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Sommaire
CHAPITRE I:
Définition de la médiation culturelle
1. Définitions: la médiation et le médiateur
2. Les formes de la médiation, la question du public
3. Les missions de la médiation
4. Nouvelles formes d'art, nouvelles médiations?
CHAPITRE II: LES FINALITES DE LA MEDIATION CULTURELL
1. Exemples de médiation
2. Médiatiser en tant que communiquant
3. Médiatiser en tant que gestionnaire
4. Produire du sens
5.Pour Bourdieu : « la médiation n’est pas un privilège de nature mais il faudrait et suffirait que tous possèdent les moyens d’en prendre possession pour qu’elle appartienne à tous » --> fonction éducative
6. Loi du 29 juillet 1998 sur la lutte contre les exclusions : « légal accès à tous, tout au long de la vie, à la culture ». =) fonction citoyenne
7. Par Dominique Chavigny : déclaration liminaire sur la nécessaire médiation (1993) La démocratisation de l’accès à la culture implique le développement des démarches d’appropriation de l’art vivant, du patrimoine artistique et culturel.
8. Nécessaire mobilisation de la part du médiateur
9. Théories des auteurs sur le rôle des médiateurs
CHAPITRE III: La médiation culturelle du territoir
1. Rappel des missions du médiateur culturel
2. Les rôles des collectivités territoriales
CHAPITRE IV: Le rôle du médiateur culturel: différentes logiques d'interrogation
CHAPITRE V: La médiation culturelle en pratiqu
1. Les métiers de la médiation culturelle
2. Qualités ou profil requis
3. Les employeurs de la médiation culturelle
CHAPITRE VI: L'art au coeur de la cité... L'importance de la médiation culture
CHAPITRE VII: Synthèse et analyse du texte: La médiation culturelle : une construction du lien social de Jean Caune
CHAPITRE VIII: La crise de la culture: Hannah Arendt
Hannah Arendt: la crise de la culturelle
La culture de masse
La culture cultivée
Conclusion.
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CHAPITRE I: Définition de la médiation culturelle
1. Définitions: la médiation et le médiateur
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Selon le dictionnaire, la médiation consiste à «servir d’intermédiaire entre une ou plusieurs choses».
Ainsi, le travail de médiation consiste à établir un dialogue avec le public, il est ici question de liens à tisser. La médiation s’opère dans tous les milieux dans des situations très différentes ainsi l’on peut être
Jean François Six dit de la médiation «c’est la relation entre deux, l’espace vide autour duquel on se rencontre, la table qui sépare et réduit, le troisième terme qui fait le lien, qui permet aux «deux» de trouver sens, l’un par l’autre.»
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LE MEDIATEUR
Sa définition à travers les siècles
La notion de «médiateur» est présente depuis bien longtemps dans notre histoire, puisqu'on considère que le mot lui même appartient à la langue française depuis le XIIIème siècle. Et son sens n'a que peu évolué depuis :
En 1314, Henri de Mondeville le définit comme «ce qui sert d'intermédiaire entre deux choses», et dans un texte de J. de Meun, on peut lire qu'il est «celui qui s'entremet pour créer un accord». Dans cette deuxième définition, on retrouve déjà, en plus de la notion de lien, l'idée d'arriver à l'entente de différents parties.
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En droit administratif principalement, le Médiateur de la République est un poste très important : sa mission est d'aider les citoyens ayant des différends avec l'administration de l'Etat, des Collectivités Locales, ou de tout organisme de service public. Il permet de résoudre les conflits de manière plus simple qu'en passant par un tribunal.
Son rôle peut également être de conseiller les services de l'administration à travers la résolution de conflit,
L'aspect « diplomatique » du médiateur se retrouve donc entièrement dans cette instance.
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La médiation correspond à un impératif à la fois social et politique.
Le public vers lequel tend la médiation culturelle est flou. Groupe ou individu, la médiation, pour être effective, doit être réactive et adaptée au public. De là, on distingue deux médiations différentes :
Le rôle de la presse et des autres médias
Les médias, outil du médiateur, diffusent l’information qui permettra de mettre en avant les objets de la culture dans l’espace public.
Par le biais des
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La communication, l’action socio-culturelle et l’action culturelle font partie de la médiation.
Les objectifs de la communication sont de faire connaître, d’accroître la visibilité et d’assurer a promotion d’un établissement, d’un événement.
L’action socio-culturelle, par l’intermédiaire des acteurs précédemment cités, cherche à favoriser les pratiques amateurs tant dans le cadre des loisirs que des activités sociales (ateliers d’alphabétisation, de resocialisation…).
Cette action qui s’adresse aussi bien aux jeunes comme aux plus vieux, se déroule dans un lieu particulier (MJC, maisons de quartiers…) qui a un objectif social déterminé. Il s’agit, en effet, principalement de faire connaître et reconnaître les minorités sociales. Ces objectifs font partie d’un processus de mise en œuvre sociale, dont l’action principale est l’acculturation c'est-à-dire l’ensemble des phénomènes résultant du contact direct et continu entre des groupes d’individus de cultures différentes et entraînant des changements dans les types culturels de l’un ou l’autre de ces groupes ou des deux.
- comme nous pouvons le voir dans les travaux de Bourdieu, l’accès à la culture est très largement synonyme de privilège ;
- le fait que la qualité en art soit de mesurer le degré d’avant-gardisme, exclut les non-initiés.
- la première constituait à dénier le problème en laissant faire les choses sans intervenir, ce qui a eut tendance à provoquer l’exclusion ;
- la seconde rejetait également le problème mais cette fois de façon volontaire car elle avait décrété qu’il n’y avait pas de raisons que la culture n’aille pas à tous. Cette politique a connu quelques réussites mais aussi quelques échecs, notamment le sentiment d’indignité de ceux qui ne possédaient pas les repères, les clés de compréhension nécessaires pour comprendre des œuvres plus difficiles ;
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- la quatrième et dernière politique pratique également une sorte de fuite en avant, non pas dans le populisme, mais dans l’élitisme. Cela se traduit pas la favorisation de l’avant-garde sans prêter intérêt à la démocratisation. Cette politique flatte la classe dominante et prestigieuse, mais exclut les moins favorisés.
Médiation et animation
Qualités et compétences d’un médiateur
- avoir un réel intérêt pour la culture,
- être apte à communiquer avec tous les publics (initiés ou non, artistes, amateurs…),
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- avoir des compétences en langues étrangères, en gestion de projet, en marketing culturel…
Ils leur incombent de donner du plaisir, des outils de lecture, de provoquer l’envie d’en faire davantage, de côtoyer le monde et l’environnement culturel qui entourent les différents publics.
