« La médiation culturelle » : différence entre les versions

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La médiation culturelle est par essence un processus de mise en œuvre sociale ; elle fédère l'art et le public dans le seul but d'apprendre et d'apprécier. Elle regroupe l'ensemble des actions qui visent à réduire l'écart entre l'œuvre, l'objet d'art et de culture, les publics et les populations. Le recours à cette médiation souligne la rupture sociale et culturelle intervenue dans les institutions et une catégorie de la population, tout en cherchant à la combler. Elle est aujourd'hui un mode particulier d'intervention d'une institution vers un public et tend même à être un mode de régulation sociale ; présence sociale de proximité, travail de ré-appropriation des normes et de re-création de liens sociaux... La médiation culturelle se propose en fait d'agir comme une pédagogie de la vie sociale.
 
La médiation est le moyen permettant d’ouvrir la culture à une population qui n’a pas reçu les clefs nécessaires à son accès. Il y a donc un impératif politique lié à la médiation. Il s’agit pour le médiateur de tisser un lien entre la culture et le public visé en définissant les critères sociaux, économiques ou géographiques qui l’en éloigne. Étant donné que c’est aux institutions publiques que revient ce devoir citoyen, le médiateur devra directement travailler en relations avec euxelles afin d’accomplir sa mission. Il s’agit donc ici d’une politique de démocratisation qui aborde les problématiques actuelles de ségrégations sociales. Elle cherche à éloigner l’aspect élitiste que l’on associe souvent au monde de la culture.
 
Le public vers lequel tend la médiation culturelle est flou. Groupe ou individu, la médiation, pour être effective, doit être réactive et adaptée au public. De là, on distingue deux médiations différentes :
 
* la médiation directe : le médiateur est présent, il se met en scène et s'appuie sur le public. Il doit savoir observer et anticiper les réactions des individus et en fonction, décider de réajustements éventuels, de changements de rythme, de modifications de parcours... Il doit pouvoir appréhender les différentes dynamiques de groupe.
* la médiation indirecte : dans ce cas, ce seront des propositionpropositions que les visiteurs pourront utiliser ou non en parcours libres. La médiation indirecte s'adresse à des publics potentiels qui utiliseront à leur guise et leur rythme des informations sur support (fiche d'aide à la visite, jeu sur support papier, vidéo ou autre...). Elle doit savoir anticiper les réactions des différents publics pour adapter à la fois ses contenus, ses supports et ses démarches et ainsi rester la plus pertinente possible.
 
Le rôle de la presse et des autres médias
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- La communication est un courant unilatéral de transfert de l’information qui donne le ton de la structure ou de l’événement, elle comprend tous les moyens mis en œuvre pour faire passer l’information.
Les objectifs de la communication sont de faire connaître, d’accroître la visibilité et d’assurer ala promotion d’un établissement, d’un événement.
 
- L’action socio-culturelle regroupantregroupe les actions menées par des médiateurs, des animateurs, ainsi que toutes les personnes qui travaillent dans des maisons de la culture, des maisons de quartiers, des maisons des jeunes, des associations…
L’action socio-culturelle, par l’intermédiaire des acteurs précédemment cités, cherche à favoriser les pratiques amateurs tant dans le cadre des loisirs que des activités sociales (ateliers d’alphabétisation, de re-socialisation…).
Cette action qui s’adresse aussi bien aux jeunes comme aux plus vieux, se déroule dans un lieu particulier (MJC, maisons de quartiers…) qui a un objectif social déterminé. Il s’agit, en effet, principalement de faire connaître et reconnaître les minorités sociales. Ces objectifs font partie d’un processus de mise en œuvre sociale, dont l’action principale est l’acculturation c'est-à-dire l’ensemble des phénomènes résultant du contact direct et continu entre des groupes d’individus de cultures différentes et entraînant des changements dans les types culturels de l’un ou l’autre de ces groupes ou des deux. (Déf. « Acculturation » du Grand Dictionnaire Hachette).
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- L’action culturelle est un moyen mis en œuvre pour mettre en relation des créations contemporaines avec l’ensemble des populations d’un territoire dans le but de permettre à chacun de maîtriser la réalité culturelle de son environnement et d’en comprendre la réalité artistique.
L’objectif de l’action culturelle est la démocratisation culturelle, une philosophie centrale dans le modèle français de politique culturelle mis en place sous André Malraux au ministère des Affaires culturelles dans les années 60. Cette conception de la politique culturelle peut se définir, en référence aux termes du décret du 24 Juillet 1959, comme « l’ambition de rendre accessibles les œuvres capitales de l’humanité, et d’abord de l’ala France, au plus grand nombre possible de français ». Cette conception a donc pour objectif de réduire les freins à la fréquentation des œuvres du patrimoine et de la création contemporaine, notamment à travers la mise en œuvre d’un programme d’aménagement culturel du territoire, dont les maisons de la culture et la politique de décentralisation théâtrale demeurent des symboles.
Par ailleurs, l’action socio-culturelle cherche davantage à développer la démocratie culturelle, une idée qui s’est développée et diffusée en France des les milieux de l’art et de la culture, dans le sillage de mai 1968. Cette conception fonde une stratégie politique alternative, très présente dans le monde anglo-saxon.
 
