« La médiation culturelle » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
Aucun résumé des modifications
m Révocation des modifications de 83.157.137.165 (retour à la précédente version de Tavernier)
Ligne 1 :
{{titre simple|LA MEDIATION CULTURELLE}}
== Sommaire ==
CHAPITRE I: Définition de la médiation culturelle
# Définitions: la médiation et le médiateur
# Les formes de la médiation, la question du public
# Les missions de la médiation
# Nouvelles formes d'art, nouvelles médiations?
CHAPITRE II: LES FINALITES DE LA MEDIATION CULTURELLE
# Exemples de médiation
# Médiatiser en tant que communiquant
# Médiatiser en tant que gestionnaire
# Produire du sens
# Pour Bourdieu : « la médiation n’est pas un privilège de nature mais il faudrait et suffirait que tous possèdent les moyens d’en prendre possession pour qu’elle appartienne à tous » --> fonction éducative
# Loi du 29 juillet 1998 sur la lutte contre les exclusions : « légal accès à tous, tout au long de la vie, à la culture ». = fonction citoyenne
# Par Dominique Chavigny : déclaration liminaire sur la nécessaire médiation (1993) La démocratisation de l’accès à la culture implique le développement des démarches d’appropriation de l’art vivant, du patrimoine artistique et culturel.
# Nécessaire mobilisation de la part du médiateur
# Théories des auteurs sur le rôle des médiateurs
CHAPITRE III: La médiation culturelle du territoire
# Rappel des missions du médiateur culturel
# Les rôles des collectivités territoriales
 
CHAPITRE IV: Le rôle du médiateur culturel: différentes logiques d'interrogations?
CHAPITRE V: La médiation culturelle en pratique
# Les métiers de la médiation culturelle
# Qualités ou profil requis
# Les employeurs de la médiation culturelle
 
CHAPITRE VI: L'art au coeur de la cité... L'importance de la médiation culturelle
Sommaire
CHAPITRE VII: Synthèse et analyse du texte: La médiation culturelle : une construction du lien social de Jean Caune
CHAPITRE I:
CHAPITRE VIII: La crise de la culture: Hannah Arendt
# Hannah Arendt: la crise de la culturelle
# La culture de masse
# La culture cultivée
 
----
Définition de la médiation culturelle
1. Définitions: la médiation et le médiateur
2. Les formes de la médiation, la question du public
3. Les missions de la médiation
4. Nouvelles formes d'art, nouvelles médiations?
 
 
CHAPITRE II: LES FINALITES DE LA MEDIATION CULTURELL
1. Exemples de médiation
2. Médiatiser en tant que communiquant
3. Médiatiser en tant que gestionnaire
 
4. Produire du sens
5.Pour Bourdieu : « la médiation n’est pas un privilège de nature mais il faudrait et suffirait que tous possèdent les moyens d’en prendre possession pour qu’elle appartienne à tous » --> fonction éducative
6. Loi du 29 juillet 1998 sur la lutte contre les exclusions : « légal accès à tous, tout au long de la vie, à la culture ». =) fonction citoyenne
7. Par Dominique Chavigny : déclaration liminaire sur la nécessaire médiation (1993) La démocratisation de l’accès à la culture implique le développement des démarches d’appropriation de l’art vivant, du patrimoine artistique et culturel.
8. Nécessaire mobilisation de la part du médiateur
9. Théories des auteurs sur le rôle des médiateurs
 
 
CHAPITRE III: La médiation culturelle du territoir
1. Rappel des missions du médiateur culturel
2. Les rôles des collectivités territoriales
 
 
CHAPITRE IV: Le rôle du médiateur culturel: différentes logiques d'interrogation
 
 
CHAPITRE V: La médiation culturelle en pratiqu
1. Les métiers de la médiation culturelle
2. Qualités ou profil requis
3. Les employeurs de la médiation culturelle
 
 
CHAPITRE VI: L'art au coeur de la cité... L'importance de la médiation culture
 
 
CHAPITRE VII: Synthèse et analyse du texte: La médiation culturelle : une construction du lien social de Jean Caune
 
 
CHAPITRE VIII: La crise de la culture: Hannah Arendt
Hannah Arendt: la crise de la culturelle
La culture de masse
La culture cultivée
 
Conclusion.
 
______________________________________________________________________________________________
 
CHAPITRE I: Définition de la médiation culturelle
 
 
1. Définitions: la médiation et le médiateur
Ligne 61 ⟶ 42 :
 
Selon le dictionnaire, la médiation consiste à «servir d’intermédiaire entre une ou plusieurs choses».
Ainsi, le travail de médiation consiste à établir un dialogue avec le public, il est ici question de liens à tisser. La médiation s’opère dans tous les milieux dans des situations très différentes ainsi l’on peut être le médiateur dans un groupe d’amis, de collègues, de voisins, …
 
Jean François Six dit de la médiation «c’est la relation entre deux, l’espace vide autour duquel on se rencontre, la table qui sépare et réduit, le troisième terme qui fait le lien, qui permet aux «deux» de trouver sens, l’un par l’autre.»
Ligne 70 ⟶ 51 :
 
LE MEDIATEUR
 
Sa définition à travers les siècles
 
 
La notion de «médiateur» est présente depuis bien longtemps dans notre histoire, puisqu'on considère que le mot lui même appartient à la langue française depuis le XIIIème siècle. Et son sens n'a que peu évolué depuis :
En 1314, Henri de Mondeville le définit comme «ce qui sert d'intermédiaire entre deux choses», et dans un texte de J. de Meun, on peut lire qu'il est «celui qui s'entremet pour créer un accord». Dans cette deuxième définition, on retrouve déjà, en plus de la notion de lien, l'idée d'arriver à l'entente de différents parties.
Ligne 119 ⟶ 97 :
 
En droit administratif principalement, le Médiateur de la République est un poste très important : sa mission est d'aider les citoyens ayant des différends avec l'administration de l'Etat, des Collectivités Locales, ou de tout organisme de service public. Il permet de résoudre les conflits de manière plus simple qu'en passant par un tribunal.
Son rôle peut également être de conseiller les services de l'administration à travers la résolution de conflit, car il est habilité à faire des recommandations aux autorités compétentes pour régler les problèmes et à suggérer des propositions, afin d'améliorer leur qualité.
 
L'aspect « diplomatique » du médiateur se retrouve donc entièrement dans cette instance.
Ligne 128 ⟶ 106 :
 
 
2. Les formes de la médiation, la question du public
 
 
Lorsque l'on parle de médiation culturelle, on est dans un processus éducatif ; on met en liaison des éléments qui, ainsi agencés, feront ressortir une évidence qui n'est pas automatiquement visible. On parlera d'éducation "informelle" dans ce sens qu'elle n'est ni obligatoire, ni contrainte à un programme ou à une validation d'acquis.
 
La médiation correspond à un impératif à la fois social et politique.
 
La médiation culturelle est par essence un processus de mise en œuvre sociale ; elle fédère l'art et le public dans le seul but d'apprendre et d'apprécier. Elle regroupe l'ensemble des actions qui visent à réduire l'écart entre l'œuvre, l'objet d'art et de culture, les publics et les populations. Le recours à cette médiation souligne la rupture sociale et culturelle intervenue dans les institutions et une catégorie de la population, tout en cherchant à la combler. Elle est aujourd'hui un mode particulier d'intervention d'une institution vers un public et tend même à être un mode de régulation sociale ; présence sociale de proximité, travail de réappropriation des normes et de re-création de liens sociaux... La médiation culturelle se propose en fait d'agir comme une pédagogie de la vie sociale.
 
La médiation est le moyen permettant d’ouvrir la culture à une population qui n’a pas reçu les clefs nécessaires à son accès. Il y a donc un impératif politique lié à la médiation. Il s’agit pour le médiateur de tisser un lien entre la culture et le public visé en définissant les critères sociaux, économiques ou géographiques qui l’en éloigne. Etant donné que c’est aux institutions publiques que revient ce devoir citoyen, le médiateur devra directement travailler en relations avec eux afin d’accomplir sa mission. Il s’agit donc ici d’une politique de démocratisation qui aborde les problématiques actuelles de ségrégations sociales. Elle cherche à éloigner l’aspect élitiste que l’on associe souvent au monde de la culture.
 
Le public vers lequel tend la médiation culturelle est flou. Groupe ou individu, la médiation, pour être effective, doit être réactive et adaptée au public. De là, on distingue deux médiations différentes :
- la médiation directe : le médiateur est présent, il se met en scène et s'appuie sur le public. Il doit savoir observer et anticiper les réactions des individus et en fonction, décider de réajustements éventuels, de changements de rythme, de modifications de parcours... Il doit pouvoir appréhender les différentes dynamiques de groupe.
- la médiation indirecte : dans ce cas, ce seront des proposition que les visiteurs pourront utiliser ou non en parcours libres. La médiation indirecte s'adresse à des publics potentiels qui utiliseront à leur guise et leur rythme des informations sur support (fiche d'aide à la visite, jeu sur support papier, vidéo ou autre...). Elle doit savoir anticiper les réactions des différents publics pour adapter à la fois ses contenus, ses supports et ses démarches et ainsi rester la plus pertinente possible.
 
 
Le rôle de la presse et des autres médias
Les médias, outil du médiateur, diffusent l’information qui permettra de mettre en avant les objets de la culture dans l’espace public.
Par le biais des médias, les évènements deviennent des sortes de symboles populaires. De ce fait, la collectivité acquiert des marques d’identité, cela permet la sociabilité car elle donne des éléments en commun à chacun d’entre nous.
Ces médias qui véhiculent les informations constituent alors les formes de médiation culturelle. C’est par elle que nous nous reconnaissons les uns les autres. Les informations appartiennent désormais à notre savoir collectif.
 
 
3. Les missions de la médiation
 
 
Ligne 158 ⟶ 136 :
La communication, l’action socio-culturelle et l’action culturelle font partie de la médiation.
 
- La communication est un courant unilatéral de transfert de l’information qui donne le ton de la structure ou de l’événement, elle comprend tous les moyens mis en œuvre pour faire passer l’information.
Les objectifs de la communication sont de faire connaître, d’accroître la visibilité et d’assurer a promotion d’un établissement, d’un événement.
 
- L’action socio-culturelle regroupant les actions menées par des médiateurs, des animateurs, ainsi que toutes les personnes qui travaillent dans des maisons de la culture, des maisons de quartiers, des maisons des jeunes, des associations…
L’action socio-culturelle, par l’intermédiaire des acteurs précédemment cités, cherche à favoriser les pratiques amateurs tant dans le cadre des loisirs que des activités sociales (ateliers d’alphabétisation, de resocialisation…).
Cette action qui s’adresse aussi bien aux jeunes comme aux plus vieux, se déroule dans un lieu particulier (MJC, maisons de quartiers…) qui a un objectif social déterminé. Il s’agit, en effet, principalement de faire connaître et reconnaître les minorités sociales. Ces objectifs font partie d’un processus de mise en œuvre sociale, dont l’action principale est l’acculturation c'est-à-dire l’ensemble des phénomènes résultant du contact direct et continu entre des groupes d’individus de cultures différentes et entraînant des changements dans les types culturels de l’un ou l’autre de ces groupes ou des deux. (Déf. « Acculturation » du Grand Dictionnaire Hachette).
Les centres socio-culturels, et donc l’action culturelle, trouvent leur origine dans l’animation sociologique dans années 50-60. A l’époque, de grands ensembles se sont construits dans les périphéries, là où de grands groupes culturels se sont mis à vivre ensemble. Par la suite, l’arrivée des ruraux, des anciens combattants, de quelques groupes d’ouvriers, constituat la deuxième grande période de l’exode rural. Ces changements ont provoqué la création de centres socio-culturels dont les objectifs étaient de créer un groupe uni et capable de vivre ensemble.
 