L’art évolue en même temps que la société. Il a pu, au cours du temps, être influencé par un modèle académique ou au contraire être en totale rupture, selon la période et selon le but recherché par l’artiste. Avec l’avènement de l’informatique, par exemple, on assiste a une nouvelle forme de création. Internet devient un lieu où les artistes s’exposent et par conséquent un lieu où une médiation est possible. Le changement des courants artistiques ou la naissance de nouvelles méthodes de création est lié au changement dans la société et notamment aux changements techniques. Il entraîne avec lui une modification des comportements face à l’art et donc de nouvelles formes de médiation.
L’art est en interaction avec la société dans laquelle politique, culture et espace public tissent entre eux des liens. L’espace public est né, selon Habermas, grâce a un « processus au cours duquel le public constitué d'individus faisant usage de leur raison s'approprie la sphère publique contrôlée par l'autorité et la transforme en une sphère où la critique s'exerce contre le pouvoir de l'État. » Pour Habermas, les réunions dans des espaces privé (salons, café…) ont contribué à la multiplication des discussions et des débats politiques. L’état et le politique interviennent
Aujourd’hui l’état mène des politiques culturelles, il intervient à plusieurs niveaux et notamment à celui de la création artistique grâce à la commande publique ou aux subventions. Pour le ministère de la culture, la commande publique est une priorité de son action. L’art peut contribuer ainsi à la création de nouveaux espaces dans les plans de réaménagement urbains. L’art contemporain est présent dans l’espace public que ce soit dans les jardins, auprès des monuments historiques ou sur Internet. Il est visible sous de multiples formes : art des nouveaux médias, photographie, lumières…. 45 projets environ sont menés chaque année. L’œuvre de Bernard Piffaretti, créée pour la Salle d'Audience de la Cour administrative d’appel de Paris à l'Hôtel de Beauvais est un bon exemple de la présence de l’art contemporain dans l’espace public. Il faut préciser que ces commandes sont passées par la DRAC et les collectivités territoriales pour moitié d’entre elle et par le Centre National de Arts Plastiques pour l’autre moitié.
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Les institutions culturelles structurent l’espace public, elles ont donc une réelle influence dans le monde artistique. Si l’art trouve sa place dans cette sphère, il en a également une au sein du domaine privé et là encore, la société aura une influence.
L’intervention de l’état dans le domaine culturel permet de créer des relations au sein de la société. L’art se retrouve aussi bien dans la sphère du privé que dans celle publique. L’art qu’on trouvait avant dans les salons s’est déplacé dans les musées et il est aujourd’hui sur Internet. L’art se retrouve donc à tous les niveaux, il est dans le paysage urbain mais aussi à la télévision, dans les salons des particuliers. Mais le public ne voit pas forcément la même chose dans ces multiples vecteurs de l’art. Tout le monde n’a pas le même rapport à l’art qui souvent
CHAPITRE II: Les finalités de la médiation culturelle
1. Exemple de médiation
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A qui s'adresse t-on? Quelle image souhaite t-on véhiculer? Il est important de se positionner selon l'actualité politique et culturelle. Une programmation n'est jamais anodine ou hasardeuse. Elle se fait dans le présent, dans la réalité artistique. Il s'agit de réunir des équipes fortes, des collaborations audacieuses. Connaître son public et se positionner en fonction.
• rechercher des subventions sur
Il ne faut pas hésiter à solliciter l’aide des entreprises ou fondations pour faire un partenariat, des particuliers pour le mécénat et les collectivités locales ou les conseils régionaux, les mairies, qui peuvent également trouver un intérêt à financer les projets culturels. Il existe aussi des aides à la création se renseigner auprès des DRAC.
• organiser des expositions
La solution artistique :
La solution pédagogique :
La solution “artistico-pédagogique” :
• gérer une salle de spectacle.
Tout dépend de la licence attribuée à la salle, pour cela plusieurs sont nécessaires :
La licence N°1, je diffuse uniquement
La licence N°2, je suis organisateur et producteur
Il est obligatoire de souscrire une assurance responsabilité civile et dommages couvrant les dégâts matériels occasionnés à la salle, dégâts des biens et sinistres occasionnés aux personnes. Au plus tard, ces assurances doivent être souscrites le jour de la manifestation. Mais il est bon d’y penser avant : loueurs de salles ou de matériels sont en effet en droit de réclamer l’attestation.
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• monter une tournée, accueillir les artistes...
Tout se
• la gestion des manifestations, de festivals, d'événements culturels.
Faire un plan de marchéage pour que les coûts et risques soient envisagés. Etre capable de tenir une comptabilité sa faille.
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Un maître mot : animation. Faire preuve d’originalité : un happening ou une performance, une conférence ou un débat, une projection ou un showcase... En bref, créer l’événement autour de votre manifestation. En fonction du type et du sujet de l’événement, chercher à mettre en place des animations interactives. Toutes ces animations, permettront de faire parler de la manifestation
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Les métiers de la médiation culturelle
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Le gestionnaire
Le gestionnaire est le plus souvent un administrateur. C’est une personne responsable de planifier, d'organiser, de diriger et de contrôler le travail effectué par un groupe de personnes en vue de réaliser un ou des objectifs. Peut être un fonctionnaire chargé de la direction d'un service pour un département ou un ministère.
Les missions d’un gestionnaire peuvent être la
Les missions du gestionnaire en médiation culturelle
En tant que gestionnaire, les missions peuvent être variées, il peut s’agir de la gestion de manifestations, festivals ou évènements culturels, de l’organisation de programmes d’activités culturelles ou encore de la coordination des équipes chargées des pédagogies et de l’animation des groupes sociaux auxquels sont destinés ces programmes.
La communication
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Quelques exemples de missions
Ils organisent des expositions, gèrent une salle de spectacles, créer des évènements pour une ville ou une entreprise, accueillir les artistes, gérer des manifestations, entretenir des relations presses ou clients
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Le but de ces actions est que les populations et les groupes maîtrisent cette réalité culturelle qui les entoure.
Ainsi « Il arrive que l’art et la culture revêtent des formes tellement insolites et brutales que leur sens semble perdu pour le public. Dès lors, il nous incombe d’être des donateurs de sens, des interprètes ». Julia Kristeva, Sens et non sens de la révolte, Fayard, 1996, pp. 22-23.
