« La médiation culturelle » : différence entre les versions

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Jean François Six dit de la médiation «c’est la relation entre deux, l’espace vide autour duquel on se rencontre, la table qui sépare et réduit, le troisième terme qui fait le lien, qui permet aux «deux» de trouver sens, l’un par l’autre.»
 
Ce qu’Etiennequ’Étienne Leroy, anthropologue, dit de la médiation :
«La médiation valorise la recherche de l'adhésion de l'acteur à une solution la plus consensuelle possible, limitant en cela considérablement l'intervention de la tierce partie. Au moins dans sa forme de base, tout paraît négociable dès lors que les choix des parties sont déterminés par le maintien ou l'approfondissement de leurs relations dans le futur.»
 
LE MEDIATEURMÉDIATEUR
 
Sa définition à travers les siècles
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Il se doit d'être neutre, de n'être ni le défenseur, ni le détracteur d'aucune des parties, et si sa fonction le mène à guider les population vers la culture et l'art, il ne doit être ni juge ni avocat d'une part comme de l'autre.
 
Il doit faire se rencontrer une oeuvreœuvre et son public, sans jugement de valeur pour l'auteur, sa réalisation, ou les spectateurs.
 
Et si en langue anglaise, on parle non pas de «médiation» mais «d'interprétation», le rôle du médiateur culturel n'en est que mieux défini : il s'agit de recevoir et d'interpréter ce qui émane des deux parts, public et offre culturelle, afin de concilier les deux. De plus, en terme de médiation artistique, le médiateur se fait l'interprêteinterprète de l'art et des artistes pour une meilleure compréhension de la part des spectateurs.
 
Le métier de médiateur culturel
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De plus, il s'agit avant tout d'un métier de communication, de langage, et il est donc soumis aux risques et aux pièges du discours. Cela nécessite une adaptation rapide en fonction des interlocuteurs, du cadre social de la médiation, et de la disposition des interlocuteurs auxquels il s'adresse.
 
En pratique, il étudie les publics de la culture, il conçoit des projets culturels et artistiques dans une logique d'accès au public concerné, et veille au bon déroulement de la mise en oeuvreœuvre de ces projets et actions.
Son but global est l'adéquation entre l'offre et la demande culturelle.
 
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On peut trouver des médiateurs de la SNCF ou au sein d'une entreprise pour régler les désaccords entre employeurs et employés
 
En droit administratif principalement, le Médiateur de la République est un poste très important : sa mission est d'aider les citoyens ayant des différends avec l'administration de l'EtatÉtat, des Collectivités Locales, ou de tout organisme de service public. Il permet de résoudre les conflits de manière plus simple qu'en passant par un tribunal.
Son rôle peut également être de conseiller les services de l'administration à travers la résolution de conflit, car il est habilité à faire des recommandations aux autorités compétentes pour régler les problèmes et à suggérer des propositions, afin d'améliorer leur qualité.
 
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La médiation correspond à un impératif à la fois social et politique.
 
La médiation culturelle est par essence un processus de mise en œuvre sociale ; elle fédère l'art et le public dans le seul but d'apprendre et d'apprécier. Elle regroupe l'ensemble des actions qui visent à réduire l'écart entre l'œuvre, l'objet d'art et de culture, les publics et les populations. Le recours à cette médiation souligne la rupture sociale et culturelle intervenue dans les institutions et une catégorie de la population, tout en cherchant à la combler. Elle est aujourd'hui un mode particulier d'intervention d'une institution vers un public et tend même à être un mode de régulation sociale ; présence sociale de proximité, travail de réappropriationré-appropriation des normes et de re-création de liens sociaux... La médiation culturelle se propose en fait d'agir comme une pédagogie de la vie sociale.
 
La médiation est le moyen permettant d’ouvrir la culture à une population qui n’a pas reçu les clefs nécessaires à son accès. Il y a donc un impératif politique lié à la médiation. Il s’agit pour le médiateur de tisser un lien entre la culture et le public visé en définissant les critères sociaux, économiques ou géographiques qui l’en éloigne. EtantÉtant donné que c’est aux institutions publiques que revient ce devoir citoyen, le médiateur devra directement travailler en relations avec eux afin d’accomplir sa mission. Il s’agit donc ici d’une politique de démocratisation qui aborde les problématiques actuelles de ségrégations sociales. Elle cherche à éloigner l’aspect élitiste que l’on associe souvent au monde de la culture.
 
