Cantorbéry|Cantorbéry]], distribua aux chefs de son armée 700 grands fiefs, aux soldats {{formatnum:60000}} petits fiefs, et s'empara de tout le pays (1066). Cette conquête est une des causes de la longue rivalité de la France et de l'Angleterre.
=== Questionnaire ===
#Qu'est-ce que la chevalerie ? Quelle influence exerça-t-elle sur la société féodale ?