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Pour faire face à ces deux revendications, quatre politiques ont été pratiquées :
 
- la première constituaitconsistait à déniernier le problème en laissant faire les choses sans intervenir, ce qui a euteu tendance à provoquer l’exclusion ;
 
- la seconde rejetait également le problème mais cette fois de façon volontaire car elle avait décrété qu’il n’y avait pas de raisons que la culture n’aille pas à tous. Cette politique a connu quelques réussites mais aussi quelques échecs, notamment le sentiment d’indignité de ceux qui ne possédaient pas les repères, les clés de compréhension nécessaires pour comprendre des œuvres plus difficiles ;
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Médiation et animation
 
On parle de "formation à la médiation" et non parpas de "formation de médiateur" pour une bonne et simple raison qui est de: ne pas faire miroiter de possibles nombreux emplois comme cela àa été le cas pour animateur.
 
Il est important de définir les termes d’animateur et de médiateur. Un animateur se situe davantage du côté des publics tandis que le médiateur se préoccuperait davantage de l’œuvre et il crée un rapport entre l’œuvre et les publics.
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Qualités et compétences d’un médiateur
 
La mission du médiateur est de permettre l’accès à la culture parpour le plus grand nombre d’individus. Dans ce métier, le champ social cohabite avec celui de la culture.
Étant donné qu’il s’agit d’un métier verbal, le médiateur doit donc être sensible à tous les pièges du langage.
Il doit donc :
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On peut donc dire pour conclure que les médiateurs culturels sont des spécialistes chargés de la relation entre toutes les formes d’art, de culture ou de patrimoine et toutes les populations.
IlsIl leur incombentincombe de donner du plaisir, des outils de lecture, de provoquer l’envie d’en faire davantage, de côtoyer le monde et l’environnement culturel qui entourent les différents publics.
 
=== Nouvelles formes d’art, nouvelles médiations ? ===
 
L’art évolue en même temps que la société. Il a pu, au cours du temps, être influencé par un modèle académique ou au contraire être en totale rupture, selon la période et selon le but recherché par l’artiste. Avec l’avènement de l’informatique, par exemple, on assiste aà une nouvelle forme de création. Internet devient un lieu où les artistes s’exposent et par conséquent un lieu où une médiation est possible. Le changement des courants artistiques ou, la naissance de nouvelles méthodes de création estsont liéliés au changement dans la société et notamment aux changementstransformations techniques. IlCes bouleversements entraîneentraînent avec luieux une modification des comportements face à l’art et donc de nouvelles formes de médiation.
 
L’art est en interaction avec la société dans laquelle politique, culture et espace public tissent entre eux des liens. L’espace public est né, selon Habermas, grâce aà un « processus au cours duquel le public constitué d'individus faisant usage de leur raison s'approprie la sphère publique contrôlée par l'autorité et la transforme en une sphère où la critique s'exerce contre le pouvoir de l'État. » Pour Habermas, les réunions dans des espaces privé (salons, café…) ont contribué à la multiplication des discussions et des débats politiques. L’état et le politique interviennent donc dans le domaine culturel. Cette intervention repose et se justifie avec le préambule de la constitution, qui depuis 1946 dispose que «la Nation garantit l’égal accès de l’enfant et de l’adulte à l’instruction, la formation professionnelle et à la culture », le traité de Maastricht sur l’Union européenne qui fait figurer dans son article 3 au nombre des objectifs de l’action de la Communauté « une contribution à une éducation et à une formation de qualité ainsi qu’à l’épanouissement des cultures des États membres », le décret relatif aux attributions du ministre chargé de la culture qui lui donne pour missions de « rendre accessibles au plus grand nombre les œuvres capitales de l’humanité, et d’abord de la France, d’assurer la plus vaste audience à notre patrimoine culturel, de favoriser la création des œuvres de l’art et de l’esprit et de développer les pratiques artistiques (...) », les lois de décentralisation de 1982 et 1983 qui n’ont pas réservé de compétence particulière à une collectivité publique en matière de spectacle vivant.
 