Le public vers lequel tend la médiation culturelle est flou. Groupe ou individu, la médiation, pour être effective, doit être réactive et adaptée au public. De là, on distingue deux médiations différentes :
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- L’action socio-culturelle regroupant les actions menées par des médiateurs, des animateurs, ainsi que toutes les personnes qui travaillent dans des maisons de la culture, des maisons de quartiers, des maisons des jeunes, des associations…
L’action socio-culturelle, par l’intermédiaire des acteurs précédemment cités, cherche à favoriser les pratiques amateurs tant dans le cadre des loisirs que des activités sociales (ateliers d’alphabétisation, de resocialisation…re-socialisation…).
Cette action qui s’adresse aussi bien aux jeunes comme aux plus vieux, se déroule dans un lieu particulier (MJC, maisons de quartiers…) qui a un objectif social déterminé. Il s’agit, en effet, principalement de faire connaître et reconnaître les minorités sociales. Ces objectifs font partie d’un processus de mise en œuvre sociale, dont l’action principale est l’acculturation c'est-à-dire l’ensemble des phénomènes résultant du contact direct et continu entre des groupes d’individus de cultures différentes et entraînant des changements dans les types culturels de l’un ou l’autre de ces groupes ou des deux. (Déf. « Acculturation » du Grand Dictionnaire Hachette).
Les centres socio-culturels, et donc l’action culturelle, trouvent leur origine dans l’animation sociologique dans années 50-60. A l’époque, de grands ensembles se sont construits dans les périphéries, là où de grands groupes culturels se sont mis à vivre ensemble. Par la suite, l’arrivée des ruraux, des anciens combattants, de quelques groupes d’ouvriers, constituatconstitua la deuxième grande période de l’exode rural. Ces changements ont provoqué la création de centres socio-culturels dont les objectifs étaient de créer un groupe uni et capable de vivre ensemble.
 
- L’action culturelle est un moyen mis en œuvre pour mettre en relation des créations contemporaines avec l’ensemble des populations d’un territoire dans le but de permettre à chacun de maîtriser la réalité culturelle de son environnement et d’en comprendre la réalité artistique.
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Par ailleurs, l’action socio-culturelle cherche davantage à développer la démocratie culturelle, une idée qui s’est développée et diffusée en France des les milieux de l’art et de la culture, dans le sillage de mai 1968. Cette conception fonde une stratégie politique alternative, très présente dans le monde anglo-saxon.
 
Cependant, il est important de notifier que l’action culturelle soulève quelques problèmes. En effet, l’action culturelle des pouvoirs publics s’est trouvée confrontée à un dilemme très bien résumé par le slogan « EgalitéÉgalité d’accès à la culture ». Cela soulève deux revendications culturelles :
 
- comme nous pouvons le voir dans les travaux de Bourdieu, l’accès à la culture est très largement synonyme de privilège ;
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La mission du médiateur est de permettre l’accès à la culture par le plus grand nombre d’individus. Dans ce métier, le champ social cohabite avec celui de la culture.
EtantÉtant donné qu’il s’agit d’un métier verbal, le médiateur doit donc être sensible à tous les pièges du langage.
Il doit donc :
* avoir un réel intérêt pour la culture,
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L’art évolue en même temps que la société. Il a pu, au cours du temps, être influencé par un modèle académique ou au contraire être en totale rupture, selon la période et selon le but recherché par l’artiste. Avec l’avènement de l’informatique, par exemple, on assiste a une nouvelle forme de création. Internet devient un lieu où les artistes s’exposent et par conséquent un lieu où une médiation est possible. Le changement des courants artistiques ou la naissance de nouvelles méthodes de création est lié au changement dans la société et notamment aux changements techniques. Il entraîne avec lui une modification des comportements face à l’art et donc de nouvelles formes de médiation.
 
