Régime et gastronomie/Quelques remarques utiles sur les régimes
Ces dernières années, les régimes proposés, avec des modes plus ou moins médiatisées et commerciales, ont donné des résultats inconstants. Ils ont tous des avantages limités et des inconvénients majeurs.
- Le régime crétois est, malgré tout, trop riche en calories ; même s’il semble apporter un bienfait apparent sur le cholestérol sanguin (mais pas sur les triglycérides), il ne résiste pas à l’épreuve du temps, et la surcharge pondérale voire l’obésité en seront la résultante.
- Les régimes dissociés qui consistent à ne prendre dans le même repas (ou mieux dans la même journée) que des glucides ou que des lipides ou que des protides semblent farfelus. Le seul effet positif est qu’ils réduisent les rations caloriques quotidiennes, un jour sur trois, mais là aussi, les risques de déséquilibre alimentaire peuvent entraîner des troubles métaboliques (triglycérides élevés et hypercholestérolémie secondaire).
- Le régime de type Mayo, sur 14 jours, aboutit à une fonte musculaire rapide et la reprise de poids est très rapide, avec un ‘bonus’ de surcharge adipeuse ! Régime dangereux, pauvre en protéines et sucres lents.
- Les régimes avec lesquels on peut tout manger, (type Montignac) à condition de rester en index glucidique bas et lipidique bas sont critiquables, ils ne tiennent pas compte des apports caloriques, ni du risque d’hyperlipidémie.
- Les régimes de type Atkins, avec lesquels on peut manger autant de corps gras que l’on veut, sont dangereux, voire criminels, ils peuvent entraîner une hypertriglycéridémie sévère qui aboutit à des pancréatites graves.
- Les régimes hyper protidiques sont plus sensés puisqu’ils suppriment lipides et sucres ; mais il faut les compléter avec des fruits et des légumes (apport de sels minéraux, de vitamines, de fibres), et ils deviennent vite lassants et peuvent provoquer une remontée de poids dès la reprise de ses habitudes alimentaires. Ce régime peut être proposé à des sujets jeunes et actifs, mais les risques d’une augmentation de l’acide urique (dont l’excès dans le sang est responsable des crises de Goutte) ne sont pas à négliger.
Toutefois vous trouverez toujours des personnes qui vous diront qu’elles ont perdu beaucoup de poids avec l’un de ces régimes, c’est possible ! On peut affirmer que ces personnes mangeaient TROP ! Car en fait le point commun à toutes ces méthodes est qu’on ‘casse’ ses habitudes alimentaires et qu’on finit, malgré tout, par consommer moins de calories, surtout si on se trouvait dans une frange de population « hyperphagique ».
L’inconvénient majeur de toutes ces méthodes c’est qu’on est vite fatigué (donc on fait moins d’efforts) et qu’on finit par les interrompre un jour ou l’autre (plus ou moins vite par lassitude), et on reprend ses travers alimentaires ; en outre l’activité physique n’est pas souvent prônée comme un règle nécessaire à la réussite d’un régime et au maintien d’un poids satisfaisant. (Et là, c’est une omission importante).
Dans les pays développés, les populations, depuis la fin du XXe siècle, ont une fâcheuse tendance à manger trop ou trop mal, à favoriser l’effort minimum et à tomber dans la facilité de la sédentarité. On le voit bien en Amérique du nord, où les populations se trouvent de plus en plus en situation d’obésité sévère, avec une alimentation trop sucrée, trop grasse, peu créative et une sédentarité chronique. Les années à venir vont voir apparaître une nette augmentation de maladies cardio-vasculaires graves dans ces sociétés sédentaires. Il convient donc de ne pas suivre cet exemple.
Les personnes en surpoids ont beaucoup de mal à se motiver pour commencer un régime, il est certain que changer de mode alimentaire n’est pas chose aisée, mais l’argument ….. de poids… reste celui de la santé. Il est vrai que pour un bon mangeur, ‘bouleverser son mode de vie alimentaire’ est très frustrant, mais il faudra accepter des sacrifices, s’habituer à manger moins en trouvant la bonne motivation, et en se disant que limiter un des trois repas à quelques légumes, c’est pour être récompensé ensuite par un repas de qualité, certes pauvre en lipides et en sucres rapides, mais agréable. De plus, supprimer l’apport de certains produits (fromage, vin par exemple), tout au moins pendant les premières semaines, est une situation difficile à gérer ; là aussi, il faut savoir que les récompenses seront au rendez-vous : perte de poids, moins fatigué, plus alerte, moins essoufflé, amélioration de la fonction cardio-vasculaire et surtout savoir qu’on pourra reprendre ces produits, de temps en temps, à dose modérée (on les appréciera mieux) dans quelques temps, une fois la perte de poids conséquente.