- L’action culturelle est un moyen mis en œuvre pour mettre en relation des créations contemporaines avec l’ensemble des populations d’un territoire dans le but de permettre à chacun de maîtriser la réalité culturelle de son environnement et d’en comprendre la réalité artistique.
L’objectif de l’action culturelle est la démocratisation culturelle, une philosophie centrale dans le modèle français de politique culturelle mis en place sous André Malraux au ministère des Affaires culturelles dans les années 60. Cette conception de la politique culturelle peut se définir, en référence aux termes du décret du 24 Juillet 1959, comme « l’ambition de rendre accessibles les œuvres capitales de l’humanité, et d’abord de l’a France, au plus grand nombre possible de français ». Cette conception a donc pour objectif de réduire les freins à la fréquentation des œuvres du patrimoine et de la création contemporaine, notamment à travers la mise en œuvre d’un programme d’aménagement culturel du territoire, dont les maisons de la culture et la politique de décentralisation théâtrale demeurent des symboles.
Par ailleurs, l’action socio-culturelle cherche davantage à développer la démocratie culturelle, une idée qui s’est développée et diffusée en France des les milieux de l’art et de la culture, dans le sillage de mai 1968. Cette conception fonde une stratégie politique alternative, très présente dans le monde anglo-saxon.
 
Cependant, il est important de notifier que l’action culturelle soulève quelques problèmes. En effet, l’action culturelle des pouvoirs publics s’est trouvée confrontée à un dilemme très bien résumé par le slogan « Egalité d’accès à la culture ». Cela soulève deux revendications culturelles :
- comme nous pouvons le voir dans les travaux de Bourdieu, l’accès à la culture est très largement synonyme de privilège ;
- le fait que la qualité en art soit de mesurer le degré d’avant-gardisme, exclut les non-initiés.
 
Pour faire face à ces deux revendications, quatre politiques ont été pratiquées :
- la première constituait à dénier le problème en laissant faire les choses sans intervenir, ce qui a eut tendance à provoquer l’exclusion ;
- la seconde rejetait également le problème mais cette fois de façon volontaire car elle avait décrété qu’il n’y avait pas de raisons que la culture n’aille pas à tous. Cette politique a connu quelques réussites mais aussi quelques échecs, notamment le sentiment d’indignité de ceux qui ne possédaient pas les repères, les clés de compréhension nécessaires pour comprendre des œuvres plus difficiles ;
Ligne 181 ⟶ 159 :
- la quatrième et dernière politique pratique également une sorte de fuite en avant, non pas dans le populisme, mais dans l’élitisme. Cela se traduit pas la favorisation de l’avant-garde sans prêter intérêt à la démocratisation. Cette politique flatte la classe dominante et prestigieuse, mais exclut les moins favorisés.
 
Nous venons donc de voir les différents éléments constitutifs de la médiation culturelle, néanmoins il est très important de ne pas confondre médiation culturelle et animation.
 
 
Médiation et animation
 
On parle de formation à la médiation et non par de formation de médiateur pour une bonne et simple raison qui est de ne pas faire miroiter de possibles nombreux emplois comme cela à été le cas pour animateur.
Il est important de définir les termes d’animateur et de médiateur. Un animateur se situe davantage du côté des publics tandis que le médiateur se préoccuperait davantage de l’œuvre et il crée un rapport entre l’œuvre et les publics.
Le métier de médiateur prend tout son sens dans le domaine artistique et culturel. Qu’il s’agisse de sensibiliser ou d’initier des publics, de former des praticiens amateurs, la médiation est nécessaire pour assurer le passage de l’œuvre au public.
Nous pouvons également dire que l’animation s’exerce davantage dans l’action socio-culturelle.
 
 
Qualités et compétences d’un médiateur
 
La mission du médiateur est de permettre l’accès à la culture par le plus grand nombre d’individus. Dans ce métier, le champ social cohabite avec celui de la culture.
Etant donné qu’il s’agit d’un métier verbal, le médiateur doit donc être sensible à tous les pièges du langage.
Il doit donc :
- avoir un réel intérêt pour la culture,
- être apte à communiquer avec tous les publics (initiés ou non, artistes, amateurs…),
Ligne 209 ⟶ 187 :
- avoir des compétences en langues étrangères, en gestion de projet, en marketing culturel…
 
On peut donc dire pour conclure que les médiateurs culturels sont des spécialistes chargés de la relation entre toutes les formes d’art, de culture ou de patrimoine et toutes les populations.
Ils leur incombent de donner du plaisir, des outils de lecture, de provoquer l’envie d’en faire davantage, de côtoyer le monde et l’environnement culturel qui entourent les différents publics.
 
 
4. Nouvelles formes d’art, nouvelles médiations ?
 
 
L’art évolue en même temps que la société. Il a pu, au cours du temps, être influencé par un modèle académique ou au contraire être en totale rupture, selon la période et selon le but recherché par l’artiste. Avec l’avènement de l’informatique, par exemple, on assiste a une nouvelle forme de création. Internet devient un lieu où les artistes s’exposent et par conséquent un lieu où une médiation est possible. Le changement des courants artistiques ou la naissance de nouvelles méthodes de création est lié au changement dans la société et notamment aux changements techniques. Il entraîne avec lui une modification des comportements face à l’art et donc de nouvelles formes de médiation.
 
L’art est en interaction avec la société dans laquelle politique, culture et espace public tissent entre eux des liens. L’espace public est né, selon Habermas, grâce a un « processus au cours duquel le public constitué d'individus faisant usage de leur raison s'approprie la sphère publique contrôlée par l'autorité et la transforme en une sphère où la critique s'exerce contre le pouvoir de l'État. » Pour Habermas, les réunions dans des espaces privé (salons, café…) ont contribué à la multiplication des discussions et des débats politiques. L’état et le politique interviennent donc dans le domaine culturel. Cette intervention repose et se justifie avec le préambule de la constitution, qui depuis 1946 dispose que «la Nation garantit l’égal accès de l’enfant et de l’adulte à l’instruction, la formation professionnelle et à la culture », le traité de Maastricht sur l’Union européenne qui fait figurer dans son article 3 au nombre des objectifs de l’action de la Communauté « une contribution à une éducation et à une formation de qualité ainsi qu’à l’épanouissement des cultures des Etats membres », le décret relatif aux attributions du ministre chargé de la culture qui lui donne pour missions de « rendre accessibles au plus grand nombre les œuvres capitales de l’humanité, et d’abord de la France, d’assurer la plus vaste audience à notre patrimoine culturel, de favoriser la création des œuvres de l’art et de l’esprit et de développer les pratiques artistiques (...) », les lois de décentralisation de 1982 et 1983 qui n’ont pas réservé de compétence particulière à une collectivité publique en matière de spectacle vivant.
 
Aujourd’hui l’état mène des politiques culturelles, il intervient à plusieurs niveaux et notamment à celui de la création artistique grâce à la commande publique ou aux subventions. Pour le ministère de la culture, la commande publique est une priorité de son action. L’art peut contribuer ainsi à la création de nouveaux espaces dans les plans de réaménagement urbains. L’art contemporain est présent dans l’espace public que ce soit dans les jardins, auprès des monuments historiques ou sur Internet. Il est visible sous de multiples formes : art des nouveaux médias, photographie, lumières…. 45 projets environ sont menés chaque année. L’œuvre de Bernard Piffaretti, créée pour la Salle d'Audience de la Cour administrative d’appel de Paris à l'Hôtel de Beauvais est un bon exemple de la présence de l’art contemporain dans l’espace public. Il faut préciser que ces commandes sont passées par la DRAC et les collectivités territoriales pour moitié d’entre elle et par le Centre National de Arts Plastiques pour l’autre moitié.
Ligne 226 ⟶ 204 :
Les institutions culturelles structurent l’espace public, elles ont donc une réelle influence dans le monde artistique. Si l’art trouve sa place dans cette sphère, il en a également une au sein du domaine privé et là encore, la société aura une influence.
 
L’intervention de l’état dans le domaine culturel permet de créer des relations au sein de la société. L’art se retrouve aussi bien dans la sphère du privé que dans celle publique. L’art qu’on trouvait avant dans les salons s’est déplacé dans les musées et il est aujourd’hui sur Internet. L’art se retrouve donc à tous les niveaux, il est dans le paysage urbain mais aussi à la télévision, dans les salons des particuliers. Mais le public ne voit pas forcément la même chose dans ces multiples vecteurs de l’art. Tout le monde n’a pas le même rapport à l’art qui souvent se confronte à un public qui n’a pas l’habitude de le côtoyer.
C’est de la responsabilité de l’état et du politique de modifier les comportements de cette majorité de la population. Pour cela, l’état développe le domaine socio-éducatif dans le milieu culturel. Il propose aussi une politique tarifaire simple et attractive pour accentuer ce processus de démocratisation des pratiques d’accès aux institutions et productions artistiques. Une autre priorité de l’état est de sensibiliser, dans le cadre de l’éducation, de nouvelles classes d’âge aux réalités de la pratique et de l’offre artistique. Pour ce faire, l’état crée des liens entre le système éducatif et les métiers de la culture.
 
Les frontières deviennent minces entre l’espace public, les artistes, leurs œuvres et l’espace privé. La rencontre entre l’œuvre et le public peut se faire par hasard. Si l’art a besoin d’une médiation pour être compris, il faut peut être penser à de nouvelles formes de médiations qui viendraient s’associer aux nouvelles présences de l’art et à ses nouvelles formes.
 
Depuis que Duchamp a remis en cause l’institution muséale, l’art peut se retrouver dans la rue, dans le paysage urbain, comme au musée, les moyens de communication utilisés autour de l’art sont remis en cause. Le public accède à l’art beaucoup plus facilement surtout avec le développement d’Internet. Internet est aujourd’hui un espace de création et est en même temps un support de communication et de médiation de l’art. Le Web permet d’obtenir des informations sur l’art et des reproductions d’œuvres, c’est une galerie qui peut développer la marchandisation ou la connaissance de l’art.
L’artiste peut dans cet espace devenir médiateur de sa création, il peut expliquer comment consulter le site et devient ainsi conseiller technique, il peut mettre en ligne son CV, peut proposer de répondre à des sondages au sujet de sa création…L’artiste prend en charge les rôles sociaux qui appartiennent en théorie au médiateur culturel.
Internet met en place par son utilisation plusieurs formes de médiations : l’internaute est lui-même médiateur. Pour trouver l’art sur le net, il produit un mot clé. Vient ensuite la médiation des moteurs de recherche qui présentent l’art en catégories. La troisième médiation est celle proposée par l’artiste lui même.
 
Les nouvelles formes de médiations sont liées à l’apparition de nouvelles techniques. Ces techniques peuvent être utilisées dans l’espace public que ce soit un musée ou dans la ville elle-même. Les technologies ont introduit des nouvelles formes de médiation, comme le cyberévènement, mélange de virtuel et de réel utilisé pour mettre en place des cyberexpositions, par exemple. D’autres médiations sont en cours de réflexion, comme le concept d’archives vivantes pour l’audiovisuel des musées, les dispositifs cognitivo-sensoriels, la critique des arts numériques…Toutes ces nouvelles formes de médiations prennent place dans l’espace public, un espace ou les individus sont confrontés à l’intervention de l’Etat.
 
 
CHAPITRE II: Les finalités de la médiation culturelle
 
 
 
CHAPITRE II: Les finalités de la médiation culturelle
 
1. Exemple de médiation
Ligne 245 ⟶ 227 :
A qui s'adresse t-on? Quelle image souhaite t-on véhiculer? Il est important de se positionner selon l'actualité politique et culturelle. Une programmation n'est jamais anodine ou hasardeuse. Elle se fait dans le présent, dans la réalité artistique. Il s'agit de réunir des équipes fortes, des collaborations audacieuses. Connaître son public et se positionner en fonction.
 