L’art est en interaction avec la société dans laquelle politique, culture et espace public tissent entre eux des liens. L’espace public est né, selon Habermas, grâce a un « processus au cours duquel le public constitué d'individus faisant usage de leur raison s'approprie la sphère publique contrôlée par l'autorité et la transforme en une sphère où la critique s'exerce contre le pouvoir de l'État. » Pour Habermas, les réunions dans des espaces privé (salons, café…) ont contribué à la multiplication des discussions et des débats politiques. L’état et le politique interviennent donc dans le domaine culturel. Cette intervention repose et se justifie avec le préambule de la constitution, qui depuis 1946 dispose que «la Nation garantit l’égal accès de l’enfant et de l’adulte à l’instruction, la formation professionnelle et à la culture », le traité de Maastricht sur l’Union européenne qui fait figurer dans son article 3 au nombre des objectifs de l’action de la Communauté « une contribution à une éducation et à une formation de qualité ainsi qu’à l’épanouissement des cultures des EtatsÉtats membres », le décret relatif aux attributions du ministre chargé de la culture qui lui donne pour missions de « rendre accessibles au plus grand nombre les œuvres capitales de l’humanité, et d’abord de la France, d’assurer la plus vaste audience à notre patrimoine culturel, de favoriser la création des œuvres de l’art et de l’esprit et de développer les pratiques artistiques (...) », les lois de décentralisation de 1982 et 1983 qui n’ont pas réservé de compétence particulière à une collectivité publique en matière de spectacle vivant.
 
Aujourd’hui l’état mène des politiques culturelles, il intervient à plusieurs niveaux et notamment à celui de la création artistique grâce à la commande publique ou aux subventions. Pour le ministère de la culture, la commande publique est une priorité de son action. L’art peut contribuer ainsi à la création de nouveaux espaces dans les plans de réaménagementré-aménagement urbains. L’art contemporain est présent dans l’espace public que ce soit dans les jardins, auprès des monuments historiques ou sur Internet. Il est visible sous de multiples formes : art des nouveaux médias, photographie, lumières…. 45 projets environ sont menés chaque année. L’œuvre de Bernard Piffaretti, créée pour la Salle d'Audienceaudience de la Cour administrative d’appel de Paris à l'Hôtelhôtel de Beauvais est un bon exemple de la présence de l’art contemporain dans l’espace public. Il faut préciser que ces commandes sont passées par la DRAC et les collectivités territoriales pour moitié d’entre elle et par le Centre National de Arts Plastiques pour l’autre moitié.
 
L'état intervient aussi dans d'autres secteurs culturels.
L’état intervient aussi dans d’autres secteurs culturels. Cela c’est traduit malgré les alternances politiques par un engagement de l’Etat en faveur de la création artistique mais aussi par une volonté de développement culturel dans le domaine du spectacle vivant. La politique culturelle s’est enrichie depuis l’après-guerre d’une histoire qui passe par la création du ministère, jusqu’au fort développement des politiques culturelles de l’Etat et des collectivités locales.
Cela c'est traduit malgré les alternances politiques par un engagement de l'État en faveur de la création artistique mais aussi par une volonté de développement culturel dans le domaine du spectacle vivant.
Aujourd’hui, état et collectivités territoriales se partagent les compétences en matière culturelle et notamment en matière de spectacle vivant. L’état passe des commandes musicales ou dramatiques à des artistes, il place sous sa tutelle des établissements tels que l’Opéra de Paris ou bien la Comédie Française. Les Directions Régionales des Affaires Culturelles, elles, doivent assurer la mise en œuvre de la politique culturelle de l’Etat dans le cadre des directives ministérielles. Elles sont chargées notamment d’attribuer la plus grosse partie des subventions destinées au milieu culturel.
La politique culturelle s'est enrichie depuis l'après-guerre d'une histoire qui passe par la création du ministère, jusqu'au fort développement des politiques culturelles de l'État et des collectivités locales.
Aujourd'hui, état et collectivités territoriales se partagent les compétences en matière culturelle et notamment en matière de spectacle vivant.
L'état passe des commandes musicales ou dramatiques à des artistes, il place sous sa tutelle des établissements tels que l'opéra de Paris ou bien la Comédie Française.
Les Directions Régionales des Affaires Culturelles, elles, doivent assurer la mise en œuvre de la politique culturelle de l'État dans le cadre des directives ministérielles.
Elles sont chargées notamment d'attribuer la plus grosse partie des subventions destinées au milieu culturel.
 
