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=== Une conception générale ===
L'une des conceptions les plus influentes de la philosophie occidentale moderne est que le sujet estconsiste dans l'identité de la [[Philosophie/Conscience|conscience]] à travers le [[Philosophie/Existence et temps|temps]] et aussi dans la saisie immédiate de soi par soi en tant qu'étant. Cela fait deux thèses problématiques :
*l'identité du sujet : peut-on penser un sujet qui ne soit pas identique à soi ? La non-identité n'est-elle pas la négation même de l'idée de sujet ? Le sujet peut-il exister dans le temps ?
*la conscience de soi : cette conscience veut-elle dire que nous nous connaissons seulement en tant que sujet ? L'idée de sujet n'est-elle pas que l'objet d'une croyance ?
 
Cette conscience fait la synthèse entre le sujet en tant que propre (ou moi-même en personne, le fait que j'existe) et en tant que sujet de la connaissance (sujet qui connait, qui se représente et ''ce que je suis''). Le sujet, chez [[w:Descartes|Descartes]] par exemple, est le ce '''pour quoi ou pour qui il y a une représentation''', et donc également ce pour quoi ou pour qui il y a connaissance, y compris connaissance de soi-même. C'est là la racine de l'[[w:idéalisme|idéalisme]] moderne : le sujet est pensant, connaissant et, se sachant connaissant (identité du je), il existe dans la certitude de ce savoir : le sujet est alors aussi la [[w:raison|raison]] et il se confond avec le ''je''. Dans une autre langue, l'on dirait que le sujet, c'est l'universel, ou plus exactement, pour le cas de Descartes, qu'il tend à l'universel.
 
De cette conception, on peut dégager au moins deux grands courants de pensée :
*le « je » est l'élément fondateur, le fondement ultime, indépassable :il y a alors absorption de l'absolu dans le « je ». Le particulier, l'individuel est valorisé.
*l'absolu seul est le sujet,et, en particulier,le sujet de l'histoire : il y a alors absorption de l'individuel dans l'absolu. Cette conception tend vers le panthéisme : l'individu n'est pas proprement le sujet de la pensée qu'il perçoit comme sienne, mais ce sujet c'est plutôt l'idéeIdée, [[w:Dieu|Dieu]] ou la nature. Cette dernière conception montre que l'on ne doit pas associer par habitude le sujet et l'individu, car il est possible de nier à ce dernier cette qualité de sujet : je ne suis pas un sujet, mais une certaine variation accidentelle dansde ce qui existe. À l'inverse, si l'on conçoit l'individu comme sujet, cet individu doit alors présenter les caractéristiques d'une réalité consistante et peut-être même nécessaire.
 
=== Difficultés de cette conception ===