Plus une idée est complexe, parce qu’elle a été produite dans un univers autonome, plus la restitution est difficile, d’autant plus si elle est en direction d’un public ne possédant pas l’habitus
Dans le but de proposer des approches adaptées à chaque niveau de compréhension, le médiateur culturel diversifie les moyens pour solliciter tour à tour les sens, les émotions et les capacités réflexives. Mais attention, dans ce travail de médiation, il faut éviter les dérapages, les glissements de sens. Les moyens d'approche doivent être choisis afin de ne pas induire en erreur sous prétexte d'ouverture. Il faut également faire attention à ne pas tomber dans la caricature sous prétexte de rendre accessible.
5. Pour Bourdieu : « la médiation n’est pas un privilège de nature mais il faudrait et suffirait que tous possèdent les moyens d’en prendre possession pour qu’elle appartienne à tous »
Dans les années 60, le sociologue Pierre Bourdieu dirige une recherche collective sur les publics des musées. Cet ouvrage, L’amour de l’art, puis d’autres par la suite, posent les premiers jalons d’une sociologie de l’art et de la culture. Aussi, est ce une entrée à de nouvelles problématiques et à l’analyse des différentes conditions sociales permettant l’accession à la connaissance. Ce qui lui permet de démontrer que : « La culture n’est pas un privilège de nature mais qu’il faudrait et qu’il suffirait que tous possèdent les moyens d’en prendre possession pour qu’elle appartienne à tous ».
En effet, l’accès aux musées, pour ne prendre que cet exemple, est à la fois ouvert à tous et fermé au plus grand nombre. Une prédisposition par le capital culturel, c’est à dire produit à la fois par le système scolaire et familial, dans un milieu et une éducation propice, facilite évidemment l’approche artistique. Le plaisir de contempler un tableau ou même d’écouter un opéra serait le produit de normes sociales, qui ne toucherait alors pas toutes les franges de la population. Dans cette perspective d’inégalité, la médiation culturelle pourrait être un moyen d’appropriation efficace.
6. Loi du 29 juillet 1998 sur la lutte contre les exclusions : « légal accès à tous, tout au long de la vie, à la culture ». =
La loi 29 juillet 1998 relative à la lutte contre les exclusions, prévoit dans son article 140 « l'égal accès de tous, tout au long de la vie, à la culture, à la pratique sportive, aux vacances et aux loisirs ». Ceci se révélant inscrit comme un « objectif national ». « La réalisation de cet objectif passe notamment par le développement, en priorité dans les zones défavorisées, des activités artistiques, culturelles et sportives (…) ». « L'Etat, les collectivités territoriales, les organismes de protection sociale, les entreprises et les associations » doivent contribuer à la réalisation de ce but. Par la mise en place de programmes d’action visant à défendre et à développer les pratiques culturelles et artistiques au sein de la population et « en priorité dans les zones défavorisées ».
C’est à ce titre que naît le travail du médiateur culturel, délégué par des établissements publiques, associatifs ou privés, et qu’il trouve sa nécessité. Dépassant le simple engagement professionnel et personnel, le travail du médiateur relève d’une véritable fonction citoyenne. Dans la mesure où sa démarche plus qu’une activité professionnelle s’apparente à un engagement voir à un devoir, celui de rendre accessible la culture et les pratiques culturelles à tous et à chacun. Par son travail, inscrit dans de programmes d’action concertés,
7. Par
Les pratiques de la médiation ne peuvent se confondre avec celles de l'animation. Elles requièrent des didactiques, des connaissances et un investissement particulier de la part des professionnels de la culture, du secteur de l'animation ou du champ social. La médiation artistique et culturelle déclenche et accompagne les démarches d'appropriation des œuvres. Cette approche ne peut se confondre avec une simple instrumentalisation de la culture dans une recherche de « médiation sociale ».
L'aménagement culturel implique l'identification d'un territoire à partir duquel peut s’opérer une mobilisation optimum des ressources humaines et des structures et Une mise en réseau des institutions artistiques et culturelles avec les partenaires locaux.
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8. Nécessaire mobilisation des connaissances de la part du médiateur.
La mobilisation de connaissances est le processus de transformation des connaissances en actions concrètes dans l'intérêt du plus grand nombre. Car, pour optimiser l'expertise qu'il offre au plus grand nombre, le médiateur doit avoir un panel de savoir et savoir-faire.
Dans le cas d'animations de publics ou de projets culturels; le médiateur culturel doit avoir une culture générale en histoire, histoire de l’art, archéologie, histoire des sciences et des civilisations, urbanisme, architecture, ethnographie, etc.
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9. Théories des auteurs sur le rôle des médiateurs
a.
Elisabeth de Rotalier:
Pour elle, un bon médiateur doit savoir fournir les informations nécessaires pour pouvoir mieux "comprendre" une oeuvre et la situer, mais sans forcer un jugement, sans "obliger" à voir tel ou tel trait, en laissant libre et spontanée les réflexions et appréciations. Il faut attirer l'intérêt vers l’œuvre, sans pour autant se poser au centre de la relation entre celle ci, et celui qui la contemple. "Notre travail de médiateurs, c’est de rendre possible la démarche volontaire vers une oeuvre, de faire en sorte que la rencontre se fasse..."
b.
Manée Teyssandier: Présidente de l'association Peuples et Culture, réseaux d'associations de culture populaire qui luttent contre les inégalités culturelles et le droit au savoir.
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.
c.
Il travaille actuellement sur une analyse comparative de diverses formes d’attachement, à travers une enquête sur les amateurs et, avec J.-M. Fauquet, musicologue au CNRS, il mène un travail historique sur la formation du goût pour la musique classique, en particulier à partir du cas de Bach en France au 19e siècle.
Les univers du goût se construisent en s’appuyant sur des lieux organisés, des corps entraînés, des écrits, des instruments et des objets matériels divers. Le goût n’existe pas sans ces systèmes d’appréciation collectifs et instrumentés, qui l’inscrivent dans une histoire ; et il ne cesse de produire lui-même sa propre interrogation sur ce qui le détermine, sur la qualité des objets, sur la nature de l’attachement lui-même.
Les recherches actuelles d’Antoine Hennion
d.