Aujourd’hui l’état mène des politiques culturelles, il intervient à plusieurs niveaux et notamment à celui de la création artistique grâce à la commande publique ou aux subventions. Pour le ministère de la culture, la commande publique est une priorité de son action. L’art peut contribuer ainsi à la création de nouveaux espaces dans les plans de ré-aménagement urbains. L’art contemporain est présent dans l’espace public que ce soit dans les jardins, auprès des monuments historiques ou sur Internet. Il est visible sous de multiples formes : art des nouveaux médias, photographie, lumières…. 45 projets environ sont menés chaque année. L’œuvre de Bernard Piffaretti, créée pour la Salle d'audience de la Cour administrative d’appel de Paris à l'hôtelHôtel de Beauvais est un bon exemple de la présence de l’art contemporain dans l’espace public. Il faut préciser que ces commandes sont passées par la DRAC et les collectivités territoriales pour moitié d’entre elleelles et par le Centre National dedes Arts Plastiques pour l’autre moitié.
 
L'état intervient aussi dans d'autres secteurs culturels.
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Les institutions culturelles structurent l’espace public, elles ont donc une réelle influence dans le monde artistique. Si l’art trouve sa place dans cette sphère, il en a également une au sein du domaine privé et là encore, la société aura une influence.
 
L’intervention de l’état dans le domaine culturel permet de créer des relations au sein de la société. L’art se retrouve aussi bien dans la sphère du privéprivée que dans cellela sphère publique. L’art qu’on trouvait avantauparavant dans les salons s’est déplacé dans les musées et il est aujourd’hui sur Internet. L’art se retrouve donc à tous les niveaux, il est dans le paysage urbain mais aussi à la télévision, dans les salons des particuliers. Mais le public ne voit pas forcément la même chose dans ces multiples vecteurs de l’art. Tout le monde n’a pas le même rapport à l’art qui souvent se confronte à un public qui n’a pas l’habitude de le côtoyer.
 
C’est de la responsabilité de l’état et du politique de modifier les comportements de cette majorité de la population. Pour cela, l’état développe le domaine socio-éducatif dans le milieu culturel. Il propose aussi une politique tarifaire simple et attractive pour accentuer ce processus de démocratisation des pratiques d’accès aux institutions et productions artistiques. Une autre priorité de l’état est de sensibiliser, dans le cadre de l’éducation, de nouvelles classes d’âge aux réalités de la pratique et de l’offre artistique. Pour ce faire, l’état crée des liens entre le système éducatif et les métiers de la culture.
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Les frontières deviennent minces entre l’espace public, les artistes, leurs œuvres et l’espace privé. La rencontre entre l’œuvre et le public peut se faire par hasard. Si l’art a besoin d’une médiation pour être compris, il faut peut être penser à de nouvelles formes de médiations qui viendraient s’associer aux nouvelles présences de l’art et à ses nouvelles formes.
 
Depuis que Duchamp a remis en cause l’institution muséale, l’art peut se retrouver dans la rue, dans le paysage urbain, comme au musée, les moyens de communication utilisés autour de l’art sont remis en cause. Le public accède à l’art beaucoup plus facilement surtout avec le développement d’Internet. Internet est aujourd’hui un espace de création et est en même temps un support de communication et de médiation de l’art. Le Web permet d’obtenir des informations sur l’art et des reproductions d’œuvres, c’est une galerie qui peut développer la marchandisation ou la connaissance de l’art.
 
L’artiste peut dans cet espace devenir médiateur de sa création, il peut expliquer comment consulter le site et devient ainsi conseiller technique, il peut mettre en ligne son CV, peut proposer de répondre à des sondages au sujet de sa création…L’artiste prend en charge les rôles sociaux qui appartiennent en théorie au médiateur culturel.