Les institutions culturelles structurent l’espace public, elles ont donc une réelle influence dans le monde artistique. Si l’art trouve sa place dans cette sphère, il en a également une au sein du domaine privé et là encore, la société aura une influence.
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Internet met en place par son utilisation plusieurs formes de médiations : l’internaute est lui-même médiateur. Pour trouver l’art sur le net, il produit un mot clé. Vient ensuite la médiation des moteurs de recherche qui présentent l’art en catégories. La troisième médiation est celle proposée par l’artiste lui même.
 
Les nouvelles formes de médiations sont liées à l’apparitionl'apparition de nouvelles techniques.
Ces techniques peuvent être utilisées dans l’espacel'espace public que ce soit un musée ou dans la ville elle-même.
Les technologies ont introduit des nouvelles formes de médiation, comme le cyberévènementcyber-évènement, mélange de virtuel et de réel utilisé pour mettre en place des cyberexpositionscyber-expositions, par exemple. D’autres
D'autres médiations sont en cours de réflexion, comme le concept d’archivesd'archives vivantes pour l’audiovisuell'audiovisuel des musées, les dispositifs cognitivo-sensoriels, la critique des arts numériques…Toutesnumériques…
Toutes ces nouvelles formes de médiations prennent place dans l’espacel'espace public, un espace ou les individus sont confrontés à l’interventionl'intervention de l’Etatl'État.
 
== CHAPITRE II: Les finalités de la médiation culturelle ==
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A qui s'adresse t-on? Quelle image souhaite t-on véhiculer? Il est important de se positionner selon l'actualité politique et culturelle. Une programmation n'est jamais anodine ou hasardeuse. Elle se fait dans le présent, dans la réalité artistique. Il s'agit de réunir des équipes fortes, des collaborations audacieuses. Connaître son public et se positionner en fonction.
 
* rechercher des subventions sur http://www.aides-aux-projets.com/ et le guide d'Aideaide aux Projetsprojets
Il ne faut pas hésiter à solliciter l’aide des entreprises ou fondations pour faire un partenariat, des particuliers pour le mécénat et les collectivités locales ou les conseils régionaux, les mairies, qui peuvent également trouver un intérêt à financer les projets culturels. Il existe aussi des aides à la création se renseigner auprès des DRAC. ex: Le Dicréam pour aider des formes de création comme le cirque...
 
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* monter une tournée, accueillir les artistes...
 
Tout se joue sur le relationnel et la communication. EtreÊtre à l'écoute des artistes et veiller à la diffusion d'une publicité cohérente (financièrement et artistiquement) selon l'événement.
 
* la gestion des manifestations, de festivals, d'événements culturels.
Faire un plan de marchéage pour que les coûts et risques soient envisagés. EtreÊtre capable de tenir une comptabilité sa faille.
 
* la coordination des équipes chargées des pédagogies et de l'animation des groupes sociaux auxquels ces programmes sont destinés:
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Manée Teyssandier: Présidente de l'association Peuples et Culture, réseaux d'associations de culture populaire qui luttent contre les inégalités culturelles et le droit au savoir.
Pour elle la médiation n'a pas forcément besoin d'un médiateur professionnel, qui se chargerait seul de mettre en contact public et art: en effet, celle ci doit être faite non pas à travers une collection d'informations fournies selon un système de progression mais de questionnements, d'activités, d'observations, de discussions dont le but est de "changer" la personne, de remettre en question son point de vue sur l'art en général, et possiblement sur une certaine oeuvreœuvre en particulier. La médiation peut prendre place notamment dans des rencontres bien orientées entre amateurs et artistes confirmés, par exemple dans des ateliers permettant à chacun de créer, et ainsi de pouvoir voir l'art sous cet autre angle qu'est celui de l'auteur, donc de glaner des informations, des références autres que celles apprises "scolairement".
 