Luc Carton a fondé et dirige Market Strategies, une société d'experts en Shopability, spécialisés dans l'étude du comportement des internautes. Il est membre de l'UPA (Usability Professionals' Association) Association américaine d'Experts en Usabilité basée à Chicago qui est la référence mondiale de la profession. Luc Carton a également élaboré une thèse sur le rôle du médiateur, ou plutôt un nouveau point de vue sur le médiateur, la création et le consommateur.Pour lui, la problématique de la démocratisation de la culture est obsolète. La production et la consommation culturelles se définssent par interaction, c'est-à-dire que création, transmission et consommation culturelles se définissent mutuellement, en assumant leur interdépendance. La médiation n’est plus alors le travail du messager qui court du créateur au consommateur ; elle interroge au contraire le « pouvoir d'usage » du consommateur comme elle suscite le pouvoir d'interprétation du créateur, au point de leur proposer les modalités d'une action commune.
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CHAPITRE III: La médiation culturelle du territoire
1
Petit schéma récapitulatif :
Ce schéma souligne le rôle du médiateur culturel qui consiste à mettre en relation œuvres et public, tout en tenant compte des particularités de ces derniers, en ayant toujours en tête l’environnement, qu’il soit économique, social…Le médiateur peut apprendre des choses au public, à condition qu’il fasse l’effort d’aller vers les lieux et les évènements de culture. Il faut avoir en tête qu’il a trois fonctions principales :
1 - La communication, qui est une relation entre un émetteur et un ou plusieurs récepteurs. Il n’y a pas d’échanges réels.
2 - L’action socio-culturelle, le but étant de cultiver le groupe social, de l’intégrer, de mixer les cultures. Il s’agit de faire ressortir le côté artiste des individus.
3 Le territoire:
Le dictionnaire donne la définition de territoire comme une « étendue de terre qui dépend d’une autorité, d’une juridiction ». L’enjeu est donc politique, social, mais aussi culturel.
Le paysage en tant qu’environnement est parfois soumis à des problèmes d’évolution en fonction de l’économie, du social, du naturel. Il est donc nécessaire de prendre en charge l’organisation et la gestion d’un patrimoine afin de satisfaire la demande sociale (ex : le parc volcanique de la Chaine des Puys), la demande économique (aménagement du territoire) ou tout simplement pour surveiller l’évolution naturelle. Le médiateur culturel peut donc être associé à ce genre de projet, et sera investit de se mission par les collectivités territoriales.
2
Un petit tour vers les emplois culturels...
Les emplois et les professions sont difficiles à comptabiliser, par exemple les statistiques de l'INSEE ne font pas apparaitre les médiateurs culturels. Ce secteur est très éclectique en terme de spécialités. Il existe ainsi une grande diversité des mondes de l'art et de la culture dont la constitution, les règles du jeu, les statuts, les métiers présentent de très fortes particularités, y compris à l'intérieur d'un champs donné.
Selon le chiffrage établi par le DEP à partir du rescensement de la population de 1999, les professions culturelles
Les médiateurs sont chargés de rapprocher les oeuvres, les institutions culturelles et les publics, dont beaucoup ont été initialement
Les enjeux
Une attention toute particulière est portée aux synergies territoriales qui peuvent associer les activités artistiques et économiques. La constitution de réseaux internationaux regroupant des professionnels souhaitant développer entre eux les échanges d'expériences et éventuellement les coopérations est relativement récente. La politique de promotion des échanges culturels extérieurs s'est inscrite dans une perspective plus vaste de promotion de la diversité culturelle. L'AFAA a été créée en 1992 pour favoriser la diffusion de la création artistique française dans le monde. Ses statuts actuels, adoptés en 2000, la définissent comme un "opérateur au service des échages culturels internationaux et de l'aide au développement culturel dans les domaines des arts de la scène, des arts visuels, des arts appliqués, de l'architecture, du patrimoine et de l'ingéniérie culturelle". Elle s'est également vu reconnaitre une mission élargie de coopération culturelle, comprenant notamment l'organisation des saisons culturelles étrangères en France. (Institutions et vie culturelles, sous la direction de Guy Saez)
Les principaux médias du territoire sont, par leur proximité : le patrimoine, le livre et l’audiovisuel.
Dans La langue et le territoire, Martine Burgos évoque la notion de sociologie de la culture. Selon elle les œuvres prennent forme à travers la réalité sociale. C’est au sociologue de les construire et de les interpréter. Le médiateur doit donc être sociologue et réfléchir sur le sens et les significations des œuvres par rapport au lieu où elles se trouvent.
"Aux lignes hiérarchiques de pilotage et de mise en oeuvre de l'action publique fondée sur le paradigme centre-périphérie se substitue une stratégie de territorialisation de l'action culturelle publique, impliquant des acteurs variés autour d'un projet commun.
Le médiateur est impliqué territorialement par les politiques culturelles des villes qui cherchent à la fois à élargir la base sociale du public à partir d'une offre "conventionnelle" et à élargir les contenus de la notion de culture en tenant compte des demandes issues de personnalités et d'un réseau complexe d'acteurs locaux. Ainsi le médiateur peut être inclu dans un groupe municipal, veillant à la coordination des programmes, à leur articulation avec les autres domaines de la vie politique locale, à commencer par l'éducation, la politique de la ville, l'aménagement du territoire. C'est de ce groupe que dépend la capacité à convaincre les présidents des conseils généraux et régionaux, ainsi que l'administration centrale, à s'impliquer dans la ville.
La ruralité et l'action culturelle (www.univtlse2.fr/gresoc/documentation/ALefebvre%20Montbrison.pdf -)
Parmi les ressources territoriales des espaces ruraux le patrimoine occupe une place privilégiée. Les territoires ruraux se nourissent de cette résurgence pour la recherche d'une identité, mais aussi pour créer de l'activité autour de la conservation, de la restauration, du tourisme. Les médiateurs sont présents ici pour lier les espaces patrimoniaux et le public potentiel. Pour certains élus, l'action patrimoniale est la seule action culturelle qui vaille de ce fait même, mais aussi à cause de la rentabilité présumée de ce domaine. L'action patrimoniale peut également aider les élus à trouver une légitimité dans les nouveaux espaces de l'action publique.
De nombreux acteurs du champ culturel s'accordent pour ne pas réduire la vie culturelle à ses incarnations patrimoniales, l'éphémère, le superficiel. Il faut donc péréniser l'action culturelle dans les territoires en travaillant sur le long terme. L'espace de l'art est sous influence des courants de circulation des idées, des hommes et des techniques. Il est donc mondial, mais reste à le péréniser et le transmettre à travers les générations.
