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Quelle que soit leur conception, les objectifs « macro » sont calculés spécialement pour procurer des images de la plus grande qualité possible aux plus forts grandissements. En particulier, la courbure de champ et la distorsion sont normalement quasi absentes, ce qui permet entre autres de reproduire des documents dans les meilleures conditions possibles. Cette qualité les distingue en particulier des zooms « macro », dont les images sont parfois très « piquées » mais rarement exemptes de distorsion.
 
==== Objectifs simples sans mise au point ====
 
Il s'agit d'objectifs en monture dite « courte » qui sont destinés à être montés sur des appareils munis de soufflets. C'est l'allongement plus ou moins grand du soufflet qui permet de faire varier à la fois la mise au point et le grandissement. La plupart des grandes marques ont produit de telles optiques, mais ces modèles ont aujourd'hui pratiquement disparu des catalogues. L'une des gammes les plus célèbres est celle des objectifs ''Luminar'' produits par [[Carl Zeiss]] : leurs focales s'étageaient de 16 à 100 mm et l'on pouvait les monter aussi bien sur des microscopes que sur des appareils photographiques, moyennant bien entendu les bagues d'adaptation ad hoc. Les rapports 10:1 ou même 16:1 étaient à leur portée. On les trouve parfois d'occasion, mais il n'est pas forcément facile de trouver les bagues qui permettent de les adapter sur les appareils modernes.
 
Ces objectifs possèdent généralement un petit nombre de lentilles, ce qui était essentiel à une époque où les traitements anti-reflets étaient à leurs débuts. Les versions les plus modernes présentent un contraste d'image particulièrement élevé, en raison du très faible nombre d'images parasites et de reflets produits sur les interfaces air-verre.
 
==== Objectifs à mise au point « externe » ====
 
Comme les précédents, ces objectifs ont une formule optique relativement simple et un faible nombre de lentilles. Leur particularité se situe uniquement au niveau de leur monture, qui autorise un déplacement global, d'amplitude relativement importante, de l'ensemble du bloc optique. Pour des raisons purement mécaniques, il est rare que l'on puisse atteindre, par ce procédé, des rapports de reproduction dépassant 1:2. Il faut donc, pour atteindre le rapport 1:1, ajouter des tubes-allonges, ce qui fait perdre la mise au point sur l'infini.
 
==== Objectifs à mise au point « interne » ====
 
La plupart des objectifs « macro » disponibles depuis le début des années 2000 sont munis de dispositifs de mise au point permettant d'associer au déplacement global du bloc optique un déplacement d'une partie des lentilles. Pour atteindre les plus forts rapports de grandissement, on associe donc l'éloignement des lentilles par rapport à la surface sensible à une diminution parfois très importante de la distance focale. Il s'agit donc, à proprement parler, de « zooms », même si les vendeurs ne sont pas très bavards à ce sujet.
 
La mise au point interne ne facilite évidemment pas les calculs d'optique, dans les cas où ils sont nécessaires, car rien ne peut être fait sans une connaissance précise de la loi de variation des focales. Ce principe de construction peut présenter certains avantages sur le terrain, car il permet de conserver un angle de prise de vue à peu près constant : en effet, cet angle est diminué lorsque l'on augmente le tirage et augmenté lorsque la distance focale diminue, il se produit donc une certaine compensation qui peut contribuer à faciliter le cadrage, le suivi d'un sujet mobile, etc. La diminution progressive de la distance focale permet de réaliser des objectifs moins encombrants et probablement moins coûteux pour les fabricants mais en revanche elle ne facilite pas la photographie de certains sujets farouches, comme certains papillons, car elle oblige à s'en rapprocher davantage que si l'on utilisait une focale fixe (il arrive qu'un objectif de focale annoncée 9O mm, par exemple, devienne en fait un objectif de 65 mm ou moins après qu'on l'a réglé au rapport 1:1.
 
==== Graduations ====
 
Le grandissement est une donnée dont la connaissance est souvent beaucoup plus importante que celle de la distance de mise au point. Sa valeur, ou celle du rapport de reproduction, est donc fort logiquement indiquée par une graduation spéciale. Dans de nombreuses situations, les adeptes de la photographie rapprochée sont amenés à fixer a priori le grandissement, puis à faire la mise au point, sans rien toucher d'autre, en s'éloignant ou en se rapprochant du sujet.
 
==== Diaphragme et profondeur de champ ====
 
L'étendue en profondeur de la zone de mise au point diminue très rapidement au fur et à mesure que le grandissement augmente. Autrement dit, plus on veut photographier de près, plus la [[profondeur de champ]] diminue. Une étude détaillée de cette question figure dans le chapitre consacré à la [[photographie rapprochée]].
 
Contrairement à ce qui se passe dans le cas de la photographie généraliste, l'œil perd d'autant plus ses repères visuels que le point de vue est plus rapproché par rapport au sujet. Il en résulte que la profondeur de champ devient pratiquement indépendante de la distance focale. En revanche elle dépend très fortement du format de la surface sensible et plus encore de l'ouverture du diaphragme. Une fois le matériel et le grandissement fixés, cette ouverture est le seul paramètre que l'on puisse encore régler.
 
La plupart des objectifs destinés à la photographie généraliste ne ferment guère au-delà de f/16 ou f/11. Les objectifs « macro » ferment au contraire bien davantage, les ouvertures f/22 et f/32 sont fréquemment atteintes et l'on trouve parfois f/45 ou même f/64. Toutefois, l'augmentation de profondeur de champ se paie alors au prix fort par une diminution drastique de la luminosité et par une baisse de la qualité optique due à la [[diffraction]], un phénomène physique qui tient à la nature même de la lumière et qu'il est absolument impossible d'éviter.