« Philosophie/Perception » : différence entre les versions

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De manière moins nette que dans les cas précédents, la définition de Lalande attire également notre attention sur cette idée que la perception a un contenu intelligible, puisqu'il est question d'un objet réel connu du sujet percevant. Comme le fait de connaître apparaît plus proche de la pensée par concepts que de la simple sensation, l'idée suggère que la perception pourrait avoir un contenu conceptuel. Nous allons examiner maintenant trois problèmes soulevés par cette idée. Cet examen nous montrera comment la perception peut être considérée comme une forme de connaissance et nous verrons quelles objections peuvent être opposées à cette thèse.
 
==== Différence de degrédegrés entre la perception et la pensée ====
 
Si les objets sont constitués à partir des sensations et d'un fond d'images qui nous est propre, ils ne se présentent pas dans notre perception comme des objets indéterminés, mais bien au contraire comme des réalités relativement bien délimitées (''cet'' objet est perçu, et non pas une forme vague), qui possèdent des qualités ou des propriétés dont nous prenons connaissance au terme d'un processus de perception. En outre, les objets de la perception sont distincts de nous et sont tenus pour réels : la perception est ainsi pour nous une véritable connaissance du monde extérieur, ou du moins, une ébauche de connaissance. En effet, il ne nous reste plus qu'à extraire de nos perceptions certains des traits que présentent les objets pour former ce que nous appelons des ''concepts''. Il est donc évident que, dans une telle conception, le contenu conceptuel de la pensée était déjà contenu, au moins en germe ou dans un état non encore pensé, dans notre perception du monde extérieur. Cette conception du processus de la perception conduit ainsi à faire de la perception une forme de la pensée et même à identifier le contenu de la perception au contenu conceptuel de la pensée, quoiqu'il demeure entre les deux une différence de degré.