Construire ensemble des projets de territoire, exemple de
La culture noue un lien social entre les projets territoriaux aujourd’hui.
La dimension culturelle est primordiale dans le developpement du territoire car elle concerne tout le monde et chacun se sent impliqué. Cependant un projet culturel nécessite beaucoup de facteurs pour qu'il soit réellement ouvert comme des besoins de formations ou du soutien aux associations.
On peut donc extraire 4 aspects de la problématique:
–
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–
A partir de ces problématiques, trois projets ont été étudiés.
1. Une intervention de Jean Lou Lecoq, directeur de la DRAC Bretagne
2. Un atelier « Culture et Territoire » dans le sud de la France
3. Le rôle des élus dans la ville Murs-Erigné (49) dans la médiation artistes et territoire.
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Définition du rôle du médiateur culturel comme perpétuelle remise en question de ses pratiques et interrogation des artistes.
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Dans la définition de rôle il y a la notion d’importance ou de clé d’un rouage quelconque. Le médiateur, dans sa définition est une personne qui se met entre deux voir plusieurs parties. On peut donc en déduire que le médiateur culturel est une clé dans la culture et qu’il y possède un rôle indéniable. Toutefois comment peuvent-ils «aider» si la plupart des personnes ne connaissent même pas leur existence. Par conséquent, est ce que la médiateur à son utilité dans la culture pour expliquer le travail des artistes?
Les classes supérieures, sont celles qui ont le plus de pratiques culturelles, car ont déjà les clés de compréhension et la pratique depuis l’enfance. Le rôle du médiateur serait donc nul pour ce type de public. D’autant plus que la contemplation libre d’une œuvre d’art, par exemple, ne peut être gâchée par un panneau ou des explications qui poussent à voir certaines choses au lieu de laisser aller son inspiration. Certains publics estiment qu’une simple explication sur le coté d’une œuvre ou un programme est largement suffisant comme une enquête réalisé en 2005 par des étudiants de l’EAC lors de la nuit Blanche à PARIS. Cela prouve un disfonctionnement dans la définition du rôle du médiateur pour le public.
Cette étude
L’enquête montre aussi que lorsque le médiateur allait vers le public, le spectateur du moment avait tendance à poser des questions et à s’ouvrir. Ce qui montre l’importance d’un médiateur culturel, il a permit donc de donner les clés de compréhension de l’œuvre ou de l’artiste et de rendre accessible la culture à un plus large public.
–
Au contraire des personnes qui depuis leur enfance ont reçu de la part de leur famille et de l’école l’instruction nécessaire à la fréquentation et à la compréhension du travail des artistes, d’autres ne l’ont pas eu.
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C’est pour cela que le médiateur a une position délicate dans la transmission de l’information et doit s’adapter au public car le regard néophyte perdrait de sa naïveté et par conséquent n’existerait plus. Se pose alors la question: «le visiteur risquerait-il de perdre ses sentiments au profit d’un regard technique de la réalisation de l’œuvre?».
– L’art a-t-il sa place dans la république?
Depuis de nombreux siècles, la culture en France a intéressé les plus hautes personnes de l’état. Des principes de mécénat, venant du pouvoir en place ou de grands seigneurs existent et ont permis à la culture française d’avoir une histoire riche et variée. Avec l’arrivée de la république, et des sociétés industrialisées, l’état français commence à s’intéresser à son patrimoine, cherchant à le préserver. C’est ainsi que depuis 1815, un inventaire du patrimoine français a été lancé, puis répété plusieurs fois, afin de protéger ce patrimoine culturel. Des subventions commencèrent à voir le jour. Il fallut ceci dit attendre le front populaire en 1936 pour que Jean Zay explique: «l’état doit jouer un rôle dans l’activité culturelle». Avec le développement du cinéma, il créa de plus le statut d’intermittent du spectacle, qui est toujours valable de nos jours.
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Même si certains pensent que la culture n’a pas besoin de l’état, une certaine conscience collective permet de penser que c’est bel et bien un rôle de l’état que de proposer à chacun une offre culturelle. Le défi est sûrement de savoir si nous sommes capable de proposer la culture dans « tous ces états » et de ne pas rester dans une culture « massisante » ou élitiste, afin que chacun puisse l’adopter comme il l’entend… nous sommes tous différents, et c’est cette différence que nous devons cultiver et retransmettre à chacun de par des propositions artistiques diverses et variées que seul l’état peut soutenir objectivement.
–
« Le savoir c’est le pouvoir » ou « Scientia potentia est », selon Francis Bacon, philosophe anglais (1561-1626), homme de l’illustration, de l’empirisme positive et du pragmatisme. D’après Bacon il faut chercher la disparition des frontières du savoir, son unité, parce que le savoir est le seul et parfait moyen pour le progrès de l’humanité.
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CHAPITRE V: La médiation culturelle en pratique
1. Les métiers de la médiation culturelle
Médiateur culturel est un métier aux 1000 facettes, tantôt centré sur la communication, tantôt proche de la gestion. Il est avant tout un lien entre artistes et public. Il favorise la promotion d’une œuvre en organisant des rencontres avec les publics ou en mettant en place des services ou des projets culturels. Le manager culturel est au service d’une association, d’un théâtre, d’un centre culturel, d’une ville, d’une entreprise culturelle ou d’une fondation.
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1) Musées
•
entretenir et mettre en valeur les collections : conservation et restauration des œuvres, aménagement ou réaménagement des salles d’exposition, acquisition de nouvelles œuvres, élaboration du catalogue du musée pour communiquer, organisation d’expositions ou de manifestations temporaires…, mais aussi administrer l’établissement (encadrement du personnel, gestion financière et administrative).
Autres acteurs :
•
•
gestion des musées relevant des collectivités territoriales.
•
•
conception d’activités culturelles proposées au public.
•
définition du contenu du projet et supervision de toutes les étapes du montage de l’exposition
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gestion de l’organisation matériel du mouvement des œuvres, de leur transport jusqu’au stockage, en passant par la souscription d’assurances et l’obtention des autorisations douanières.
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organisation de l’espace matériel d’une exposition et la mise en scène des œuvres.
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participation à la conservation et à la valorisation des collections du musée ou à l’accueil du public.
2) Monuments historiques
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Chargé de la conservation des monuments historiques, sa mission s’articule autour de trois grands pôles :
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mettre en valeur, gérer, animer et promouvoir des monuments historiques.
