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== L’architecture au siècle de l’industrie, l’exemple de la France (1800 - 1880)==
 
= INTRODUCTIONIntroduction =
Le XIX siècle est une véritable explosion de l'architecture. En effet, jamais dans l'histoire, on a mis autant de moyen pour construire autant et en aussi peu de temps.
On a construit 10 000 écoles entre 1950 et 1868
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La principale préoccupation de l'architecte à cette époque est la fonctionnalité de l'édifice plus encore que la question du style.
Face au style qui représente une référence formelle,la doctrine est une théorie qui place au premier plan les questions pratiques d'une architecture adaptée
 
= Néoclassicisme : un art d'éducation, puis de propagande =
I - LE CONSULAT ET LE PREMIER EMPIRE (1799-1814)
 
A) ARCHITECTURE PUBLIQUE CIVILE ET COMMEMORATIVE : L'ANTIQUITE
 
*Le néoclassicisme est une réaction contre le style rocaille (rococo) qui abusait de l'ornementation.
Il commence au milieu du XVIII. 1774 est la date de sa maturité car c'est la mort de Louis XV et son premier architecte est démis de ses fonctions. La voie est donc libre pour de nouveaux architectes.
Durant le dernier quart du XVIII, le néoclassicisme règne plus ou moins dans toute l'Europe de manière hégémonique jusqu'en 1830
En 1830, il y a deux opposants à cette hégémonie : une opposition stylistique (le néomédiévalisme)
doctrinale (le rationalisme)
Le néoclassicisme ne meurt pas tout de suite, il agonise doucement.
C'est le dernier grand courant international car ensuite, on verra cohabiter plusieurs styles (notamment neomédiévalisme et néoclassicisme)
 
*néo : renouveau + classicisme : du classicisme
Le problème de ce terme est qu'il est un mot-valise qui couvre de nombreuses périodes et styles.
L'architecture classique est réalisée en référence à l'antiquité (même pour une mince influence comme l'utilisation des ordres grec et romains) et utilisée depuis la Renaissance italienne, et jusqu'au XXe... On peut dire que le rococo est classique...
=>Le néoclassicisme n'est qu'un épisode du classicisme, qui lui est très varié.
 
*A la Renaissance, les italiens font références à l'antiquité romaine jusqu'au néoclassicisme.
Mais, au début du XVIII, on élargit nos connaissances de l'antiquité en découvrant les sites archéologiques de Pompéi et Herculanum. Ces découvertes permettent d'observer de nouveaux modèles antiques et d'en réinterpréter certains déjà connus.
Avant, de nombreux érudits anglais et français voyageaient en Grèce mais n'avaient pas de connaissance scientifique de l'antiquité.
Mais à partir de la deuxième moitié du XVIII, deux archéologues, James Stuart et Nicolas Revett, effectuent un voyage en Grèce de mars 1751 à l'automne 1753. Ils séjournent principalement à Athènes et font escale dans les îles de l'Égée, comme Délos. Il avaient défini le but de leur voyage à Rome dès 1748 : rassembler le plus de renseignements possibles sur les monuments antiques, en mesurer tous les détails, prendre des vues exactes des décorations sculptées, graver les vues, plans, élévations et publier le tout en trois volumes.
Ce voyage avait été financé par la Société des Dilettanti :
''Au début du XVIIIe siècle, la Grande-Bretagne connut un essor culturel important . Les sociétés savantes se multiplièrent : une association d'antiquaires fondées à Londres en 1707, suivie de la Society of Antiquaries of London en 1718. À l'époque, en Europe, naquit, au sein de la communauté des érudits, une nouvelle catégorie de personnes cherchant à établir une science explicative des antiquités à partir d'une recherche archéologique et non plus uniquement à partir de la philologie. Ces personnes valorisant les objets plus que les textes ont été, et peuvent toujours être appelées, antiquaires, ou antiquaries en anglais.''
De plus, l'antiquité est élargie car on s'intéresse aussi beaucoup à l'antiquité égyptienne.
 
*Le terme de néoclassicisme a été donné par dérision au milieu du XIX pour le dénigrer.
Au XVIII, on préférait parler du Vrai Style : car les autres étaient des styles imparfaits. Ce courant n'était pas une mode, il essayait au contraire de revenir à des vérités intemporelles et universelles. En effet, le néoclassicisme s'adresse à tous les hommes, il a une volonté universaliste et tente d'abolir les frontières.
 