• rechercher des subventions sur http://www.aides-aux-projets.com/ et le guide d'Aide aux Projets
Il ne faut pas hésiter à solliciter l’aide des entreprises ou fondations pour faire un partenariat, des particuliers pour le mécénat et les collectivités locales ou les conseils régionaux, les mairies, qui peuvent également trouver un intérêt à financer les projets culturels. Il existe aussi des aides à la création se renseigner auprès des DRAC. ex: Le Dicréam pour aider des formes de création comme le cirque...
 
• organiser des expositions
La solution artistique : rassembler des œuvres qui ont aussi une qualité éducative permet de ne pas se fermer à des publics qui pourraient être indifférents, voire réticents au thème abordé.
La solution pédagogique : sensibiliser le public à se poser des questions sur des sujets divers et variés et de susciter leur envie de débattre ou de donner leur opinion sur la chose étudiée.
La solution “artistico-pédagogique” : C'est à la fois, sensibiliser le néophyte, en éduquant le curieux afin qu’il débatte avec l’érudit. Pour obtenir un écho favorable du public, comme des institutions ou des médias, il faut tenter de rapprocher votre exposition d’une manifestation d’ampleur.
 
• gérer une salle de spectacle.
Tout dépend de la licence attribuée à la salle, pour cela plusieurs sont nécessaires :
La licence N°1, je diffuse uniquement
La licence N°2, je suis organisateur et producteur La licence N°3, je suis organisateur, producteur, diffuseur.
Il est obligatoire de souscrire une assurance responsabilité civile et dommages couvrant les dégâts matériels occasionnés à la salle, dégâts des biens et sinistres occasionnés aux personnes. Au plus tard, ces assurances doivent être souscrites le jour de la manifestation. Mais il est bon d’y penser avant : loueurs de salles ou de matériels sont en effet en droit de réclamer l’attestation.
 
Ligne 263 ⟶ 245 :
 
• monter une tournée, accueillir les artistes...
Tout se joue sur le relationnel et la communication. Etre à l'écoute des artistes et veiller à la diffusion d'une publicité cohérente (financièrement et artistiquement) selon l'événement.
 
• la gestion des manifestations, de festivals, d'événements culturels.
Faire un plan de marchéage pour que les coûts et risques soient envisagés. Etre capable de tenir une comptabilité sa faille.
 
Ligne 271 ⟶ 253 :
Un maître mot : animation. Faire preuve d’originalité : un happening ou une performance, une conférence ou un débat, une projection ou un showcase... En bref, créer l’événement autour de votre manifestation. En fonction du type et du sujet de l’événement, chercher à mettre en place des animations interactives. Toutes ces animations, permettront de faire parler de la manifestation
 
1) médiatiser en tant que gestionnaire
 
Les métiers de la médiation culturelle
Ligne 280 ⟶ 262 :
Le gestionnaire
Le gestionnaire est le plus souvent un administrateur. C’est une personne responsable de planifier, d'organiser, de diriger et de contrôler le travail effectué par un groupe de personnes en vue de réaliser un ou des objectifs. Peut être un fonctionnaire chargé de la direction d'un service pour un département ou un ministère.
Les missions d’un gestionnaire peuvent être la gestion des crédits, l’élaboration des précisions budgétaires, l’affectation du personnel, l’organisation matérielle, et d’autres fonctions en rapport avec l'administration.
 
 
 
 
Les missions du gestionnaire en médiation culturelle
En tant que gestionnaire, les missions peuvent être variées, il peut s’agir de la gestion de manifestations, festivals ou évènements culturels, de l’organisation de programmes d’activités culturelles ou encore de la coordination des équipes chargées des pédagogies et de l’animation des groupes sociaux auxquels sont destinés ces programmes.
 
2. Médiatiser en tant que communiquant
 
La communication
Ligne 303 ⟶ 288 :
 
Quelques exemples de missions
Ils organisent des expositions, gèrent une salle de spectacles, créer des évènements pour une ville ou une entreprise, accueillir les artistes, gérer des manifestations, entretenir des relations presses ou clients..
 
 
 
 
Ligne 316 ⟶ 303 :
Le but de ces actions est que les populations et les groupes maîtrisent cette réalité culturelle qui les entoure.
Ainsi « Il arrive que l’art et la culture revêtent des formes tellement insolites et brutales que leur sens semble perdu pour le public. Dès lors, il nous incombe d’être des donateurs de sens, des interprètes ». Julia Kristeva, Sens et non sens de la révolte, Fayard, 1996, pp. 22-23.
Plus une idée est complexe, parce qu’elle a été produite dans un univers autonome, plus la restitution est difficile, d’autant plus si elle est en direction d’un public ne possédant pas l’habitus (selon Bourdieu) nécessaire à la compréhension.
Dans le but de proposer des approches adaptées à chaque niveau de compréhension, le médiateur culturel diversifie les moyens pour solliciter tour à tour les sens, les émotions et les capacités réflexives. Mais attention, dans ce travail de médiation, il faut éviter les dérapages, les glissements de sens. Les moyens d'approche doivent être choisis afin de ne pas induire en erreur sous prétexte d'ouverture. Il faut également faire attention à ne pas tomber dans la caricature sous prétexte de rendre accessible.
 
 
5. Pour Bourdieu : « la médiation n’est pas un privilège de nature mais il faudrait et suffirait que tous possèdent les moyens d’en prendre possession pour qu’elle appartienne à tous » =--> fonction éducative
Dans les années 60, le sociologue Pierre Bourdieu dirige une recherche collective sur les publics des musées. Cet ouvrage, L’amour de l’art, puis d’autres par la suite, posent les premiers jalons d’une sociologie de l’art et de la culture. Aussi, est ce une entrée à de nouvelles problématiques et à l’analyse des différentes conditions sociales permettant l’accession à la connaissance. Ce qui lui permet de démontrer que : « La culture n’est pas un privilège de nature mais qu’il faudrait et qu’il suffirait que tous possèdent les moyens d’en prendre possession pour qu’elle appartienne à tous ».
En effet, l’accès aux musées, pour ne prendre que cet exemple, est à la fois ouvert à tous et fermé au plus grand nombre. Une prédisposition par le capital culturel, c’est à dire produit à la fois par le système scolaire et familial, dans un milieu et une éducation propice, facilite évidemment l’approche artistique. Le plaisir de contempler un tableau ou même d’écouter un opéra serait le produit de normes sociales, qui ne toucherait alors pas toutes les franges de la population. Dans cette perspective d’inégalité, la médiation culturelle pourrait être un moyen d’appropriation efficace.
 
6. Loi du 29 juillet 1998 sur la lutte contre les exclusions : « légal accès à tous, tout au long de la vie, à la culture ». =>) fonction citoyenne
 
La loi 29 juillet 1998 relative à la lutte contre les exclusions, prévoit dans son article 140 « l'égal accès de tous, tout au long de la vie, à la culture, à la pratique sportive, aux vacances et aux loisirs ». Ceci se révélant inscrit comme un « objectif national ». « La réalisation de cet objectif passe notamment par le développement, en priorité dans les zones défavorisées, des activités artistiques, culturelles et sportives (…) ». « L'Etat, les collectivités territoriales, les organismes de protection sociale, les entreprises et les associations » doivent contribuer à la réalisation de ce but. Par la mise en place de programmes d’action visant à défendre et à développer les pratiques culturelles et artistiques au sein de la population et « en priorité dans les zones défavorisées ».
C’est à ce titre que naît le travail du médiateur culturel, délégué par des établissements publiques, associatifs ou privés, et qu’il trouve sa nécessité. Dépassant le simple engagement professionnel et personnel, le travail du médiateur relève d’une véritable fonction citoyenne. Dans la mesure où sa démarche plus qu’une activité professionnelle s’apparente à un engagement voir à un devoir, celui de rendre accessible la culture et les pratiques culturelles à tous et à chacun. Par son travail, inscrit dans de programmes d’action concertés, il permet « de garantir l'exercice effectif de la citoyenneté » de tous. La citoyenneté se comprenant comme un ensemble de devoirs et de droits tels que « l'égal accès de tous, tout au long de la vie, à la culture, à la pratique sportive, aux vacances et aux loisirs. »
 
 
7. Par Dominique Chavigny : déclaration liminaire sur la nécessaire médiation (1993) La démocratisation de l’accès à la culture implique le développement des démarches d’appropriation de l’art vivant, du patrimoine artistique et culturel.
 
Michel Chavigny dans sa "déclaration liminaire sur la nécessaire médiation" (1993) précise le rôle de l'Etat dans le domaine de la culture; La démocratisation de l’accès à la culture implique le développement des démarches d'appropriation de l’art vivant, et du patrimoine artistique et culturel. Les pratiques de la médiation artistique et culturelle désignent aujourd'hui ces démarches d'appropriation et les modalités de mise en relation de la production artistique avec les publics. La médiation artistique et culturelle constitue un des outils essentiels d'une politique de démocratisation de l'accès à la culture, à l'égard des publics les plus éloignés de l'offre, en fonction de leur situation sociale, économique ou géographique.
Les pratiques de la médiation ne peuvent se confondre avec celles de l'animation. Elles requièrent des didactiques, des connaissances et un investissement particulier de la part des professionnels de la culture, du secteur de l'animation ou du champ social. La médiation artistique et culturelle déclenche et accompagne les démarches d'appropriation des œuvres. Cette approche ne peut se confondre avec une simple instrumentalisation de la culture dans une recherche de « médiation sociale ».
L'aménagement culturel implique l'identification d'un territoire à partir duquel peut s’opérer une mobilisation optimum des ressources humaines et des structures et Une mise en réseau des institutions artistiques et culturelles avec les partenaires locaux.
Ligne 339 ⟶ 326 :
 
8. Nécessaire mobilisation des connaissances de la part du médiateur.
 
La mobilisation de connaissances est le processus de transformation des connaissances en actions concrètes dans l'intérêt du plus grand nombre. Car, pour optimiser l'expertise qu'il offre au plus grand nombre, le médiateur doit avoir un panel de savoir et savoir-faire.
Dans le cas d'animations de publics ou de projets culturels; le médiateur culturel doit avoir une culture générale en histoire, histoire de l’art, archéologie, histoire des sciences et des civilisations, urbanisme, architecture, ethnographie, etc.
Ligne 349 ⟶ 336 :
9. Théories des auteurs sur le rôle des médiateurs
 
a. pour Elisabeth de Rotalier
 
Elisabeth de Rotalier: responsable de l'agence Yin, une agence de communication et de marketing, précédemment directrice générale adjointe de Thompson Connect.
Pour elle, un bon médiateur doit savoir fournir les informations nécessaires pour pouvoir mieux "comprendre" une oeuvre et la situer, mais sans forcer un jugement, sans "obliger" à voir tel ou tel trait, en laissant libre et spontanée les réflexions et appréciations. Il faut attirer l'intérêt vers l’œuvre, sans pour autant se poser au centre de la relation entre celle ci, et celui qui la contemple. "Notre travail de médiateurs, c’est de rendre possible la démarche volontaire vers une oeuvre, de faire en sorte que la rencontre se fasse..."
 
b. pour Manée Teyssandier
 
Manée Teyssandier: Présidente de l'association Peuples et Culture, réseaux d'associations de culture populaire qui luttent contre les inégalités culturelles et le droit au savoir.
Ligne 361 ⟶ 348 :
 
