« Étymologie de la langue française » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
Ligne 42 :
Pour comprendre les évolutions phonétiques, il faut garder à l'esprit
 
* qu'elles se sont déroulées sur de nombreuses générations. En comptant qu'une génération "vaut" 25 ans, près de 50 générations se sont succédées entre le sacesac de Rome en 410 et le Cid de Corneille ou nous constatons que nous prononçons pas exactement comme notre grand-mère (génération G - 2)
* que, jusqu'au XXème siècle, il n'existait ni radio ni télévision et donc aucune norme nationale "palpable" en matière de prononciation. C'est la radio qui a facilité une prononciation homogène. Pendant la première guerre mondiale des agrégés d'allemand, faits prisonniers, furent fusillés pour avoir refusé de servir d'interprètes entre des officiers allemands du sud et du nord de l'Allemagne qui ne se comprenaient pas très bien. Dans les années 1950 et 1960, en Angleterre, il existait des offres d'emploi qui exigeaient des candidats qu'ils eussent l'accent BBC (la radio nationale officielle britannique)
* que la conjonction de ces deux phénomènes fait qu'encore au XVII et XVIIIème siècles, à la Cour le son ''oi'' se prononçait ''ouè'' (d'où le rouè pour le roi, le bouè pour le bois)et que l'on en prononçait aucune lettre finale (le cer pour le cerf, nourri pour nourrir) alors que le peuple parisien prononçait roi, bois, cerf. A la Cour comme à la ville on roulait les ''r''. Encore à l'époque de Victor Hugo, lorsque l'on déclamait ''le bruit sourd des canons roulants vers Austerlitz'' l'auditoire entendait un véritable grondement.