« Renaissance et Réforme/XVe – XVIe siècles » : différence entre les versions
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D’autres découvertes vont encore accélérer le processus de déséquilibre : la conception médiévale d’un univers unique et clos, dont la terre était le centre, est tombée. Copernic (1473–1543) émet l’idée du système solaire qui sera confirmée et développée par Galilée (1564–1662). Tout alors sera remis en question avec ces nouvelles perspectives qui ouvrent le chemin d’une autre pensée, intellectuelle et religieuse. L’alchimie, l’astrologie et la magie séviront toujours, mais l’astronomie, les mathématiques et bientôt l’anatomie et la mécanique seront présentes.
Dans ce contexte général, les populations, les pays vont évoluer selon les rois, les princes, les empereurs, les théologiens. Tous les pays d’Europe sont liés à
Car
Ainsi le mouvement vaudois, à la fin du XII<sup>e</sup> et au début du XIII<sup>e</sup> siècle semblera–t–il cesser avec l’excommunication de Pierre Valdo. Ce dernier (né vers 1140 , mort vers 1217) a en effet, un des premiers, remis en cause certains principes de son Eglise. Marié, père de deux fillettes, du milieu aisé de
Lyon, il avait été frappé par la famine de 1176, et le nombre considérable de morts. En 1179, il rompt avec
Mais l’histoire des Vaudois ne s’arrêtera pas là. Dés le début du XIII<sup>e</sup>, d’autres ‘amis’ se soulèveront en Allemagne, Flandre, Espagne et Italie. Les bûchers où montent ces martyrs font penser que cette ‘crise’ est passée mais les Vaudois resteront présents et on retrouvera des disciples de ce courant au XV<sup>e</sup> et XVI<sup>e</sup> siècles.
Ainsi les critiques faites à
Tous les pays d’Europe sont traversés par ces diverses évolutions et contestations, dont les représentants seront partout, et pour certains se rencontreront. Malgré les différences de gouvernements, de lois, de traditions, les acteurs de ces mouvements n’auront toujours qu’une seule conduite qui, pour certains, les condamnera. Le XVI<sup>e</sup> siècle reste en outre une période essentielle dans l’évolution des politiques européennes, toutes engagées dans des articulations d’intérêts réciproques ou d’alliances, les monarchies scandinaves au nord, l’exemple atypique de la Pologne à
▲Tous les pays d’Europe sont traversés par ces diverses évolutions et contestations, dont les représentants seront partout, et pour certains se rencontreront. Malgré les différences de gouvernements, de lois, de traditions, les acteurs de ces mouvements n’auront toujours qu’une seule conduite qui, pour certains, les condamnera. Le XVI<sup>e</sup> siècle reste en outre une période essentielle dans l’évolution des politiques européennes, toutes engagées dans des articulations d’intérêts réciproques ou d’alliances, les monarchies scandinaves au nord, l’exemple atypique de la Pologne à l’Est, les villes–états en Italie sous domination relative de l’Empereur, la France et l’Angleterre face à la toute puissance du Saint Empire.
Au nord de l’Europe, les monarchies scandinaves du Danemark, de la Suède et de la Norvège sont gouvernées très différemment. Au Danemark Christian II a épousé Isabelle, sœur de Charles Quint, après un conflit avec un grand seigneur, Gustave Vasa que soutenait la
République de Lübeck et toute la Hesse. Fait prisonnier par Christian II, il s’échappera et sera roi de Suède. Christian II abdiquera et se retirera en Hollande, son oncle Frédéric 1er lui
En Suède, Gustave Vasa régnera jusqu’en 1560 en libérant son pays des partis et de l’influence de la noblesse, et fera accepter les idées de Luther, en conservant pour la couronne les biens ecclésiastiques sécularisés en 1527. Sous son règne, le pays est réorganisé et enrichi, et devient une puissance nordique.
La caractéristique de ces trois pays est la lutte pour le contrôle de la Baltique, centre commercial des plus importants alors, le pouvoir de la noblesse toujours prête à intervenir dans les affaires royales, et la présence efficace des populations toujours prêtes elles aussi à interférer dans la politique.
Un autre pays est à retenir et qui jouera un rôle important au XVI<sup>e</sup> siècle, la Pologne. En effet, le pays devait se conformer à la Diète, toute puissante depuis 1504, où le roi ne pouvait rien discuter ni décider sans l’accord des sénateurs et nonces, pour tout ce qui touchait au droit privé et à la liberté publique.