Aussi cela serait cette réunion, cette association de personnes qui aurait rôle de médiateur, plus que un individu particulier. "Le mot qui serait le plus proche pour désigner notre action serait un mot plus ancien comme celui de compagnonnage, qui rend mieux compte de l'idée d'acte humain, d’initiation, de facilitation."
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Le dictionnaire donne la définition de territoire comme une « étendue de terre qui dépend d’une autorité, d’une juridiction ». L’enjeu est donc politique, social, mais aussi culturel.
 
Le paysage en tant qu’environnementqu'environnement est parfois soumis à des problèmes d’évolutiond'évolution en fonction de l’économiel'économie, du social, du naturel.
Il est donc nécessaire de prendre en charge l’organisationl'organisation et la gestion d’und'un patrimoine afin de satisfaire la demande sociale (ex : le parc volcanique de la ChaineChaîne des Puys), la demande économique (aménagement du territoire) ou tout simplement pour surveiller l’évolutionl'évolution naturelle.
Le médiateur culturel peut donc être associé à ce genre de projet, et sera investit de se mission par les collectivités territoriales.
 
=== Les rôles des collectivités territoriales ===
 
Un petit tour vers les emplois culturels...
Les emplois et les professions sont difficiles à comptabiliser, par exemple les statistiques de l'INSEE ne font pas apparaitreapparaître les médiateurs culturels. Ce secteur est très éclectique en terme de spécialités. Il existe ainsi une grande diversité des mondes de l'art et de la culture dont la constitution, les règles du jeu, les statuts, les métiers présentent de très fortes particularités, y compris à l'intérieur d'un champs donné.
 
Selon le chiffrage établi par le DEP à partir du rescensementrecensement de la population de 1999, les professions culturelles représentent un total de 393 201 actifs, tandis que le secteur culturel "pèse" 428 508 personnes. Rapporté à l'ensemble de la population active le secteur culturel représente, selon la base mentionnée, 2% des emplois. Selon certaines études, la France se situerait au troisième rang européen en termes de volume d'emplois culturels en termes de volume d'emplois culturels rapporté à la population active, derrière l'Allemagne et l'Irlande.
 
Les médiateurs sont chargés de rapprocher les oeuvresœuvres, les institutions culturelles et les publics, dont beaucoup ont été initialement embauchés dans la période récente dans le cadre du dispositif "emplois jeunes", créé en 1998.(Institutions et vie culturelles, sous la direction de Guy Saez)
 
 
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"Aux lignes hiérarchiques de pilotage et de mise en œuvre de l'action publique fondée sur le paradigme centre-périphérie se substitue une stratégie de territorialisation de l'action culturelle publique, impliquant des acteurs variés autour d'un projet commun.
 
Le médiateur est impliqué territorialement par les politiques culturelles des villes qui cherchent à la fois à élargir la base sociale du public à partir d'une offre "conventionnelle" et à élargir les contenus de la notion de culture en tenant compte des demandes issues de personnalités et d'un réseau complexe d'acteurs locaux. Ainsi le médiateur peut être incluinclus dans un groupe municipal, veillant à la coordination des programmes, à leur articulation avec les autres domaines de la vie politique locale, à commencer par l'éducation, la politique de la ville, l'aménagement du territoire. C'est de ce groupe que dépend la capacité à convaincre les présidents des conseils généraux et régionaux, ainsi que l'administration centrale, à s'impliquer dans la ville.
 
La ruralité et l'action culturelle (www.univtlse2.fr/gresoc/documentation/ALefebvre%20Montbrison.pdf -)
Le monde rural apparaitapparaît comme un univers multiple nourri de références et de pratiques diverses voire contradictoires. Il serait vain dans ces conditions de chercher une unité d'action et d'inspiration dans le domaine culturel. Le problème qui se pose souvent dans les campagnes est celui de la légitimité de l'investissement culturel, qui n'apparaitapparaît souvent pas comme essentiel à la vie des villages.
 