.
c. Antoine HENNION : Principales thèses sur la médiation culturelle
 
Directeur du Centre de Sociologie de l’Innovation, Ecole nationale supérieure des mines de Paris Membre du Conseil scientifique du Musée de la musique Séminaire CSI/CNRS/Ecole des Hautes Etudes en Sciences sociales (avec J.-M. Fauquet), « Aimer la musique. Sociologie de la musique, histoire de l'amateur, musicologie du goût » Antoine Hennion mène des travaux en sociologie de la musique et de la culture, sur les industries culturelles (industrie du disque, production du rock, enseignement, renouveau baroque etc…), la publicité et le design, sur les médiateurs, les services et les usagers.
Il travaille actuellement sur une analyse comparative de diverses formes d’attachement, à travers une enquête sur les amateurs et, avec J.-M. Fauquet, musicologue au CNRS, il mène un travail historique sur la formation du goût pour la musique classique, en particulier à partir du cas de Bach en France au 19e siècle. Sur ces domaines, il s’est attaché à définir une sociologie qui, partant des médiations par lesquelles s’établit une relation avec des objets, s’intéresse au goût comme un accomplissement. Une médiation n’est ni une cause, ni un effet : elle est arrêt, appui, avant l’avènement d’une nouvelle configuration. L’analyse échappe ainsi au débat dualiste entre esthétique et sociologie de la culture : le goût ne craint pas la révélation de déterminations cachées qu’il ignorerait, il les recherche pour produire de nouveaux effets. Les médiations font surgir à la fois les objets du goût, les amateurs qui s’en saisissent et le cadre qui permet à leur relation de s’éprouver.
Les univers du goût se construisent en s’appuyant sur des lieux organisés, des corps entraînés, des écrits, des instruments et des objets matériels divers. Le goût n’existe pas sans ces systèmes d’appréciation collectifs et instrumentés, qui l’inscrivent dans une histoire ; et il ne cesse de produire lui-même sa propre interrogation sur ce qui le détermine, sur la qualité des objets, sur la nature de l’attachement lui-même. Ainsi redéfini, le goût est moins un objet à expliquer qu’un domaine-clé où saisir la formation croisée des subjectivités et des collectifs, des objets qui nous font et des autres avec lesquels nous vivons, des relations entre nous-mêmes et nos corps.
Les recherches actuelles d’Antoine Hennion portent sur les amateurs et le goût, à travers l’analyse comparée de différents domaines (musiques, vin, sport…), et la mise en évidence de divers formats de l’attachement, ainsi que sur l’analyse historique et musicale de la formation du goût pour la musique classique, à travers le cas de la France au 19e siècle (Bach en France, disqualification moderne du grand opéra français).
 
d. Pour pour Luc Carton
 
Luc Carton a fondé et dirige Market Strategies, une société d'experts en Shopability, spécialisés dans l'étude du comportement des internautes. Il est membre de l'UPA (Usability Professionals' Association) Association américaine d'Experts en Usabilité basée à Chicago qui est la référence mondiale de la profession. Luc Carton a également élaboré une thèse sur le rôle du médiateur, ou plutôt un nouveau point de vue sur le médiateur, la création et le consommateur.Pour lui, la problématique de la démocratisation de la culture est obsolète. La production et la consommation culturelles se définssent par interaction, c'est-à-dire que création, transmission et consommation culturelles se définissent mutuellement, en assumant leur interdépendance. La médiation n’est plus alors le travail du messager qui court du créateur au consommateur ; elle interroge au contraire le « pouvoir d'usage » du consommateur comme elle suscite le pouvoir d'interprétation du créateur, au point de leur proposer les modalités d'une action commune.
Ligne 376 ⟶ 363 :
CHAPITRE III: La médiation culturelle du territoire
 
1 .Rappel des missions du médiateur culturel
 
Petit schéma récapitulatif :
 
 
Ce schéma souligne le rôle du médiateur culturel qui consiste à mettre en relation œuvres et public, tout en tenant compte des particularités de ces derniers, en ayant toujours en tête l’environnement, qu’il soit économique, social…Le médiateur peut apprendre des choses au public, à condition qu’il fasse l’effort d’aller vers les lieux et les évènements de culture. Il faut avoir en tête qu’il a trois fonctions principales :
 
1 - La communication, qui est une relation entre un émetteur et un ou plusieurs récepteurs. Il n’y a pas d’échanges réels.
Ce schéma souligne le rôle du médiateur culturel qui consiste à mettre en relation œuvres et public, tout en tenant compte des particularités de ces derniers, en ayant toujours en tête l’environnement, qu’il soit économique, social…Le médiateur peut apprendre des choses au public, à condition qu’il fasse l’effort d’aller vers les lieux et les évènements de culture. Il faut avoir en tête qu’il a trois fonctions principales :
2 - L’action socio-culturelle, le but étant de cultiver le groupe social, de l’intégrer, de mixer les cultures. Il s’agit de faire ressortir le côté artiste des individus.
1 - La communication, qui est une relation entre un émetteur et un ou plusieurs récepteurs. Il n’y a pas d’échanges réels.
3 - L’action culturelle, regroupe les moyens mis en œuvre par les services publics pour mettre en relation la création contemporaine, la richesse du patrimoine avec l’ensemble de la population, dans le but de permettre à chacun de maîtriser la réalité culturelle de son environnement. C’est le point que nous allons développer dans cette partie.
2 - L’action socio-culturelle, le but étant de cultiver le groupe social, de l’intégrer, de mixer les cultures. Il s’agit de faire ressortir le côté artiste des individus.
3 - L’action culturelle, regroupe les moyens mis en œuvre par les services publics pour mettre en relation la création contemporaine, la richesse du patrimoine avec l’ensemble de la population, dans le but de permettre à chacun de maîtriser la réalité culturelle de son environnement. C’est le point que nous allons développer dans cette partie.
 
Le territoire:
De tout temps l’homme s’est préoccupé de l’organisation du territoire qu’il investissait. Cette attention est de plus en plus présente, au fur et à mesure que la société s’urbanise. C’est un enjeu capital du point de vue culturel actuel.
Le dictionnaire donne la définition de territoire comme une « étendue de terre qui dépend d’une autorité, d’une juridiction ». L’enjeu est donc politique, social, mais aussi culturel.
Le paysage en tant qu’environnement est parfois soumis à des problèmes d’évolution en fonction de l’économie, du social, du naturel. Il est donc nécessaire de prendre en charge l’organisation et la gestion d’un patrimoine afin de satisfaire la demande sociale (ex : le parc volcanique de la Chaine des Puys), la demande économique (aménagement du territoire) ou tout simplement pour surveiller l’évolution naturelle. Le médiateur culturel peut donc être associé à ce genre de projet, et sera investit de se mission par les collectivités territoriales.
 
2 . Les rôles des collectivités territoriales
 
Un petit tour vers les emplois culturels...
Les emplois et les professions sont difficiles à comptabiliser, par exemple les statistiques de l'INSEE ne font pas apparaitre les médiateurs culturels. Ce secteur est très éclectique en terme de spécialités. Il existe ainsi une grande diversité des mondes de l'art et de la culture dont la constitution, les règles du jeu, les statuts, les métiers présentent de très fortes particularités, y compris à l'intérieur d'un champs donné.
Selon le chiffrage établi par le DEP à partir du rescensement de la population de 1999, les professions culturelles représentent un total de 393 201 actifs, tandis que le secteur culturel "pèse" 428 508 personnes. Rapporté à l'ensemble de la population active le secteur culturel représente, selon la base mentionnée, 2% des emplois. Selon certaines études, la France se situerait au troisième rang européen en termes de volume d'emplois culturels en termes de volume d'emplois culturels rapporté à la population active, derrière l'Allemagne et l'Irlande.
Les médiateurs sont chargés de rapprocher les oeuvres, les institutions culturelles et les publics, dont beaucoup ont été initialement embauchés dans la période récente dans le cadre du dispositif "emplois jeunes", créé en 1998.(Institutions et vie culturelles, sous la direction de Guy Saez)
 
 
Les enjeux
Dans le cas du tourisme, le paysage doit être adapté à recevoir un public, plus ou moins important, mais qui nécessite des installations spéciales, sans perdre de vue qu’il faille le protéger. Afin de pouvoir assurer un travail d’explication d’un certain lieu à un public plus ou moins concerné, le médiateur doit pouvoir développer des outils d’analyse, de compréhension, de gestion pour satisfaire la demande sociale et parfois économique
Une attention toute particulière est portée aux synergies territoriales qui peuvent associer les activités artistiques et économiques. La constitution de réseaux internationaux regroupant des professionnels souhaitant développer entre eux les échanges d'expériences et éventuellement les coopérations est relativement récente. La politique de promotion des échanges culturels extérieurs s'est inscrite dans une perspective plus vaste de promotion de la diversité culturelle. L'AFAA a été créée en 1992 pour favoriser la diffusion de la création artistique française dans le monde. Ses statuts actuels, adoptés en 2000, la définissent comme un "opérateur au service des échages culturels internationaux et de l'aide au développement culturel dans les domaines des arts de la scène, des arts visuels, des arts appliqués, de l'architecture, du patrimoine et de l'ingéniérie culturelle". Elle s'est également vu reconnaitre une mission élargie de coopération culturelle, comprenant notamment l'organisation des saisons culturelles étrangères en France. (Institutions et vie culturelles, sous la direction de Guy Saez)
 
Selon trois ouvrages : A propos de la médiation, de Michel Duvigneau ; Territoire et territorialités en mouvement d’Alain Lefebvre ; et Lecture d’un territoire d’Yves Michelin, la médiation du territoire nécessite avant tout un aménagement culturel de celui-ci, à travers un travail de mobilisation et de maillage de celui-ci, qui permet la mise en réseau des institutions artistiques et culturelles avec des structures de proximité pour une véritable circulation des publics, de l’offre et des œuvres. Cela nécessite « surtout une approche globale et cohérente de la politique culturelle au niveau communal ou intercommunal ». Une mobilisation des compétences est nécessaire, par la sensibilisation du réseau culturel, dans le cadre de formation des professionnels de la culture. Des espaces d’échanges communs sont mis en place entre les professionnels des secteurs culturel, social et d’animation. « Les réseaux des associations ou des fédérations d’éducation populaire constituent aujourd’hui les partenaires les plus clairement désignés pour s’associer à une politique résolue de démocratisation d’accès à la culture » (Michel Duvigneau). On voit donc ici l’importance des collectivités territoriales, et cette médiation qu’est le réseau qui les lie entre elles.
Les principaux médias du territoire sont, par leur proximité : le patrimoine, le livre et l’audiovisuel.
Dans La langue et le territoire, Martine Burgos évoque la notion de sociologie de la culture. Selon elle les œuvres prennent forme à travers la réalité sociale. C’est au sociologue de les construire et de les interpréter. Le médiateur doit donc être sociologue et réfléchir sur le sens et les significations des œuvres par rapport au lieu où elles se trouvent.
 
Le médiateur culturel doit être acteur des nouvelles politiques publiques qui consistent en une "coopération multiniveaux" entre les échelons territoriaux : Etat, régions, départements, villes, sans oublier l'Europe. Dans la perspective de la décentralisation-compétences, menée par Jean Pierre Raffarin dans la lignée de la réforme de 1982, le médiateur se voit attribué de nouvelles responsabilités, afin d'améliorer le cadre de la coopération entre les divers acteurs régionaux. Il s'agit de mieux articuler les registres d'action, les ressources et les représentations pour aboutir à une coordination optimale, à la construction d'une communauté régionale d'acteurs culturels. Les changements dans les procédures et les outils des politiques publiques autorisent à parler d'une nouvelle action publique fondée sur le partenariat, la transversalité, la territorialisation. Ce sont des politiques "transversales" qui visent un développement du territoire conçu globalement.
"Aux lignes hiérarchiques de pilotage et de mise en oeuvre de l'action publique fondée sur le paradigme centre-périphérie se substitue une stratégie de territorialisation de l'action culturelle publique, impliquant des acteurs variés autour d'un projet commun.
Le médiateur est impliqué territorialement par les politiques culturelles des villes qui cherchent à la fois à élargir la base sociale du public à partir d'une offre "conventionnelle" et à élargir les contenus de la notion de culture en tenant compte des demandes issues de personnalités et d'un réseau complexe d'acteurs locaux. Ainsi le médiateur peut être inclu dans un groupe municipal, veillant à la coordination des programmes, à leur articulation avec les autres domaines de la vie politique locale, à commencer par l'éducation, la politique de la ville, l'aménagement du territoire. C'est de ce groupe que dépend la capacité à convaincre les présidents des conseils généraux et régionaux, ainsi que l'administration centrale, à s'impliquer dans la ville.
 
