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== Balance des couleurs, blanc de référence ==
 
=== Position du problème ===
Avec les appareils argentiques, lorsque l'on voulait obtenir des diapositives bien équilibrées, il fallait choisir des types de films adaptés aux différentes sources d'éclairage utilisées (lumière du jour, éclairage tungstène, etc.) ou filtrer la lumière pour absorber les radiations en excès et transmettre préférentiellement celles qui présentent un déficit. Ces processus sont décrits dans le chapitre consacré aux [[Photographie/Filtres optiques/Filtres modifiant la température de couleur|filtres modifiant la température de couleur]]. Une mauvaise adaptation du film et de l'éclairage se traduisait par une dominante colorée affectant l'ensemble de l'image, qui prenait par exemple des tons orangés lorsque l'on utilisait un film de type « lumière du jour » pour photographier une scène éclairée par des lampes à incandescence. Il était pratiquement impossible d'obtenir une image de bonne qualité, quel que soit le type de film utilisé, avec l'éclairage des tubes fluorescents.
 
La notion de '''[[Photographie/Rayonnements électromagnétiques/Rayonnement lumineux thermique|température de couleur]]''' est par ailleurs définie dans le chapitre consacré au [[Photographie/Rayonnements électromagnétiques/Rayonnement lumineux thermique|rayonnement lumineux thermique]]. Grosso modo, elle caractérise, pour les rayonnements à peu près continus, les proportions relatives de rouge et de bleu. On équilibre ces proportions en jouant sur la '''balance des blancs''' (qu'il vaudrait mieux appeler '''balance des couleurs'''), expression qui suggère un déplacement vers le rouge ou vers le bleu, mais les appareils numériques récents permettent d'agir également sur la proportion de vert.
 
 
{{remarqueampoule|
Le réglage de la température de couleur n'a '''aucun effet sur les images enregistrées au format [[RAW]]''' puisque celui-ci contient les données brutes fournies par le capteur, et non les données traitées des formats [[TIFF]] ou [[JPEG]]. L'équilibrage des couleurs doit alors être fait « manuellement », en général avec l'assistance d'un logiciel adéquat.
}}
 
L'équilibrage des couleurs a toujours été de la plus haute importance pour les prises de vues cinématographiques. Si cet équilibre n'est pas atteint, les objets changent de couleur d'une scène à l'autre et cela produit évidemment un effet désastreux. Dans le cas des caméscopes le problème est le même, à ceci près que les amateurs qui les utilisent sont incapables de résoudre le problème eux-mêmes, car ils ne disposent ni du matériel, ni des compétences nécessaires. C'est pourquoi les constructeurs de caméscopes ont dès l'origine doté leurs appareils d'un équilibrage automatique. Le fonctionnement de l'équilibrage des couleurs sur les appareils photographiques numériques repose sur les mêmes principes.
 
=== Les symptômes d'un mauvais équilibrage des couleurs ===
 
Le problème des dominantes colorées n'est pas toujours simple à évaluer, loin de là. En effet, certaines scènes comportent naturellement des teintes dominantes, par exemple les couchers de soleil ; dans ce cas, un équilibrage automatique conduit tout droit à la catastrophe. Le problème se pose en fait lorsque les couleurs d'une scène n'ont pas l'air naturelles, car elles sont trop vertes, trop rouges ou jaunes (trop chaudes), trop bleues (trop froides), etc.
 
 
{{remarqueampoule|On ne rappellera jamais assez que pour juger convenablement les photographies sur un écran d'ordinateur, il est '''indispensable''' que celui-ci soit correctement étalonné.}}
 
 
=== Quelques exemples de température de couleur ===
 
* 1.500 K : bougie
* 2.800 K : lampe tungstène de faible puissance
* 3.200 K : lever et coucher de soleil (valeur très dépendante des conditions atmosphérique)
* 3.400 K : lampe tungstène de forte puissance
* 4.000-5.000 K : tube fluorescent « froid »
* 5.200 K : lumière du soleil à midi en climat tempéré
* 5.600 K : flash électronique
* 6.500 K : ombre découverte (éclairage par le ciel
* 10.000-15.000 K : idem, avec ciel bleu foncé (en altitude par exemple)
 
Ces valeurs correspondent à la composition des rayonnements d'origine purement thermique. Dans ce cas, les dominantes sont jaunes ou bleues. Avec certaines sources modernes, comme les tubes fluorescents, les ampoules à basse consommation, les déséquilibres sont plus complexes et l'on peut avoir des dominantes « cyan » formées à la fois de vert et de bleu ou « magenta » (pourpre), formées de bleu et de rouge.
 
