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== Questions de société ... ==
 
Le coût très élevé des '''recherches tribologiques fondamentales''', aussi bien sur le plan matériel que sur le plan humain, explique que les lieux où l'on peut les entreprendre sont très peu nombreux. Voici une quinzaine d'années, deux laboratoires étaient particulièrement actifs dans ce domaine, l'un à Cambridge (Angleterre) et l'autre à Moscou. Tous deux ont apparemment sombré corps et biens, si l'on en juge par le tarissement brutal de leurs publications : le premier, à la suite de quelques années de politique « thatchérienne », le second, à la suite du naufrage de l'Union Soviétique.
 
Beaucoup d'organismes ou d'entreprises sont amenés, pour des raisons diverses, à faire de la '''tribologie appliquée''' à propos de tel ou tel de leurs produits, de leurs éléments de machines ou de leurs procédés de fabrication. Jusqu'àau la finmilieu des années 1980, beaucoup de ces recherches étaient largement publiées dans les revues de haut niveau qu'éditaient SKF (roulements à billes, à rouleaux et autres produits), Brown-Boveri (construction de gros matériel électrique, de locomotives, de centrales hydrauliques, thermiques, nucléaires, ...), le Centre Technique des Industries Mécaniques (CETIM) et bien d'autres.
 
La plupart de ces périodiques ont purement et simplement disparu, les survivants ne contiennent plus que des banalités et de la publicité plus ou moins déguisée. D'autres revues techniques plus générales, qui se nourrissaient de ces publications, en faisaient connaître la substance au public, ont vu leurs sources d'informations taries et naturellement leur contenu s'est terriblement appauvri. C'est l'une des raisons (pas la seule) pour lesquelles la bibliographie mise à votre disposition pourra vous sembler dans l'ensemble relativement ancienne.
 
 
Vous n'y trouverez par exemple presque rien sur certains sujets comme les propriétés tribologiques des céramiques et des composites, matériaux très utilisés dans des domaines « sensibles » comme l'industrie aéronautique ou l'armement. Pourtant, les publications ne manquent pas (elles permettent comme on sait de « mesurer » l'activité des chercheurs) mais le lecteur le moins attentif aura tôt fait de remarquer qu'elles contiennent souvent des informations fort suspectes. L'explication est simple : faute d'un financement public suffisant, les recherches sont de plus en plus fréquemment effectuées dans le cadre de contrats passés avec des sociétés privées qui n'ont évidemment pas la moindre vocation philanthropique. Quand, sur le même sujet, partant des mêmes bases, deux chercheurs publient des conclusions radicalement différentes, voire contradictoires, on peut en déduire que l'un '''au moins''' a été contraint, on l'espère à son corps défendant, de rédiger un document biaisé. Mais comment distinguer le bon grain de l'ivraie ? Plus que jamais, il faut '''recouper ses informations''' et dans le doute, laisser un blanc !
 
L'Histoire montre que les sociétés humaines n'ont véritablement progressé que pendant les périodes où les connaissances étaient mises en commun, mutualisées, où chacun pouvait s'enrichir du savoir des autres. En France, le [[w:fr:siècle des Lumières|siècle des Lumières]] et les [[w:fr:Trente glorieuses|Trente glorieuses]], sur des modes différents, en sont d'excellents exemples. Aujourd'hui, la rétention ou la confiscation du savoir deviennent malheureusement la règle. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, les professeurs de technologie ont de plus en plus de mal à mettre leurs connaissances à jour ; le contenu de leur enseignement devient alors de plus en plus théorique, il s'appauvrit chaque jour un peu plus par rapport à l'« état de l'art » et s'éloigne donc des réalités industrielles.
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Le commerce n'existe que par la rareté. Faisons en sorte que l'eau pure devienne rare, ou donnons à penser qu'elle l'est, nous pourrons alors la vendre en bouteilles, après qu'elle aura parcouru, parfois, des centaines de kilomètres. Au besoin, polluons les sources ... Cela paraît monstrueux, mais cela s'est fait !
 
En transformant le savoir en marchandise, on restreint sa diffusion et finalement c'est le patrimoine intellectuel de l'humanité qui s'appauvrit au lieu de s'enrichir. Les conséquences sont terribles. Ici, on travaille toujours comme au temps de Mathusalem en ignorant qu'il existe des méthodes plus efficaces. Là, on gaspille des heures de travail et de vie pour réinventer l'eau tiède, c'est-à-dire que l'on recommence à grand renfort de crédits de recherche des travaux déjà réalisés ailleurs mais restés confidentiels ... Là-bas, on forme des spécialistes qui connaissent tout de leur petit domaine mais ignorent l'essentiel de ce qu'ils devraient savoir par ailleurs pour que leur action soit socialement utile. Les fossés se creusent entre les individus, de toutes les façons possibles.
 
Craignons le temps, peut-être plus proche que nous ne le pensons généralement, où la consommation et la soumission remplaceront la culture et la pensée, dans un système éducatif abandonné par la puissance publique aux griffes des marchands et des prêtres.