La ruralité et l'action culturelle (www.univtlse2.fr/gresoc/documentation/ALefebvre%20Montbrison.pdf -)
Le monde rural apparait comme un univers multiple nourri de références et de pratiques diverses voire contradictoires. Il serait vain dans ces conditions de chercher une unité d'action et d'inspiration dans le domaine culturel. Le problème qui se pose souvent dans les campagnes est celui de la légitimité de l'investissement culturel, qui n'apparait souvent pas comme essentiel à la vie des villages.
Parmi les ressources territoriales des espaces ruraux le patrimoine occupe une place privilégiée. Les territoires ruraux se nourissent de cette résurgence pour la recherche d'une identité, mais aussi pour créer de l'activité autour de la conservation, de la restauration, du tourisme. Les médiateurs sont présents ici pour lier les espaces patrimoniaux et le public potentiel. Pour certains élus, l'action patrimoniale est la seule action culturelle qui vaille de ce fait même, mais aussi à cause de la rentabilité présumée de ce domaine. L'action patrimoniale peut également aider les élus à trouver une légitimité dans les nouveaux espaces de l'action publique.
De nombreux acteurs du champ culturel s'accordent pour ne pas réduire la vie culturelle à ses incarnations patrimoniales, l'éphémère, le superficiel. Il faut donc péréniser l'action culturelle dans les territoires en travaillant sur le long terme. L'espace de l'art est sous influence des courants de circulation des idées, des hommes et des techniques. Il est donc mondial, mais reste à le péréniser et le transmettre à travers les générations.
 
Construire ensemble des projets de territoire, exemple de http://www.culture-art-territoire.educagri.fr/
 
La culture noue un lien social entre les projets territoriaux aujourd’hui.
Pour réaliser des travaux de développement de territoire, le projet doit impliquer les habitants et les élus politiques de ce territoire. Il s'agit donc bien d'un projet social où chacun tient une place importante. Les lieux de dialogues entre chaque acteur deviennent alors très importants: avec l'ingénierie de projet, les projets territoriaux concernent le plus grand nombre d'habitants.
La dimension culturelle est primordiale dans le developpement du territoire car elle concerne tout le monde et chacun se sent impliqué. Cependant un projet culturel nécessite beaucoup de facteurs pour qu'il soit réellement ouvert comme des besoins de formations ou du soutien aux associations.
On peut donc extraire 4 aspects de la problématique:
La culture peut-elle contribuer au développement du territoire sans qu'elle soit uniquement réduite à « instrument » à la réalisation d'un projet?
Peut-on toujours exaucer les aspirations de ceux qui veulent développer la culture et ceux qui veulent développer le territoire?
De quelle manière la culture joue un rôle dans l'implication des habitants lors de projets territoriaux? Crée-t-elle un lien social?
La création artistique répond-t-elle aux besoins de formations des associations?
 
A partir de ces problématiques, trois projets ont été étudiés.
 
1. Une intervention de Jean Lou Lecoq, directeur de la DRAC Bretagne
Les nouveaux territoires sucitent de nouvelles interrogations car ils ne sont plus régis par les administrations traditionelles mais le plus souvent par des associations et autres partenaires. JeanLou Lecoq a alors pris conscience qu'il était du rôle des collectivités publiques d'aller vers le territoire et d'apporter les soutiens nécessaires à la construction de projets.
2. Un atelier « Culture et Territoire » dans le sud de la France
Cet atelier s'est déroulé durant 4 réunions et un seminaire où le but était d'apporter de nouvelles idées concernant le rôle de la culture dans le domaine du développement des territoires ruraux. Au terme de ces reunions, les suggestions du groupe fut présentés par les élus à d'autres élus afin de monter le projet culturel du territoire d'une entreprise d'hygiène dentaire: une brochure de 4 pages sur la sensibilisation à la culture pour leur techniciens.
3. Le rôle des élus dans la ville Murs-Erigné (49) dans la médiation artistes et territoire.
L'objectif de ce projet est de créer une programmation musicale dans la ville avec les musiciens du groupe « Lo'Jo » à travers la création d'une « maison artistique » avec studio d'enregistrement, chambres et studios pour les artistes. Le point positif de cette démarche était l'implication forte des musiciens, le point négatif était le fait que la population n'a pas compris l'intérêt de la construction de cette « maison artistique ».
 
 
Ligne 442 ⟶ 429 :
Définition du rôle du médiateur culturel comme perpétuelle remise en question de ses pratiques et interrogation des artistes.
 
Médiation comme souci des autres et de ses modes de vie, et questionnement sur le monde qui nous entoure et notre époque
 
 
Dans la définition de rôle il y a la notion d’importance ou de clé d’un rouage quelconque. Le médiateur, dans sa définition est une personne qui se met entre deux voir plusieurs parties. On peut donc en déduire que le médiateur culturel est une clé dans la culture et qu’il y possède un rôle indéniable. Toutefois comment peuvent-ils «aider» si la plupart des personnes ne connaissent même pas leur existence. Par conséquent, est ce que la médiateur à son utilité dans la culture pour expliquer le travail des artistes?
 
Les classes supérieures, sont celles qui ont le plus de pratiques culturelles, car ont déjà les clés de compréhension et la pratique depuis l’enfance. Le rôle du médiateur serait donc nul pour ce type de public. D’autant plus que la contemplation libre d’une œuvre d’art, par exemple, ne peut être gâchée par un panneau ou des explications qui poussent à voir certaines choses au lieu de laisser aller son inspiration. Certains publics estiment qu’une simple explication sur le coté d’une œuvre ou un programme est largement suffisant comme une enquête réalisé en 2005 par des étudiants de l’EAC lors de la nuit Blanche à PARIS. Cela prouve un disfonctionnement dans la définition du rôle du médiateur pour le public.
Cette étude montre que la reconnaissance du médiateur n’est pas claire pour tout le monde, car la gêne d’interpeller un médiateur et la remise en cause des connaissances, n’a pas permit une efficacité des médiateurs, qui étaient d’ailleurs considéré par certain comme simple distributeur de programme.
L’enquête montre aussi que lorsque le médiateur allait vers le public, le spectateur du moment avait tendance à poser des questions et à s’ouvrir. Ce qui montre l’importance d’un médiateur culturel, il a permit donc de donner les clés de compréhension de l’œuvre ou de l’artiste et de rendre accessible la culture à un plus large public.
 
Médiation comme interrogation culturelle du travail artistique
 
Au contraire des personnes qui depuis leur enfance ont reçu de la part de leur famille et de l’école l’instruction nécessaire à la fréquentation et à la compréhension du travail des artistes, d’autres ne l’ont pas eu.
Ligne 463 ⟶ 451 :
C’est pour cela que le médiateur a une position délicate dans la transmission de l’information et doit s’adapter au public car le regard néophyte perdrait de sa naïveté et par conséquent n’existerait plus. Se pose alors la question: «le visiteur risquerait-il de perdre ses sentiments au profit d’un regard technique de la réalisation de l’œuvre?».
 
 
– L’art a-t-il sa place dans la république?
 
– L’art a-t-il sa place dans la république?
 
Depuis de nombreux siècles, la culture en France a intéressé les plus hautes personnes de l’état. Des principes de mécénat, venant du pouvoir en place ou de grands seigneurs existent et ont permis à la culture française d’avoir une histoire riche et variée. Avec l’arrivée de la république, et des sociétés industrialisées, l’état français commence à s’intéresser à son patrimoine, cherchant à le préserver. C’est ainsi que depuis 1815, un inventaire du patrimoine français a été lancé, puis répété plusieurs fois, afin de protéger ce patrimoine culturel. Des subventions commencèrent à voir le jour. Il fallut ceci dit attendre le front populaire en 1936 pour que Jean Zay explique: «l’état doit jouer un rôle dans l’activité culturelle». Avec le développement du cinéma, il créa de plus le statut d’intermittent du spectacle, qui est toujours valable de nos jours.
Ligne 475 ⟶ 463 :
Même si certains pensent que la culture n’a pas besoin de l’état, une certaine conscience collective permet de penser que c’est bel et bien un rôle de l’état que de proposer à chacun une offre culturelle. Le défi est sûrement de savoir si nous sommes capable de proposer la culture dans « tous ces états » et de ne pas rester dans une culture « massisante » ou élitiste, afin que chacun puisse l’adopter comme il l’entend… nous sommes tous différents, et c’est cette différence que nous devons cultiver et retransmettre à chacun de par des propositions artistiques diverses et variées que seul l’état peut soutenir objectivement.
 
Citation du plasticien Hans Haacke « le savoir c’est le pouvoir »
 
« Le savoir c’est le pouvoir » ou « Scientia potentia est », selon Francis Bacon, philosophe anglais (1561-1626), homme de l’illustration, de l’empirisme positive et du pragmatisme. D’après Bacon il faut chercher la disparition des frontières du savoir, son unité, parce que le savoir est le seul et parfait moyen pour le progrès de l’humanité.
Ligne 491 ⟶ 479 :
CHAPITRE V: La médiation culturelle en pratique
 
 
1. Les métiers de la médiation culturelle
 
1. Les métiers de la médiation culturelle
 
Médiateur culturel est un métier aux 1000 facettes, tantôt centré sur la communication, tantôt proche de la gestion. Il est avant tout un lien entre artistes et public. Il favorise la promotion d’une œuvre en organisant des rencontres avec les publics ou en mettant en place des services ou des projets culturels. Le manager culturel est au service d’une association, d’un théâtre, d’un centre culturel, d’une ville, d’une entreprise culturelle ou d’une fondation.
Ligne 499 ⟶ 489 :
 
1) Musées
Directeur de musée
 entretenir et mettre en valeur les collections : conservation et restauration des œuvres, aménagement ou réaménagement des salles d’exposition, acquisition de nouvelles œuvres, élaboration du catalogue du musée pour communiquer, organisation d’expositions ou de manifestations temporaires…, mais aussi administrer l’établissement (encadrement du personnel, gestion financière et administrative).
 
Autres acteurs :
Conservateur du patrimoine, spécialité musées, fonction exercée à la direction des Musées de France du Ministère de la Culture, dans les établissements publics sous tutelle, dans les musées nationaux et dans les musées classés.
Conservateurs territoriaux du patrimoine, spécialité musées
 gestion des musées relevant des collectivités territoriales.
Responsable du département, dans le cadre de grands musées dont les collections sont réparties en département.
Responsable des services culturels ou des services Public, dans le cadre de grands musées
 conception d’activités culturelles proposées au public.
Commissaire d’exposition, conservateur du musée ou intervenant extérieur
 définition du contenu du projet et supervision de toutes les étapes du montage de l’exposition
Régisseur d’œuvre d’art
 gestion de l’organisation matériel du mouvement des œuvres, de leur transport jusqu’au stockage, en passant par la souscription d’assurances et l’obtention des autorisations douanières.
Muséographe
 organisation de l’espace matériel d’une exposition et la mise en scène des œuvres.
Attaché territorial de conservation du patrimoine, spécialité musées, poste adjoint du conservateur de musée, mais peut également diriger un petit musée municipal
Assistant territorial de conservation, spécialité musées
 participation à la conservation et à la valorisation des collections du musée ou à l’accueil du public.
 
2) Monuments historiques
Conservateur du patrimoine, spécialité monuments historiques, le plus souvent affecté à une Drac
 Chargé de la conservation des monuments historiques, sa mission s’articule autour de trois grands pôles :
- le recensement : effectuer le repérage et l’étude des monuments, sites et objets à protéger, mener les procédures de classement et d’inscription et traiter les demandes de subventions émanent des propriétaires
- les travaux : élaborer les programmes de restauration, puis assurer le suivi et le contrôle des travaux entrepris sur les monuments protégés
- l’animation : contribuer à la mise en valeur des monuments en impulsant ou soutenant les actions menées en faveur de l’animation des monuments
 
Administrateur de monuments historiques
 mettre en valeur, gérer, animer et promouvoir des monuments historiques.
 