=== Comment fonctionne la balance automatique des couleurs ? ===
 
Le principe est relativement simple : l'appareil recherche dans la scène photographiée une couleur de référence censée représenter le blanc parfait, puisque théoriquement un objet blanc doit être représenté par une image blanche.
 
Au laboratoire argentique, il ne faut jamais déterminer les paramètres d'un tirage à partir d'éléments blancs, mais à partir d'éléments gris, car un blanc surexposé reste blanc quelle que soit la lumière qui a produit la surexposition. Il est souvent recommandé de photographier au début de la pellicule une plage grise de référence, par exemple une [[charte de gris]] [[Kodak]] ou autre, dans les mêmes conditions d'éclairage que celles qui doivent être utilisées pour la suite des prises de vues. Cette précaution est toujours de mise avec les appareils numériques, particulièrement pour les photographes qui utilisent le mode RAW.
 
Compte tenu des données fournies par le capteur, le logiciel embarqué va chercher dans une base de données internes des situations comparables, après quoi il effectue des corrections pour obtenir des fichiers TIFF ou plus communément JPEG censés être bien équilibrés. La qualité de cette base de données est évidemment essentielle pour la qualité des enregistrements mais dans certaines conditions, il arrive que cet automatisme tombe complètement en défaut ; ce cas se rencontre en particulier lorsque des photographes expérimentés tentent des prises de vues dans des conditions inhabituelles. Beaucoup d'appareils récents sont capables de reconnaître les visages et comme la teinte chair est avec le bleu du ciel et le vert de l'herbe l'une des trois teintes de référence présentes sur la quasi totalité des photographies, celle-ci sert de base pour un réglage optimum ou censé l'être.
 
Il faut reconnaître que le réglage automatique (AWB) fonctionne assez bien, ou même très bien, dans la plupart des situations, en particulier lorsque les conditions atmosphériques rendent la lumière changeante. Les variations sont ainsi passablement atténuées. Cependant, il existe des situations où il faut impérativement débrayer cet automatisme :
* il existe une couleur fortement dominante dans la scène photographiée,
* la précision des couleurs est un impératif absolu (reproduction de documents, photographies naturalistes, etc.)
* la scène à photographier présente une lumière particulièrement froide ou chaude (coucher de soleil, lumière sous un orage, etc.)
* cas particuliers comme la photographie en mode manuel de feux d'artifices.
 
En cas de doute, le réglage sur la position « lumière du jour » pourra limiter les dégâts.
 
=== Les préréglages ===
 
{{en travaux}}
 
La lumière de référence est celle du rayonnement solaire en milieu de journée, c'est pour elle que sont équilibrées les émulsions photographiques dites « lumière du jour », convenant aux utilisations les plus fréquentes, et la réponse de base des capteurs électroniques. La lumière émise par les lampes à incandescence contient relativement beaucoup plus de rouge et de jaune et beaucoup moins de bleu que la lumière solaire et naturellement, les objets qu'elle éclaire renvoient plus de rouge et moins de bleu que s'ils étaient éclairés directement par le soleil. Si la surface sensible utilisée est équilibrée pour la lumière du jour, cela signifie qu'elle donnera alors des images entachées d'une forte dominante rouge. Inversement, si l'on utilise à la lumière du jour une émulsion prévue pour la photographie à l'aide de lampes à incandescence, la dominante sera bleutée. Le raisonnement est exactement le même pour les capteurs, en fonction du réglage de l'appareil et de la source de lumière.