Parmi les ressources territoriales des espaces ruraux le patrimoine occupe une place privilégiée. Les territoires ruraux se nourissentnourrissent de cette résurgence pour la recherche d'une identité, mais aussi pour créer de l'activité autour de la conservation, de la restauration, du tourisme. Les médiateurs sont présents ici pour lier les espaces patrimoniaux et le public potentiel. Pour certains élus, l'action patrimoniale est la seule action culturelle qui vaille de ce fait même, mais aussi à cause de la rentabilité présumée de ce domaine. L'action patrimoniale peut également aider les élus à trouver une légitimité dans les nouveaux espaces de l'action publique.
 
De nombreux acteurs du champ culturel s'accordent pour ne pas réduire la vie culturelle à ses incarnations patrimoniales, l'éphémère, le superficiel. Il faut donc pérenniser l'action culturelle dans les territoires en travaillant sur le long terme. L'espace de l'art est sous influence des courants de circulation des idées, des hommes et des techniques. Il est donc mondial, mais reste à le péréniserpérenniser et le transmettre à travers les générations.
 
Construire ensemble des projets de territoire, exemple de http://www.culture-art-territoire.educagri.fr/
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La culture noue un lien social entre les projets territoriaux aujourd’hui.
Pour réaliser des travaux de développement de territoire, le projet doit impliquer les habitants et les élus politiques de ce territoire. Il s'agit donc bien d'un projet social où chacun tient une place importante. Les lieux de dialogues entre chaque acteur deviennent alors très importants: avec l'ingénierie de projet, les projets territoriaux concernent le plus grand nombre d'habitants.
La dimension culturelle est primordiale dans le developpementdéveloppement du territoire car elle concerne tout le monde et chacun se sent impliqué. Cependant un projet culturel nécessite beaucoup de facteurs pour qu'il soit réellement ouvert comme des besoins de formations ou du soutien aux associations.
On peut donc extraire 4 aspects de la problématique:
 
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1. Une intervention de Jean Lou Lecoq, directeur de la DRAC Bretagne
Les nouveaux territoires sucitentsuscitent de nouvelles interrogations car ils ne sont plus régis par les administrations traditionellestraditionnelles mais le plus souvent par des associations et autres partenaires. JeanLou Lecoq a alors pris conscience qu'il était du rôle des collectivités publiques d'aller vers le territoire et d'apporter les soutiens nécessaires à la construction de projets.
2. Un atelier « Culture et Territoire » dans le sud de la France
Cet atelier s'est déroulé durant 4 réunions et un séminaire où le but était d'apporter de nouvelles idées concernant le rôle de la culture dans le domaine du développement des territoires ruraux. Au terme de ces réunions, les suggestions du groupe fut présentés par les élus à d'autres élus afin de monter le projet culturel du territoire d'une entreprise d'hygiène dentaire: une brochure de 4 pages sur la sensibilisation à la culture pour leur techniciens.
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Dans la définition de rôle il y a la notion d’importance ou de clé d’un rouage quelconque. Le médiateur, dans sa définition est une personne qui se met entre deux voir plusieurs parties. On peut donc en déduire que le médiateur culturel est une clé dans la culture et qu’il y possède un rôle indéniable. Toutefois comment peuvent-ils «aider» si la plupart des personnes ne connaissent même pas leur existence. Par conséquent, est ce que la médiateur à son utilité dans la culture pour expliquer le travail des artistes?
 
Les classes supérieures, sont celles qui ont le plus de pratiques culturelles, car ont déjà les clés de compréhension et la pratique depuis l’enfance. Le rôle du médiateur serait donc nul pour ce type de public. D’autant plus que la contemplation libre d’une œuvre d’art, par exemple, ne peut être gâchée par un panneau ou des explications qui poussent à voir certaines choses au lieu de laisser aller son inspiration. Certains publics estiment qu’une simple explication sur le coté d’une œuvre ou un programme est largement suffisant comme une enquête réalisé en 2005 par des étudiants de l’EAC lors de la nuit Blanche à PARIS. Cela prouve un disfonctionnementdysfonctionnement dans la définition du rôle du médiateur pour le public.
 