3) Archéologie
Conservateur de l’archéologie
 direction du service régional de l’archéologie (SRA) : élaborer du programme des fouilles, coordonner l’activité archéologique, contribuer à la conservation des objets et vestiges découverts et à la mise en valeur des sites archéologiques, participer à l’inventaire archéologique régional et à l’élaboration de la carte archéologique…
 
Ligne 536 ⟶ 526 :
 
1) Les archives
Conservateur des archives
 collecter des archives (inventaire, classement), participer à l’entretien et à la restauration de documents, organiser l’accueil du public et contribuer au rayonnement des documents.
 
2) Bibliothèque
Conservateur de bibliothèque
 enrichir et constituer les collections, conserver et mettre en valeur les fonds, communique auprès des publics.
Bibliothécaires
 gérer les fonds, encadrer le personnel, accueillir le public
 
3) La documentation
Documentaliste
 assurer la gestion et la conservation du fond documentaire, collecter des informations, analyser et classer les différentes données recueillies…
 
4) L’édition
Editeur ou directeur général
 définir la politique générale de la maison, encadrer et animer l’équipe éditoriale
 
Spectacle vivant
 
Agent artistique – Impresario
 « vendre » les artistes dont il supervise la carrière : il parle d’eux et cherche des rôles à leur mesure, il filtre les demandes d’interviews et les rencontres médiatiques, il négocie les contrats…
Chargé de diffusion – Tourneur
 vendre le spectacle à un diffuseur d’un artiste, d’une compagnie ou d’une société : un travail de prospection, d’information, de relance, de négociation, de préparation…
Chargé de production
 convaincre les producteurs potentiels d’aider un artiste, une compagnie ou une société à monter son spectacle : élaboration de budget et recherche de financement.
Chargé de communication
 développe des actions de communication vers des publics variés en cohérence avec la stratégie générale de l’établissement : réalisation de supports de communication (communiqués, revues de presse, conférence de presse,…), organisation de manifestations spécifiques, entretien et développement des réseaux de relations…
Attaché de presse / Chargé des relations publiques
 faire connaître un artiste, une entreprise, une compagnie ou une société auprès des journalistes, telle est la mission de l'attaché de presse : un rôle déterminant dans la diffusion de l'information auprès de l'opinion publique via les médias.
 
Management culturel et tourisme culturel
 
Consultant en ingénierie culturelle, au sein d’un cabinet de conseil
 procéder à des études de fiabilité, à l’audit d’une ville ou d’une région, ou encore au plan de développement d’un pays, exemple de projet : la transformation d’une maison ‘art déco’ en musée.
Directeur ou administrateur de festival
 élaboration de la programmation, négociation de contrats, réservation de billets et de chambres d’hôtel pour les artistes se produisant, gestion du budget et recherche de financement, relations publiques et promotion, gestion du planning…
Organisateur d’évènements culturels, dans des agences spécialisées, dans des grands musées ou autres établissements culturels, tels que festivals, salons, expositions.
Animateur du patrimoine
 coordonner les différentes actions de valorisation du patrimoine : concevoir des outils pédagogiques, mettre en place des activités spécifiques aux publics…
 
Ligne 580 ⟶ 570 :
Le médiateur à l’étranger
 
Conseiller culturel, responsable du service culturel d’une ambassade
 faire rayonner la culture française à l’étranger, établir des liens culturels entre le pays où il est en poste et la France, favoriser les échanges et la coopération, en organisant colloques, exposition…
Attaché culturel relaye le conseiller culturel dans ses missions
 
On peut également mentionner certains métiers appartenant davantage au marché de l’art mais ne sont pas indépendants de la médiation culturelle :
Galeriste, interface entre l’artiste et le marché
 découvrir de nouveaux artistes, nouvelles créations, nouvelles tendances, organiser des expositions, gérer la clientèle et l’accueil du public.
Critique d’art, théoricien de l’art, à la croisée de l’esthétique et de l’histoire de l’art
 contribuer à la diffusion artistique, inciter le grand public ou les professionnels à découvrir telles manifestation culturelle…
 
 
2. Qualités ou profil requis
 
La médiation culturelle englobe une diversité de métiers qui nécessite de nombreuses qualités communes. Voici douze être et avoir pour devenir un bon médiateur culturel :
- Etre persévérant
- Etre polyvalent
- Etre un bon gestionnaire
- Etre sensible à toutes formes artistiques
- Etre ouvert
- Etre rigoureux et ordonné
- Avoir des connaissances en langues étrangères
- Avoir le goût du contact
- Avoir de l’œil
- Avoir de solides connaissances en gestion, droit, économie, informatique
- Avoir une bonne connaissance du monde artistique dans lequel il œuvre
- Avoir une certaine aisance rédactionnelle et communicationnelle
 
3. Les employeurs de la médiation culturelle
Ligne 612 ⟶ 602 :
 
Sont définies comme "collectivités territoriales de la République" à l’article 72 de la Constitution, après la révision du 28 mars 2003 :
- Les communes ; les départements ; les collectivités à statut particulier, notamment la collectivité territoriale de Corse ; les collectivités d’outre-mer ( Mayotte, Saint-Pierre-et-Miquelon, les îles Wallis et Futuna, la Polynésie française).
Elles offrent des emplois dans de larges secteurs de la culture publique. Avant, les postes n’étaient accessibles que par le biais des concours de la fonction publique mais depuis une dizaine d’années, le concours n’est plus obligatoire. Ainsi ceux qui travaillent pour les collectivités territoriales ne sont plus des fonctionnaires mais des agents contractuels. La différence réside dans le fait que les fonctionnaires bénéficient de la sécurité de l’emploi, ils ne peuvent être licenciés.
 
b) Les institutions culturelles privées ou publiques
 
Les institutions, sont des structures de la société dans lesquelles les valeurs et les normes sont transmises. Par extension, une institution culturelle est un lieu où la culture du pays est transmise. Elles ont en charge la gestion et la promotion du patrimoine historique, artistique et culturel.
En France, la grande majorité des institutions culturelles sont publiques : académies, musées, bibliothèques, médiathèques, conservatoires, quelques salles de concert et de théâtres, les Opéras, les Maisons des jeunes et de la culture et les ministères. La France est l'un des seuls pays où il existe un Ministère de la Culture (l’« exception culturelle »).
On trouve aussi des institutions privées (châteaux privés, écomusée d'Alsace, le Puy du Fou…) qui sont issues le plus souvent d'initiatives régionales, même si leur rayonnement est souvent national.
Dans le modèle des institutions, on distingue deux modèles : le modèle américain, caractérisé par une alliance forte entre public et privé (où le privé joue un rôle prépondérant en matière purement culturelle), et le modèle européen, essentiellement public.
c)Les entreprises culturelles (associations, clubs…)
 
Les entreprises culturelles occupent une place importante dans notre société. Les associations et les clubs en sont les principaux protagonistes. Leur objet est le développement, la production, la promotion, la diffusion ou la vente des biens à contenu culturel. Le contenu culturel est souvent défini comme une « création de l’esprit », une « production unique véhiculant des valeurs, des connaissances, des sensibilités artistiques ». Les entreprises culturelles reflètent l'identité culturelle d'un peuple car les œuvres qu’elles proposent parlent de lui, de ses us et coutumes, de ses valeurs, de ses contradictions et de ses aspirations. Elles permettent aussi au citoyen de s'ouvrir au monde en présentant la réalité des autres cultures.
De plus, les entreprises culturelles constituent une force économique importante étant donné le nombre d'emplois qu'elles génèrent et leur contribution au produit national brut du pays.
Selon la définition qu’on lui donne, l’entreprise culturelle peut aussi comprendre les industries culturelles (films, CD, spectacles de variétés, édition, métiers d’art…) et les médias (radio, télévision, journaux, périodiques...).
 
On peut conclure en notant que dans le contexte actuel, la culture fait partie des responsabilités de l'Union européenne, dans le cadre des principes de subsidiarité. Par ce caractère, on peut espérer que l’offre d’emploi du secteur de la médiation culturelle ira de pair avec une nouvelle politique de la culture.
 
 
CHAPITRE VI : L’art au cœur de la cité…. L’importance de la médiation culturelle
 
La nécessité d’une médiation culturelle...pour les élus.
 
 
La place de l’art et de la culture au sein de la République a connu un nouveau bouleversement lors de l’arrivée de François Mitterrand en 1981. Avec l’impulsion de son ministre de la culture, Jack Lang, on peut pratiquement parler de municipalisation de la culture. C’est aussi à partir de cette époque que se professionnalisent les personnels culturels et qu’on voit apparaître «les médiateurs culturels». La déconcentration de la politique culturelle a permis une homogénéisation de l’offre sur le territoire et sa décentralisation a entraîné plus d’initiatives de la part des acteurs locaux, esquissant ainsi une démocratie culturelle de proximité.
Des interrogations sur la place de l’art au sein de la cité sont apparues, entraînant des problématiques qui sont toujours d’actualité: veut-on permettre à chacun d’exercer les pratiques culturelles de son choix avec «égalité de moyens pour tous»? Ou bien doit on, au nom d’un principe démocratique, agir afin de «permettre l’accès de tous à la culture»?
Les élus ont donc compris la nécessité d’avoir une politique culturelle encadrée et désirent en même temps améliorer l’image de leur mandat en se servant de la culture et de l’art contemporain. La volonté de ménager les différentes sensibilités, ainsi que les pressions sociales et politiques leur laisse une marge de manœuvre assez étroite. On assiste donc à des résultats assez médiocres, l’art s’appuyant rarement sur les compromis. Il est donc nécessaire de trouver une interface entre l’élu, la population et l’artiste afin de prendre en compte les aspects techniques, esthétiques et sociaux. C’est le rôle du médiateur culturel, qui sera chargé de réaliser une réflexion critique à partir de tous ces paramètres
 
 
Comme pour les élus
 
L'oeuvre d'art, avant tout, est le fruit d'une impulsion créatrice de l'artiste qui crée selon une démarche qui lui est propre et qui se fixera sur l'oeuvre définitive. La mise a disposition du public de l'oeuvre lui donne vie car le public se réapproprie l'oeuvre et la charge du sens qu'il croit ou peut déchiffrer et ressentir. Le public est donc à la fois la condition de l'existence de l'oeuvre et la nature même de cette existence.
L'artiste a ainsi de tout temps usé d'éléments permettant au public d'interpréter correctement sont travail en fixant des clés de lectures sur son oeuvre. Toutefois la liberté de l'artiste face aux attentes et connaissances du public rendent parfois impossible la réception de l'oeuvre par le public. Cette réception dépend donc à la fois du degré de connaissances du public mais aussi de sa capacité à saisir ce que l'artiste exprime en dehors de tout code.
La réception de la démarche créatrice dépend donc plus, pour une grande partie du public, du propos tenu sur l'oeuvre que de l'oeuvre en elle même. Ainsi c'est par la médiation que la réception de l'oeuvre par le public reste fidèle à ce qu'exprime l'artiste. Le médiateur, ou le support de la médiation, sert donc l'artiste au travers de son oeuvre.
 
 
CHAPITRE VII: SYNTHESE ET ANALYSE DU TEXTE
La médiation culturelle : une construction du lien social de Jean Caune
 
Jean Caune est professeur à l’université Stendhal de Grenoble et chercheur au Gresec. Après avoir exercé une activité de responsable culturel, il a publié des ouvrages et des articles autour de l’action culturelle et de la représentation théâtrale. En particulier : Acteur/spectateur, une relation dans le blanc des mots, Nizet, 1997, et La culture en action. De Vilar à Lang, le sens perdu, PUG, réédition 1999.
 