SE PESER RÉGULIÈREMENT
modifierIl est malgré tout utile de se peser tous les jours, à la même heure dans les mêmes conditions par rapport au repas, à sa toilette et vessie vidée. Il faut utiliser la même balance. Il faut choisir une balance fiable ; pour déterminer cette fiabilité : il suffit de prendre trois mesures successives de son poids, avec cette même balance, et vérifier si les trois chiffres sont identiques. Il n’est pas indispensable d’utiliser une balance à impédance, qui mesure la masse graisseuse, les chiffres fournis sur la masse graisseuse sont trop variables dans la journée, peu précis et ne donnent qu’une approximation toute relative. Il ne faudra pas sombrer dans une démoralisation au moindre gramme repris, la perte de poids n’est pas quotidienne; ce qui compte avant tout, c’est de voir l’ensemble de sa courbe de poids. Mais si vous ne perdez pas de poids ou si vous en reprenez régulièrement c’est qu’il y a une faille dans les apports caloriques et dans les dépenses d’énergie physique, il faudra alors rectifier le tir et traquer encore plus lipides et sucres. Il faut savoir aussi que l’ingestion d’un seul repas trop salé (surtout régime [H.O]) peut engendrer une prise de poids, en eau, de l’ordre du kilogramme. Cette rétention d’eau et de sel, en surcharge, pourra mettre jusqu’à trois ou quatre jours pour s’évacuer totalement.
EN CAS D’ÉCART DE RÉGIME
modifierCe sont des épisodes qui peuvent arriver, il est parfois difficile de refuser une invitation ou une fête. Cet écart devra toutefois être le plus limité possible, et ne pas se répéter souvent ; mais il ne faut pas s’en culpabiliser, bien au contraire, il vous motivera pour être plus exigeant avec vous même, et vous incitera à dépenser plus d’énergie physique, et à réduire un peu les apports caloriques : par exemple, en supprimant au moins un « substrat » de l’un des trois repas pendant quelques jours, sans pénaliser le reste des repas ; et en mangeant encore moins salé que d’habitude.
MAINTIEN DU POIDS
modifierPour le maintien du poids [A.D.H.C.] : on peut estimer ses besoins en multipliant son MB de repos par 1.55, et on essayera de n’apporter que des calories en rapport avec ce MB, tout en continuant une activité physique régulière. Cela peut se traduire par une alimentation à 6 « substrats » par jour tout en restant vigilant sur lipides et sucres.
Les principes de restriction en lipides et sucres rapides restent donc valables pour le maintien du poids, avec de temps en temps « une gâterie » modérée en acceptant un peu de fromage OU 1 cuillère à café d’huile d’olive ou de colza crue avec sa salade. Le vin sera aussi apprécié occasionnellement mais avec grande modération. Par contre les pâtisseries bien hypercaloriques seront à ranger au musée des antiquités, et il faudra s’en passer sous peine de ‘punition immédiate’ sur la balance.
Il faudra probablement aussi augmenter ses activités physiques, car avec la perte de poids et l’entraînement que vous aurez acquis, (maintenant que vous êtes beaux et sportifs), la perte de masse grasse sera plus faible qu’auparavant pour le même effort. Il faudra aussi envisager de diversifier l’activité pour « re-muscler » le haut du dos et les membres supérieurs (natation, mouvements de gymnastique…).
Mais en cas de remontée de poids, il sera de bon ton de revenir aux principes de bases pendant quelques jours pour remettre son organisme dans le droit chemin. Les bonnes habitudes étant déjà bien comprises, ce sera chose facile à mettre en œuvre.
Pour résumer, ne pas oublier :
Bien penser,
Mieux que peser,
Sur des bases diététiques,
Pour une recherche d’esthétique,
Apprendre à limiter certains lipides,
Éviter au maximum les glucides rapides,
Dominer ses envies pour satisfaire ses besoins,
Marcher tous les jours une demi-heure au moins.
Faire des efforts physiques adaptés, suffisants et répétitifs.
Ce n’est pas un régime triste, c’est un plaisir gastronomique créatif.