Sociologie de l'action

Cette page est considérée comme une ébauche à compléter . Si vous possédez quelques connaissances sur le sujet, vous pouvez les partager en éditant dès à présent cette page (en cliquant sur le lien « modifier »).

Ressources suggérées : Aucune (vous pouvez indiquer les ressources que vous suggérez qui pourraient aider d'autres personnes à compléter cette page dans le paramètre « ressources » du modèle? engendrant ce cadre)

L'introduction de la notion d'entité en sociologie se heurte à une double barrière empirique : d'une part, il n'est pas possible d'expérimenter sur des phénomènes sociaux en grandeur réelle, d'autre part, il est vain d'observer le fonctionnement d'un système social quand on en arrête la marche.

Après plusieurs années de recherche expérimentale sur des groupes de laboratoire, nous avons entrepris, vers la fin des années cinquante, un travail de sociologie clinique. Ce travail nous a conduits à construire un outil, la socianalyse, susceptible de traiter l'intrusion d'un observateur collectif comme moyen de décodage du réel social.

Dans un premier temps, pour formaliser la socianalyse, nous avons emprunté à l'approche des systèmes inaugurée par la cybernétique la notion de fonction de transfert. Cet emprunt s'inscrivait dans une réflexion plus générale sur la relation observateur-observé.

En effet, dans le champ des sciences sociales, la présence d'un observateur provoque une perturbation du même ordre de grandeur que les phénomènes qu'il cherche à observer. Cette perturbation n'est pas maîtrisable, comme dans le champ de la physique quantique, par des procédures de contrôle statistique. Il s'agit d'une situation spécifique qui tient à l'identité de nature entre l'observateur et l'observé et au fait que l'observé est doté d'une capacité d'auto-observation qui le rend également capable d'observer son observateur.

Dans le champ social, la relation entre le pôle observateur et le pôle observé est donc réciproque. Comment codifier les conditions de cette réciprocité pour accéder au pôle observé en contrôlant le pôle d'observation ? Ou, en termes opératoires, comment spécifier les configurations d'incitations que le pôle observateur doit produire (entrées) pour déclencher une production qui informe sur le fonctionnement du pôle observé (sorties) ?

Cette question éclaire la visée de l'outil socianalytique, qui cherche à observer des entités sociales en fonctionnement. Ce sera le premier point que nous aborderons ci-après.

Partant de ces observations empiriques, quelles propositions générales peut-on dériver qui s'appliquent à la réalité sociale ? A ce propos, deux aspects seront traités ci-après : quelle est la place de la relation observateur-observé dans l'action ? Qu'est-ce qu'une entité dans le champ social ?