La notion de médiation est à double signifiant incluant la médiation entre les membres d’une collectivité et médiation entre cette collectivité et le monde construit par elle et dans lequel elle évolue. L’Action et l’histoire humaines résident dans l’espace ténu du vouloir et du faire, du début et de l’achèvement et de la réversibilité de ces notions. La médiation culturelle a pour postulat la relation du sujet à autrui par le biais d’un langage commun et de références partagées. Le sens est dans l’intersubjectivité relationnelle prévalant à toute quête, à tout concept ou but et c’est dans l’analyse du vivre ensemble, des rapports à l’autre que s’applique la médiation. L’idée de médiation doit s’envisager dans un schéma vectoriel entre l’horizontalité des rapports sociaux et la transcendance des engagements sociaux, moraux, politiques, cultuels ou culturels. La médiation peut avoir une approche idéologique permettant à des communicants de faire partager leurs idées par le biais des médias et de s’approprier de même les réactions du public concerné et visé par l’institution. Elle peut aussi avoir une approche d’ordre théorique et devient alors un phénomène d’assimilation et de propagation des sens partagés par la communauté.
Enfin il ne faut pas sanctuariser pour autant les domaines institutionnels et la médiation doit alors devenir une réflexion sur la symbolique même de l’institution et sur la spécificité des rapports sociaux, humains, empreints ou non de subordination entre l’institutionnel et l’individu dont la construction personnelle dans son rapport à l’autre ne doit pas être négligée dans l’approche médiatrice.
 
« La médiation culturelle : un pont entre des pratiques sociales éclatées »
 
Notre société moderne dans ses fondements comme dans son organisation connaît de grands changements remettant en cause les domaines constitutifs selon Hannah Arendt de la condition de l’Homme Moderne :
Travail
Action politique
Création artistique
Les sens qui prévalaient à ces trois fonctions sociales n’ont plus de valeur discriminante par rapport à d’autres pratiques sociales comme :
L’engagement social
Le loisir
L’éducation
Chacun de ces « domaines » n’a plus de véritable autonomie et il y a une interactivité et une réversibilité constante d’une notion à l’autre.
L’opposition qu’Aristote énonçait entre l’Utile et le nécessaire d’une part, le beau et la jouissance d’autre part n’a plus de véritable fondement.
Ligne 673 ⟶ 663 :
 
« Réintroduire le sujet et son expérience »
De nouveaux repères, de nouvelles valeurs, de nouvelles innovations se mettent en place ; cette production artistique ainsi que sa diffusion produisent du lien social. Nous sommes donc en devoir de procéder à une analyse critique. Tout d’abord celle des illusions perdues des années 80 ; puis celle des changements de la pensée de la culture et de l’esthétique. Il faut s’intéresser à l’individu, à son élaboration dans une communauté, et aux formes sensibles de son énonciation.
Les nouveaux médias ne sont ni les moyens d’accès à la démocratie culturelle, ni un moyen de production d’une nouvelle culture. La question du sens de l’expression artistique se pose en liaison avec le sens de l’expérience humaine et la communication de sa trace sensible. D’importants travaux philosophiques ont été réalisés à propos de la fonction énonciative de la culture et de la place du langage dans la construction du sujet, par Foucault, Lévinas ou Ricœur. De Certeau a relié quant à lui pratique culturelle, construction de Soi et référence partagée du monde. En tout cas, il faut cesser de voir l’art comme instrument de l’émancipation et de la critique, support de la subversion et anticipation d’une société réconciliée avec elle-même.
Un premier changement consiste à s’interroger sur l’interaction entre les éléments qui constituent la culture (comportements, traits de personnalité, œuvres artistiques…), et non plus à la nature de ces éléments. Un deuxième changement consiste à privilégier l’énonciation du sujet aux dépens de la possession d’un bien. Ces changements se focalisent autour de la praxis comme relation interpersonnelle, et autour de l’expérience humaine et de la construction du sujet.
Ligne 681 ⟶ 671 :
« La culture se présente comme une série de médiations complexes et enchevêtrées entre l’individu et le groupe, l’imaginaire et le symbolique, le sujet et le monde. Elle oriente la perception individuelle, organise les comportements, donne un sens aux expressions subjectives et collectives en les inscrivants dans un espace et un temps vécu en commun. La culture modèle notre organisation et notre construction du temps social ». Telle est la définition que donne Jean Caune à la culture.
Notre époque semble marquée par une prédilection apparente pour la culture qui se traduit par une multiplication des moyens d’expressions, des objets et des pratiques pouvant bénéficier du predictat culturel. Cependant on constate qu’une fracture demeure entre les pratiques des individus vis à vis de cette culture collective. Des questions se posent donc quant à sa réception et les moyens mis en œuvre à cette fin. La production artistique, pour être accessible et intelligible, nécessite une interprétation et un travail. Il est donc question de s’interroger sur les modalités de production ainsi que la réception de la forme.
Le point de vue qui consiste à délimiter un territoire d’action à la culture relève d’une division entre un langage d’élite qui s’apparente à une police intellectuelle, et langage plus populaire qui ne détient pas les mêmes clés de lecture. Car s’il y a unité culturelle dans notre société divisée, celle-ci donne naissance à une fracture qui sépare la parole de l’écoute et qui ne se traduit pas des pratiques culturelles inégales et éclatées. En effet, si nous avons accès aux même réseaux proposant les mêmes discours, les mêmes images, il n’en reste pas moins que ces réseaux sont réduis, fragmentés et difficile d’accès pour qui conque ne détient pas les clés de lecture de ce code particulier.
La division des langages signifie que l’unité de l’écoute coexiste avec la diversité de langages, ce qui signifie que le discours produit est le même quelle que soit la catégorie de population et quel que soit son degré de compréhension. Cette division des langages induit une hiérarchisation des savoirs dits « légitimes » qui donnent nécessairement accès a un public initié susceptible de comprendre le langage en vigueur à l’égard d’une production artistique de plus en plus hermétique. Cette absence de relation entre le sujet et la parole proférée ne fait qu’accentuer la fracture sociale. On peut ici s’interroger sur la pertinence et la réelle prise en compte de la question culturelle par les instances régulatrice, que ce soit l’école ou encore les établissements artistiques et la politique mise en œuvre à cet égard. En effet, s’il y a unité culturelle construite par l’école, celle ci s’accompagne inexorablement de la division des pratiques.
La réponse à ces questions nécessite de dépasser les logiques duelles fondées sur l’offre en produit et en œuvre et la réponse a la demande des publics. En effet, raisonner en terme d’offre ou de demande conduirait ici à faire l’impasse sur un processus qui ne s’exprime pas par la formulation d’un besoin ni ne s’achève par sa satisfaction, car si les pratiques culturelles n’échappent certes pas à la loi du marché, elles ne se réduisent pas à l’usage d’objets, fussent-ils culturels.
Ligne 695 ⟶ 685 :
« La rhétorique de la médiation : le contact, le lien, la brèche »
Jean Caune utilise une métaphore pour tenter d’expliquer les interactions régissant la dynamique de notre société :
Le contact représente le concept de tact, c’est-à-dire une aptitude à s’ouvrir aux autres qui est fondamentale pour les sciences de l’esprit
Le lien correspond au fondement de la sociologie. On peut dire que les sciences sociales se sont attachées à se poser des questions autour de l’origine du lien social. Il vient souligner une des raisons de mise en place d’une politique culturelle de l’Etat en France par la volonté de Malraux de rassembler les citoyens par les liens créés avec l’œuvre artistique.
Finalement, la brèche vient signifier pour Jean Caune une rupture : rupture entre le monde et le mot d’une part, et rupture réalisée au sein de d’expérience esthétique dans la médiation.
Pour l’auteur, cette triple métaphore permet de construire une rhétorique de la médiation culturelle en illustrant les rapports entre raison et sensibilité et sont constitutives des relations esthétiques par leur forme d’achèvement dans l’objet d’art.
Il cherche en fait à nous interroger sur le contenu de la médiation autant que sur son contenu, c’est-à-dire à l’envisager comme productrice de sens selon différents contextes et à penser par elle-même les rapports techniques, matériels ou intellectuels ainsi que leurs usages sociaux.
 
« L’horizon d’attente de la médiation »
La médiation n’est pas une volonté infondée d’être moderne. Il apparaît au contraire qu’elle ne peut prendre son sens, s’inscrire uniquement dans le temps présent. La médiation s’accorde avec l’instantané. Chaque époque possédant en matière d’art ses classifications, ses codes, ses interprétations d’une œuvre et sa vision d’un artiste. La médiation devient alors comme une appréhension d’une œuvre passé avec des clefs de compréhension propres au présent.
Dans la suite du texte, la théorie de Jauss et les contours de son concept d’horizon de médiation sont mis en lumière.
Pour Jauss, expérience esthétique comprend deux dimensions :
la dimension productrice : l’artiste, à partir de la réalité quotidienne, crée une sur-réalité. Cette réalité nouvelle bien que fictive nous renseigne sur la réalité. « L’art ne produit pas le visible, il rend visible » : cette réflexion de Pau Klee est illustratrice de cette idée.
la dimension réceptrice : l’intervention d’une individualité (spectateur) qui bien qu’extérieur à la sémiose prend un plaisir. De là un naît un dialogue. La rencontre de ces deux subjectivités (celle du créateur et celle du récepteur) instaure un processus commutatif qui donne lieu à l’expérience esthétique.
Il apparaît alors que la médiation ne peut être un discours standardisé identique pour tous. La médiation doit faire preuve d’adaptabilité, elle ne doit en aucun cas être figée. En effet, on ne peut s’adresser à tous les publics avec le même vocabulaire, une rhétorique identique… On doit avant tout s’adapter au récepteur. Le récepteur a, en effet, une relation personnelle à l’œuvre découlant de ses représentations du rapport qu’il entretien avec le genre, l’objet.
Contrairement à un discours d’histoire de l’art qui livre un savoir, à des connaissances que doivent s’approprier les récepteurs, la médiation est liée à l’expérience esthétique du récepteur et met en jeu son capital culturel, s’intéresse à la relation et au dialogue entre le spectateur et l’œuvre.
Pour finir, la médiation doit pouvoir entraîner le récepteur à faire évoluer sa perception, à lui donner l’opportunité de vivre cette « l’expérience esthétique ».
 
CHAPITRE VIII: La crise de la culture : Hannah Arendt
 
 
– Hannah ArendtCHAPITRE VIII: La crise de la culture : Hannah Arendt
– Hannah Arendt : La crise de la culture
Hannah Arendt est née en 1906 .Elle a été l’élève de Jaspers et a passé son doctorat à HEIDELBERG. Elle a quitté l’Allemagne après l’arrivée des nazis et a enseigné aux Etats-Unis. C’est une des figures les plus importantes de la pensée politique contemporaine,notamment grâce à son ouvrage « Les origine du totalitarisme » elle est également l’auteur de Essai sur la révolution, Eichmann à Jérusalem , Condition de l’homme moderne, et La vie de l’esprit.
Hannah Arendt est née en 1906 .Elle a été l’élève de Jaspers et a passé son doctorat à HEIDELBERG. Elle a quitté l’Allemagne après l’arrivée des nazis et a enseigné aux Etats-Unis. C’est une des figures les plus importantes de la pensée politique contemporaine,notamment grâce à son ouvrage « Les origine du totalitarisme » elle est également l’auteur de Essai sur la révolution, Eichmann à Jérusalem , Condition de l’homme moderne, et La vie de l’esprit.
La première édition de La Crise de la Culture est parue en 1961, était composée de six essais. La traduction française est basée sur la deuxième édition, parue en 1968 et composée de huit essais complétés d'une préface bien plus importante. Dans cet ouvrage Hannah Arendt consacre une réflexion à « la crise de la culture ». Elle prédit l’émergence d’une culture de masse, issue d’une société de masse dont l’intérêt ne serait plus dans la culture , mais dans le loisir, le divertissement .Elle évoque également la consommation de masse « [la société] consommera littéralement les objets culturels, les engloutira et les détruira »
La première édition de La Crise de la Culture est parue en 1961, était composée de six essais. La traduction française est basée sur la deuxième édition, parue en 1968 et composée de huit essais complétés d'une préface bien plus importante. Dans cet ouvrage Hannah Arendt consacre une réflexion à « la crise de la culture ». Elle prédit l’émergence d’une culture de masse, issue d’une société de masse dont l’intérêt ne serait plus dans la culture , mais dans le loisir, le divertissement .Elle évoque également la consommation de masse « [la société] consommera littéralement les objets culturels, les engloutira et les détruira »
Plus le temps passe, plus on prend conscience que cette prédiction prend tout son sens et que ce que redoutait Hannah Arendt est en train de se produire. Nous tenterons d’exliquer ci dessous la distinction qu’elle fait entre la culture de masse et la culture cultivée
Plus le temps passe, plus on prend conscience que cette prédiction prend tout son sens et que ce que redoutait Hannah Arendt est en train de se produire. Nous tenterons d’exliquer ci dessous la distinction qu’elle fait entre la culture de masse et la culture cultivée
– La culture de masse
– La culture de masse
 
