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Le sujet est à la fois ce qui est ''objet'' de la pensée et de la connaissance (on dit un ''sujet de dissertation'') et le support de certaines autres réalités (actes, conscience, [[Philosophie/Perception|perception]], droits, etc.).
 
C'est ce dernier sens qui est étudié ici, bien que tous ces sens soient liés et cela au point que l'on puisse faire la critique du sujet en l'assimilant à un être purement logique voirvoire à une fiction logique, fiction elle-même dérivée d'une habitude grammaticale trompeuse : par exemple, le fait de dire ''je'' dans une phrase ne serait en aucun cas laune preuve que nous sommes un item auquel on prédique une qualité. Cet examen critique de la notion de sujet trouvera naturellement sa place plus loin dans cet article.
 
Mais, pour commencer, considérons l'idée de sujet en tant qu'elle renvoie à une réalité dont on peut dire :
 
*qu'on lui attribue certaines qualités (corporelles, psychiques, morales, juridiques, etc.) : le sujet est une personne dont on parle et que l'on décrit. Cette personne existe dans le temps et l'espace comme un objet, alors que certaines de ses qualités demeurent absolument invisibles, inatestablesinattestables. C'est par exemple [[Philosophie/Autrui|autrui]], dont on peut se demander qui il est proprement et pour moi. On attribue également au sujet des qualités morales et des défauts, ainsi que des droits : le sujet peut être porteur de droits : droit de vivre, de penser, de se déplacer, etc. On lui attribue des devoirs : le sujet peut être soumis à une hiérarchie politique (par exemple, le sujet doit obéissance à son souverain) ou à une loi morale, i.e. à un devoir être (ce qui implique la responsabilité et la [[Philosophie/Liberté|liberté]] du sujet). Dans ce cas, le fait d'être n'est pas suffisant pour constituer un sujet : il doit être, pour être.
*qu'elle a la faculté de parler ''en première personne'', i.e. de se désigner elle-même comme référence de son discours. La personne qui se considère en tant que sujet se rapporte à elle-même certains actes, des pensées, des perceptions, des sentiments, des [[Philosophie/Désir|désirs]], etc. ce qui introduit l'idée du ''je'', du ''mien'', de ce qui m'est propre. De la question de ce qui est propre à un sujet, il est aisé de passer ensuite à une question constitutive du sujet : ''par quoi ou pour qui le propre est-il dit propre ?''
 
En résumé, le sujet est une réalité tout à la fois métaphysique, existentielle, morale et politique. Mais son sens fondamental est métaphysique. En tant que tel, le sujet est la notion fondatrice de l'[[w:humanisme|humanisme]], de la [[w:modernité|modernité]] et de l'ensemble des valeurs occidentales. Nous verrons pourquoi, sans sujet, il n'y a - entre autres exemples, ni science, ni valeur morale, ni démocratie.