« Pour lire Platon/Vocabulaire » : différence entre les versions

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Les qualités déterminées dans le sensible par les formes peuvent-être morales (beau, bien), définir un vivant (homme, cheval) ou être de nature mathématique (grandeur).
 
Nous avons fait allusion à une possible distinction entre les mots grecs ''eidos'' et ''idea''. Cette interprétation est la suivante : l’''eidos'' (qu'on traduira par forme) est l'aspect de l’''idea'' (traduit par idée) telle qu'on la saisit dans les choses sensibles ; quand je vois une chose belle, je saisis l'idée du Beau dans une chose sensible. L’''idea'' est l'idée proprement dite, en tant qu'on la saisit par l'intellect. Autrement dit, dans cette interprétation, la forme est une manifestation de l'idée qui se présente donc à même les choses sensibles. Cette interprétation permet de souligner un point de doctrine, parfois négligé, à savoir que Platon ''ne divise pas'' le monde en deux : il n'y a pas d'un côté une réalité sensible et de l'autre une réalité constituée par les formes. Si les formes sont la réalitésréalité vraiesvraie, il ne peut en effet y avoir une deuxième réalité : le monde sensible existe en tant qu'il manifeste les idées. Il y a donc, pour Platon, un seul et même monde.
 
Le fait qu'il y ait un seul et même monde permet d'éviter certaines objections que Platon énonce dans le ''Parménide''. Par exemple, s'il y a deux mondes séparés, le sensible et l'intelligible, comment peut-on connaître le second à partir du premier, étant donné que nous vivons dans le monde sensible et que l'intelligible est une autre forme de réalité ? La réponse de Platon est que ce qu'il y a dans le sensible, c'est l'intelligible. Toutefois, cela n'élucide pas complètement le rapport de causalité entre la forme et les choses qu'elle qualifie. Pour l'expliquer, Platon introduit un moyen terme, l'âme, car celle-ci est à la fois le principe du mouvement et le sujet de la pensée.