Hannah Arendt étudie dans le chapitre «la crise de la culture», le concept de culture de masse, au regard de celui de société de masse, qu'elle avait déjà développé dans les chapitres précédents. Elle tente de nous montrer comment la culture est en contradiction avec la notion de loisirs. En effet, selon elle, la société de masse ne veut pas la culture mais les loisirs, qui sont faits pour «passer le temps». Ce sont des produits de consommation, ils sont donc voués à être détruits, et c’est en cela qu’il faut leur opposer la notion de culture. En outre, si l’on veut comprendre la culture dans la société de masse, il faut se concentrer sur l’artiste. Comme elle nous le dit, il est «le producteur authentique des objets que chaque civilisation laisse derrière elle comme la quintessence et le témoignage durable de l’esprit qui l’anime». L’artiste est en opposition avec la société de masse, c’est lui qui crée la culture, puisque c’est lui qui crée les œuvres d’art, objets de culture. L'artiste à l'inverse du philistin ne cherche pas de justification utilitaire à son art. Le philistin qui est une personne qui «juge tout en fonction de l’utilité immédiate et des valeurs matérielles» voit en l’œuvre d’art une utilité, il s’en sert «comme d’une monnaie d’échange avec laquelle il achète une position supérieure dans la société». Le problème semble venir de la société de masse selon H. Arendt, puisque lorsque celle-ci s’empare des objets culturels, ils deviennent culture de masse. La culture est donc transformée en produit de consommation afin d’en faire un loisir; elle se trouve donc «détruite pour engendrer le loisir». Il ne faut cependant pas confondre culture de masse et «diffusion de masse» dont le but est de «persuader les masses qu’un Hamlet peut être aussi divertissant qu’un « My Fair Lady» et par là d’en modifier le contenu et d’en faire un loisir.
 
La culture cultivée
 
Un véritable «objet culturel» ne peut pas être un objet de consommation, il ne peut pas être au service d’une fin, combler un sentiment de manque par la destruction de l’objet que l’on consomme (divertir ses ennuis, nourrir ses fantasmes, meubler sa mémoire). En d’autres termes, l’art n’a pas de fonction vitale. Un objet culturel n’est pas créé pour les hommes, mais pour le monde: il est l’élément de construction d’un monde de la permanence (par excellence, tel est le statut d’une œuvre d’art). L’Homme cultivé est celui qui est capable de s’élever à la perception de ce «monde» et d’éprouver le sentiment de s’y mouvoir librement tout en se rapportant à ses objets de manière désintéressée. La culture cultivée est alors transcendante, elle fait l’objet d’une élévation. La culture cultivée fait référence au goût et à la connaissance des produits les plus élaborés et les plus légitimés (ceux qui renvoient à l'idée de création, d'œuvres).
Dans les premiers paragraphes de La Crise de la Culture, Hannah Arendt pense que dans toute société il existe une contradiction entre culture du beau et culture de l'utilitaire. Seul ce qui dure à travers les siècles peut revendiquer d'être un objet culturel. En transformant la valeur émotionnelle en valeur d' échange (philistinisme), la culture perd son pouvoir initial de nous émouvoir. L’art ne sert pas en premier lieu à étaler ses connaissances, mais à avoir une réaction émotionnelle. Ainsi si belles que soient, les cathédrales n'ont jamais été construites pour en faire exclusivement des lieux de culte. Une utilité directe aurait pu être rendue dans n'importe quelle bâtisse. Leur beauté transcende tout, elle est faite pour durer à travers les siècles. Il faut donc bien établir une frontière importante entre objet d'usage et oeuvre d'art indépendamment de leur image visuelle. Lorsque les oeuvres se sont éloignées des sphères de la nécessité, elles prennent de l'importance: elles deviennent des oeuvres d'art. Seules celles-ci ont pour but unique d’apparaître, d’être là. Il faut nous oublier nous même pour pouvoir apprécier une œuvre d’art et se laisser toucher, porter, par ce qui apparaît.
Comme l’affirme Edgar Morin, «tout semble opposer la culture cultivée à la culture de masse: qualité à quantité, création à production, spiritualité à matérialisme, esthétique à marchandise, élégance à grossièreté, savoir à ignorance».
 
Chapitre 9 : Et la science ?
La science dont on veut et dont on peut faire la médiation n’est pas la science dominatrice et lointaine, mais la science qui suscite des amateurs, au sens exact du terme, une science mise en culture. La science n’est pas dans la culture. Encore moins est-elle devenue une autre culture. Faute de susciter une véritable irrigation culturelle, les théories scientifiques, de plus en plus spécialisées, sont en saisies par le non scientifiques qui les étendent indûment hors de leur champ de validité : on abuse de la théories des systèmes, de celle des catastrophes ou de celles de l’écologie en en faisant des conceptions du monde au moins creuses, si ce n’est dangereuses.
 
À cela deux remèdes essentiels :
• Chaque scientifique connaît aussi l’histoire de sa discipline, de ses origines, ses réalisation passées, ses répercussions économiques, sociales et idéologiques.
• Inventer la « science classique », comme la musique du 19ème siècle a su, à l’aurore des bouleversements modernes, inventer la « musique classique ».
Cette double transformation et de l’art et de la science implique que les acteurs de la diffusion de ces cultures prennent conscience de tous ces enjeux. Avant que la culture soit prise en charge par un ministre, avant le recours aux mécènes et aux collectivités territoriales, le tissu associatif jouait le rôle de médiateur social de la culture.
La médiation représente l’impératif social majeur de la dialectique entre le singulier et le collectif et de sa représentation dans des formes symboliques. La société ne peut exister que si chacun de ses membres a conscience d’une relation nécessaire entre sa propre existence et l’existence de la communauté : c’est le sens de la médiation.
 
Trois types d’usage du terme « médiation » apparaissent lors de l’examen des écrits de J. Davallon : La communication en procès ?
• L’usage ordinaire qui est un premier usage. Le terme est pris entre sens commun et sens critique. Le premier sens ordinaire d’entremise destinée à mettre d’accord des partis ayant un différent, ce qui présuppose un conflit et comporte une idée de conciliation ou de réconciliation. L’usage le plus courant correspond au second sens ordinaire, celui d’action d’intermédiaire ou d’être ce qui sert d’intermédiaire. Avec l’idée que cette action n’établit pas une simple relation ou une interaction entre deux termes de même niveau mais qu’elle est productrice de quelque chose de plus, d’un état plus satisfaisant. Les « fonctions de médiation » « sont conçues pour aider les hommes à mieux communiquer. Ils sont la réponse à la conscience aiguë que nous avons d’une séparation sociale, d’un éloignement les uns les autres, couplé à une soif de rapprochement » (L’utopie de la communication, Breton). Le rôle d’intermédiaire facilitant la communication est censé favoriser le passage à un état meilleur.
• La nécessité de la médiation : un usage opératoire. Certains secteurs de recherche utilisent la notion de médiation comme concept opératoire pour désigner, décrire ou analyser un processus spécifique.
o La « médiation médiatique » pour désigner le travail à l’intérieur des médias qui, au contraire de la « médiatisation », met le journaliste en position de tiers, de médiateur. Cette fonction de médiateur implique un ensemble de procédures spécifiques d’écriture ou de mise en scène.
o La « médiation pédagogique », où la position du formateur comme médiateur comporte certes une composante relationnelle, mais implique aussi une régulation des interactions éducatives pour que la relation apprenant-savoir soit effective et aboutisse à un apprentissage.
o La « médiation culturelle », où la double approche par el médiateur et la médiation est très largement présente. Parler des médiateurs, c’est faire référence aux professionnels de la médiation. La médiation culturelle, artistique, esthétique, des cultures, des savoirs... couvre un champ beaucoup plus large et souvent une approche beaucoup plus théorique qui plonge ses références dans des théories comme, par exemple, celle de « l’espace public », du « tiers symbolisant », ou encore des la « traduction ». On notera que la médiation des savoirs constitue un domaine quasiment spécifique, qui renvoie d’un côté à la médiation de l’information et de l’autre aux aspects sociaux ou sémiotiques de la communication.
o Toute une autre série d’emplois pouvant être rassemblés sous la catégorie de « médiation institutionnelle ». Ces emplois renvoient soit à une conception politique, soit à une approche sociologique. Nous découvrons là une illustration de la dimension politique de la médiation. L’approche sociologique se retrouve plutôt avec les « médiation sociales » qui constituent le principal domaine des médiations institutionnelles : c’est généralement pour traiter de « l’effet » des nouvelles technologies, soit dans l’entreprise, soit dans les réseaux sociaux.
• L’analyse des usages des technologies où la médiation y est technique « car l’outil utilisé structure la pratique » et sociale « car les mobiles, les formes d’usage et le sens accordé à la pratique se ressourcent dans le corps social » comme le précise Josiane Jouët. La notion de médiation semble donc désigner, en ce cas, les opérations de technicisation du processus de communication (médiation technique) et, en même temps, de l’intervention de la dimension subjective dans les pratiques de communication (médiation sociale).
 
L’examen de ce corpus apporte surtout des informations sur l’importance de l’élément tiers, dont la présence se confirme être la marque distinctive de la médiation. Si la forme de cet élément varie considérablement d’un auteur à un autre, en revanche, l’action de cet élément semble posséder quatre caractéristiques :
• Cette action produit toujours plus ou moins un « effet » sur le destinataire de la communication. Cette action est, de plus, modalisée : il est un bénéficiaire respecté, valorisé comme sujet, et non pas instrumentalisé.
• L’objet, l’acteur ou la situation de départ subit une modification du fait qu’il est intégré dans un autre contexte. Par exemple, l’ « objet technique » mis en contexte d’usage fonctionne différemment du fait de la médiation, même s’il n’est pas transformé en tant que tel. Phénomène semblable pour l’oeuvre d’art, le savoir, l’acteur pris en charge par une médiation.
• L’opérateur de l’action (l’élément tiers en tant que médiateur) est certes tantôt action humaine, tantôt objectivé sous forme de dispositif, tantôt les deux, mais quoi qu’il en soit, il y a presque toujours débat sur sa forme et sa nature.
• L’action de l’élément tiers a toujours un impact sur l’environnement (le plus souvent l’environnement social) dans lequel elle se situe.
 
Conclusion
La notion de médiation apparaît chaque fois qu’il y a besoin d’écrire une action impliquant une « transformation » de la situation ou du dispositif communicationnel, et non plus une simple interaction entre éléments déjà constitués, et encore moins une circulation d’un élément d’un pôle à un autre. Selon J. Davallon, « il y a recours à la médiation lorsqu’il y a mise en défaut ou inadaptation des conceptions habituelles de la communication : la communication comme transfert d’information et la communication comme interaction entre deux sujets sociaux. Avec ce recours, l’origine de l’action se déplace de l’actant destinateur ou des interactants vers un actant tiers : il y a communication par l’opération du tiers ».
</nowiki>