Cette étude montre que la reconnaissance du médiateur n’est pas claire pour tout le monde, car la gêne d’interpeller un médiateur et la remise en cause des connaissances, n’a pas permit une efficacité des médiateurs, qui étaient d’ailleurs considéré par certain comme simple distributeur de programme.
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• Directeur de musée
 
entretenir et mettre en valeur les collections : conservation et restauration des œuvres, aménagement ou réaménagementré-aménagement des salles d’exposition, acquisition de nouvelles œuvres, élaboration du catalogue du musée pour communiquer, organisation d’expositions ou de manifestations temporaires…, mais aussi administrer l’établissement (encadrement du personnel, gestion financière et administrative).
 
Autres acteurs :
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4) L’édition
* EditeurÉditeur ou directeur général
définir la politique générale de la maison, encadrer et animer l’équipe éditoriale
 
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– Comme pour les élus
 
L'oeuvreœuvre d'art, avant tout, est le fruit d'une impulsion créatrice de l'artiste qui crée selon une démarche qui lui est propre et qui se fixera sur l'oeuvreœuvre définitive.
La mise a disposition du public de l'oeuvreœuvre lui donne vie car le public se réapproprieré-approprie l'oeuvreœuvre et la charge du sens qu'il croit ou peut déchiffrer et ressentir.
Le public est donc à la fois la condition de l'existence de l'oeuvreœuvre et la nature même de cette existence.
L'artiste a ainsi de tout temps usé d'éléments permettant au public d'interpréter correctement sont travail en fixant des clés de lectures sur son oeuvreœuvre.
Toutefois la liberté de l'artiste face aux attentes et connaissances du public rendent parfois impossible la réception de l'oeuvreœuvre par le public.
Cette réception dépend donc à la fois du degré de connaissances du public mais aussi de sa capacité à saisir ce que l'artiste exprime en dehors de tout code.
La réception de la démarche créatrice dépend donc plus, pour une grande partie du public, du propos tenu sur l'oeuvreœuvre que de l'oeuvreœuvre en elle même.
Ainsi c'est par la médiation que la réception de l'oeuvreœuvre par le public reste fidèle à ce qu'exprime l'artiste.
Le médiateur, ou le support de la médiation, sert donc l'artiste au travers de son oeuvreœuvre.
 
 
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Jean Caune est professeur à l’université Stendhal de Grenoble et chercheur au Gresec. Après avoir exercé une activité de responsable culturel, il a publié des ouvrages et des articles autour de l’action culturelle et de la représentation théâtrale. En particulier : Acteur/spectateur, une relation dans le blanc des mots, Nizet, 1997, et La culture en action. De Vilar à Lang, le sens perdu, PUG, réédition 1999.
 
La notion de médiation est à double signifiant, incluant la médiation entre les membres d’uned'une collectivité, et médiation entre cette collectivité et le monde construit par elle et dans lequel elle évolue. L’Action
L'Action et l’histoirel'histoire humaines résident dans l’espacel'espace ténu du vouloir et du faire, du début et de l’achèvementl'achèvement et de la réversibilité de ces notions.
La médiation culturelle a pour postulat la relation du sujet à autrui par le biais d’und'un langage commun et de références partagées.
Le sens est dans l’intersubjectivitél'intersubjectivité relationnelle prévalant à toute quête, à tout concept ou but et c’estc'est dans l’analysel'analyse du vivre ensemble, des rapports à l’autrel'autre que s’appliques'applique la médiation. L’idée
L'idée de médiation doit s’envisagers'envisager dans un schéma vectoriel entre l’horizontalitél'horizontalité des rapports sociaux et la transcendance des engagements sociaux, moraux, politiques, cultuels ou culturels.
La médiation peut avoir une approche idéologique permettant à des communicants de faire partager leurs idées par le biais des médias et de s’appropriers'approprier de même les réactions du public concerné et visé par l’institutionl'institution.
Elle peut aussi avoir une approche d’ordred'ordre théorique et devient alors un phénomène d’assimilationd'assimilation et de propagation des sens partagés par la communauté.
 
