« Philosophie/Perception » : différence entre les versions

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==== Différence de degré entre la perception et la pensée ====
 
Si les objets sont constitués à partir des sensations et d'un fond d'images qui nous est propre, cesils objetsne sontse déterminésprésentent pas dans notre perception comme des objets indéterminés, cmais bien au contraire comme des réalités relativement bien délimitées (''cet'' objet est-à-dire qu'ilsperçu, et non pas une forme vague), qui ontpossèdent des qualités ou des propriétés dont nous prenons connaissance au terme d'un processus de perception. En outre, les objets de la perception sont distincts de nous et sont tenus pour réels : la perception est ainsi pour nous une véritable connaissance du monde extérieur, ou du moins, une ébauche de connaissance. En effet, il ne nous reste plus qu'à extraire de nos perceptions certains des traits que présentent les objets pour former ce que nous appelons des ''concepts''. Il est donc évident que, dans une telle conception, le contenu conceptuel de la pensée était déjà contenu, au moins en germe ou dans un état non encore pensé, dans notre perception du monde extérieur. Cette conception du processus de la perception conduit ainsi à faire de la perception une forme de la pensée et même à identifier le contenu de la perception au contenu conceptuel de la pensée, quoiqu'il demeure entre les deux une différence de degré.
 
Cependant, si la perception est une forme de la pensée, elle n'en demeure pas moins une forme imagée, ce que les concepts que nous formons ne sont pas (basiquement, le concept ''bleu'' n'est pas bleu). Peut-on, dès lors, considérer, comme le suggère la définition de Lalande, que tel objet distinct de nous dans la perception soit, de manière inhérente, ''connu'' de nous ? La définition suggère en effet qu'une perception doit être intelligible à certains égards. Mais ce qu'il y a de sensible dans la perception, et qui ne paraît pas pouvoir se réduire à un contenu conceptuel, n'est-il pas ainsi ignoré ? Si la définition ne propose pas explicitement une réduction du perceptible à l'intelligible, elle n'en ignore pas moins complètement cet aspect sensible de la perception (sauf comme matériaux premier d'un processus d'interprétation).