Durant tout le XVI<sup>e</sup> siècle, les questions sociales polonaises touchaient la bourgeoisie des villes, riche bien que minoritaire, les paysans étaient encore comptés dans les troupeaux et les objets dépendant des seigneurs ; ces derniers, souvent grands propriétaires, étaient puissants financièrement et politiquement. A la fin de la dynastie des Jagellons, princes d’origine lituanienne qui gouvernaient la Pologne depuis le XIV<sup>e</sup> siècle, les grands seigneurs établissent une théorie pour sauvegarder l’idée de liberté et d’égalité des nobles : décision est prise d’élire désormais eux–mêmes leur roi par acclamation ; ainsi en 1572 les nobles polonais devaient–ils élire Henri de Valois, le futur Henri III, frère de Charles IX . Cette élection devait avoir des conséquences importantes lors du premier siège de La Rochelle de 1572–1574 ; ces conséquences ‘religieuses’ faisaient lever le siège de La Rochelle, les polonais agissant grâce au ‘principe de tolérance’ choisi par eux qui étaient confrontés aux différentes religions du catholicisme, de l’orthodoxie, du luthéranisme et de l’Islam, toutes à leurs frontières. Cette ‘tolérance’ devait être érigée en principe de droit dans la Résolution de la Confédération de Varsovie en 1573.
Plus au Sud, l’Italie se démarque par une politique temporelle et/ou spirituelle. En effet l’Italie du centre et du nord avait, avant le XV<sup>e</sup> siècle, une politique spécifique : faisant partie du Saint Empire, elles n’en subissaient pas le pouvoir, sauf en cas de guerre. Les cités alors, dés le XII<sup>e</sup> siècle, s’étaient organisées comme des entités politiques individuelles et autonomes ; elles connaissaient des conflits d’influences, d’intérêts ou de personnalités, sans oublier les partisans du pape, les guelfes et ceux de l’empereur, les gibelins. A la fin du XV<sup>e</sup> siècle, Florence notamment est une sorte de puissance, particulièrement sous l’influence des grandes familles comme les Aldizzi ou les Médicis.
L’histoire de Florence est liée à l’histoire des Médicis et à celle de la France, dont l’alliance avec Charles VIII, qui entre dans la ville en 1494. L’expulsion des Médicis, avec l’influence de Savonarole, puis leur retour avec le pape Léon X feront de Florence un duché puis le grand - duché de Toscane en 1569.
Mais ce sont les guerres d’Italie qui lient le plus le pays à la France. Les prétentions françaises sur l’Italie seront revendiquées par les rois successifs : Charles VIII, Louis XII, François 1er, et Henri II, qui mèneront ces guerres de 1454 à 1559, date des traités de Cateau-Cambrésis. Pendant ces soixante cinq ans de guerre, les alliances, les défaites et les trêves vont se succéder, et, si le terrain est l’Italie, les adversaires sont le(s) roi(s) de France, le roi d’Angleterre Henri VIII, les papes - Jules II, Clément VII, Paul III, Paul IV - et l’Espagne avec Ferdinand d’Aragon, puis, à partir de 1515, Charles de Habsbourg qui devient Charles Quint. Les étapes principales sont l’arrivée de Charles VIII en 1494 à Florence, signe de malédiction d’après Savonarole, entre deux guerres l’union de Ferdinand d’Aragon avec la sœur d’Henri VIII, la victoire de François 1er à Marignan en 1515, l’entrevue du ‘Camp du drap d’or ‘ en 1520 entre François 1er et Henri VIII, l’échec de Pavie en 1525 dont les conséquences sont lourdes pour la France : François 1er, prisonnier, doit abandonner l’Italie, la Flandre et l’Artois, accepter de voir ses deux fils pris en otages pour prix de sa libération, comme il devra épouser Eléonore d’Autriche, sœur de Charles Quint.
La fin des guerres n’a guère de résultats politiques et frontaliers qui puissent transformer le pays. Un fait cependant s’avèrera important : en abdiquant, Charles Quint partage le Saint Empire entre ses fils : Philippe II régnera sur l’Espagne et Ferdinand 1er sur l’empire allemand ; la France qui a perdu la plupart des régions convoitées (Savoie, Piémont, Bresse, Corse et Milanais) va être prise en tenaille dans la seconde moitié du XVI<sup>e</sup> siècle entre l’Europe nordique luthérienne, le Saint Empire au nord et au sud, gouverné par les fils de Charles Quint, et l’Italie où la puissance des papes est incontestée.
En France, en 1500, le roi est Louis XII, qui a épousé en 1499 la duchesse Anne de Bretagne, veuve de Charles VIII . Cette même année, François, comte d’Angoulême et cousin du roi, seul héritier du trône à cinq ans, est titré duc de Valois.
À cette époque, vont entrer en scène les nouveaux souverains qui régneront toute la première moitié du XVI<sup>e</sup> siècle : les rois nordiques, le roi d’Angleterre Henri VIII, Charles de Habsbourg, futur Charles Quint. Le jeu des alliances politiques et privées jouera également un rôle important, dont le remariage de Louis, veuf d’Anne de Bretagne avec la sœur d’Henri VIII, Marie d’Angleterre, en 1514. Un an plus tard, Louis XII meurt, et, n’ayant que deux filles, Claude et Renée, a comme successeur François d’Angoulême, qui devient François 1er et régnera de 1515 à 1547, selon la loi salique qui écartait les femmes du trône ; cette loi n’existait ni en Angleterre, ni en Castille ni en Navarre. Chef de guerre, protecteur des populations et de l’intégrité du royaume, le roi de France est également garant d’un Etat de droit. Parmi les règles immuables de la monarchie française, - couronne inaliénable, filles exclues de la succession, primogéniture prévalant sur la proximité -, une quatrième règle est imposée qui déterminera la politique religieuse de la France au XVI<sup>e</sup> siècle (et jusqu’en 1789) : le roi chrétien doit être sacré et de droit divin. Avec la rupture luthérienne, puis calviniste, en France , il sera donc exigé que le roi soit catholique et non pas huguenot. Ce sera le problème du choix de l’abjuration toute politique d’Henri IV en 1593 car, légitimé roi de France par Henri III, mais huguenot, il devra se démettre de la couronne en restant protestant ou se soumettre en faisant le ’saut périlleux’ de l’abjuration. Ainsi, ‘resté’ roi de France et de Navarre, Henri IV pourra mettre un terme aux guerres civiles religieuses par l’édit de Nantes en avril 1598 et aux guerres politiques avec l’Espagne à Vervins en mai 1598.