3) Archéologie
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direction du service régional de l’archéologie (SRA) : élaborer du programme des fouilles, coordonner l’activité archéologique, contribuer à la conservation des objets et vestiges découverts et à la mise en valeur des sites archéologiques, participer à l’inventaire archéologique régional et à l’élaboration de la carte archéologique…
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1) Les archives
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collecter des archives (inventaire, classement), participer à l’entretien et à la restauration de documents, organiser l’accueil du public et contribuer au rayonnement des documents.
2)
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enrichir et constituer les collections, conserver et mettre en valeur les fonds, communique auprès des publics.
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gérer les fonds, encadrer le personnel, accueillir le public
3) La documentation
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assurer la gestion et la conservation du fond documentaire, collecter des informations, analyser et classer les différentes données recueillies…
4) L’édition
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définir la politique générale de la maison, encadrer et animer l’équipe éditoriale
Spectacle vivant
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« vendre » les artistes dont il supervise la carrière : il parle d’eux et cherche des rôles à leur mesure, il filtre les demandes d’interviews et les rencontres médiatiques, il négocie les contrats…
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vendre le spectacle à un diffuseur d’un artiste, d’une compagnie ou d’une société : un travail de prospection, d’information, de relance, de négociation, de préparation…
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convaincre les producteurs potentiels d’aider un artiste, une compagnie ou une société
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développe des actions de communication vers des publics variés en cohérence avec la stratégie générale de l’établissement : réalisation de supports de communication (communiqués, revues de presse, conférence de presse,…), organisation de manifestations spécifiques, entretien et développement des réseaux de relations…
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faire connaître un artiste, une entreprise, une compagnie ou une société
Management culturel et tourisme culturel
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procéder à des études de fiabilité, à l’audit d’une ville ou d’une région, ou encore au plan de développement d’un pays, exemple de projet : la transformation d’une maison ‘art déco’ en musée.
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élaboration de la programmation, négociation de contrats, réservation de billets et de chambres d’hôtel pour les artistes se produisant, gestion du budget et recherche de financement, relations publiques et promotion, gestion du planning…
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coordonner les différentes actions de valorisation du patrimoine : concevoir des outils pédagogiques, mettre en place des activités spécifiques aux publics…
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Le médiateur à l’étranger
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faire rayonner la culture française à l’étranger, établir des liens culturels entre le pays où il est en poste et la France, favoriser les échanges et la coopération, en organisant colloques, exposition…
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On peut également mentionner certains métiers appartenant davantage au marché de l’art mais ne sont pas indépendants de la médiation culturelle :
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découvrir de nouveaux artistes, nouvelles créations, nouvelles tendances, organiser des expositions, gérer la clientèle et l’accueil du public.
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contribuer à la diffusion artistique, inciter le grand public ou les professionnels à découvrir telles manifestation culturelle…
La médiation culturelle englobe une diversité de métiers qui nécessite de nombreuses qualités communes. Voici douze être et avoir pour devenir un bon médiateur culturel :
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3. Les employeurs de la médiation culturelle
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Sont définies comme "collectivités territoriales de la République" à l’article 72 de la Constitution, après la révision du 28 mars 2003 :
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Elles offrent des emplois dans de larges secteurs de la culture publique. Avant, les postes n’étaient accessibles que par le biais des concours de la fonction publique mais depuis une dizaine d’années, le concours n’est plus obligatoire. Ainsi ceux qui travaillent pour les collectivités territoriales ne sont plus des fonctionnaires mais des agents contractuels. La différence réside dans le fait que les fonctionnaires bénéficient de la sécurité de l’emploi, ils ne peuvent être licenciés.
b) Les institutions culturelles privées ou publiques
En France, la grande majorité des institutions culturelles sont publiques : académies, musées, bibliothèques, médiathèques, conservatoires, quelques salles de concert et de théâtres, les Opéras, les Maisons des jeunes et de la culture et les ministères. La France est l'un des seuls pays où il existe un Ministère de la Culture (l’« exception culturelle »).
On trouve aussi des institutions privées (châteaux privés, écomusée d'Alsace, le Puy du Fou…) qui sont issues le plus souvent d'initiatives régionales, même si leur rayonnement est souvent national.
Dans le modèle des institutions, on distingue deux modèles : le modèle américain, caractérisé par une alliance forte entre public et privé (où le privé joue un rôle prépondérant en matière purement culturelle), et le modèle européen, essentiellement public.
c)Les entreprises culturelles (associations, clubs…)
De plus, les entreprises culturelles constituent une force économique importante étant donné le nombre d'emplois qu'elles génèrent et leur contribution au produit national brut du pays.
Selon la définition qu’on lui donne, l’entreprise culturelle peut aussi comprendre les industries culturelles (films, CD, spectacles de variétés, édition, métiers d’art…) et les médias (radio, télévision, journaux, périodiques...).
CHAPITRE VI :
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La place de l’art et de la culture au sein de la République a connu un nouveau bouleversement lors de l’arrivée de François Mitterrand en 1981. Avec l’impulsion de son ministre de la culture, Jack Lang, on peut pratiquement parler de municipalisation de la culture. C’est aussi à partir de cette époque que se professionnalisent les personnels culturels et qu’on voit apparaître «les médiateurs culturels». La déconcentration de la politique culturelle a permis une homogénéisation de l’offre sur le territoire et sa décentralisation a entraîné plus d’initiatives de la part des acteurs locaux, esquissant ainsi une démocratie culturelle de proximité.
Des interrogations sur la place de l’art au sein de la cité sont apparues, entraînant des problématiques qui sont toujours d’actualité: veut-on permettre à chacun d’exercer les pratiques culturelles de son choix avec «égalité de moyens pour tous»? Ou bien
Les élus ont donc compris la nécessité d’avoir une politique culturelle encadrée et désirent en même temps améliorer l’image de leur mandat en se servant de la culture et de l’art contemporain. La volonté de ménager les différentes sensibilités, ainsi que les pressions sociales et politiques leur laisse une marge de manœuvre assez étroite. On assiste donc à des résultats assez médiocres, l’art s’appuyant rarement sur les compromis. Il est donc nécessaire de trouver une interface entre l’élu, la population et l’artiste afin de prendre en compte les aspects techniques, esthétiques et sociaux. C’est le rôle du médiateur culturel, qui sera chargé de réaliser une réflexion critique à partir de tous ces paramètres
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L'oeuvre d'art, avant tout, est le fruit d'une impulsion créatrice de l'artiste qui crée selon une démarche qui lui est propre et qui se fixera sur l'oeuvre définitive. La mise a disposition du public de l'oeuvre lui donne vie car le public se réapproprie l'oeuvre et la charge du sens qu'il croit ou peut déchiffrer et ressentir. Le public est donc à la fois la condition de l'existence de l'oeuvre et la nature même de cette existence.
