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En latin, '''toutes les lettres se prononcent''' (sauf le "h"). Mais il existe deux manières de prononcer le latin :
* une prononciation dite "« française" », qui est inexacte ;
* '''une prononciation restituée''' :
* ''æ'' ([[diphtongue]]) : initialement [ae̯], puis se monophtongue en [ɛ] (''e'' ouvert) à partir du <small>II</small>{{e}} siècle après J.-C., confondant ainsi son évolution avec celle de ''ĕ'' (''e'' bref) ;
** e se prononce é
* ''au'' (diphtongue) : [au̯] ; cette diphtongue, hormis dans certaines prononciations dialectales, s'est conservée tout au long du latin ; en Gaule du Nord, par exemple, elle ne se monophtonguera en [ɔ] qu'à partir de la deuxième moitié du <small>V</small>{{e}} siècle ;
** i se prononce i (joli) ou y (yeux)
* ''c'' : [k] (toujours dur) ; dans les inscriptions archaïques (et, à l'époque classique, dans les prénoms ''Gaius'' et ''Gnaeus''), ''c'' pouvait servir à noter [g] ;
** u se prononce ou (cou)
* ''ch'' : [kʰ] ([[aspiré]], comme en [[grec ancien]]) ;
** y se prononce u
* ''g'' : [g] (toujours dur) ;
** c se prononce k
* ''h'' : initialement [h] (comme en [[anglais]] ou en [[allemand]]) puis très rapidement simple légère [[aspiration]], dès les premiers textes littéraires et jusqu'à la fin de l'époque républicaine, époque où il s'amuïra dans la langue populaire. Maintenu artificiellement par l'école et dans la langue cultivée, il disparaît définitivement dès le premier siècle de l'ère chrétienne.
** g se prononce comme le g de goût
* ''i'' : note à la fois la voyelle [i], [[quantité vocalique|longue ou brève]], et la semi-consonne [j] ([jj] entre deux voyelles) ; dans les éditions scolaires, quand ''i'' vaut [j], il est souvent écrit ''j'', distinction que les Romains ne pratiquaient pas (pour cause : la lettre ''j'' n'est apparue que bien après) : ils écrivaient ''I'' en toute position ;
** qu se prononce comme qu dans quoi
* ''m'' : [m] ; amuï de bonne heure en fin de mot : si bien que ''rosam'' se prononçait comme ''rosa''. Toutefois, cet amuïssement ne touche pas les monosyllabes : ''rem'' et ''quem'' ont donné respectivement ''rien'' en français et ''quien'' en espagnol.
** gu comme le gu dans Guadeloupe
* ''œ'' (diphtongue) : [oe̯] puis se monophtongue en [e] (''e'' fermé) à partir du <small>II</small>{{e}} siècle après J.-C., confondant ainsi son évolution avec celle de ''ē'' (''e'' long) ;
** s se prononce comme un s sourd
* ''ph'' : [pʰ] (aspiré ; emprunté au grec ancien) ;
** x se prononce ks
* ''qu'' : [kʷ] ;
** h n'est pas prononcée
* ''r'' : [ɾ] apico-alvéolaire (roulé) ;
** ch se prononce k
* ''s'' : toujours [s] ; le latin ne connaissait pas le son [z], remplacé par [r] (rhotacisme) ;
* ''th'' : [tʰ] (aspiré ; emprunté au grec ancien) ;
* ''u'' : note à la fois la voyelle [u] [[quantité vocalique|longue ou brève]], et la semi-consonne [w] ; la distinction entre ''u'' et ''v'' en minuscules est relativement récente et ne s'emploie plus que dans les éditions scolaires. Les Romains écrivaient ''V'' en toute position. Dans toute l'aire gallo-romane, ''ū'' (''u'' long) évoluera par la suite en [y] ;
* ''x'' : [ks] ; ex. : ''exire'' [e.ˈksiː.ɾe]
* ''y'' : [y] ; emprunté au grec ancien, se prononce [y] suivant le modèle grec ; toutefois, plus tard, en bas latin, il s'articule soit [u], soit [i], selon les cas.
* ''z'' : [dz] (emprunté au grec ancien) ; consonne double ne se trouvant que dans quelques mots grecs.
 
Chaque voyelle (''a'', ''e'', ''i'', ''o'', ''u'', ''y'') peut être [[quantité vocalique|brève ou longue]] (distinguées aujourd'hui par le [[diacritique]] ˘ ou ¯). Le latin antique était une langue à [[accent de hauteur]] aussi dotée d'un [[accent d’intensité]] secondaire.
Les diphtongues : au, eu, ae, oe
 
Certaines consonnes peuvent être géminées, c'est-à-dire doubles, et sonnent, à l'oreille, comme une suite de deux consonnes phonétiquement identiques ; ex : « si'''cc'''us », « ste'''ll'''a », « a'''nn'''us », « te'''rr'''a », « gro'''ss'''us », « li'''tt'''era », etc.
 
Le latin enseigné actuellement en France (et dans beaucoup de pays à travers le monde) correspond la plupart du temps à cette prononciation restituée du I{{er}} siècle av. J.-C. : c'est cette prononciation qu'il faut pratiquer pour lire à peu près convenablement un texte latin.
 
{{Latin}}