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*[[Pour lire Platon/Vocabulaire/Cité|Cité]]
 
== Formes ==
 
:<small>Voir : [[Pour lire Platon/Vocabulaire/Forme|Forme]]</small>
 
<small><u>Définition</u></small><br/>
Une forme est une réalité immuable et universelle, indépendante de la pensée, et qui donne au monde sensible ses déterminations.
 
<small><u>Explications</u></small><br/>
On trouve également la traduction de ''idea'' et ''eidos'' par le mot « Idée ». La traduction par « Forme » est toutefois moins ambigüe et préférable, car, contrairement à ''idée'', elle ne signifie pas un contenu de pensée.
 
La théorie des formes est une théorie qui vise à fonder l'ontologie (qu'est-ce qui est ?), l'éthique (quelles sont les normes vraies ?) et l'épistémologie (qu'est-ce que savoir ?). Le fait qu'il n'y ait pour Platon qu'une théorie pour fonder ces domaines lui permet d'être économique, c'est-à-dire d'éviter de multiplier les hypothèses.
 
Nous développerons cette explication autour de deux questions : qu'est-ce qu'une forme considérée en elle-même ? quelle la nature du lien entre forme et choses sensibles ?
 
Une forme est une réalité, et, bien plus, elle est la réalité même, ou la réalité vraie, par opposition aux choses sensibles, qui n'ont de réalité qu'autant qu'elles ont un certain rapport avec une forme.
 
Une forme est immuable, c'est-à-dire qu'elle est stable et éternelle. Encore une fois, cette caractéristique s'oppose aux choses sensibles, changeantes et éphémères.
 
Une forme est universelle, c'est-à-dire qu'il y a de la ressemblance entre les choses sensibles parce que chaque qualité présente dans plusieurs choses est déterminée par une seule et unique forme.
 
Une forme détermine des choses sensibles, c'est-à-dire que, si une chose est belle, c'est par la forme du Beau qui est présente d'une certain façon dans le sensible, ou qui s'ajoute aux choses pour les déterminer. Cette conception du lien entre forme et choses sensibles introduit un rapport de causalité et de ressemblance appelé ''participation''. La participation d'une chose sensible à une forme signifie que la chose sensible reçoit une qualité d'une forme. Cette qualité peut-être morale (beau, bien), définir un vivant (homme, cheval) ou être de nature mathématique (grandeur).
 
La première chose que l'on peut remarquer, à propos de cette théorie, est sans doute que la signification du mot ''forme'' ne nous donne pas de manière très claire une idée de ce qu'est une réalité de ce genre. Platon n'en a de fait pas donné de définition, mais présente sa théorie comme une hypothèse. C'est en la considérant comme telle que l'on en aperçoit l'intérêt. Tout d'abord, l'immuabilité garantit la stabilité de la connaissance, alors que le monde sensible, qui est un flux perpétuel, ne nous permet que de former des opinions, dont rien ne nous dit de manière assurée qu'elles puissent être vraies ou fausses. Ensuite, l'universalité permet de rassembler sous un seul terme les ressemblances que présentent les choses. Sur ces bases, il devient possible de produire un discours vrai, dans la mesure où ce discours traduit la connaissance par l'âme, et, plus précisément, par l'intellect, de ces réalités que l'on appelle de ce fait des ''réalités intelligibles''. La théorie des formes, comme ontologie (c'est-à-dire en répondant à la question de savoir ce qui est) permet donc de définir le savoir et d'expliquer comment nous connaissons, c'est-à-dire qu'elle constitue également une épistémologie : la connaissance naît en effet du contact de l'âme avec la réalité intelligible qu'est la forme.
 
Enfin, pour ce qui regarde la morale, l'existence d'une forme telle que le bien présente de manière évidente un caractère normatif : il y a en effet des normes immuables et éternelles, et ses normes, opposées à la tradition et au conventionnalisme, doivent gouverner les conduites humaines individuelles et collectives. Cette fondation éthique est également politique, puisque la justice d'une cité dépend de la forme du juste. Mais puisqu'il faut connaître cette forme pour être juste et pour pouvoir gouverner une cité selon la justice, alors ce sont ceux dont l'âme est parvenue à la contemplation des réalités intelligibles, c'est-à-dire les philosophes, qui doivent gouverner.
 
== À venir ==
 
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