*On connait à l'époque une première révolution bibliographique qui se traduit pas une très grande abondance de publications internationales. Il s'agit à cette époque de créer une humanité vertueuse puisée dans les arts (il faut alors abandonner les ornements ridicules qui pervertissent les hommes et leur goût)
*C'est également l'époque des premiers critiques d'art, notamment Diderot.
 
*Au centre de cette réflexion se trouve Rome où sont en contact tous les philosophes, artistes...
Il y a les britanniques : des érudits qui font le Grand Tour
français : des artistes de l'Académie en pension
allemands : notamment Winckelmann qui est un adorateur de la statuaire grecque. Il a dit « La seule manière de devenir grand est d'imiter l'antiquité ». Selon lui, elle est un modèle de philosophie insurpassable, elle est le patrimoine commun de l'occident et il nous faut retourner à ces sources vertueuses et puissantes.
italiens : par exemple Piranese. C'est un grand graveur et architecte qui a publié un très grand nombre de planches de gravures que l'on trouvait dans tous les ateliers d'Europe. En 1756, il publie des Antiquités romaines, un recueil de 200 planches de gravures sur cuivre.
 
PIRANESE : Les images qu'ils produit parlent autant à l'imagination qu'à l'archéologue. Ces dessins et gravures sont précis, comme des images de peintre. Cela permet de mieux se figurer la réalité des édifices et leur beauté (qui est bien mise en valeur)
Avant, les architectes ne savaient pas dessiner. Ils réalisaient des maquettes tout à fait primaires.
Ici, Piranese propose une restitution archéologique (venue d'une observation rigoureuse et scientifique) qui parle à notre esprit.
pittoresque (imaginaire et picturale)
*Piranese témoigne de la curiosité universelle de l'époque. Il ne s'intéressait pas qu'à l'antiquité grecque ou romaine, mais aussi aux civilisations orientales.
Beaucoup de ses planches représente une antiquité rêvée féconde puisqu'elle attise en retour la curiosité de ceux qui les regardent.
La vision pittoresque des édifices antiques est une vision que l'on peut qualifiée de pré-romantique. Il traite par exemple du thème élégiaque de la fuite du temps (qu'il figure par exemple par la végétation étouffant peu à peu le Panthéon..)
=>On perçoit une grande tendance au gigantisme du à la disproportion (par exemple ici : La Pyramide de Caius Cestius à Rome qui est monumentale comparée à la taille des hommes à ses pieds)
Piranese fait rêver. Et les hommes qui ne voyagent pas voient l'antiquité à travers ses planches.
P' défend l'antiquité romaine qui est quelque peu dénigrée en raison du plus grand cas que l'on fait des récentes découvertes de l'antiquité grecque, jugée plus noble, car encore plus « aux sources ».
 
=> Il représente également le Panthéon de Rome attaqué par le temps (avec la végétation qui peu à peu le recouvre) et gigantesque et en donne ainsi une vision pré-romantique.
Pour lui, l'antiquité est majestueuse et grande dans l'esprit, elle doit donc aussi être grande par la taille.
 
 
Aux débuts de l'architecture néoclassique émergent de grands projets exaltants et grandioses (qui ne sont pour la majeure partie pas réalisés étant donné l'aspect colossale de ces programmes)
exemple : LEDOUX et son programme utilitaire de cimetière (il serait en sphère en référence au Panthéon de Rome)
=> BOULEE (ce fut le professeur de FONTAINE) et son projet du cénotaphe à Newton (cénotaphe = monument élevé à la mémoire d'une personne, bien que le corps n'y repose pas)
Il n'y a pas d'oculus mais plein de trous sur la sphère qui sont comme les étoiles de l'univers.
On retrouve les mêmes caractéristiques que dans les dessins de Piranese à savoir la forte tendance au gigantisme (des cyprès sont représentés minuscules autour du monument) et la volonté de retourner à des formes pures et à la volumétrie parfaite : la sphère en référence au Panthéon romain.
 