Enfin il ne faut pas sanctuariser pour autant les domaines institutionnels, et la médiation doit alors devenir une réflexion sur la symbolique même de l’institution et sur la spécificité des rapports sociaux, humains, empreints ou non de subordination entre l’institutionnel et l’individu, dont la construction personnelle dans son rapport à l’autre ne doit pas être négligée dans l’approche médiatrice.
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L’introduction des nouvelles technologies dans notre vie quotidienne, l’envahissement médiatique et la banalisation des modes de communication ont déplacé ces rapports et les frontières entre culture et technologie, entre sphère sociale et sphère privée. Tout est accessible à tous et les activités de formation, d’éducation et d’expression ont assimilé ce nouveau constat.
 
A la place de la relation duelleduale entre Art et non Art, entre culture et ignorance, entre information et méconnaissance s’est substitué une logique ternaire : il y a l’émetteur, le mode d’émission et le contexte de la réception. Pour que ces trois rouages s’articulent sans gripper, il y a une nécessité de médiation… C’est la définition élémentaire de la médiation culturelle.
 
« Réintroduire le sujet et son expérience »
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La division des langages signifie que l’unité de l’écoute coexiste avec la diversité de langages, ce qui signifie que le discours produit est le même, quelle que soit la catégorie de population et quel que soit son degré de compréhension. Cette division des langages induit une hiérarchisation des savoirs dits « légitimes » qui donnent nécessairement accès a un public initié, susceptible de comprendre le langage en vigueur à l’égard d’une production artistique de plus en plus hermétique. Cette absence de relation entre le sujet et la parole proférée ne fait qu’accentuer la fracture sociale. On peut ici s’interroger sur la pertinence et la réelle prise en compte de la question culturelle par les instances régulatrices, que ce soit l’école ou encore les établissements artistiques, et la politique mise en œuvre à cet égard. En effet, s’il y a unité culturelle construite par l’école, celle ci s’accompagne inexorablement de la division des pratiques.
 
La réponse à ces questions nécessite de dépasser les logiques duellesduales fondées sur l’offre en produit et en œuvre et la réponse a la demande des publics. En effet, raisonner en terme d’offre ou de demande conduirait ici à faire l’impasse sur un processus qui ne s’exprime pas par la formulation d’un besoin ni ne s’achève par sa satisfaction, car si les pratiques culturelles n’échappent certes pas à la loi du marché, elles ne se réduisent pas à l’usage d’objets, fussent-ils culturels.
La réalité sociale et culturelle est que les langages des groupes sociaux et leurs références sont divisés. Il n’est pas ici question d’accepter une juxtaposition des discours et des sensibilités communautaires, car la construction du monde social ne s’établit pas seulement dans son intelligibilité, mais aussi par un ajustement social.
 
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La diversification des moyens d’expression que connaît notre époque impose la même nécessité de médiation que nécessitait l’œuvre d’art.
 
En effet, selon Jean Caune, l’attentionl'attention et la conscience esthétique dépassent la sphère artistique.
Il concerne de multiples domaines de l’activitél'activité et de l’expériencel'expérience humaines.
Si la médiation culturelle a souvent été restreinte à un aspect artistique, on le doit au fait que l’œuvrel'œuvre d’artd'art est dans la conscience commune considérée comme l’objetl'objet culturel par excellence.
Cette distinction est due selon l’auteurl'auteur aux conditions de production et dans les modalités de diffusion de l’oeuvrel'œuvre.
Mais comme souligné à la suite du texte, l’œuvrel'œuvre d’artd'art n’an'a plus le monopole de l’expressionl'expression « de la vie psychique, à mettre en jeu l’imaginairel'imaginaire, à mobiliser les affects, à produire de la jouissance esthétique ».
 
Partant de ce postulat de base, la relation ici établie entre l’œuvre d’art et tout autre moyen d’expression, qui procède donc d’une démarche esthétique ; cette relation doit être appliquée entre la médiation artistique et la médiation esthétique. La médiation culturelle se doit donc d’emprunter à « l’expérience artistique sa capacité d’influencer notre perception, de conditionner notre imaginaire, de mobiliser nos émotions et notre implication affective ».