L'artiste a ainsi de tout temps usé d'éléments permettant au public d'interpréter correctement sont travail en fixant des clés de lectures sur son oeuvre. Toutefois la liberté de l'artiste face aux attentes et connaissances du public rendent parfois impossible la réception de l'oeuvre par le public. Cette réception dépend donc à la fois du degré de connaissances du public mais aussi de sa capacité à saisir ce que l'artiste exprime en dehors de tout code.
La réception de la démarche créatrice dépend donc plus, pour une grande partie du public, du propos tenu sur l'oeuvre que de l'oeuvre en elle même. Ainsi c'est par la médiation que la réception de l'oeuvre par le public reste fidèle à ce qu'exprime l'artiste. Le médiateur, ou le support de la médiation, sert donc l'artiste au travers de son oeuvre.
CHAPITRE VII: SYNTHESE ET ANALYSE DU TEXTE
Jean Caune est professeur à l’université Stendhal de Grenoble et chercheur au Gresec. Après avoir exercé une activité de responsable culturel, il a publié des ouvrages et des articles autour de l’action culturelle et de la représentation théâtrale. En particulier : Acteur/spectateur, une relation dans le blanc des mots, Nizet, 1997, et La culture en action. De Vilar à Lang, le sens perdu, PUG, réédition 1999.
« La médiation culturelle : un pont entre des pratiques sociales éclatées »
Notre société moderne dans ses fondements comme dans son organisation connaît de grands changements remettant en cause les domaines constitutifs selon Hannah Arendt de la condition de l’Homme Moderne :
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Les sens qui prévalaient à ces trois fonctions sociales n’ont plus de valeur discriminante par rapport à d’autres pratiques sociales comme :
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Chacun de ces « domaines » n’a plus de véritable autonomie et il y a une interactivité et une réversibilité constante d’une notion à l’autre.
L’opposition qu’Aristote énonçait entre l’Utile et le nécessaire d’une part, le beau et la jouissance d’autre part n’a plus de véritable fondement.
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« Réintroduire le sujet et son expérience »
De nouveaux repères, de nouvelles valeurs, de nouvelles innovations se mettent en place ; cette production artistique ainsi que sa diffusion produisent du lien social. Nous sommes donc en devoir de procéder à une analyse critique. Tout d’abord celle des illusions perdues des années 80 ; puis celle des changements de la pensée de la culture et de l’esthétique.
Les nouveaux médias ne sont ni les moyens d’accès à la démocratie culturelle, ni un moyen de production d’une nouvelle culture. La question du sens de l’expression artistique se pose en liaison avec le sens de l’expérience humaine et la communication de sa trace sensible. D’importants travaux philosophiques ont été réalisés à propos de la fonction énonciative de la culture et de la place du langage dans la construction du sujet, par Foucault, Lévinas ou Ricœur. De Certeau a relié quant à lui pratique culturelle, construction de Soi et référence partagée du monde. En tout cas, il faut cesser de voir l’art comme instrument de l’émancipation et de la critique, support de la subversion et anticipation d’une société réconciliée avec elle-même.
Un premier changement consiste à s’interroger sur l’interaction entre les éléments qui constituent la culture (comportements, traits de personnalité, œuvres artistiques…), et non plus à la nature de ces éléments. Un deuxième changement consiste à privilégier l’énonciation du sujet aux dépens de la possession d’un bien. Ces changements se focalisent autour de la praxis comme relation interpersonnelle, et autour de l’expérience humaine et de la construction du sujet.
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« La culture se présente comme une série de médiations complexes et enchevêtrées entre l’individu et le groupe, l’imaginaire et le symbolique, le sujet et le monde. Elle oriente la perception individuelle, organise les comportements, donne un sens aux expressions subjectives et collectives en les inscrivants dans un espace et un temps vécu en commun. La culture modèle notre organisation et notre construction du temps social ». Telle est la définition que donne Jean Caune à la culture.
Notre époque semble marquée par une prédilection apparente pour la culture qui se traduit par une multiplication des moyens d’expressions, des objets et des pratiques pouvant bénéficier du predictat culturel. Cependant on constate qu’une fracture demeure entre les pratiques des individus vis à vis de cette culture collective. Des questions se posent donc quant à sa réception et les moyens mis en œuvre à cette fin. La production artistique, pour être accessible et intelligible, nécessite une interprétation et un travail. Il est donc question de s’interroger sur les modalités de production ainsi que la réception de la forme.
Le point de vue qui consiste à délimiter un territoire d’action à la culture relève d’une division entre un langage d’élite qui s’apparente à une police intellectuelle, et langage plus populaire qui ne détient pas les mêmes clés de lecture. Car s’il y a unité culturelle dans notre société divisée, celle-ci donne naissance à une fracture qui sépare la parole de l’écoute et qui ne se traduit pas des pratiques culturelles inégales et éclatées. En effet, si nous avons accès aux même réseaux
La division des langages signifie que l’unité de l’écoute coexiste avec la diversité de langages, ce qui signifie que le discours produit est le même quelle que soit la catégorie de population et quel que soit son degré de compréhension. Cette division des langages induit une hiérarchisation des savoirs dits « légitimes » qui donnent nécessairement accès a un public initié susceptible de comprendre le langage en vigueur à l’égard d’une production artistique de plus en plus hermétique. Cette absence de relation entre le sujet et la parole proférée ne fait qu’accentuer la fracture sociale. On peut ici s’interroger sur la pertinence et la réelle prise en compte de la question culturelle par les instances régulatrice, que ce soit l’école ou encore les établissements artistiques et la politique mise en œuvre à cet égard. En effet, s’il y a unité culturelle construite par l’école, celle ci s’accompagne inexorablement de la division des pratiques.
La réponse à ces questions nécessite de dépasser les logiques duelles fondées sur l’offre en produit et en œuvre et la réponse a la demande des publics. En effet, raisonner en terme d’offre ou de demande conduirait ici à faire l’impasse sur un processus qui ne s’exprime pas par la formulation d’un besoin ni ne s’achève par sa satisfaction, car si les pratiques culturelles n’échappent certes pas à la loi du marché, elles ne se réduisent pas à l’usage d’objets, fussent-ils culturels.