 
Deux des composantes du néoclassicisme sont le pré-romantisme et le rationalisme.
RATIONALISME : Il est porté dès le début du néoclassicisme par l'abbé Laugier (professeur et architecte) qui publie en 1753 un Essais sur l'architecture. Cet ouvrage a eu un énorme impact puisqu'il a été traduit et a voyagé dans toute l'Europe.
La première page sur laquelle se trouve une illustration est un véritable concentré de sa théorie : On a une allégorie de l'architecture, une jeune femme qui enseigne à un jeune élève et lui montre la hutte primitive. La hutte primitive est selon lui l'origine de l'architecture (D'ailleurs, on pensait que c'était l'ancêtre du temple antique) Il en fait l'idéal de l'architecture car il n'y a rien de superflu. Tout à son utilité. L'architecture de la hutte est dépourvue de décors, elle est le comble du rationalisme (ou même de fonctionnalisme) L'abbé Laugier veut supprimer les éléments qui n'ont pas de raison d'être. Il peut y avoir un fronton, mais simplement pour supporter le toit, mais pas pour décorer de simples fenêtres... => Il veut purifier l'architecture.
Mais, le rationalisme de l'abbé Laugier est un rationalisme radical
[Chaque époque a son rationalisme : L'église de la Madeleine paraissait très rationnelle pour ses contemporains, mais elle n'est absolument pas pour les rationalistes de 1830]
 
'''LES EDIFICES COMMEMMORATIFS SOUS LE PREMIER EMPIRE'''
Napoléon commande la construction de plusieurs édifices : Le Temple de la Gloire
Des arcs commémoratifs (arcs de triomphe)
Des colonnes géantes
On porte un grand intérêt pour les arcs de triomphe romains et on les réinterprète.
La question se pose de savoir quelle est la dose d'imitation et la dose d'imagination.
 
''LES ARCS COMMEMORATIFS''
 
L'arc du Carrousel :
*Il servait à relier les deux palais du Louvre et des Tuileries. Il a été rapidement construit en raison de sa petite taille.
Il a été commandé aux deux architectes de l'empereur : FONTAINE
PERCIER
Ils sont allés à Rome et ont étudié sur place. Ils étaient pensionnés par le gouvernement. Ils se sont beaucoup intéressés à l'architecture classique et ont dessiné deux arcs qui se trouvaient sur la place du Forum : l'arc de Constantin et celui de Septime Sévère.
*Il a été construit de 1806 à 1808. C'est un arc tripartite comme les deux arcs vus à Rome.
Il rassemble les caractéristiques fondamentales de l'architecture classique :
la symétrie
la hiérarchie (un élément fort, deux plus faibles)
la lisibilité des rapports de proportion
 
*Mais on reprend presque mot à mot les modèles romains.
le caractère tripartite
les quatre colonnes qui séparent les trois arcs (colonnes corinthiennes et adossées)
l'entablement porté par ces colonnes
la frise rouge qui surmonte l'entablement
l'attique porté par la frise
l'attique porte un quadrige
 
*L'originalité de l'arc du Carrousel dans l'art du néoclassicisme, c'est l'usage de la couleur. En effet, l'arc n'est pas monochrome :
la frise est rouge
les colonnes sont en marbre rose (elle avaient été récupérées)
la base et le chapiteau sont en bronze
le quadrige est doré
*Il y a un ressaut de l'entablement en haut de la colonne afin de porter des statues de soldats de la Grande Armée.
Ici, les costumes sont contemporains, il n'y a pas de démarche antiquisante qui faisait qu'on habillait un contemporain en toge (par exemple Voltaire) pour permettre un certain universalisme.
 
L'arc de l'Etoile :
Il a été construit de 1808 à 1836 (Il a nécessité une longue période de construction étant donné l'ampleur du programme) Son architecte est CHALGRIN. C'est un arc voué à la célébration de la guerre mais porte un nom public (un nom de lieu et pas un nom de héros comme l'arc de Constantin)
Il a le gigantisme et la monochromie qui caractérisent le néoclassicisme. Il est aussi imposant qu'une cathédrale et témoigne de la mégalomanie impériale.
*L'arc de l'Etoile au temps du mariage de Napoléon
(Un dessin représente les mariés et en arrière plan, l'arc qui a été « terminé » pour l'occasion à la manière des architectures éphémères)
Cet arc, contrairement à celui du Carrousel, n'a qu'une arche.
Il fait alors référence à l'arc de Titus (lui aussi sur la place du Forum à Rome)
L'utilisation de la forme parallélépipédique témoigne d'une passion pour les formes géométriques pures (comme la sphère avec la fascination pour le Panthéon romain)
La surface de l'édifice paraît très lisse, très pure. L'entablement supporte une attique à très très bas reliefs. Ceci est caractéristique du néoclassicisme et contraste avec les attiques grecques dont les reliefs sont très saillis et en ronde-bosse. En effet, la masse de l'édifice suffit à exprimer la grandeur de l'Empire et il n'est donc pas utile de le surcharger de décorations plus évidentes.
 
 
== Les avants-garde du XXe et XXIe ==