« Photographie/Traitements argentiques monochromes/Traitement des papiers monochromes » : différence entre les versions

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Un « détail » aussi, qui n'est que très rarement évoqué dans la littérature : les photographes démunis de matériel de mesure règlent généralement les paramètres de l'exposition en réalisant des « bouts d'essai ». Cela peut être une bonne méthode, mais bien des échecs sont dus au fait que l'agitation de ces petits morceaux de papier dans la cuve est à la fois plus intense et plus efficace que l'agitation provoquée lors du développement de l'agrandissement en plein format. La densité du bout d'essai est alors supérieure à celle qui est produite pendant le même temps sur l'épreuve définitive, et cet effet est renforcé par la petite taille du fragment de papier qui paraît plus sombre qu'il ne l'est en réalité. Le résultat est alors une épreuve dont les noirs manquent de profondeur, juste bonne pour la poubelle.
 
== Le bain d'arrêt ==
 
Il s'agit dune solution peu concentrée d'acide acétique. Certes le passage brutal d'un révélateur basique à un bain acide a pour effet d'arrêter le développement, mais le principal intérêt de ce bain est de rincer sommairement l'épreuve qui vient d'être développée et de préserver partiellement de souillures le bain de fixage qui suit.
 
== Le fixage ==
 
Après le développement et le bain d'arrêt, il reste dans le papier photographique des sels d'argent insolubles et qui n'ont pas été exposés à la lumière. Si on les laissait en place, ils continueraient à noircir au fil des jours et des années, rendant finalement l'épreuve complètement noire. On les transforme donc en sels solubles de façon à pouvoir les éliminer par lavage.
 
Le temps de fixage est important : trop court, il ne permet pas la solubilisation complète des sels résiduels, trop long, il aboutirait à un affaiblissement de l'image argentique elle-même, qui se traduirait par des blancs délavés et sans détails. Avec les papiers à base de fibres, un fixage trop prolongé et/ou réalisé dans de mauvaise conditions a pour résultat de lier une partie des sels d'argent aux fibres de cellulose, ce qui rend par la suite impossible leur élimination totale.
 
L'agitation est également importante. Si une trop grande stagnation du bain de fixage se produit, le passage des sels d'argent à l'état soluble n'est pas complet, cela n'apparaît pas immédiatement mais à la longue l'épreuve présentera des taches brunâtres ou violacées du plus mauvais effet, et sa conservation deviendra aléatoire.
 
La pratique du double fixage n'est pas une mauvaise idée si l'on a beaucoup d'épreuves à traiter. On commence dans un bain usagé, éventuellement très chargé en argent, puis on continue dans un bain frais qui deviendra quelque temps après un bain usagé. L'idéal est de contrôler la concentration en argent au fur et à mesure du travail, il existe pour cela des systèmes industriels évolués mais les amateurs peuvent utiliser des bandelettes de papier qui se colorent de façon plus ou moins importante en fonction de la quantité d'argent présente dans le bain.
 
== Le lavage ==
 
C'est une opération essentielle à la bonne conservation des épreuves. Le lavage est très rapide avec les papiers RC, 2 minutes suffisent si l'eau est très bien renouvelée, en revanche il faut compter de 20 à 60 minutes pour les papiers barytés classiques, selon l'épaisseur.
 
Une eau trop froide ne permet pas un lavage complet, il est souhaitable de ne pas descendre en-dessous de 15 °C. Un lavage trop court aboutit à une élimination incomplète des sels d'argent et des restes de fixateur, ce qui ne manque pas de provoquer des taches ou des zones brunes qui laissent mal augurer de l'avenir.