« Philosophie/Perception » : différence entre les versions

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==== Perception du singulier ou de l'universel ? ====
 
Ce problème n'est pas le seul qui découle du rapprochement de la perception et de la pensée. Un second problème apparaît si nous nous demandons, non plus si la perception est susceptible de connaissance, mais de quel genre de connaissances elle estpourrait être susceptible. Si la perception possède un contenu conceptuel, nous ne connaissons pas tant les objets de la perception comme des objets singuliers que comme des objets possédant des propriétés communes ou universelles. Ainsi le fait de percevoir des hommes nous offrent une première connaissance de ce qu'est l'homme ''en général'', connaissance que la pensée pourra préciser ensuite en formant le concept d'Homme à partir des objets ''hommes''. Cette idée peut paraître contre-intuitive (ce sont bien des objets singuliers que nous voyons), aussi détaillons-là.
 
La définition de Lalande nous dit que nous construisons notre objet à partir de sensations et d'images qui proviennent de notre propre fond ; au final, cet objet est perçu comme extérieur et réel, et il est connu de nous. Il faut bien saisir ce qu'implique ce ''connu de nous''. Ce que nous percevons quand nous percevons Socrate, ce n'est pas un mélange indistinct de couleurs et de formes (nos sensations), mais un objet extérieur, réel et que nous appelons ''Socrate''. Par conséquent, nous l'avons ''reconnu'', et si nous l'avons reconnu, c'est que nous le connaissons comme un objet appartenant à une certaine classe (animal, homme) et porteur de certaines qualités (taille, couleur, etc.). De manière évidente, les classes ne désignent pas des objets singuliers ; et les qualités que nous attribuons à des objets ne sont pas non plus des êtres particuliers, mais elles peuvent être attribuées à toutes sortes de réalités. Il résulte de cela que l'objet constitué dans la perception est une réalité structurée par des concepts et des propriétés : l'ensemble de ces concepts et de ces propriétés organisant nos sensations forment l'objet singulier perçu comme réel, extérieur et connu (Socrate), et donc nous ne percevons pas une entité singulière en tant que telle.