« Étymologie de la langue française » : différence entre les versions

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== Les mots forgés de toutes pièces ==
* '''Ordinateur''' : dans la plupart des pays, on parle de ''computer'' (= qui calcule). En France, lorsque la machine commença à être connue, on parlait ''d'ensemble électronique'' ou encore de ''calculateur électronique'' pour celles qui n'étaient pas dédiées à la gestion mais à des calculs proprement dits. Le principal constructeur de l'époque, pour ne pas dire le seul, IBM souhaita trouver un mot spécifique à sa marque et chargea un linguiste, J. Perret de cette démarche. Ce dernier, en retenant que la machine triait rapidement les données, rechercha un vieux mot de théologie "ordinateur" et le "vendit" à IBM. Il est dit dans la Bible que Dieu est le Grand Ordinateur car il trie et il assemble. La protection de la marque ayant pris fin, le mot est tombé dans le domaine public.
 
* Récemment les informaticiens ont à nouveau puisé dans le vocabulaire de la théologie en imaginant d'utiliser le mot '''''ontologie''''' pour désigner la description sémantique d'un domaine c'est à dire l'ensemble des mots du domaine et des relations qui les unissent.
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* '''Bikini''' et monokini. Le créateur du premier bikini - même si sa culotte était bien plus haute et couvrante que la nôtre - savait que ce vêtement allait faire scandale d'autant qu'aucun mannequin professionnel n'avait accepté de le présenter au public et qu'il avait dû s'adresser pour ce faire à une danseuse de spectacle nu. Tout le monde avait alors à l'esprit le petit atoll de Bikini où eut lieu la première explosion atomique expérimentale en grandeur réelle ; le créateur retint donc de nom à la fois pour la petite surface du vêtement (comme l'atoll) et l'explosion "atomique" qu'il allait créer. Lorsque la mode d'un bronzage quasi intégral fut lancée, on joua à nouveau sur le mot en appelant monokini un maillot composé seulement de la pièce du bas comme si le préfixe bi- de bikini caractérisait l'existence de deux parties (à comparer à la plaisanterie éculée : elle a attrapé des microbes et même des crobes entiers).
 
* '''français moyen''' date très exactement d'un discours d'un homme politique de l'entre deux guerres, Edouard Herroit, prononcé le 19 oaût 1924 et désigne en afitfait ce que les statisticiens appeleraient plutôt le français modal.
 
D'autres mots sans avoir été inventés ont eu une introduction dans la langue française liée à un phénomène bien identifié. Ainsi
 
* '''rescapé'''. Le mot appartient à un dialecte wallon. En 1906, la France connut une des plus grandes tragédies industrielles, l'explosion de la mine de Courrières qui fit près de 1100 morts. Des mineurs belges étaient venuvenus aider au sauvetage de leurs camarades français bloqués depuis plusieurs jours dans un puits à la suite d'un éboulement. Interrogés par un journaliste, ils parlèrent des "rescapés". Le mot fut repris par l'ensemble de la presse et introduit du jour au lendemain dans le français standard qui en généralisa vite le sens.
 
* '''côté cour''' et '''côté jardin'''. Cette expression des gens de théatre est une première manière de politiquement correct (sous peine de mort). Sous l'Ancien Régime français, le théâtre royal comportait deux loges, l'une pour le roi et l'autre pour la reine. La mise en scène faisait ainsi naturellement référence au côté de la reine ou au côté du roi. Avec la Révolution française, un tel référentiel pouvait valoir un aller immédiat pour l'échafaud. Une des loges était située du côté d'une cour et l'autre du côté d'un jardin, d'où la substitution.
 
= Les extensions du vocabulaire =