Pratique médicale en Afrique francophone/Mali

LES ACTEURS DE TELEMEDECINE AU MALI

Le Mali, pays continental, est situé au cœur de la région Ouest - africaine. Sa superficie est de l’ordre de 1.241.231 km2. Sa population est estimée à environ 13,52 millions d’habitants (Source ONU 2005). La capitale est Bamako avec 1,5 millions d’habitants. 71% de la population vit en milieu rural, et 49% a moins de 15 ans. 54% des enfants sont scolarisés.

Genèse de la télémédecine au Mali

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Le projet de recherche sur le paludisme « Malaria Research and Training Center MRTC » de la Faculté de médecine (utilisant l’e-mail et la consultation de base de donnée médicale en différé à travers le réseau Healthnet et Satelife auquel il était connecté) et la téléconsultation entre la faculté de Médecine de Bamako et l’institut européen de télémédecine de Toulouse via une liaison satellite Inmarsat en 1996 sont généralement cités comme les prémices de la télémédecine au Mali.

Les organismes ou associations

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REIMICOM / KENEYA BLOWN

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Kènèya Blown:

  • De kènèya = la bonne santé en langue Bambara
  • Blonw = le vestibule, là où l’étranger est reçu avant d’entrer dans la cour de la maison.

La maladie étant étrangère, il plairait de la recevoir dans le vestibule, de l’y combattre avant qu’elle n’entre dans la cour. En un mot, le credo de kènèya Blown est la prévention. D’ autre part, le vestibule étant le lieu de rencontre et de partage par essence, Kènèya Blown se veut le site portail médical du Mali ; il rassemblera toutes les informations sur la santé au Mali, de l’officiel aux ONG, de l’ASACO à l’Hôpital ou à l’Institut. Kènèya Blown est aujourd’hui la structure technique de l’association REIMICOM.


Le Centre Médical de Dimmbal

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Dimmbal est une localité du peuple Dogon de 2 000 habitants environ, située à 750 km de Bamako. Le centre médical du village qui compte 8 lits dispose d’un dispositif raccordé à Internet grâce au satellite Geolink Access. Cette plate-forme permet aux agents de participer à la formation médicale en collaboration avec l’hôpital cantonal universitaire de Genève. Les thèmes sont choisis par les médecins maliens et les médecins genevois répondent à leurs préoccupations tous les quinze jours (vendredi) par vidéo conférence sur une interface dédiée. Outre les médecins, les patients demeurent les principaux bénéficiaires de ce système. Le personnel médical reste au fait des dernières pratiques médicales et des téléconsultations peuvent être effectuées en ligne. Les cas difficiles sont, par exemple, soumis en direct à des médecins genevois, grâce à une caméra. La population semble très satisfaite de ce système. Ce projet est une initiative de la mission archéologique et ethnoarchéologique suisse en Afrique occidentale (Maesao). Par ailleurs, Dimmbal représente un projet pilote du Réseau en Afrique Francophone pour la Télémédecine (RAFT).

Projet de télé radiologie IKON

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Le projet a été initié en 2003 à l’occasion d’une table ronde organisée au Mali par l’IICD au niveau du Campus Numérique Francophone de Bamako. Elle consistait à réunir les acteurs de la santé pour la formulation de projets viables initiés à la base et utilisant les TIC. Il a effectivement démarré en août 2005.L’objectif général est l’amélioration de la couverture sanitaire du Mali dont la superficie s’étend jusqu’à 1.241.231 km². Parmi les 9 entités administratives du pays, seul l’hôpital régional de Gao et Bamako disposent actuellement de médecins radiologistes. Les radiographies faites dans les autres hôpitaux ne sont pas interprétées par des radiologistes et certains patients sont parfois évacués vers Bamako pour des examens radiologiques simples. L'objectif spécifique est d'améliorer la prise en charge des examens radiologiques et d'imagerie dans les structures sanitaires périphériques.

Le projet de CYBERPHARMA du Conseil National de l’Ordre des Pharmaciens (CNOP)

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Il consiste à utiliser les TIC pour mieux informer et communiquer sur le Conseil National de l’Ordre des Pharmaciens du Mali. Il permettra à tous les pharmaciens de mieux communiquer entre eux, mieux sensibiliser le public sur les médicaments et s’informer avec efficacité.