Les rois de France du XVI<sup>e</sup> siècle seront donc des Valois, jusqu’aux derniers qui vont régner, dés après Louis XII, de François 1er à Henri III . La fin du siècle voit le changement de dynastie avec les Bourbons et Henri de Navarre dés 1589. Henri IV, comme les rois précédents sera sacré, en 1594, à Chartres, Reims étant assiégée par les troupes adverses. Les Bourbons régneront alors jusqu’en 1789.
Pour l’heure, François 1er engage l’avenir du royaume de France en recoupant son histoire avec celle de l’Europe. Le roi, arrivé sur le trône de France en 1515, mène des politiques extérieure et intérieure liées à la religion. Deux faits importants ont alors lieu.
Tout d’abord Ferdinand II d’Aragon meurt et lui succède Charles de Luxembourg, prince des Pays Bas et devenu Charles Quint en 1519. Le principal adversaire de François 1er est entré en scène.
Le second personnage à qui le roi de France va s’opposer est le pape Léon X. En 1516, François 1er appose sa signature ainsi que le pape au Concordat de Bologne.
Annulant la ‘Pragmatique Sanction’, signée par Charles VII, qui datait de 1438, le concordat de 1516 donne au roi de France de grands pouvoirs. Désormais ce dernier nomme les membres du clergé, accorde des lettres d’investiture spirituelle, dicte les conditions d’aptitude : par exemple, un futur évêque doit être âgé d’au moins vingt sept ans, être licencié en théologie, docteur en droit canon et civil ; pour les monastères et prieurés, tout supérieur doit avoir au moins vingt trois ans, appartenir à l’ordre et justifier de qualités morales et intellectuelles. Enfin le roi détient le droit sur les universités qui l’avaient jusque là, de nommer les supérieurs des abbayes.
Face à ces droits nombreux et importants laissés au roi, le pape voit les siens restreints, dont la suppression de privilèges pontificaux, notamment financiers. Enfin, les provinces comme la Bretagne et la Provence, n’étant pas françaises en 1438, n’étaient pas incluses dans ce concordat.
Malgré des oppositions du Vatican, de
François 1er, en signant le concordat, donne aux rois de France un pouvoir politique, religieux très grand, fait oublier le concile de Latran qui n’avait pu aboutir, et peut désormais régner en souverain ‘ temporel’ et ‘spirituel ’, en premier monarque absolu.
L’événement majeur, comme suite logique de cette politique et de ces pouvoirs dans l’insécurité et les incertitudes créées par les idées luthériennes est en 1534, ‘l’affaire des Placards’. On a affiché en effet des ‘placards’ à la cathédrale de Meaux, par une espèce de bravade ou de fausse plaisanterie, qui révoquaient la Bulle de Léon X contre Luther ; cette première affaire devait être sanctionnée par la marque au fer fouge d’une fleur de lys sur le front des accusés, tandis que le chanoine de la cathédrale et l’un de ses amis, Denis de Rieux étaient condamnés à être traînés sur la claie, puis brûlés en place publique.
En octobre 1534, on affiche encore des « placards », ce sera « l’Affaire ». Les affiches antipapistes sont nombreuses et virulentes, placardées à Paris, puis à Orléans, Tours, Blois et Amboise. Devant ce mouvement extrémiste, et apparemment organisé, le roi qui a signé le concordat, et qui était jusqu’à présent hésitant sinon compréhensif sous l’influence de sa
Le premier édit général pour une répression antiprotestante date de 1539, il accorde aux dénonciateurs le quart des biens confisqués à ceux qui ont été dénoncés et seront jugés et condamnés au bûcher. Dés lors, la répression devient officielle et irréversible , et les affrontements n’iront qu’en empirant.
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Incontestablement, les jeux politiques ont lieu entre la France, l’Angleterre et le Saint - Empire romain germanique.
Enfin, entre autres particularités , l’Angleterre adopte un système administratif spécifique où le pouvoir appartient aux notables locaux qui peuvent, grâce au Parlement, contrôler aussi le pouvoir royal. Les forces qui ‘se surveillent’ se retrouvent, comme dans les monarchies scandinaves, et ces particularismes et ces ressemblances éclaireront les différentes attitudes politiques et religieuses du XVI<sup>e</sup> siècle.
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