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« La rhétorique de la médiation : le contact, le lien, la brèche »
Jean Caune utilise une métaphore pour tenter d’expliquer les interactions régissant la dynamique de notre société :
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Pour l’auteur, cette triple métaphore permet de construire une rhétorique de la médiation culturelle en illustrant les rapports entre raison et sensibilité et sont constitutives des relations esthétiques par leur forme d’achèvement dans l’objet d’art.
Il cherche en fait à nous interroger sur le contenu de la médiation autant que sur son contenu, c’est-à-dire à l’envisager comme productrice de sens selon différents contextes et à penser par elle-même les rapports techniques, matériels ou intellectuels ainsi que leurs usages sociaux.
« L’horizon d’attente de la médiation »
La médiation n’est pas une volonté infondée d’être moderne. Il apparaît au contraire qu’elle ne peut prendre son sens, s’inscrire uniquement dans le temps présent. La médiation s’accorde avec l’instantané. Chaque époque possédant en matière d’art ses classifications, ses codes, ses interprétations d’une œuvre et sa vision d’un artiste. La médiation devient alors comme
Dans la suite du texte, la théorie de Jauss et les contours de son concept d’horizon de médiation sont mis en lumière.
Pour Jauss, expérience esthétique comprend deux dimensions :
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Il apparaît alors que la médiation ne peut être un discours standardisé identique pour tous. La médiation
Pour finir, la médiation doit
CHAPITRE VIII: La crise de la culture : Hannah Arendt
Hannah Arendt est née en 1906 .Elle a été l’élève de Jaspers et a passé son doctorat à HEIDELBERG. Elle a quitté l’Allemagne après l’arrivée des nazis et a enseigné aux Etats-Unis. C’est une des figures les plus importantes de la pensée politique contemporaine,notamment grâce à son ouvrage « Les origine du totalitarisme » elle est également l’auteur de Essai sur la révolution, Eichmann à Jérusalem , Condition de l’homme moderne, et La vie de l’esprit.
La première édition de La Crise de la Culture est parue en 1961, était composée de six essais. La traduction française est basée sur la deuxième édition, parue en 1968 et composée de huit essais complétés d'une préface bien plus importante. Dans cet ouvrage Hannah Arendt consacre une réflexion à « la crise de la culture ». Elle prédit l’émergence d’une culture de masse, issue d’une société de masse dont l’intérêt ne serait plus dans la culture , mais dans le loisir, le divertissement .Elle évoque également la consommation de masse « [la société] consommera littéralement les objets culturels, les engloutira et les détruira »
Plus le temps passe, plus on prend conscience que cette prédiction prend tout son sens et que ce que redoutait Hannah Arendt est en train de se produire. Nous tenterons d’exliquer ci dessous la distinction qu’elle fait entre la culture de masse et la culture cultivée
– La culture de masse
Hannah Arendt étudie dans le chapitre «la crise de la culture», le concept de culture de masse, au regard de celui de société de masse, qu'elle avait déjà développé dans les chapitres précédents. Elle tente de nous montrer comment la culture est en contradiction avec la notion de loisirs. En effet, selon elle, la société de masse ne veut pas la culture mais les loisirs, qui sont faits pour «passer le temps». Ce sont des produits de consommation, ils sont donc voués à être détruits, et c’est en cela qu’il faut leur opposer la notion de culture. En outre, si l’on veut comprendre la culture dans la société de masse, il faut se concentrer sur l’artiste. Comme elle nous le dit, il est «le producteur authentique des objets que chaque civilisation laisse derrière elle comme la quintessence et le témoignage durable de l’esprit qui l’anime». L’artiste est en opposition avec la société de masse, c’est lui qui crée la culture, puisque c’est lui qui crée les œuvres d’art, objets de culture. L'artiste à l'inverse du philistin ne cherche pas de justification utilitaire à son art. Le philistin qui est une personne qui «juge tout en fonction de l’utilité immédiate et des valeurs matérielles» voit en l’œuvre d’art une utilité, il s’en sert «comme d’une monnaie d’échange avec laquelle il achète une position supérieure dans la société». Le problème semble venir de la société de masse selon H. Arendt, puisque lorsque celle-ci s’empare des objets culturels, ils deviennent culture de masse. La culture est donc transformée en produit de consommation afin d’en faire un loisir; elle se trouve donc «détruite pour engendrer le loisir». Il ne faut cependant pas confondre culture de masse et «diffusion de masse» dont le but est de «persuader les masses qu’un Hamlet peut être aussi divertissant qu’un « My Fair Lady» et par là d’en modifier le contenu et d’en faire un loisir.
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Un véritable «objet culturel» ne peut pas être un objet de consommation, il ne peut pas être au service d’une fin, combler un sentiment de manque par la destruction de l’objet que l’on consomme (divertir ses ennuis, nourrir ses fantasmes, meubler sa mémoire). En d’autres termes, l’art n’a pas de fonction vitale. Un objet culturel n’est pas créé pour les hommes, mais pour le monde: il est l’élément de construction d’un monde de la permanence (par excellence, tel est le statut d’une œuvre d’art). L’Homme cultivé est celui qui est capable de s’élever à la perception de ce «monde» et d’éprouver le sentiment de s’y mouvoir librement tout en se rapportant à ses objets de manière désintéressée. La culture cultivée est alors transcendante, elle fait l’objet d’une élévation. La culture cultivée fait référence au goût et à la connaissance des produits les plus élaborés et les plus légitimés (ceux qui renvoient à l'idée de création, d'œuvres).
Dans les premiers paragraphes de La Crise de la Culture, Hannah Arendt
Comme l’affirme
Conclusion
La notion de médiation apparaît chaque fois qu’il y a besoin d’écrire une action impliquant une « transformation » de la situation ou du dispositif communicationnel, et non plus une simple interaction entre éléments déjà constitués, et encore moins une circulation d’un élément d’un pôle à un autre. Selon J. Davallon, « il y a recours à la médiation lorsqu’il y a mise en défaut ou inadaptation des conceptions habituelles de la communication : la communication comme transfert d’information et la communication comme interaction entre deux sujets sociaux. Avec ce recours, l’origine de l’action se déplace de l’actant destinateur ou des interactants vers un actant tiers : il y a communication par l’opération du tiers ».
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