Utilisation des TIC à la FMPOS

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La FMPOS de l’Université de Bamako comporte en son sein le CRFP (Centre de Recherche et Formation sur le Paludisme) ou Malaria “Research and Training Center” en anglais, entièrement dédié à la recherche et à la formation sur le paludisme. Ce centre abrite entre autres une unité où l’on utilise les TIC pour la recherche en biologie moléculaire sur le paludisme. Cette activité couvre la formation à distance et la télémédecine avec les institutions et universités partenaires. Le CRFP possède sa propre antenne VSAT qui lui permet de participer en temps réel aux conférences-débats » L’antenne est utilisée en mutualité avec le laboratoire de biologie appliquée (LBMA) de la faculté d’agronomie, des sciences et technologies (FAST) qui participe au réseau HINARI, grâce auquel il a accède à la version électronique de plus de 1.500 revues spécialisées en recherche médicale internationale. Par ailleurs, au laboratoire de biologie clinique de la faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontostomatologie (FMPOS), une activité régulière de Télé pathologie est développée. Depuis les années 90 ce laboratoire effectue des échanges avec le Laboratoire d’Anatomie Pathologique du Centre Hospitalier Universitaire d’Angers qui consiste à envoyer des prélèvement ou des fragments de pièces anotomo - pathologiques au Laboratoire d’Anatomie pathologique, et attendre un délai variant de deux à six semaines pour recevoir les résultats faxés. Cela nécessitait de longs délais d’attente pour les praticiens et les patients, même s’il rendait un immense service. Avec l’avènement des nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, surtout de l’Internet et le développement de la télémédecine en France, le Laboratoire d’Anatomie Pathologique du Centre Hospitalier Universitaire d’Angers a été équipé d’un système de télé pathologie. Dans le cadre de la coopération décentralisée (Angers est Jumelée à la ville de Bamako) le Laboratoire d’Anatomie Pathologique du Centre Hospitalier Universitaire d’Angers a fait profiter le Laboratoire de Biologie Clinique de la FMPOS des avantages de cet outil en contribuant à l’installation d’un système client de télé pathologie. Le système choisi a été porté sur SAMBA™ TELEPATHOLOGIE SYSTEME (SAMBA™ TPS). Mais le constat à la Faculté de Médecine est qu’il n’existe aucune activité de formation spécifiquement dédiée aux futurs médecins et pharmaciens pour leur permettre de bien maîtriser les TIC susceptibles de les aider dans leur pratique professionnelle. De nombreux étudiants intéressés par ce domaine ne peuvent trouver un encadrement pédagogique et technique conséquent, ce qui annihile des capacités. Or, il faut bien reconnaître que le développement et l’appropriation par les professionnels de santé des télématiques de santé passe nécessairement par une formation de qualité et de haut niveau. Il y a certainement lieu de créer les conditions pour permettre aux étudiants de participer aux activités du RAFT. La formation des étudiants et professionnelles de santé à l’informatique médicale est une étape capitale pour créer l’environnement propice au développement de la télémédecine en Afrique.

Le projet RAFT (Réseau en Afrique Francophone pour la Télémédecine)

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Fondé en 2000 par la Division d’Informatique Médicale (DIM) des Hôpitaux Universitaires de Genève, il vise à la création d’un réseau Sud - Sud pour le télé-enseignement et la téléconsultation entre les hôpitaux universitaires, les hôpitaux régionaux et les centres de santé ruraux, ainsi que la création de contenu médical de qualité, adapté aux besoins du terrain, et intégrant les connaissances locales. Il fait suite aux projets de télémédecine menés au Mali (http://www.keneya.net/) et en Mauritanie (http://www.tarva.org/). Le RAFT considère que « l’un des problèmes les plus importants du développement des systèmes de santé des pays les moins avancés réside dans la difficulté de délocaliser les professionnels de santé vers les régions, les districts, voir la première ligne, tout en les maintenant correctement formés et informés. L’expertise reste en général concentrée dans les capitales et les professionnels qui travaillent en périphérie se plaignent du manque d’opportunité de formation continue ou d’appui spécifique, que se soit lors de situations inhabituelles (épidémie de choléra, par exemple) ou de cas difficiles (aide au diagnostic, décision d’évacuation). En outre, chaque centre de formation d’Afrique francophone ne dispose pas forcément de toutes les compétences requises pour assurer une formation continue de qualité… Le postulat de base de ce projet est que l’amélioration de la formation et du soutien des professionnels de la santé, ainsi que leur stabilisation dans les régions, permettra de fournir de meilleures prestations aux populations ». Pour le Professeur Antoine Geissbühler, "l'idée est donc de développer un réseau de télémédecine Sud - Sud reliant les centres de compétences des pays d'Afrique de l'Ouest".